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163. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Il eût été sans doute plus avantageux de changer en nous cette complaisance vicieuse en une pitié philosophique ; mais on a trouvé plus facile & plus sûr de faire servir la malice humaine à corriger les autres vices de l’humanité, à-peu-près comme on employe les pointes du diamant à polir le diamant même. […] Des que l’abondance & le luxe eurent adouci les mœurs de Rome, la comédie elle-même changea son âpreté en douceur ; & comme les vices des Grecs avoient passé chez les Romains, Térence, pour les imiter, ne fit que copier Ménandre.

164. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Despreaux changea de langage après la mort de ce grand Comique ; il l’avoit loué vivant, il le blâma mort si l’on en veut croire certains Censeurs ignorans.

165. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

D’ailleurs, Monsieur, on portoit autrefois l’or & l’argent dans la bourse ; la mode a changé, on le porte sur les habits.

166. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Cette comédie avoit été faite l’année 1700 pour être représentée devant le Roi par les principaux Seigneurs de la Cour dans l’appartement de Madame de Maintenon : mais la guerre qui survint à l’occasion de la mort du Roi d’Espagne, changea sa destinée.

167. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

Le désintéressement de l’amour de Dieu, qu’il faut aimer par-dessus toute chose751, est exprimé eu action par le Pauvre qui « prie le ciel tout le jour, et qui est bien mal reconnu de ses soins, dit don Juan, puisqu’il est dans la plus grande nécessité du monde, et que, le plus souvent, il n’a pas un morceau depain à mettre sous les dents. » Pourtant, entre un louis d’or et un péché, il n’hésite pas ; et malgré le diable qui le tente et Sganarelle qui l’encourage, « il aime mieux mourir de faim752. » L’amour du prochain, qu’il faut aimer comme soi-même pour l’amour de Dieu753, quand a-t-il été pratiqué d’une manière plus touchante que par done Elvire, qui, trahie de la façon la plus injurieuse par un amant aimé, revient trouver ce scélérat, ce perfide, qu’elle a menacé de « la colère d’une femme offensée754, » pour adresser à ce cœur de tigre les paroles qui tirent des larmes à Sganarelle : «  Je ne viens point ici pleine de ce courroux que j’ai tantôt fait éclater ; et vous me voyez bien changée de ce que j’étois ce matin.

168. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Remarquons, cependant, qu’il y eut chez lui plusieurs La Forest successives, dont l’une, de son vrai nom Louise Lefebvre, mourut en 1668 ; suivant un usage qui n’est pas perdu, lorsqu’il changeait de cuisinière, il donnait à la nouvelle le nom de l’ancienne. […] Alors, l’humeur de l’homme change, et, comme il arrive toujours, devient le reflet des événemens.

169. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Mais comme le temps pressait, Molière lui aida à changer ce qu’il avait pillé, et à achever la pièce, qui fut prête dans le temps, et qui fut d’autant plus applaudie, que le Public se prêta à la jeunesse de Mr Racine, qui fut animée par les applaudissements, et par le présent que Molière lui fit. […] Il la changeait même souvent de place pour ôter tout soupçon. ―  Hé ! […] On continue de boire, et insensiblement on changea de discours.

170. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Il est donc impossible que des spectateurs aient pris le change sur son opinion, faute de la connaître.

171. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Doncque, si de parler le pouvoir m’est ôté, Pour moi, j’aime autant perdre aussi l’humanité, Et changer mon essence en celle d’une bête.

172. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

A changé de visée ; La chose vient par lui de m’être proposée.

173. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

On pourrait dire encore que Lully a mis de son cru dans le Carnaval ; mais Lully a pris tous les autres intermèdes tout faits sans y rien changer ; pourquoi supposer que, pour Pourceaugnac seul, il ait remanié le Divertissement de Molière ?

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