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105. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Molière et la comédie sont deux mots synonymes, il est le premier de tous les philosophes moralistes, ses pièces sont l’école du monde, Chamfort l’appelle le plus aimable instituteur de l’humanité depuis Socrate ; il prétend que Jules César, qui nommait Térence un demi-Ménandre, aurait nommé Ménandre un demi-Molière. […] Les prétentions des Aristarques français pour leur auteur favori, se fondent principalement sur L’École des femmes, le Tartuffe, Le Misanthrope et Les Femmes savantes, pièces qui, à tous égards, sont composées avec beaucoup de soin. […] La plus ancienne de ces pièces, L’École des femmes, me parait aussi la meilleure. […] L’intrigue de L’École des femmes est très piquante, tout y découle de la même source. […] On ne saurait nier que Diderot n’ait fondé en France une sorte d’école, à laquelle appartiennent en première ligne Beaumarchais et Mercier.

106. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

Il s’est moqué de chaque secte dans ce qu’elle offrait à ses yeux de ridicule ; et quelques plaisanteries fort comiques sur les principales écoles de philosophie sont tout ce qu’on peut tirer de lui là-dessus795. […] Quelle confiance aurait-il pu avoir dans une morale philosophique, lorsque la doctrine dominant alors dans les écoles et soutenue par arrêt du parlement, l’aristotélisme, avait été, de la part de son maître Gassendi l’objet de si fines, amères et victorieuses railleries796 ? […] VI. — Ce n’était pourtant pas l’avis du prince de Conti, qui tonne contre le Festin de Pierre dans son Traité de la Comédie et des Spectacles : « l’a-t-il une école d’athéisme plus ouverte que le Festin de Pierre, où, après avoir fait dire toutes les impiétés les plus horribles à un athée qui a beaucoup d’esprit, l’auteur confie la cause de Dieu à un valet à qui il fait dire pour la soutenir toutes les impertinences du monde ?

107. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Par le ton de la raillerie, Sganarelle est incontestablement de notre veine gauloise ; ainsi les deux écoles y sont merveilleusement réunies et conciliées. […]   Ce qui est certain, c’est que Molière diversifia ensuite le costume autant que le caractère du rôle : il devait faire paraître encore Sganarelle dans cinq comédies, à savoir : L’École des maris, Le Mariage forcé, Le Festin de Pierre, L’Amour médecin et Le Médecin malgré lui ; nous le montrer successivement tuteur d’Isabelle, futur époux de Dorimène, valet de Dom Juan, père de Lucinde, fagotier. […] L’École des maris fut représentée le 24 juin 1661 : elle marque une nouvelle époque dans la carrière du grand comique, celle où il est en pleine possession de son génie : désormais il fera encore plus d’un emprunt à la comédie italienne, il lui empruntera une situation, une scène, quelque moyen d’action ; il ne reproduira plus une œuvre dans son ensemble.

108. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Cela fâchait le grand évêque de Meaux qu’on appelât le théâtre l’école des mœurs, et il avait boudé Santeuil pour sa fameuse inscription : Castigat ridendo mores ! […] Il était impossible de mieux démontrer que ne l’a fait Bossuet, que la comédie était, non pas l’école des mœurs, mais l’école des passions. […] Dans quelles écoles les as-tu étudiés ? […] Isidore se défend non pas avec toutes sortes de mensonges et de colères, comme fait Rosine, mais elle se défend en disant naïvement ce qu’elle a sur le cœur. — Ainsi fait Isabelle dans L’École des maris, ainsi fait Agnès dans L’École des femmes. […] La Fontaine lui-même, qui appartenait à cette école sensualiste, lui qui a fait le conte de La Courtisane amoureuse, n’était pas capable d’imaginer l’adorable faiblesse d’Alceste pour sa maîtresse.

109. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

Lorsque Moliere fait dire à Chrisalde, dans l’Ecole des Femmes (Acte I, Scene I.)  […] La troisieme nouvelle de la troisieme journée du Decameron de Bocace, a fourni à Moliere l’idée de sa Comédie de l’Ecole des Maris.

110. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

Voir particulièrement l’École des Maris, act. […] VI, VIII, IX, Arisle ; l’École des Femmes, acte I, sc.

111. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Molière, outré à son tour des mauvais jugements que l’on portait sur sa pièce, les ramassa, et en fit la Critique de l’Ecole des Femmes, qu’il donna en 1663. […] On y lit, page 24 : Il n’y a rien de plus scandaleux que la cinquième scène du deuxième acte de l’École des Femmes. […] Outre ces deux farces, Molière avait encore composé en province le Maître d’école, le Médecin volant, et la Jalousie du Barbouillé. […] Brossette, dans ses notes sur la septième épître de Boileau, donne les noms de quelques-uns des détracteurs de l’Ecole des Femmes. […] Sans doute en 1662, puisqu’il joua à la première représentation de l’École des Femmes.

112. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Et la pièce où l’on fait aimer le fils insolent qui l’a faite, en est-elle moins une école de mauvaises mœurs3 ?  […] C’est à peu près l’intrigue de L’École des femmes, où Arnolphe, informé par son rival de tous les tours qu’on lui a joués ou qu’on lui prépare, n’en peut éviter aucun, et s’engage dans le piège par les efforts mêmes qu’il fait pour s’en garantir. […] Rousseau gourmandant Molière, et l’accusant d’avoir fait du théâtre une école de mauvaises mœurs, en nous montrant toujours le triomphe du vice sur le ridicule, de la méchanceté sur la sottise. […] Riccoboni, d’ans ses Observations sur la Comédie, avait dit longtemps avant lui : « On censure, dans Cléante, fils d’Harpagon, le peu de respect qu’il a pour son père : on trouve qu’en cela les mœurs et les bienséances sont trop blessées ; on ajoute que, si le théâtre n’est pas fait pour inspirer la vertu, on ne doit pas, au moins, en faire une école du vice ; et qu’un pareil caractère pourrait diminuer, dans un fils qui verrait la représentation de L’Avare, les sentiments de respect qu’il doit à son père.

113. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Sganarelle est joué en 1660, l’École des Maris et l’École des Femmes en 1662, et tout porte à croire que les esprits religieux protestèrent26, — non sans raison, — ici contre les théories, au moins légères, de l’auteur sur la « tolérance des maris, » là contre ses irrévérencieuses allusions à la Guide des pécheurs, ou contre la parodie qu’il avait osée des « préceptes du mariage» de saint Grégoire de Nazianze27. En 1662, Molière commence d’être attaqué par des écrits publics : une polémique de deux ans suivit l’École des Femmes. […] Despois, Notice sur l’Ecole des Femmes (Molière des Grands Ecrivains, 111, p. 138.)

114. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Mais l’influence de Molière n’est pas alors circonscrite à cette école et enfermée à Leipzig. […] Le mot revient fort souvent dans Sganarelle, comme dans L’École des femmes. […] Perrin d’avoir cédé à des récriminations niaises, en mutilant une des plus spirituelles scènes de L’École des femmes. […] Il a donc une raison de le ramener à tout bout de champ dans L’École des femmes. […] Tous les jeunes gens de l’école réaliste et brutale peuvent se cotiser.

115. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

voilà comme vous disiez, lorsqu’on vous donna celui de la Critique de L’École des femmes. […] On ne voit guère alors d’autre école pour la comédie, et, du reste, à Paris aussi bien que dans les troupes de campagne, tout le monde faisait à peu près tout. […] Elle jouait les caractères en femme qui a été à bonne école. […] aussi jamais maîtresse d’école n’eut une plus rude tâche. […] Il se marie entre deux représentations de L’École des maris, données dans la même soirée, l’une au Petit-Bour-bon, l’autre en visite, un mardi gras.

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