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23. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Sganarelle quitte la partie, en donnant toutes les femmes au diable. […] Elle est sans doute juste, & bien digne d’une femme de vertu. […] Le Capitan, obligé de faire un voyage, laisse sa femme sous la garde de Trapolin. […] La femme, après avoir donné le mot à son amant, ouvre en jettant des cris effroyables. […] Et votre femme entendra les fleurettes ?

24. (1900) Molière pp. -283

Il y a une femme polie, sortie toute polie de la main de Molière ; je ne connais qu’une femme qui le soit à ce degré dans son théâtre, c’est Célimène. […] Comme cela est naturel, comme cela est charmant ; quelle femme achevée, quelle vraie femme, et en même temps quelle femme ayant le degré d’innocence que comporte la situation ! […] Toute femme, selon lui, qui prend quelque soin de ne pas paraître absolument laide, est une femme perdue ; toute femme qui va au spectacle et qui se montre en public, — ceci est textuel, — se déshonore ! […] ——— On ne devrait jamais dire « l’homme », mais « les hommes » ; ni « les femmes », mais « la femme » ; car le monde renferme des millions d’hommes et une seule femme. […] C’est-à-dire les jeunes femmes et les jeunes filles de son théâtre.

25. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Pour établir la légitimité de mon opinion, je choisis quatre comédies de Molière, l’École des femmes, le Misanthrope, Tartuffe et les Femmes savantes. […] Les comédiens ne comprennent pas l’École des femmes. […] Nulle part il n’a profité de ses leçons avec plus de bonheur et d’habileté que dans les Femmes savantes. […] On dirait qu’il demande grâce pour sa rudesse aux femmes beaux-esprits des loges et des galeries. […] J’en ai dit assez pour prouver que l’École des femmes, le Misanthrope Tartuffe et les Femmes savantes ne sont ni compris ni rendus au Théâtre-Français d’une manière conforme à l’intention de l’auteur.

26. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Une femme pédante ne mérite et n’obtient aucune indulgence. […] Clitandre est d’avis qu’une femme étudie et acquière du savoir. […] Trois femmes sont affectées exactement du même ridicule. […] Ce dénouement a du rapport avec celui des Femmes savantes. […] Mais il en est bien autrement d’une femme.

27. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

qcq’est un type de femme si jolie à voir ! […] Ce qui approche du vice chez elle n’est cependant qu’une qualité outrée de la femme ; le désir de plaire. […] La femme tend à amortir les chocs, à empêcher les secousses violentes. […] La femme. […] L’amour d’Alceste pour Célimène est facile à comprendre ; il est homme de goût, elle est femme de goût; il est homme d’esprit, elle est femme d’esprit ; mais Alceste a du génie : de là, l’inégalité et le malheur.

28. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

mais où il trompe aussi la femme et exploite, pour tromper la femme, l’amour même de la femme pour son mari. […] La fidélité des femmes ? […] S’agit-il de causer avec sa femme ? Il s’agit de posséder une femme. […] dit-elle. — Si, Madame, quelquefois… aux femmes. » Les Don Juan mentent toujours aux femmes.

29. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Comment faut-il élever les femmes ? […] Comment faut-il élever les femmes ? […] Pour qui faut-il élever les femmes ? […] La femme qui pense est un animal dépravé. […] En un mot, il faut instruire la femme.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Caracteres propres aux personnes d’un certain rang seulement. » pp. 312-327

Madelaine, sa femme. […] Maître Herman de Breme, peut-on entretenir une femme & des enfants avec cela ? […] Ecoute, ma petite femme, tu ne dois pas parler si rudement à ton mari ; cela a l’air trop commun. […] Chaque femme n’a-t-elle pas sujet de crier lorsqu’elle a un mari qui perd son temps, qui néglige sa maison, & qui laisse souffrir sa femme & ses enfants ? […] vous, femmes de mauvaise vie !

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Une femme d’honneur se voir interloquée ! […] Monsieur tout court, & non plus Monsieur de Sotenville, j’ai à vous dire que ma femme me donne.... […] apprenez que vous ne devez pas dire ma femme, quand vous parlez de notre fille. […] ma femme n’est pas ma femme ? […] Sans cette précaution encore, ririons-nous de voir le pauvre Pourceaugnac en proie à un déluge de lavements, de filles de joie, qui se disent ses femmes, de petits fils de pu...... qui l’appellent papa, & contraint enfin à prendre la fuite sous un habit de femme, crainte d’être pendu ?

32. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Les Femmes savantes. […] Pourquoi donc laisser les femmes dans l’ignorance ? […] Pour la femme, c’est autre chose. […] La femme est peu sujette à de tels accidents. […] La femme, en effet, ne choisit pas sa vocation.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

Nous avons, grace au Ciel & à Moliere, peu de femmes savantes : mais hélas ! […] Personnages des Femmes savantes de Moliere. […] Vers des Femmes savantes, acte II, scene VI. […] Vers des Femmes savantes, acte II, scene VIII. […] Tous les Tartufes qu’on a mis sur le théâtre, ont convoité les femmes ou les maîtresses des autres.

34. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

À quoi sa femme lui répond comme une femme frivole et qui n’y voit pas plus loin : — Mais vous, vous savez la pièce, puisque vous l’avez faite. […] Et sa femme ajoute : — Pourquoi vous chargez-vous de faire tout cela en huit jours ? Elle en dit tant, que Molière, qui aime cette femme de tout son cœur, s’écrie, en frappant du pied : — Taisez-vous, ma femme, vous êtes une bête ! Et la femme de répondre : — Grand merci ! […] le salon de Célimène, plus rempli d’hommes que de femmes, de petits marquis que de grands seigneurs, de femmes sur le retour que de jeunes femmes, de comtesses que de bourgeoises, c’est le salon de mademoiselle Molière, situé comme il était entre Paris et Versailles, sur les limites de deux mondes qui venaient à elle ; elle n’appartenait qu’à demi à ce monde-ci, elle n’appartenait qu’à moitié à ce monde-là.

35. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Il a guéri une jeune femme amoureuse du Soleil ! […] … Des femmes qui ont faim ! […] — Figurez-vous La Critique de l’École des femmes au quatrième acte de L’École des femmes ! […] Autour de cette femme, quelle misère ! […] toujours pour une femme !

36. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

L’ÉCOLE DES FEMMES. […] La scène septième, où le poète, le marquis et la prude font leurs remarques sur l’École des femmes, est pleine de vérité et de comique. […] La scène deuxième du premier acte, où Lubin fait confidence à George Dandin de son message pour sa femme ; la quatrième, où monsieur et madame de Sotenville font enrager leur gendre qui se plaint de leur fille ; la huitième, où George Dandin est obligé de demander pardon au galant de sa femme ; la scène septième du deuxième acte, où Lubin raconte de nouveau à George Dandin le rendez-vous de sa femme, et la dernière scène de la pièce, dans laquelle le malheureux mari est encore obligé de demander pardon à sa coquine de femme : voilà les scènes à étudier. […] Le rôle de la femme qui contredit, du benêt de mari, du jardinier Lucas, sont faits à merveille. […] Julien et sa femme sont infiniment plaisants.

37. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Les femmes de rang se crurent attaquées et jetèrent les hauts cris. […] Pour les unes, précieuse était synonyme de prisée, l’opposé de méprisée, ou femme de grand prix, opposée à femme commune ; pour les autres, le mot était synonyme de femme qui se prise beaucoup, surfait son mérite, fait la renchérie, et n’est au fond qu’une hypocrite bel-esprit, Une seule idée commune aux précieuses de tout genre resta attachée à ce mot, ce fut celle de femmes qui se sont tirées du pair par des mœurs irréprochables, par un esprit plus ou moins cultivé. […] Elles voient les plus coquettes et les plus évaporées femmes de Paris. […] Ce sont des bourgeoises du dernier ordre, qui veulent éprendre le ton des femmes de qualité. […] J’ai vainement cherché dans les écrits du temps l’occupation que les femmes de la haute société mêlaient à la conversation.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Bernard & Lucas d’y aller déguisés en femmes. […] Il faut prendre des habits de femmes pour les mieux tromper. […] Extrait de l’histoire de la Femme retrouvée. […] Acoutez, c’est une méchante femme. […] La femme aura pris le temps de l’ivresse du mari pour exécuter son mauvais dessein.

