/ 176
53. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière Après la mort du cardinal de Richelieu et du roi Louis XIII, sous le ministère de Mazarin, les troupes italiennes affluèrent à Paris. […]   Tiberio Fiurelli, qui s’incarna dans ce caractère, était déjà venu en France en 1639 et en 1640 ; il lui arriva à cette époque l’heureuse aventure que voici : « Un jour qu’il était avec Aurelia (Brigida Bianchi) dans la chambre du dauphin qui fut depuis Louis XIV, le prince, qui avait alors deux ans, fut de si mauvaise humeur que rien ne pouvait apaiser sa colère et ses cris. […] Il a toujours été les délices de tous les princes qui l’ont connu, et notre invincible monarque ne s’est jamais lassé de lui faire quelque grâce. » Fiurelli donna une extension considérable à son emploi : « En Italie, dit Riccoboni, ce personnage n’avait jamais fait d’autre caractère que celui du capitan ; mais en France il fut tellement goûté qu’on le mit à toutes sauces 30 . » 17. — Scaramouche.

54. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

La traduction était l’œuvre de Véfyk Effendi, ancien ambassadeur de Turquie en France. […] Du moins, la France endolorie attesta qu’elle n’oubliait pas son poète. […] La France respira à l’aise lorsqu’il ne fut plus. […] La France n’évita pas la contagion ; elle y résista mieux toutefois et en triompha plus vite. […] Qui sait si la France n’eût pas manqué son siècle de Louis XIV ?

55. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

Mais le moyen de faire jouer le rôle d’un céladon à l’homme de France le plus antipathique avec toute affectation, avec tout jargon, avec tout ce qui était hors de la voie droite et nette de la raison et de la vertu ? À l’époque de son mariage, Montausier avait à peine trente-cinq ans ; depuis l’âge de vingt ans, il était au service et engagé dans des guerres successives, en Italie, en Lorraine, en Alsace ; en 1638, parvenu au grade de maréchal de camp, bien qu’âgé seulement de vingt-huit ans, il fut nommé gouverneur de l’Alsace, province alors d’une soumission équivoque, où le roi avait besoin d’un homme qui réunit l’art et le courage du guerrier au tarent et à la sagesse de l’administrateur ; en 1638, il se signala au siège de Brissac ; revenu à Paris pendant l’hiver de 1641, il fut rappelé à l’ouverture de la campagne par Guébriant devenu général en chef de l’armée d’Allemagne et peu après maréchal de France ; le maréchal, qui avait une grande confiance en Montausier, ayant été tué en 1643, celui-ci fut fait prisonnier, peu de temps après, à la déroute de Dillingen ; il ne recouvra la liberté qu’en 1644 ; alors enfin il lui restait encore un obstacle à franchir pour se marier ; c’était sa religion.

56. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Ce sujet fut apporté en France par les Comédies Italiens, qui l’avaient eux-même imité des Espagnols. […] Cette Comédie, ainsi que Psyché, fut traduite en Italien par Riccoboni, qui les fit jouer dans son pays avant de venir en France. […] Les gens qu’elle joue, ont bien fait voir qu’ils étaient plus puissants en France, que tous ceux que Molière avait joués jusqu’alors. […] Orléans, Philippe, duc d’ (Saint-Cloud 1674 – Versailles 1723) : régent de France. […] C’est le début de l’ère des Vigarani en France.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

Hassan, seul, se rappelle ses malheurs passés ; il en goûte mieux son bonheur présent : il y a deux ans qu’il étoit esclave chez les Chrétiens à Marseille ; il jouit présentement chez lui de la liberté & de la compagnie d’une épouse qu’il aime : il n’en a qu’une, tandis que ses voisins en ont plusieurs, il ne sait pas pourquoi faire : il ne gêne pas la sienne ; on lui a dit en France que cela portoit malheur. […] Un peu fiers, à ce qu’on m’a dit en France. . . . […] Je les renverrai en France ; il y a là des Académies de musique qui ont grand besoin d’être recrutées.

58. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

L’étude et le goût de la langue espagnole s’étant introduits en France à la suite d’une reine, Anne d’Autriche, les auteurs dramatiques de sa nation étaient devenus familiers à ceux de la nôtre, qui puisèrent à l’envie des sujets dans les innombrables productions de Lope de Vega, de Calderon et de leurs disciples. […] « On a dit que L’École des maris était une copie des Adelphes de Térence : si cela était, Molière eût plus mérité l’éloge d’avoir fait passer en France le bon goût de l’ancienne Rome, que le reproche d’avoir dérobé sa pièce. […] M. de Soyecourt, grand-veneur de France, était passionné pour la chasse, et fatiguait la cour du récit de ses prouesses en ce genre4. […] Te souvient-il bien qu’autrefois Nous avons conclu d’une voix, Qu’il allait ramener en France Le bon goût et l’air de Térence.

59. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [98, p. 142] »

Leurs trois talents ne formaient qu’un esprit, Dont le bel art réjouissait la France : Ils sont partis, et j’ai peu d’espérance De les revoir.

60. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [30, p. 59] »

Le roi lui demandant un jour quel était le premier des grands écrivains qui avaient honoré la France pendant son règne, il lui nomma Molière.

61. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Aujourd’hui, l’auteur du moindre vaudeville, joué au théâtre du Panthéon ou du Luxembourg, ne manque pas de le faire paraître quelques jours après chez Barba, comme si la France impatiente attendait son œuvre sans nom. […] Le roi qui florissait alors n’était pas un roi constitutionnel il tenait la France muette, et ne permettait pas qu’on s’immisçât dans son administration. […] Nous marchons un peu vers cette fusion ; cependant jamais la comédie d’Aristophane ne pourra être ressuscitée, en France surtout, où la démocratie a le sentiment des convenances de l’art. […] Boccace en Italie, Chaucer en Angleterre, Jean de Meung en France, commencèrent à battre en brèche leur réputation, et depuis, Dieu sait ce que la malice des auteurs a inventé contre leur coquetterie. […] Lorsqu’il parla de retourner dans son pays, Louis XIV, blessé de son ingratitude, lui fil défendre de revenir en France ; il y revint pourtant, et le roi, qui aimait à rire, lui pardonna.

62. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [3, p. 35] »

Leurs amours avaient même fait du bruit ; il repassait en France sans avoir rien conclu avec elle.

63. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Il lui donna une charge de trésorier de France, après Mithridate. En 1675, Racine fit Iphigénie ; le roi le nomma historiographe de France avec Boileau. […] sur deux lettres de madame de Sévigné où elle met en parallèle Corneille avec Racine, et peut-être encore sur une autre lettre où elle s’exprime peu favorablement sur la nomination de Racine et de Boileau à la place d’historiographes de France en 1675.

/ 176