Moïse, Homère, Platon, Virgile, Horace ne sont au-dessus des autres écrivains que par leurs expressions et par leurs images : il faut exprimer le vrai pour écrire naturellement, fortement, délicatement. » Il disait encore :« Amas d’épithètes, mauvaises louanges ; ce sont les faits qui louent et la manière de les raconter. […] Il est vrai de dire que ce danger est assez rare. — « Il y en a beaucoup que le trop d’esprit gâte, qui voient mal les choses à force de lumière, et qui même seraient bien fâchés d’être de l’avis des autres pour avoir la gloire de décider. » Ces gens-là, si l’opinion publique s’exprime avant qu’ils n’aient parlé, s’écrient à l’attentat !
C’est dans cette cruelle situation qu’il s’exprime ainsi : ACTE III.
Remarquons que lorsque Moliere a conduit ses dupes au point desiré, il peint avec diverses couleurs la façon dont ils expriment la rage qui les anime ; par ce moyen il évite la monotonie, & le plaisir de ses lecteurs est varié.
Mais exprime-t-il un sentiment bien vrai ?
Il faut dans la comédie que celui qui se joue lui-même paraisse manquer de jugement… le poète doit exprimer son idéal en l’alliant à des grimaces de singe et à un langage de perroquet… Il doit savoir écrire sa propre écriture à rebours.
Il puisera dans le grand monde un goût fin, beaucoup de délicatesse, une façon aisée d’exprimer ses idées ; mais comme tous ceux qui le composent ont à-peu-près reçu la même éducation, que cette éducation leur apprend à paroître tout ce qu’ils ne sont pas, ils ne lui laisseront entrevoir que des nuances.
Elle s’en exprime ainsi dans une lettre du 15 juin, à son frère : « La vie que l’on mène ici est fort dissipée, comme vous savez, et les jours y passent fort vite.
Aussi, dès le 27 juin, exprimait-elle à l’abbé Gobelin un redoublement de vocation pour la retraite, et d’éloignement pour la cour.
Il faut beaucoup de bonne volonté pour en faire un « important monument dramatique, » ainsi que s’exprime M. […] Les serviteurs de Joachim, à cette nouvelle, expriment leur joie, à laquelle, dans leur chant alternatif, ils associent assez poétiquement la nature entière : Les pastourelles chanteront, Pastoureaux jetteront œillades Les Nymphes les écouteront, Et les Dryades danseront Pan viendra faire ses gambades, Revenant des champs Elysées ; Orpheus fera ses sonnades ; Lors Mercure dira ballades, Et chansons bien autorisées.
Ce n’est assurément pas, en tenant de semblables discours, qu’il exprime l’opinion de Molière et celle de tous les hommes sensés de son siècle. […] Thomas voit dans Chrysale, qui est de tous les siècles, un homme qui, depuis deux cents ans, n’était plus du siècle de Molière ; il voit surtout en lui le personnage que Molière a chargé d’exprimer l’opinion commune et la sienne propre sur la part qu’une femme doit prendre aux choses de l’esprit, et il n’aperçoit pas, il ne veut pas apercevoir Clitandre, qui, sur ce point où est renfermée toute la moralité de la pièce, professe l’opinion de tous les hommes raisonnables et celle de Molière lui-même. […] Désespérant d’exprimer combien la supposition est grossière, je prends le parti de transcrire le monologue d’Argan, appelé Orgon par le faussaire : à peine cet échantillon donnera-t-il une idée du reste.
Or, Armande s’y surpassa elle-même ; ce fut, dit un contemporain, ce pauvre Robinet, qui sent mieux qu’il n’exprime, ce fut « un charme, » « un ravissement, » expressions que le temps devait rendre banales, mais qui retenaient encore toute leur force. […] Devenu l’ami de Molière, il offrit à sa jeune femme une admiration platonique, et il paraît bien qu’il exprimait ses propres sentimens pour Mlle Molière lorsque, dans Psyché, il faisait parler à l’Amour le langage délicieusement précieux qui est dans toutes les mémoires. […] Il faut ajouter à l’honneur de l’un et de l’autre que, dans leur ménage, la mémoire de Molière fut entourée non-seulement de « respect, » mais de « vénération. » Ce sont les propres termes qu’employait en parlant du premier mari de sa mère, un fils né de leur mariage : en 1698, à peine âgé de vingt ans, ce jeune homme avait imaginé d’achever et de mettre en vers libres la Mélicerte de Molière, et c’est dans la préface de ce travail bien inutile qu’il s’exprimait de cette façon.