C’est bien de l’honneur qu’on lui a fait là. […] Un astrologue, dont l’artifice démasqué sert à détromper les Grands d’une foiblesse qui fait peu d’honneur à leurs lumières, dédommage en partie de la singularité peu vraisemblable d’un dénoüement machinal. […] Dans cette pièce de caractère et d’intrigue, Moliere avouoit lui-même avoir pris quelque idée des Adelphes de Terence ; mais il faut convenir aussi qu’il a fait honneur à son original, et qu’il l’a surpassé. […] En voici le précis : Sur la requête présentée au Roy en son Conseil, par Josias de Soulas, écuyer, sieur de Floridor, contenant qu’il a été assigné par devant les sieurs commissaires généraux, députés par Sa Majesté à la suite de son Conseil, pour la recherche des usurpateurs de noblesse de la ville et fauxbourgs de Paris, pour représenter les titres en vertu desquels il prend la qualité d’écuyer ; et bien qu’il soit véritable que Lazare-Victorin de Soulas, écuyer, sieur d’Iolata, son bisayeul, capitaine d’une compagnie de chevau-légers allemans et faisant profession de la religion prétendue réformée, fut envelopé dans la disgrâce de l’amiral de Chastillon, duquel il avoit été nourri page, dans la maison duquel il fut massacré et tué avec ledit sieur amiral, par le malheur que personne n’ignore dans le royaume ; que Jean de Soulas, son fils, lors cornette de cavalerie, ayant apris la mort de son père, fut obligé de se retirer à Gênes, et depuis à Lauzane, au canton de Berne, avec sa famille, où il a toujours depuis vécu noblement ; que Georges de Soulas, son second fils, père du supliant, après avoir achevé ses études à Bâle en Suisse, vint en France au commencement du regne de Henry-le-Grand, où il eût l’honneur d’être placé auprès de Madame la duchesse de Bar, sœur de Sa Majesté, en qualité de ministre de la R. […] C’étoit un homme d’honneur et estimable non seulement par ses talens, mais encore par sa probité et sa droiture.
Les Arts, dans leur origine, ont dû nécessairement être, pour la plupart, assujettis aux mœurs des différents peuples qui les ont cultivés ; mais une fois établis, une fois en honneur dans un Etat, ils n’ont essuyé de funestes révolutions qu’avec l’Etat même. […] Les jeunes Auteurs me feroient, sans contredit, honneur s’ils mettoient sur notre scene les histoires ou les sujets des comédies étrangeres que je rapporterai dans le courant de cet ouvrage ; cependant je me crois obligé de les avertir que j’ai tiré parti de ce qui m’a paru plus propre à notre théâtre, peut-être avec moins d’art qu’ils ne le feroient ; mais je pourrois les gagner de vîtesse, & cela seroit désagréable pour eux.
Stukéli finit l’acte en disant : Que des hommes formés d’une trempe commune, Esclaves de l’honneur, ennemis du repos, Achetent la richesse au prix de leurs travaux : Le fourbe bien plus vîte arrive à la fortune38. […] La nature & l’honneur, Tout cede à sa fureur.
Il est bientôt remplacé par Trivelin, qui envoie chercher un rôtisseur, ordonne un repas magnifique au nom du maître de la maison, et, lorsque Pantalon arrive avec sa compagnie, il lui dit qu’Arlequin et sa femme, obligés d’aller en ville pour une affaire de la dernière conséquence, l’ont chargé de faire les honneurs pour eux. […] Arlequin, voulant faire le serviteur zélé, se met entre ces amants, querelle Octave : « Je devine aisément, lui dit-il, que vous en voulez à l’honneur de ma maîtresse : elle n’en a point, entendez-vous ?
Il le traite fort civilement, le prie de s’asseoir, & croit faire les honneurs de sa chambre : il parle, il rêve, il reprend la parole. […] Je suis fâché de vous le dire, Monsieur ; mais vous avez quelquefois certaines absences d’esprit qui ne font point honneur à votre jugement. […] « Je m’appelle Diaponce, je suis un étranger de delà la mer, c’est ici ma demeure, & la maison est en mon pouvoir ; Caron n’a point voulu de moi dans les enfers, il m’a renvoyé brusquement & en batelier ; sa raison est que je suis mort avant mon temps, & qu’on m’a frustré des honneurs de la sépulture. […] C’est votre honneur.
Convenez-en, vous êtes économes Dans les honneurs que l’on doit aux talents ; Si nous avons, moins que vous, de grands hommes, Sur leurs autels, nous brûlons plus d’encens.
Et toujours le soin des fêtes se mêle à celui des affaires, et ces fêles sont toujours des spectacles qui mettent la royauté en évidence et en honneur.
Pour un faux point d’honneur perdre votre fortune ! […] Mon honneur. […] Ce lui seroit trop d’honneur que d’être joué dans une auguste assemblée : il ne demanderoit pas mieux ; & il m’attaque de gaieté de cœur pour se faire connoître de quelque façon que ce soit.
Lothaire alla tous les jours chez Anselme tant que durerent les réjouissances des noces ; il aida même à en faire les honneurs, & ne négligea rien pour en augmenter les divertissements. […] Souviens-toi, mon cher Anselme, que l’honneur d’une femme ne consiste presque qu’en la bonne opinion qu’on a d’elle : contente-toi là-dessus des sentiments de tout le monde & des tiens propres ; & puisque tu connois pour le moins autant qu’un autre la foiblesse des femmes, ne va pas tendre des pieges à la tienne par la simple curiosité d’éprouver si elle pourroit les éviter ; car enfin une belle femme est une glace polie que la moindre vapeur ternit, & une fleur délicate qui se flétrit pour peu qu’on la touche. […] Une fois pour toutes, souviens-toi que je suis au point de ne pouvoir guérir sans remede, & que si tu m’obliges d’employer le secours d’un autre, je publie moi-même mon extravagance, & je hasarde l’honneur que tu veux me conserver. . . . . . .
Et quelle certitude puis-je donner des soins que j’ai pris, pour découvrir la vérité des faits, que mon honneur et ma réputation ? […] Cette profession n’était donc pas un obstacle à l’honneur qu’on voulait faire à Molière. […] Je suis très fâché que mon Censeur ait si peu réfléchi ; j’aurais plus d’honneur de me défendre contre lui.
Encore est-ce une question à décider, si parmi les comédies qu’on joue & qu’on gratifie du titre de pieces à caractere, il n’en est point qui méritent moins cet honneur, que la plupart de celles qui ont précédé nos chefs-d’œuvre.