Molière, qui connaissait l’action par principes, était indigné d’un jeu si mal réglé, et des applaudissements que le Public ignorant lui donnait. […] Je vous trouve bien hardis de vous opposer à de si belles actions. […] doucement, répondit Molière ; ce n’est point ici une affaire à entreprendre mal à propos : c’est la dernière action de notre vie, il n’en faut pas manquer le mérite. […] Il ne déclamait point au hasard, comme ceux qui destitués des principes de la déclamation, ne sont point assurés dans leur jeu : Il entrait dans tous les détails de l’action. […] Je me suis donc renfermé dans les faits qui ont donné occasion aux principales actions de sa vie ; et qui m’ont aidé à faire connaître son caractère, et les différentes situations où il s’est trouvé.
On dirait que Molière a transporté sur la scène et mis en action les attaques et les plaisanteries de ce jésuite contre le doute provisoire de Descartes.
Dans l’Etourdi de Moliere, lorsque Trufaldin surprend Mascarille avec Célie, ils ont recours à la même ruse ; mais Mascarille est un valet, & non un homme du bon ton ; mais Célie est une esclave égyptienne, qu’on peut croire instruite, comme toutes ses pareilles, dans l’art de la magie ; mais enfin l’action de l’Étourdi se passe dans ces temps reculés où l’on ajoutoit foi aux magiciens.
Dans le premier volume de cet ouvrage, nous avons déja consacré un Chapitre aux diverses expositions nécessaires dans une piece : exposition du lieu de la scene, exposition des événements arrivés avant l’action, &c.
On comprend ce que l’acteur français Des Lauriers, surnommé Bruscambille, disait, à quelque temps de là, dans un de ses prologues en parlant de la farce française : « Je puis dire avec vérité que la plus chaste comédie italienne est cent fois plus dépravée de paroles et d’actions qu’aucune des nôtres. » Bornons-nous à quelques indications sur ce point délicat.
Laissant le madrigal au froid épithalame, Jamais, hors de propos, la mordante épigramme Ne vient, dans l’action que rien ne refroidit, Aux dépens du bon sens faire briller l’esprit.
Enfin, ayant déjà mis sur le théâtre plusieurs ouvrages où le langage et les actions étaient aussi libres que dans la société dont le théâtre est l’image, il avait pu se croire personnellement intéressé à faire tomber des usages nouveaux qui étaient sa condamnation, et pouvaient ruiner son théâtre et la considération acquise par son talent. […] J’aurais voulu voir eu action, entre leurs mains, l’aiguille, la navette, le fuseau, la fusée, le dévidoir ; j’aurais désiré de voir ces femmes broder, faire de la tapisserie, des nœuds, des pelotons, en même temps qu’elles écoutaient une lecture, ou entendaient discourir sur quelque sujet moral ou littéraire.
. — La tragédie, au contraire, emploie avec un sans-gêne tout royal, une foule de personnages accessoires qui tiennent à peine à l’action, une grande quantité de comédiens obscurs qui n’ont rien à gagner à bien jouer de si petits rôles ! […] Nous n’aurons jamais aucun démêlé ensemble, et je ne vous contraindrai point dans vos actions, comme j’espère que de votre côté vous ne me contraindrez point dans les miennes ; car, pour moi, je tiens qu’il faut avoir une complaisance mutuelle, et qu’on ne se doit point marier pour se faire enrager l’un l’autre. » Puis elle ajoute : « Adieu ! […] Quand Molière l’écrivit, c’était une action de courage. […] Pourtant, cet homme sans cœur et qui s’est taché de sang, la première bonne action de sa comédie, c’est de nous rendre Éliante, la belle et douce Éliante de Molière, épargnée par Jean-Jacques Rousseau lui-même. […] Alceste n’y paraît qu’à la dernière scène, et cependant l’action est vive, nette et rapide.
Un Auteur qui veut se piquer de précision, doit encore savoir sacrifier son esprit au bon goût, & se priver du plaisir de faire dire à ses interlocuteurs de jolies choses, à moins qu’elles ne tiennent tout-à-fait au sujet, à l’action, à la scene.
Quelqu’un a-t-il vu l’action ?
Il n’a pas voulu de ce pistolet que Scapin attache à la ceinture du Turc, pour l’accuser d’être un perturbateur, ou du moins ne l’a-t-il pas mis en action ; il a renchéri sur l’idée de faire acheter l’esclave par le beau-pere de Gélio, puisque c’est au pere même de son Etourdi que Mascarille propose d’acheter Lélie.