La distraction est telle par sa nature qu’elle peut à la vérité s’annoncer par les traits les plus forts & les plus multipliés ; mais elle ne sauroit les accumuler sans les séparer par un intervalle de temps assez considérable ; ou bien ce n’est plus la distraction qui les produit, ils sont enfantés par un cerveau tout-à-fait dérangé.
Antiphon s’est marié pendant l’absence de son pere : on vient lui annoncer que son pere est arrivé, & qu’il va paroître.
Monsieur le Président est ce Lamoignon que nous vénérons au collège, dans les épîtres de Boileau, et dont le Lutrin chante les louanges… Vertu sincère, universellement respectée ; ce qui rend impossible autant que bien d’autres causes, la prétendue annonce de Molière à l’occasion de Tartuffe : « Monsieur le Président ne veut pas qu’on le joue.
Le mardi 3 novembre 1857, l’Odéon annonçait Tartuffe « avec une mise en scène nouvelle, des décors et des costumes neufs ». […] Gutzkow part d’un point absolument dépourvu de fondement, de l’anecdote suffisamment démentie selon laquelle Molière, avant la représentation du Tartuffe annoncée pour le 6 août 1667, aurait adressé ces mots au public : « Messieurs, nous allions vous donner Le Tartuffe, mais le premier Président ne veut pas qu’on le joue. » Gutzkow persiste à attribuer au président de Lamoignon le rôle que l’anecdote lui fait jouer.
et jugez de la surprise générale, voici que l’affiche du théâtre forain annonce le spectacle accoutumé ! […] On disait qu’il était perdu ; nous fûmes les premiers à annoncer qu’il était sauvé. […] À l’acte suivant, le docteur Loewe se fait annoncer chez la malade imaginaire, madame de Sturmer, et certes il est loin d’avoir les lâches complaisances de MM. […] Il en est là de sa narration lorsqu’on lui annonce qu’on le veut arrêter pour un billet qu’il a signé d’un faux nom ; aussitôt voilà la petite Isabelle qui donne à ce drôle ses deux brillants, son collier, sa montre, son cachet ; le drôle accepte tout, et il s’en va en disant : Voilà des bonnes fortunes !
Ceux-ci annoncèrent la comédie du Malade imaginaire, comme corrigée sur l’original de l’auteur, de toutes les fausses additions et suppositions de scènes entières, faites dans les éditions précédentes .
N’en avait-il pas lui-même annoncé la publication avec une suite de « notes complémentaires attribuées à Boucher d’Argis » ?
le valet de Célimène annonce une visite, puis deux, puis trois, et bientôt toute une société se trouve réunie chez elle. […] Je viens vous annoncer une grande nouvelle. […] Au moment où le notaire est là, et où Chrysale commence à faiblir, il fait arriver deux lettres supposées, qui annoncent à Chrysale la perte de sa fortune.
Un soir, qu’il se trouvait chez le cardinal de Retz, lisant devant un cercle choisi quelques scènes du Mariage forcé, on annonça M. de Grignan ; et force fut bien alors d’interrompre la lecture et de faire même trêve à tout autre entretien ; car le nouveau venu était homme à se rendre tout d’abord maître de la conversation, et, la dirigeant à son gré, à ne plus la rendre possible que sur le terrain où il lui plairait de la conduire. […] A la fin de cette brillante semaine, le soir du sixième jour, sans qu’il semblât que personne s’y attendît, voici qu’on annonce un nouveau spectacle : ce sont les trois premiers actes de la comédie de l’Hypocrite, divertissement bien grave sans doute, mais d’autant mieux de mise, comme contraste, après les éclatantes folies des journées précédentes. […] Le jour suivant, qui était un samedi, jour de clôture pour le théâtre, lorsque l’affiche en lettres rouges, qui annonçait la veille le spectacle du lendemain, était déjà placée ; pendant que Molière, heureux du succès de sa pièce, voyait sans doute en espérance de nombreuses recettes, pour sa caisse, que l’Attila de Corneille et la Veuve à la mode de de Visé, seuls ouvrages joués cette année-là, n’avaient pas fort enrichie, on vit arriver un huissier du Parlement, qui venait, de la part de M. le président de Lamoignon, défendre la représentation affichée.
Le jeune Charles, ruiné par une de ces faillites, vient en annoncer la nouvelle à son protecteur. […] Et lorsque j’ai voulu moi-même vous forcer À refuser l’hymen qu’on venait d’annoncer, Qu’est-ce que cette instance a dû vous faire entendre, Que l’intérêt qu’en vous on s’avise de prendre ; Et l’ennui qu’on aurait que ce nœud qu’on résout Vint partager du moins un cœur que l’on veut tout ?
De là une erreur grave, généralement commise : c’est que la tirade de l’hypocrisie dans Don Juan serait une annonce et une ébauche de Tartuffe, tandis que, dans la réalité, elle a été une récidive et une réplique.