Pour Arnolphe, c’en est fait ; elle sent qu’il l’a trompée ; elle est dans une ombre qu’elle lui reproche, parce que c’est lui qui l’a faite, et que ceux qui font l’ombre ont de mauvais desseins ; et elle va tout naturellement du côté où elle entrevoit protection et lumière, comme les fleurs dans les caves montent vers le soupirail, vers le soleil, vers l’amour. […] — les premières. éditions ne portent pas autre chose — mais, à la scène, il disait ouf ; et la tradition a maintenu cette dernière exclamation, où se voit une fois de plus le dessein de Molière de tirer le rôle au comique, car oh !
Riccoboni a beaucoup mieux fait que de contester sans raison à Molière ce qu’il appelle l’idée et le motif de l’action des Fâcheux ; il a justifié cette action même, en prouvant très bien que, dans le dessein de l’auteur, elle ne devait être ni plus forte, ni plus soutenue, ni plus développée qu’elle l’est.
Et moi, pour vous suivre au dessein de tout rendre, Voilà le diamant que vous m’avez fait prendre.
Ou plutôt, s’ils avaient dessein de le reprendre, N’eût-il pas été mieux de ne me donner rien ? […] Vous n’aviez pas dessein de me faire une si riche aumône, reprenez-la. » Molière tira un autre louis de sa poche, et le lui jeta, en murmurant, tout pensif : « Où diable la vertu va-t-elle se nicher ? […] Celui qui a raconté les fêtes n’a écrit, à ce propos, qu’une pauvre phrase, plate et banale à dessein : « La pièce, dit-il, fut trouvée fort divertissante. » Loret, trop pauvre diable pour être de ces fêtes royales, ne figurait point parmi les invités ; c’est dommage : il nous eût certaine ment bien renseignés. […] Cela aurait été plus naturel, et du moins les gens de robe l’auraient trouvé bon. » « Ne pensez pas railler, dit Cléante ; c’était son premier dessein : et, considérant Tartuffe comme un directeur, il tirait de cette qualité la nullité de la donation. […] Un autre de ses desseins, plus réel, car lui-même en a parlé, mais qui ne fut pourtant pas davantage réalisé, c’est celui qu’il avait de suivre l’exemple de Corneille, en donnant une dissertation sur chacune de ses pièces.
Une représentation exceptionnelle fut donnée à la Comédie française, le 17 février, et le bénéfice en devait être consacré à ce dessein. […] Sachant ce qu’il avait voulu faire, quoique l’exécution n’eût pas répondu à son dessein, il tenait à sa pièce. […] Un ordre paternel l’oblige à m’épouser ; Mais mon dessein n’est point de la tyranniser. […] Nous n’avons pas besoin de faire observer combien, dans ce nouveau récit, le dessein que l’on prête à Madeleine et le rôle qu’on attribue à Molière sont absurdes et odieux. […] Molière regarda ses ennemis en face, pénétra leurs desseins et aperçut aussi leurs forces croissantes.
. — J’entends tous les jours mettre cette comédie au rang des pièces d’intrigue, et c’est à tort qu’on le soutient ; l’intrigant Mascarille imagine, il est vrai, toutes ses fourberies avec tant de jugement, qu’une seule suffirait à ses desseins, s’il n’était croisé par les étourderies de son maître ; mais l’étourdi Lélie, entraîné par son caractère, détruit si bien ce que fait Mascarille, qu’une seule de ses étourderies dérangerait totalement, ou couperait le fil de l’intrigue, sans l’adresse de Mascarille à tout renouer. […] Infidèle au titre, puisque, dans le dernier entracte, les Fâcheux n’empêchent pas Éraste de se raccommoder avec sa maîtresse ; précipité, puisque dans ce même entracte, dont les ballets fixent la durée sous nos yeux, Damis a le temps d’apprendre que sa nièce a donné un rendez-vous à Éraste, et celui de tout préparer pour le faire assassiner ; romanesque, puisque le valet d’Éraste ayant découvert le dessein de Damis, veut le prévenir en l’assassinant lui-même, et qu’Éraste, en défendant Damis et en lui sauvant la vie, obtient son consentement pour épouser Orphise. […] Il soupçonne qu’on a conçu le dessein de l’enivrer pour voler son trésor, et il se condamne à ne boire que de l’eau. […] Magnifico a dessein de marier sa fille ; il consulte Célio ; celui-ci croit d’abord que Magnifico veut le rendre heureux : il voit ensuite qu’il est question d’un autre époux. […] D’ailleurs, l’auteur des Femmes savantes eut-il le moindre dessein de blesser l’honneur, la probité de sa victime ?
……… ……… … Lorsqu’un plaideur Me vient, contre quelqu’un, demander ma faveur, Et qu’il veut procéder, soit pour un héritage, Ou pour quelque autre bien dont il faut le partage, Je fais venir, avant que de rien décider, Celui contre lequel il est près de plaider ; Et d’Arbitre équitable alors faisant l’office, J’oppose à leurs desseins les frais de la Justice.
S’il donne quelque tour à ses pensées, c’est moins par une vanité d’auteur que pour mettre une vérité qu’il a trouvée dans tout le jour nécessaire pour faire l’impression qui doit servir à son dessein.
Je sais que la Nature et les dieux avec elle Ne font plus rien de beau que sur votre modèle, Et qu’ils se prisent moins d’avoir bâti les deux, Que d’avoir achevé l’ouvrage de vos yeux : Car, enfin je l’avoue, et dedans ma colère, Malgré moi je le dis, sans dessein de vous plaire, Le soleil ne voit rien dessus ni dessous l’air Qui puisse aucunement vos beautés égaler, Et n’en verra jamais, quoiqu’il tourne le monde, Et que souvent soi-même il se mire dans l’onde. […] Vous brûlez de la sorte, et sans savoir comment, Vos plus chaudes amours passent en un moment ; Vous ne savez que c’est d’une flamme constante ; Toute chose vous plaît et rien ne vous contente, Et votre esprit, flottant entre cent passions, A beaucoup de desseins et peu d’affections. […] Et nonobstant lesdites menaces, ce jourd’hui matin ledit Robert Pioger, prenant l’occasion de l’entrée qu’aurait faite en la maison desdits suppliants sise rue Fromenteau, en cette ville, un paysan dudit village de Chennevières qui leur voulait parler, aurait subtilement enlevé par un dessein prémédité entre lui et ladite damoiselle Marie de Lécole, âgée de 18 ans, icelle damoiselle.
justement, c’est là Que ses trompeurs appas, dont le poison me tue, Pour la premiere fois s’offrirent à ma vue : C’est là, sur l’escalier, que, l’ingrate à dessein Chancelant, je m’offris pour lui donner la main.
Longtemps ce grand dessein a mûri dans sa tête ; Rien n’échappe au penseur, tout émeut le poète ; Pour les combattre un jour son âme a médité Les fatales erreurs de la société : Il voit le faux Dévot, enseignant l’imposture, Au nom de Dieu prêcher une morale impure ; Le Philosophe, an lieu d’éclairer le savoir, En faire un puits obscur où l’on ne peut rien voir ; Courtisan ridicule et chargé de bassesse, Il voit le Gentilhomme avilir la noblesse.