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Imitons-le, s’il nous est possible ; mais, avant que de l’entreprendre, songeons que Zeuxis, pour réussir, a sans doute fait tous ses larcins chez des beautés du même âge à-peu-près, & de la même condition ; parceque la beauté d’une femme de vingt ans & celle d’une femme de trente, les charmes d’une villageoise ou d’une princesse, ont un ton tout-à-fait différent, & qu’il en est ainsi des vices, des travers, des ridicules, de la vertu même des hommes, si l’on veut. […] George Dandin est au désespoir que sa femme ne soit pas une simple paysanne, pour avoir le droit de se faire justice à bons coups de bâton. […] Hé bien, George Dandin, vous voyez de quel air votre femme vous traite ! […] Madame Pernelle a la dévotion entêtée & opiniâtre trop ordinaire aux femmes de son âge. […] Il n’est point jusqu’à Madame Elmire qui n’ait sa dévotion, celle de toute femme estimable : elle n’arme point la vertu de griffes & de dents.

40. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

C’est la question de l’éducation des femmes qu’il pose dans l’Ecole des Femmes ; c’est la question de leur instruction qu’il pose dans les Femmes savantes. […] Arrivons donc promptement à Arnolphe, et parlons de l’Ecole des Femmes. […] (Ecole des Femmes. […] (Femmes Savantes, IV, III.) […] (Femmes Savantes, I, I.)

41. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Nous le verrons faire l’éducation de sa femme, l’éducation de sa troupe, l’éducation de Baron. […] Son premier coup d’œil dans ce beau monde avait été pour les femmes. […] Éperdu, il courait à sa femme... […] Il voulut aussi qu’Armande fît le rôle d’Angélique, femme de Georges Dandin. […] Et puis une femme devait-elle avoir, pour la conduire, autre docteur que son mari ?

42. (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-

Quand il avait distingué une femme dans les salons de Versailles, le mari ne lui causait pas grand souci ; peut-être même croyait-il de bonne foi lui faire beaucoup d’honneur, tant il était pénétré de sa qualité divine. […] Il est vrai qu’il parle à sa femme sur le ton de la colère, quand il apprend à son arrivée qu’Alcmène a passé la nuit dans les bras d’un autre Amphitryon ; mais j’imagine que la marquise de Montespan n’a jamais répondu à son mari comme la femme du général thébain : elle n’a pas essayé de lui persuader qu’elle avait cédé au roi par surprise. […] Quand il s’agit de Tartuffe ou du Misanthrope, de l’École des femmes ou des Femmes savantes, il est bon, il est utile d’étudier les intentions de l’auteur. […] Lorsqu’il écrivit Amphitryon, il était marié depuis deux ans, et ne s’abusait pas sur la fidélité de sa femme. […] Il y a en effet dans Amphitryon plus d’une période chargée d’expressions parasites, tandis que dans les Femmes savantes il serait bien difficile de rencontrer des expressions de cette nature.

43. (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-

une femme. — Écoutez maintenant Faust, Lara, qu’aiment-ils dans celle qu’ils aiment ? […] aux femmes, et aux femmes seulement. […] Il n’aime ni celte femme-ci, ni celle-là ; il aime l’idéal. […] La femme peut perdre les qualités de la femme, mais elle ne peut acquérir celles de l’homme. […] La femme de George Dandin, dit La Harpe, trouve moyen d’avoir raison contre son mari.

44. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Monsieur, je perds patience. — J’ai… — Achevez donc. — J’ai tous les maux ensemble, Colombine : j’ai une femme ! » Les femmes, de leur côté, exercent de justes représailles : « En France, dit Colombine, les hommes ne font que babiller jusqu’au jour de la noce ; aussi, quand ils sont mariés, ils n’ont plus rien à dire à leurs femmes. […] Il a porté plus de trois mois un emplâtre sur le nez, d’un coup de chandelier que sa femme lui a donné. […] Les femmes, comme ailleurs, les sollicitent. […] Jamais nos femmes ne se lèvent qu’après-midi.

45. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Quoi de plus simple que celui des Femmes savantes ? […] Du Croisy (Mademoiselle), femme de l’acteur. […] Si nous en voulons croire les Mémoires manuscrits de M. de Tralage, Brécourt aimait avec excès le jeu, les femmes et le vin. […] Molière, sans s’émouvoir, dit à son domestique de lui ôter cette femme-là. […] Jamais acteur n’a porté si loin les rôles d’homme en femme.

46. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Les femmes croyaient être mortes ; chacun cherchait à se sauver. […] Jamais Acteur n’a porté si loin les rôles d’homme en femme. […] Les rôles de femme, que Hubert* jouait, furent donnés à Mlle Beauval. […] Sa femme composa une parodie d’une scène de l’opéra de Thésée. […] Madame Jourdain : femme de Monsieur Jourdain.

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. » pp. 53-56

Les Précieuses ridicules, comédie en un acte & en prose, comparée pour le fond & les détails avec le Cercle des Femmes, ou le Secret du Lit nuptial, & l’Académie des Femmes, Pieces de Chappuzeau. […] Chappuzeau 9, & intitulé Le Cercle des Femmes, ou le Secret du lit nuptial. […] Extrait du Cercle des Femmes. […] Extrait de l’Académie des Femmes. […] Sa maison est sans cesse remplie de femmes aussi ridicules qu’elle, & de faux savants.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. » pp. 426-435

Par ma foi, femme, repliqua Sancho, si je ne crois que tu as un Lutin dans le corps ! […] Or çà, ma femme, dit Sancho, demeurons donc d’accord que notre fille sera Comtesse. […] En même temps la pauvre femme se prit à pleurer à chaudes larmes, comme si elle eût porté sa fille en terre. […] Taisez-vous, ma femme ; je vous vois venir. […] Peste soit de la femme !

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Tu veux que je fasse l’amoureux de ta femme, & qu’à force de présents & de soins je tâche de la corrompre & de m’en faire aimer ! […] Souviens-toi, mon cher Anselme, que l’honneur d’une femme ne consiste presque qu’en la bonne opinion qu’on a d’elle : contente-toi là-dessus des sentiments de tout le monde & des tiens propres ; & puisque tu connois pour le moins autant qu’un autre la foiblesse des femmes, ne va pas tendre des pieges à la tienne par la simple curiosité d’éprouver si elle pourroit les éviter ; car enfin une belle femme est une glace polie que la moindre vapeur ternit, & une fleur délicate qui se flétrit pour peu qu’on la touche. […] Il eût été indécent de mettre sur la scene les infidélités d’une femme mariée ; d’accord : mais le héros de la Comédie ne risque rien en faisant son épreuve. […] Il n’est point puni en perdant une femme qui l’aimoit foiblement. […] Le même sujet avoit été traité par Dorimon, sous le titre de l’Amant de sa femme, comédie en vers & en un acte, représentée en 1661, & depuis dans le Ballet des Fêtes de Thalie : le troisieme acte, intitulé la Femme, fait voir également un mari qui devient amoureux de sa femme, dans un bal où il la prend pour une autre sous le masque.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

La comédie des Femmes savantes est bien meilleure sans contredit que celle du Malade imaginaire ; cependant le dernier ouvrage est certain de plaire chez un plus grand nombre de nations que le premier, parcequ’il est par-tout des hommes à qui l’amour de la vie inspire la crainte de la perdre, & un desir trop violent de la conserver ; au lieu qu’il n’y a peut-être qu’en France des femmes qui méritent cette apostrophe de Chrisale. […] Il n’est pas bien honnête, & pour beaucoup de causes, Qu’une femme étudie & sache tant de choses. […] Nos peres sur ce point étoient gens bien sensés, Qui disoient qu’une femme en sait toujours assez, Quand la capacité de son esprit se hausse A connoître un pourpoint d’avec un haut-de-chausse. […] Ajoutons qu’il n’y a qu’en France des hommes assez fous pour laisser faire de pareils écarts à leurs femmes, ou pour leur persuader à force de flatteries qu’elles sont savantes, parcequ’elles ont quelques notions aussi confuses que superficielles sur les sciences. […] Mais aucun ne perd de vue le manteau de l’affectation, sous lequel il peut convoiter plus surement le bien & la femme de son prochain.

51. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Il prit le parti de le faire sans en rien dire à cette femme. […] C’en fut assez pour former de la dissension entre ces trois femmes. […] Molière, sans s’émouvoir, dit à son domestique de lui ôter cette femme-là. […] Ainsi quand sa femme et Baron remontèrent ils le trouvèrent mort. […] La Femme Juge : 203 Les Femmes savantes : 270 et suiv.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

Henriette déteste la malheureuse passion de son frere qui ruine sa femme & son fils. […] Béverley veut dire à sa femme qu’il a besoin de ses diamants, il ne sait comment s’y déterminer. […] Sa femme se fait un plaisir de ce nouveau sacrifice. […] Il montre à sa femme un porte-feuille valant cent mille écus, qui sont le produit d’une entreprise heureuse dans le commerce. […] On envoie Jarvis chercher du secours : Béverley meurt ; sa femme s’évanouit : la toile tombe.

53. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Ce qu’il y a de plus étrange est qu’on a dit que sa femme† étoit sa fille. […] On fit appercevoire Moliere, que le grand soin qu’il avoit de plaire au public lui ôtoit celui d’examiner la conduite de sa femme ; & que pendant qu’il travailloit pour divertir tout le monde, tout le monde cherchoit à divertir sa femme. […] Voyez le livre intitulé, La fameuse Comedienne, ou Histoire de la Guerin, auparavant femme & veuve de Moliere, pag. 38, 39. […] Histoire de la Guerin auparavant femme & veuve de Moliere, pag.  […] Il devint amoureux de cette femme, & en fut aimé, & l’attira dans sa Troupe.

54. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Pauvre femme ! […] Autour de cette jeune femme se sont donné rendez-vous tous les oisifs de la cour. […] Ces beaux jeunes regards s’arrêtaient, tout émus, sur cette femme qu’ils ne devaient plus revoir. […] quel courage chez cette femme ! […] Et puis l’on s’étonne que la critique protège jusqu’à la fin une pareille femme !

55. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

. — Hommes et femmes célèbres de cette société. […] Maintenant, il est nécessaire de revenir sur la société des femmes d’élite, durant les dix années que nous venons de parcourir, d’en reconnaître l’état et de voir ses progrès. […] « C’était une femme grande, de belle taille et de bonne mine. […] Mais bientôt, à cette effervescence ou à cette légèreté que a mode favorisait, succéda une de ces passions qui placent les femmes hors des lois générales, sans les mettre au-dessus. […] Voilà la route que Dieu avait marquée à cette jolie femme… » Madame de Sévigné ne savait pas tout.

56. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Leur début fut heureux, & les femmes sur tout furent trouvées bonnes. […] Il prit le parti de le faire sans en rien dire à cette femme. […] C’en fut assez pour former de la dissension entre ces trois femmes. […] Cependant, ajoûta-t-il, allez dire à ma femme qu’elle monte. […] Ainsi quand sa femme & Baron remonterent ils le trouverent mort.

57. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

. — L’École des Femmes. […] — Tartufe. — Les Femmes savantes. […] — L’École des Femmes. […] C’est de là qu’il va la tirer pour en faire sa femme. […] Beaucoup de femmes y avaient gâté leur naturel.

58. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Il est bien assuré que cette femme est une Pénélope, et ce faux ami un Caton. […] Dorimon, dans celle de La Femme industrieuse, et qui n’est pas connue de M.  […] On blâme et on loue la pièce de L’École des femmes. […] Corneille l’aîné sa jalousie contre le succès de L’École des femmes. […] Stances sur l’École des femmes, à M. 

59. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

I ; la Critique de l’École des Femmes, sc. […] Les Femmes savantes, act. […] Tibaudier ; les Femmes savantes, act. […] III ; les Femmes savantes, act. […] Les Femmes savantes, Clitandre.

60. (1802) Études sur Molière pp. -355

Si une femme veut réellement échapper aux poursuites d’un téméraire, a-t-elle besoin de lui susciter des embarras ? […] L’École des femmes. […] Devisé crut se signaler par une comédie en un acte et en prose, où, pour mettre les femmes de son parti, il affecta de rappeler ce vers de L’École des femmes : Et femme qui compose, en sait plus qu’il ne faut. […] Ne balançons pas à le dire ; aucun dénouement ne peut être comparé à celui des Femmes savantes. […] N’y avait-il pas d’autres femmes en scène et dans la salle ?

61. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Et, dans l’École des Femmes, Crysale dit : Une femme stupide est donc votre marotte ! […] C’est un homme qui dit qu’il nie veut pour sa femme. […] Des Farces de Molière, d’Amphitryon, de l’Avare, des Femmes savantes, etc. […] Sa femme est une folle ridicule, elle commande : il est fort raisonnable, il obéit. […] Il aima sa femme toute sa vie, et toute sa vie elle fit son malheur.

62. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Les Femmes savantes (1672), pp. 5/93. […] qu’une femme demoiselle est une étrange affaire ! […] (Voir les notes sur les Femmes savantes, page 150.) […] ma femme n’est pas femme ? […] Chrysale et les trois femmes savantes sont pour moi dans ce cas.

63. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

La femme arrive, & le Docteur continuant toujours ses tirades, les impatiente l’un & l’autre au point de lui dire des injures. […] Après la premiere représentation des Femmes Savantes, ou elle s’étoit trouvée ; elle ne put s’empêcher de lui dire : Quoi ? […] Elle jouoit à merveille les rôles que Moliere, son mari, avoit fait pour elle, & ceux des Femmes Coquettes & Satyriques. […] Taisez-vous ma femme, vous êtes une bête. […] Sa premiere femme étoit un clabaudeuse éternelle, qu’il savoit étriller sans s’émouvoir.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. » pp. 279-289

Sganarelle est un bûcheron libertin, qui mange & boit au cabaret tout ce qu’il gagne, & qui s’embarrasse fort peu de sa femme & de ses enfants. […] Une femme voulant se venger de son mari qui l’avoit battue, fut déclarer à un ancien Czar33 que son époux avoit un remede infaillible pour la goutte : on le fit venir. […] Alors la femme leur indique son mari ; leur dit qu’il a fait des cures merveilleuses dans ce genre, mais qu’il est un peu quinteux, & qu’il faut bien souvent le faire convenir de sa science à coups de bâton. […] Il ne pouvoit pas mettre sur la scene un homme rossant sa femme, dans l’idée que ses larmes écarteroient les soupirants ; une pareille scene auroit paru absurde dans un temps où une épouse affligée trouve tant de consolateurs : aussi a-t-il substitué à ce mari mal-adroit, un époux qui veut être le maître chez lui, qui s’impatiente des criailleries de sa femme, & la bat. […] Ce qu’il y a de singulier, c’est que Moliere n’a pas dédaigné de puiser chez un de ses ennemis, & dans une piece faite contre lui-même, puisque Zélinde est une critique amere de l’Ecole des Femmes.

65. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

C’en fut assez pour former de la dissension entre ces trois femmes. […] Molière, sans s’émouvoir, dit à son domestique de lui ôter cette femme-là. […] Ainsi, quand sa femme et Baron remonteront, ils le trouvèrent mort. […] Jamais acteur n’a porté si loin les rôles d’homme en femme. […] Ces trois acteurs avaient toujours joué sans femmes.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

M. le Chevalier Ménechme, un agréable du siecle, compte pour rien l’ignominie de vivre aux dépens d’une femme. […] Dans la derniere de ces pieces, le héros trouve entre les mains de sa femme le portrait d’un jeune homme ; un instant après, il voit dans sa maison l’original du portrait. Le galant lui dit à lui-même qu’il est bien heureux d’avoir une si belle femme ; il lui peint tout l’amour dont il brûle pour elle. […] Quelques personnes se révolterent contre une comédie dans laquelle une femme mariée donne rendez-vous à son amant. […] Moliere a, dit-on, composé cette scene & celle de Chrisalde, dans l’Ecole des Femmes, pour s’étourdir sur le ridicule dont il se croyoit couvert par les infidélités de sa femme : j’en doute fort.

67. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Il arrive, tout souriant, pour épouser la femme qu’on lui a promise. […] Il prit le parti de le faire sans en rien dire à cette femme. […] Fille de Du Croisy, femme de Paul Poisson. […] Hillemacher ne donne que son portrait, qui est celui d’une femme fort jolie. […] Il loue chez les femmes l’éclat et la blancheur de leur teint, etc.

68. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Notre homme, enrichi, veut prendre femme, et encore veut-il que sa femme soit noble. […] de quelqu’un que les femmes ne nomment jamais ! […] la vanité, la légèreté, la coquetterie, et le néant de la femme qu’il aime ! […] L’amour d’un homme pour une femme n’a jamais été plus loin. […] Elmire, Henriette, c’est la même femme.

69. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Il s’avilissait quelquefois par la fréquentation d’hommes obscurs ou de femmes perdues7. […] N’ayant pu y réussir, il partit avec lui de Paris pour Rome, vers la fin de l’année 1646, afin de faire casser le mariage du duc avec une femme qui le gênait13. […] Baron, élève et ami de Molière, dans les Mémoires qu’il fournit à Grimarest, pour la vie de cet homme illustre, reconnaît que la femme de Molière est fille de Madelène Bejard, et de M. de Modène24. […] Les actes de mariage, qui devraient être les plus exacts, le sont le moins, si l’on veut que les quatre noms aient appartenu à la femme de Molière. […] Elle y est appelée femme Guérin (Armande-Grésinde-Claire-Elisabeth Bejard), morte le 30 novembre, à l’âge de cinquante-cinq ans.

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Le spectre d’une femme voilée paroît : Don Juan veut le faire parler. […] Don Juan répond en plaisantant, que c’est un homme avec une femme. […] Le Roi lui ordonne d’arrêter l’homme & la femme qui profanent son palais. […] Patricio lui demande justice contre Don Juan qui lui a ravi sa femme. […] Don Juan lui dit qu’il lui a promis de la prendre pour sa femme, mais qu’il a voulu dire par-là qu’elle seroit au service de sa femme : il la quitte ; elle est au désespoir.

71. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Elle fut tenue sur les fonts baptismaux par François de La Rochefoucauld, et la comtesse de Neuillan, femme du gouverneur de Niort. […] Constant d’Aubigné ayant été transféré au château Trompette, sa femme l’y suivit, et y fit venir Françoise leur fille, pour la ramener à la religion catholique. […] L’amour d’une femme qui plaît et se respecte a des charmes incomparables avec ceux de toute autre, et une puissance sans égale. […] Donnez à une femme le don de plaire, un peu d’amour, un grand respect d’elle-même affermi par l’ambition d’être considérée, et voilà une impératrice de Russie et une femme légitime du plus puissant roi de l’Europe. […] Madame Scarron, annoncée au roi comme une femme agréable, fut admise à lui faire ses remerciements.

72. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Il n’est guère de cœur de femme qui ne comprenne cette passion une et multiple, une, par l’objet auquel elle s’attache, multiple, par les diverses raisons de son attachement. […] Combien de séduction pour cette femme dont la considération, seule gloire des femmes, avait été la première idole ! […] Le roi trouvait dans madame Scarron une femme qui lui plaisait et une femme qui lui convenait. […] À quoi aurait servi d’opposer son honneur aux désirs d’un prince, source de tous les honneurs, et habitué à croire qu’il élève les femmes par les fautes mêmes où il les abaisse ? […] (Elle était alors femme du roi.)

73. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

Comparez l’École des Femmes, act. […]   Voir aussi l’École des Femmes, act. […] L’École des Femmes, act. […] VI ; la Critique de l’École des Femmes, sc. […] La Critique de l’École des Femmes, sc.

74. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Les Femmes savantes. […] Les Femmes savantes, act. […] Les Femmes savantes. […] Les Femmes savantes. […] L’École des Femmes, act.

75. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

            La Critique de l’École des femmes, scène vii. […] Elle est femme, et rien d’humain ne lui est étranger. […] Pourquoi, devenue femme, a-t-elle éprouvé pour Shakespeare tant d’horreur avant de l’aimer ? […] Lysidas lui-même n’aiment pas L’École des femmes, à supposer que M.  […] Date de la première représentation de La Critique de l’École des femmes.

76. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Molière a signalé ce fait dans les Femmes savantes. […] Dans l’École des Maris et dans l’École des Femmes, l’enseignement est exactement le même. […] Cléonte et Lycidas ont pris femme tous deux. […] «Les Femmes savantes, dit-il, complètent la théorie de Molière à l’endroit des femmes… La pensée des Femmes savantes ne semble au premier abord dirigée que contre un travers choquant. […] De grands niais ont séduit plus d’une fois des femmes d’esprit.

77. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Quatre femmes armées à la grecque, les sieurs La Montagne, Lestang, Favier le cadet, et Arnald. […] Une femme du bel air……… Seconde femme du bel air……… Un Gascon, le sieur Gaye. […] Femmes désolées, MM.  […] La Bergère en femme, Mlle Molière. […] Cotin, dans la comédie des Femmes savantes, reproche à Ménage d’assez plaisantes choses.

78. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

La vie retirée des femmes privait le Théâtre d’une autre source de Comique. […] C’est une gloire que Molière eut encore dans Les Femmes savantes. […] que résulte-t-il de ses Pièces les plus libres, de L’École des maris et de L’École des femmes ? […] de plus aride en apparence que le sujet des Femmes savantes ? […] On conçoit dès lors tout le comique d’un Pyrrhonisme qui s’exerce sur la fidélité d’une jolie femme.

79. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Intrigues de sa femme ; il lui pardonne. […] Histoire de Beauval et de sa femme. […] Critique de ce poème par une femme. […] Engagement de Beauval et de sa femme. […] Les Femmes savantes.

80. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Mais, si l’on ne considére que l’art qui régne dans cette piéce, on sera forcé de convenir que l’école des femmes est une des plus excellentes productions de l’esprit humain. […] Moliere travailla plus à loisir la comédie des femmes sçavantes. […] Sa femme & Baron le pressérent de prendre du repos, & de ne point jouer. […] Il est peu vraysemblable qu’il l’ait consultée, sur le misantrope ou sur les femmes sçavantes. […] Taisez-vous, ma femme, vous êtes une bête.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

Lisban rit des alarmes de sa femme : que seroit-ce, lui dit-il, si ton époux étoit d’épée ? Il ne donne pas le bon soir à sa femme, il le lui garde : il sort. […] Je suis la meilleure femme du monde. — Quel air ingénu ! […] Voilà de quoi faire tourner la tête à toutes nos femmes. […] Joli a tiré sa Femme jalouse.

82. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Toutes les femmes que nous avons citées étaient honnêtes, spirituelles, aimables, de bon goût, exemptes de pruderie et d’affectation. […] Que pouvait sur des femmes d’élite l’exemple des femmes perdues ? […] Les amphigouris, les métaphores recherchées, les locutions alambiquées, leur étaient antipathiques, par cela seul qu’elles étaient femmes de la cour. […] Ce qui distingue le langage des femmes du grand monde et de la cour, du langage commun, c’est moins l’usage de certains tours, de certaines formes et de certaines expressions réputées nobles et élégantes, que l’ignorance parfaite des paroles et des locutions grossières, qui ont pris naissance dans le peuple. […] Molière le prête à une précieuse, dans sa Critique de l’École des femmes, au sujet de la scène où Arnolphe interroge Agnès sur ce que son galant lui a pris : « il y a là, dit Climène, une obscénité qui n’est pas supportable. » Élise est étonnée du mot : « Comment dites-vous ce mot-là ?

83. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

On ne voit pas fa possibilité du déchaînement supposé de l’hôtel Rambouillet en représaille des épigrammes et satires de Boileau, durant les derniers jours d’une femme de 82 ans. […] » Le 7 octobre 1655, à propos de l’estime que M. de Turenne lui avait témoignée pour elle : « … Il faut que je vous dise, madame, que je ne pense pas qu’il y ait au monde une personne si généralement estimée que vous… On s’accorde à dire qu’il n’y a point de femme de votre âge plus vertueuse et plus aimable que vous. […] Mademoiselle affectionnait particulièrement madame de Montausier, et le désir de mériter son estime, comme femme spirituelle, est entré pour beaucoup dans le motif qui l’a déterminée à composer son petit ouvrage. […] Du moment qu’elle fut établie, elle se plut à rassembler chez elle des hommes distingués dans les lettres, du nombre desquels était La Fontaine, que son goût portait vers toutes les femmes agréables, et qui leur savait plaire. […] On peut ajouter aux femmes de bonne compagnie de cette période madame de Scudéry, personne si différente de sa belle-sœur Madeleine et de Georges de Scudéry son mari, âgée de 19 à 29 ans.

84. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Et c’est ce qui lui arrive en effet ; et c’est la revanche du paradis perdu, le serpent est trompé par la femme. […] Il ne dit pas : « Oui, j’ai tenté de séduire votre femme ; » mais : « doutez-vous que j’en sois capable ? […] Lui qui doit si bien savoir que quand une femme vous dit : Vous ne connaissez pas les femmes ! […] L’auteur avait prétendu jouer les défauts qui accompagnent assez souvent la dévotion chez nos femmes. […] Et comme il n’est pas bon que l’homme soit seul, Molière est aussi pour la femme, le foyer dont la femme pose la pierre, pour la famille qu’elle crée autour, et que Molière ne veut pas qu’on sacrifie à l’égoïste et solitaire salut du dévot.

85. (1871) Molière

Hommes et femmes de la place Royale s’en inquiétèrent. […] Des Précieuses ridicules, il finit par faire les Femmes savantes. […] Enfin, dans cet abandon de sa femme, il n’est pas resté sans consolation, et juste au moment où les historiens l’entourent d’une excessive pitié, il écrivait L’École des femmes (dédiée à Madame). […] Ainsi, toute la comédie de L’École des femmes appartient à la cruelle naïveté d’Agnès, à la sottise habile de son tyran. […] Le Misanthrope, Tartuffe et Les Femmes savantes, Le Bourgeois gentilhomme et La Critique de l’École des femmes, voilà certes le beau moment de la vie et de l’action de Molière.

86. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Que ce partisan effréné du pouvoir absolu, qui veut qu’on bâtisse “deux citadelles à Paris pour contenir le peuple, et qui, avec ses grands airs d’austérité, rivalise avec sa femme, pour servir les plaisirs du roi ! […] L’année suivante, Armande Béjart devait être sa femme, et bientôt après, Molière mettait dans la bouche de la Climène des Fâcheux une vigoureuse apologie du jaloux, nous rendant ainsi les confidents des premiers tourments de son cœur. […] Cette plaisante boutade a été immortalisée par La Critique de l’Ecole des femmes. – Consulter Bret, Œuvres de Molière, t. […] Voir Sainte-Beuve, Portraits de femmes, 1854, p. 348. […] Voir la Fameuse comédienne ou Intrigues de Molière et de sa femme, p. 39 ; Mémoires de Grimarest, 31 F.

87. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

À peu de jours de là, le mari de ladite dame venant voir, lui aussi, la comédienne, celle-ci, qui ne le connaissait pas, lui montra, par hasard, le portrait de sa femme. […] Pantalon survient, mais il n’ose aborder la comédienne, parce qu’il aperçoit sa femme à la fenêtre. […] Ayant deviné une femme sous l’habit de Lesbino, elles l’emmènent au logis de Flaminia. […] Il se félicite, quant à lui, d’avoir une femme modeste et bien élevée. […] Elle lui dit toutes ses vérités et ajoute qu’il ne mérite pas une femme comme elle.

88. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Sa maison, sa femme, sa fille, ses relations l’expliquent et l’achèvent. […] Elmire est honnête femme sans doute, mais elle est coquette. […] Dorine, c’est Martine éduquée et devenue maîtresse femme. […] Mais comment voulez-vous qu’une femme, à moins d’avoir fait le voyage de Lesbos, puisse exprimer à une autre femme ces passions pleines de langueur ou de feu ? […] sa voix est naturellement grêle : c’est la voix d’une femme.

89. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

Il en signale un premier dans un chapitre remarquable qui traite des Idées de Molière sur l’éducation des femmes. […] Il se préoccupe moins des intérêts intellectuels et moraux de la femme que des intérêts d’honneur de l’homme qui doit l’associer à sa destinée. […] Il parle de l’instruction qu’une femme peut acquérir comme d’un agrément de luxe. […] Rambert, devenues, dans les salons, des instruments de faveur, les femmes étaient devenues aussi des centres d’intrigue. […] Dans les classes inférieures, le préjugé qui asservit la femme subsistait encore, malgré l’adoucissement des mœurs.

90. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Boileau, à dater de 1677, époque de son épître à Racine, jusqu’en 1693, temps où parut la satire des Femmes, ne publia aucun autre écrit que son discours de réception à l’Académie française, en 1684. […] Mithridate présenta aussi le spectacle d’un amant suranné qui a recours à des ruses avilissantes et inutiles, pour connaître le fond du cœur de la femme qu’il aime. […] Le duc de Nevers avait accueilli dans sa maison la femme d’un officier du prince de Condé, qui, durant la Fronde, l’avait trahi pour se dévouer au cardinal. Cette femme était madame Deshoulières, personne de beaucoup d’esprit et de talent. […] N’a-t-il pas existé dans l’intervalle de 1677 à 1693 quelque femme célèbre alors, inconnue aujourd’hui, à laquelle peut s’appliquer le vers de Boileau ?

91. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

L’amour voudroit le ramener vers sa femme ; mais le préjugé à la mode & la crainte de se donner un ridicule en avouant son amour, le retiennent ; il devient cependant jaloux de celle qu’il feint de n’aimer point, il l’outrage. […] Durval tombe aux pieds de sa femme, & tout se termine à l’amiable. […] Durval croit tenir des témoins convaincants de l’infidélité de sa femme ; il appelle à grands cris son beau-pere, son ami, toute la maison, leur distribue les lettres : il se trouve enfin qu’elles sont de lui, & qu’une de ses maîtresses les a renvoyées à sa femme. […] Dans la Femme Juge & Partie, Bernadille passe plusieurs années avec sa femme, & l’expose ensuite dans une isle déserte. […] La méprise de Bernadille, qui ne reconnoît pas sa femme, & qui croit avoir affaire à un juge très sévere, produit des choses charmantes ; mais elle est très mal amenée, puisqu’il n’est pas vraisemblable qu’un homme, à moins d’être aveugle, ne reconnoisse pas une femme avec laquelle il a eu les liaisons les plus intimes, sur-tout lorsqu’un long espace de temps ne s’est pas écoulé, & lorsque la femme ne met pour tout déguisement qu’un habit d’homme.

92. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Dans un scénario de Scala, le paysan Cavicchio veille dans sa cabane, avec sa femme et ses enfants, qui fabriquent des paniers. […] Cavicchio, entendant du bruit au dehors, sort avec une lumière et se trouve en présence d’une ronde de soldats ; saisi de frayeur, il crie et appelle sa femme à son secours ; mais le capitaine le rassure, et Cavicchio, reprenant sa cornemuse, fait danser sa femme, ses enfants, les soldats et jusqu’au capitaine. […] Le capitaine, de son côté, était venu dans cette ville et était sur le point d’y prendre femme. […] Burattino, qui entend cela, appelle sa femme, et les voilà tous les deux à questionner ce mystérieux opérateur. […] Le mari et la femme, s’étant consultés, le cajolent et l’entraînent chez eux.

93. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

On peut la comparer à une femme sensible, mais foible & sans caractere, qui prend alternativement celui de tous ses amants. […] Il n’est, morbleu, rien tel pour faire fortune, que le canal des femmes. […] Voici ce qu’il lui dit par la bouche de Chrisalde, dans l’Ecole des Femmes. […] La comédie de la Femme Juge & Partie eut un succès prodigieux, non pas tant à cause de son mérite, que parcequ’on crut y reconnoître l’histoire du Comte de ***, qui avoit vendu sa femme à un Corsaire. […] Dans la nouveauté des Femmes Savantes, le héros portoit le nom de Tricotin.

94. (1739) Vie de Molière

Racine furent si mal reçus ; voilà pourquoi l’Avare, le Misanthrope, les Femmes savantes, l’École des Femmes n’eurent d’abord aucun succès. […] Une des femmes de la pièce de Térence, qui devrait faire le personnage le plus intéressant, ne paraît sur le théâtre que pour accoucher. […] Molière y fait plus la satire de ses censeurs, qu’il ne défend les endroits faibles de l’École des femmes. […] Le succès de La Femme juge et partie, et de tant d’autres pièces médiocres, dépend uniquement d’une situation que le jeu d’un acteur fait valoir. […] On représenta sur le théâtre de l’hôtel de Bourgogne, à la suite de La Femme juge et partie, La Critique du Tartuffe.

95. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

M. de Modène, ses deux femmes, et Madeleine Béjart, in-8°, 1886. […] Il conserverait le Misantrope, les Femmes savantes, les Précieuses et les Fâcheux, corrigerait l’Avare et le Cocu, et rejetterait seulement l’Ecole des maris, l’Ecole des femmes et George Dandin. […] Comme la Fille capitaine, la Femme Juge et partie, deux comédies de son frère. […] La femme d’Achille Varlet de Verneuil s’appelait Marie Vallée. […] Sieur du Bignon, était avec sa femme à Rouen en 1665 et en 1670.

96. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Voilà la femme de Molière,-et, dit-on, la Célimène d’Alceste. […] Il ne pensait point alors à maudire les hommes, et encore moins les femmes sans doute. […] Elle est coquette, parce qu’elle est femme ; vous êtes homme, défendez-vous ! […] — mais en femme de tête, elle prend ses précautions ; elle ne signe pas ; et elle ne nomme pas. […] Dit-on à une femme qui manque de beauté qu’elle est laide ?

97. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Ce sont de vieilles femmes de condition & des gens de lettres qui jouent ; ils n’ont pas beaucoup d’argent à perdre. […] Un seul exemple suffira pour le prouver ; & je choisis l’Ecole des Femmes de Moliere. […] La Marquise lui répond qu’il trouvera cela chez toutes les femmes. […] C’est que vous ne connoissez qu’elle : c’est la plus aimable femme, la plus franche... […] Je ne suis point, Monsieur, femme que l’on plaisante.

98. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Molière, Critique de l’Ecole des Femmes. […] J’aperçois une femme charmante... […] On lui a fait un juste reproche d’avoir, dans George-Dandin, montré une femme mariée manquant à ses devoirs. […] Je te le disais bien, ma femme, je suis une puissance... un pouvoir... rien n’égale ma popularité... […] Une femme à la mode, une femme de la cour, une indigne et misérable coquette dont il est le jouet.

99. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Ces termes d’escrime étaient si familiers alors, que Corneille n’a pas craint de les mettre dans la bouche d’une femme parlant à une femme. […] Il les a attaqués dansla Critique de l’École des Femmes, dansl’Impromptu de Versailles, et dansles Femmes savantes. […] Ces trois acteurs avaient toujours joué sans femmes. […] Voir la Critique de l’École des Femmes, t. […] Voir la Critique de l’École des Femmes, t.

100. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Ce qu’il y a de plus étrange est qu’on a dit que sa femme étoit sa fillee. […] On fit appercevoir 10 Moliere, que le grand soin qu’il avoit de plaire au public lui ôtoit celui d’examiner la conduite de sa femme ; & que pendant qu’il travailloit pour divertir tout le monde, tout le monde cherchoit à divertir sa femme. […] Voiez le Livre intitulé, La fameuse Comedienne, ou Histoire de la Guerin. auparavant femme & veuve de Moliere, pag. […] Histoire de la Guerin auparavant femme & veuve de Moliere, pag. […] Il devint amoureux de cette femme, & en fut aimé, & l’attira dans sa Troupe.

101. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

C’étaient un mari et une femme qui se querellaient ensemble ; la femme criait après son mari de ce qu’il ne bougeait tout le jour de la taverne, et ce, pendant qu’on les exécutait tous les jours pour la taille qu’il fallait payer au roi, qui prenait tout ce qu’ils avaient ; et que, aussitôt qu’ils avaient gagné quelque chose, c’était pour lui et non pas pour eux. — C’est pourquoi, disait le mari se défendant, il en faut faire meilleure chère ; car, que diable nous servirait tout le bien que nous pourrions amasser, puisqu’aussi bien ce ne serait pas pour nous, mais pour ce beau roi ? […] répliqua cette femme et à belles injures, merci Dieu ! […] La femme commence à crier après ; aussi fait le mari, qui leur demande qui ils sont. — Nous sommes gens de justice, disent-ils. — Comment ! […] Sur ces entrefaites, la femme s’était saisie subitement d’un coffret sur lequel elle se tenait assise ; le commissaire, l’ayant avisée, lui fait commandement de se lever de par le roi, et leur en fait faire l’ouverture. Après plusieurs altercations, la femme ayant été contrainte de se lever, on ouvre ce coffret, duquel sortent à l’instant trois diables qui emportent et troussent en masse M. le conseiller, le commissaire et le sergent, chaque diable s’étant chargé du sien.

102. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

C’est que chez les Romains, les femmes ne vivaient pas en société avec les hommes ; que les dames romaines vivaient retirées ; que recevoir des hommes chez soi, c’était le honteux privilège des courtisanes et des femmes publiques. […] La bienséance du langage est une loi de la morale dans toute société où les femmes sont en parité avec les hommes, parce que c’est un devoir envers elles. Dans la société des femmes, la bienséance du langage est imposée par la double sympathie qui unit l’homme délicat à la pudeur du sexe, et la délicatesse de chaque homme avec celle de tous les autres. […] C’est quand le poète invoque Lucine pour les femmes enceintes qui portent dans leur sein les espérances de Rome, et la conjure de favoriser leur accouchement. […] On a trouvé dans les ruines de ce même Pompéia une multitude de phallus en ivoire, percés par le milieu ; et histoire nous apprend que les femmes stériles les suspendaient à leur cou par un ruban.

103. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Quelques années après il perd sa femme, elle meurt entre ses bras, il assiste à ses obseques ; & le lendemain, quand on lui vient dire qu’on a servi, il demande si sa femme est prête & si elle est avertie. […] Il vous dit non pour oui ; pour oui, non : il appelle Une femme Monsieur, & moi Mademoiselle. […] Menechme le perdu est persécuté par l’humeur jalouse de sa femme. […] Une jolie femme l’invite à dîner, le comble de faveurs, prétend avoir reçu de lui une robe magnifique, & la lui confie, en le priant de la faire remettre à neuf. […] La femme sort furieuse, trouve précisément son beau-frere avec la robe sous le bras, le prend pour son mari, l’accable de reproches.

104. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

qui compromit cette femme illustre, lui fit souffrir un long tourment, et finit par lui causer la mort. […] « On eut lieu, dit Saint-Simon, d’être surpris de ce qu’un élève de l’hôtel de Rambouillet, et pour ainsi dire l’hôtel de Rambouillet en personne, et la femme de l’austère Montausier, succédât à madame de Navailles si glorieusement chassée. » Le reproche d’avoir succédé à madame de Navailles, si glorieusement chassée pour avoir fermé au roi la porte des visites nocturnes, est absolument dénué de fondement, cette clôture, vraie ou supposée, n’a point été la cause de la disgrâce de madame de Navailles : ce fut l’imputation d’un fait qui, par sa gravité, était de nature à motiver la disgrâce et non à la rendre glorieuse. […] Le comte de Guiche glissa cette lettre dans le lit de la reine, où elle fut trouvée par la Molina, une de ses femmes, qui, au lieu de la lui remettre, la porta au roi60. Le roi, très irrité, demanda à Vardes, qu’il traitait avec faveur, de qui pouvait venir cette méchanceté ; et il conjectura que la duchesse de Navailles, femme scrupuleuse, pourrait bien avoir imaginé ce moyen de rétablir la fidélité conjugale. […] « Cette calomnie, dit le président Hénault, en parlant de la lettre glissée dans le lit de la reine, fit perdre au mari et à la femme leur emploi… La duchesse fut obligée de se défaire de sa charge de dame d’honneur de la reine en faveur de madame de Montausier, pour 150 000 liv. » Hénault ajoute que le duc et la duchesse de Navailles étaient les plus honnêtes gens de la cour.

105. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

L’éducation des femmes. […] La femme de Molière. […] Dans ses utopies, la femme a toujours tenu peu de place. […] Les Femmes savantes. […] Molière lui avait dédié L’École des femmes.

106. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Pieces intriguées par plusieurs Personnages. » pp. 169-175

Il doit aller dîner chez un voisin, & dit à sa femme d’aller manger la soupe chez sa Chemere. […] On mange beaucoup : on boit encore mieux à la santé d’Arlequin & de sa femme, & l’on se retire. Au second acte Arlequin rentre avec sa femme ; tous les deux respirent une odeur qui les surprend, quand le Rôtisseur arrive, demande à Arlequin s’il est content du dîner qu’il a mangé. […] Argentine croit que son mari l’a obligée d’aller chez sa mere pour être plus libre & régaler des femmes. Arlequin, d’un autre côté, se persuade que sa femme a profité de son absence pour dîner chez elle avec quelque amant.

107. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Cette femme, jeune & extrêmement jolie, n’avoit pas eu la réputation d’une Vestale. […] La veuve, étonnée de ce discours, sachant qu’il avoit une femme & un fils, crut que la tête lui tournoit. […] Mais le Comte la rassura bientôt à ce sujet. — Il est vrai, lui dit-il, que Madame de Lon... passe pour être ma femme ; mais elle ne l’est point, & il manque tant de formalités à notre prétendu mariage, que je le regarde comme nul. […] M. de Lon... étant entré un matin dans l’appartement de sa femme, dont il fit sortir tous les domestiques : — Madame, lui dit-il, il y a déja du temps que nous ne nous convenons plus. […] Il étoit amoureux de sa femme, il n’osoit l’avouer, il lui donnoit des rendez-vous dans une petite maison.

108. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

La dernière de ses Comédies, et celle dont vous souhaitez le plus que je vous entretienne, parce que c’est celle qui fait le plus de bruit, s’appelle L’École des femmes. […] Tous ceux qui l’ont vue sont demeurés d’accord qu’elle est mal nommée et que c’est plutôt L’École des maris que L’École des femmes. […] Elles ont beaucoup de rapport ensemble et, dans la première, il garde une femme dont il veut faire son épouse qui, bien qu’il la croie ignorante, en sait plus qu’il ne croit, ainsi que l’Agnès de la dernière, qui joue, aussi bien que lui, le même personnage et dans L’École des maris et dans L’École des femmes ; et toute la différence que l’on y trouve, c’est que l’Agnès de L’École des femmes est un peu plus sotte et plus ignorante que l’Isabelle de L’École des maris. […] Nous verrons dans peu, continua le même, une pièce de lui intitulée La Critique de L’École des femmes, où il dit toutes les fautes que l’on reprend dans sa pièce et les excuse en même temps. […] C’est pourquoi l’auteur de L’École des femmes pourra, en défendant sa pièce, donner d’amples preuves de son esprit.

109. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Est-ce la femme Béjart-Hervé, alors âgée de cinquante-trois ans ? […] Elles sont assez anodines ; un acteur d’âge mûr, ayant une jeune et jolie femme, devait nécessairement être exposé à ce genre de plaisanterie. […] L’auteur ménage bien plus Molière que sa femme : un passage outrageant pour ses mœurs ne figure pas dans l’édition sans lieu ni date que M. […] Loiseleur, sur ce point, que la femme de Molière, Armande Béjart, est bien la fille et non la sœur de Madeleine Béjart. […] Loiseleur pense et croit certain que Molière a été condamné par sa femme à jouer dans la vie le rôle de Sganarelle.

110. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Les rôles de femmes étaient remplis par de jeunes garçons costumés en conséquence. […] Au commencement de cette année 1662, il se détermina à en faire sa femme. […] Et vois-tu rien de plus impertinent que les femmes qui rient à tout propos ? […] L’École des femmes n’est pas une contre-partie de L’École des maris, et ce titre ne serait exact que s’il pouvait signifier l’éducation qu’il convient de donner aux femmes. […] Enfermer les femmes ne se comprend plus guère et n’est plus du tout dans nos mœurs. 

111. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Dupuis guérit, devient veuf : sa femme ne lui laisse qu’une fille fort belle. […] Dupuis, trompé jadis par ses amis, sa femme, ses parents, est devenu défiant, & qu’il est peut-être alarmé par la galanterie de Desronais. […] A FEMME AVARE, GALANT ESCROC, Nouvelle tirée de Bocace. […] Le lendemain elle le régala Tout de son mieux en femme de parole. […] Madame Gasparin, femme de M. 

112. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Fragilité, ton nom est femme ! […] S’il poignardait sa femme, on verrait les blessures ; le poison laisserait des traces. […] Il est permis à des collégiens, à des femmes, de garder sur leurs yeux le bandeau du patriotisme littéraire ; les collégiens sont ignorants, et les femmes sont naturellement passionnées. […] Quelle élégance modeste dans la parure des femmes, et sur tous les objets quelle propreté ! […] Les Femmes savantes, III, ii.

113. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

Guirot, riche paysan, Giliole sa femme, un bourgeois nommé Rossi, sont les héros de l’aventure. […] La femme, instruite par son mari, répondit, dès le lendemain, ce soir. […] Chrémès quitte sa maison & sa femme pour aller à Lemnos, où il a une seconde épouse & une fille. […] Chrémès est fâché de n’avoir pas trouvé à Lemnos la femme & sur-tout la fille qu’il alloit y chercher. […] Il l’accuse de vouloir réellement lui enlever sa femme, il s’emporte contre lui.

114. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

Comment l’opinion publique contestera-t-elle à un tel roi le droit d’avoir une maîtresse, quand il y a peu de femmes qui ne désirassent de l’être ? […] La duchesse de Bouillon, Marie-Anne Mancini, habitait Château-Thierry : c’était une femme douée ou affligée, comme ses sœurs et ses cousines, d’une imagination vive et sans frein, et de mœurs très libres. […] Aujourd’hui que nous possédons les œuvres de ces quatre poètes, nous pouvons nous figurer quelle était la force de leur alliance par leur position dans le monde, par la puissance de leurs talents divers, par le besoin de produire dont ils étaient pressés, par l’émulation qui naissait de leur concours, par la combinaison de leurs efforts pour mériter la bienveillance d’un roi galant et la protection des femmes les plus séduisantes et les plus voluptueuses de sa cour. Molière, le plus âgé des quatre amis, le seul à portée de connaître les secrètes dispositions du roi ; La Fontaine, le plus répandu parmi les dames du grand monde, donnaient à leurs jeunes amis, l’un l’exemple de plaire au roi, l’autre celui de plaire aux femmes qui plaisaient au roi : ce qui ramenait toujours à plaire au roi. […] La Fontaine et Racine avaient besoin, l’un de l’imagina lion des femmes de la cour pour faire passer ses con tes, l’autre de leur âme pour faire sen tir plus vivement le pathétique dont la sienne renfermait le secret ; tous avaient besoin du roi pour obtenir la vogue, objet ordinaire de l’ambition des talents, et souvent leur unique récompense.

115. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Plaisant moyen d’honorer le maître des dieux et des hommes, que de le représenter abusant de son pouvoir suprême pour tromper une femme et déshonorer son mari ! […] Le sort de Sosie n’a donc pas été le même que celui d’Amphitryon ; et l’éclaircissement que chacun d’eux doit avoir avec sa femme, ne peut avoir le même caractère. […] La situation des deux maris diffère entièrement : celle des femmes se ressemble par la colère qui leur est commune, quoique ayant des causes différentes. […] Dans la fable grecque, le dieu, en avouant sa supercherie et en rendant au mari sa femme, met fin à toute l’intrigue. […] Elle n’a donc pu être détournée par la crainte des Femmes savantes, du projet de publier une dissertation contre l’Amphitryon moderne.

116. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

Il condamne absolument Tartuffe 227, et le met aux prises avec un bourgeois sot et crédule, qu’on verrait sans pitié ruiné par l’imposteur s’il n’avait une femme et des enfants intéressants228. […] VI, VIII, IX, Arisle ; l’École des Femmes, acte I, sc. […] Les Femmes savantes (1672), act. […] Il faut joindre à Clitandre le Dorante de la Critique de F École des Femmes, qui n’est autre que lui dans une autre scène et sous un autre nom : mais l’homme est le même (sc. […] VI-X), l’Ariste des Femmes savantes (act.

117. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Il revient pour faire de nouvelles questions à sa femme. […] Mais as-tu vu ma femme ? […] As-tu vu ma femme ? […] As-tu vu ma femme ? […] As-tu vu ma femme ?

118. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

Dans les Femmes savantes, Molière reproduit sous une forme comique l’ironie de Gassendi contre le spiritualisme de Descartes. […] L’enthousiasme pour la philosophie de Descartes avait gagné les femmes elles-mêmes, et quelques-unes se livraient avec ardeur aux spéculations sur la métaphysique et sur la physique. […] Les femmes savantes Philaminte, Bélise, Armande sont des cartésiennes qui exagèrent un peu la doctrine de Descartes. […] Chrysale, Henriette, Clitandre représentent, à des degrés divers, l’opposition contre le spiritualisme cartésien porté à l’excès et contre la manie philosophique des femmes savantes. […] J’appliquerai la même remarque au Misanthrope qu’aux Femmes savantes.

119. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Il doit aller dîner chez un voisin et dit à sa femme d’aller en faire autant chez sa mère. […] On mange beaucoup ; on boit encore mieux à la santé d’Arlequin et de sa femme, et l’on se retire. […] Diamantine croit que son mari l’a obligée d’aller chez sa mère pour être plus libre et régaler des femmes. Arlequin, d’un autre côté, se persuade que sa femme a profité de son absence pour dîner chez elle avec quelque amant. […] Ainsi, il escaladait, dit-on, le balcon d’une femme mariée et y reparaissait de temps en temps, en disant comme frère Jean des Entommeures : Questo è per mortificar la carne.

120. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102

Le dernier ne l’est pas, puisque dans la piece le héros finit par céder sa femme : n’est-ce pas une bonne leçon ? […] Faut-il qu’une femme soit née à Paris pour être coquette ? […] L’un veut manger des écus & jetter un procès dans la riviere ; il croit que les femmes se font dans notre pays avec un pinceau : l’autre, si jamais son époux devient volage, se propose de lui montrer son contrat de mariage. […] Dans la seconde on voit des femmes au désespoir que l’été leur ait enlevé les plumets ; en attendant le retour de l’armée, elles s’amusent avec des Abbés, des Financiers, des Maîtres à chanter : par conséquent, elle est très bien intitulée. […] On sera peut-être bien aise de voir les vers que la femme de l’Auteur, comédienne aussi, lui adressa après la premiere représentation de la piece : Encore que je sois ta femme, Et que tu me doives ta foi, Je ne te donne point de blâme D’avoir fait cet enfant sans moi.

121. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

En 1649, il revint quelques mois à Paris, pour des affaires personnelles, mais il retourna bientôt avec sa femme dans l’Angoumois, où il se battit et reçut de graves blessures pour la cause royale ; il ne revint dans la capitale qu’en 1653, après la pacification de la guerre civile. […] Dès 1645 donc, le temps était venu où cette femme respectable devait voir sa maison se fermer à la jouissance d’une société choisie, mais nombreuse ; jouissance toute noble, toute glorieuse, mais par cela même d’un éclat incommode pour son âge. […] Quand la société-mère se dispersa, les femmes ridicules qui étaient contenues par le grand nombre les autres, et surtout par la marquise de Rambouillet et sa fille, voulurent avoir à leur tour leur petit empire et leur petite cour. […] Voiture, l’homme le plus à la mode du temps, le bel esprit le plus accrédité de la cour à l’Académie, le plus répandu chez les femmes de qualité, et le plus recherché des femmes de bel esprit, Voiture, en se rendant une fois, une seule fois au cercle d’une femme qui l’en avait prié, illustrait sa société : cette société se trouvait fondée.

122. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Il donna successivement l’École des femmes, le Festin de Pierre, le Tartuffe, l’Avare, le Misanthrope, les Femmes savantes. […] Pris d’un vomissement de sang, il envoya chercher sa femme. […] C’est l’année de l’École des femmes. […] Sa femme prise, il verra filer sa cassette, et s’il lui reste quelque chose, Damis le mangera. […] Il fit jouer ce rôle par sa jeune femme pour laquelle, hélas !

123.

La mère et la fille se rendent chez une femme du voisinage (chez la Frosine de L’Avare évidemment). […] Puis ce sont Le Misanthrope, Tartuffe, Les Femmes savantes qu’on a essayé de traduire en vers. […] Il y a emprunté à L’École des femmes toutes les scènes où se trouvent Arnolphe et Agnès, ainsi que plusieurs autres. […] Ozell a aussi imprimé une traduction littérale de L’École des femmes, en 1714, et une autre, faite par M.  […] Victoire, filhe de Estienne Munier, comédien, et de Françoise Segui, sa femme.

124. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

Une des Femmes de la Piece de Terence qui devroit faire le personnage le plus interessant, ne paroît sur le Théatre que pour accoucher. […] Il n’est pas étonnant que l’Ecole des Femmes ait été très-suivie & très-critiquée ; tel est le sort des meilleures Pieces ; il n’y a gueres que celles-là qui méritent d’être discutées. Je trouve dans un Recueil de Vers, intitulé : Les Délices de la Poësie galante, des Stances sur l’Ecole des Femmes, qui attestent ces applaudissemens & ces critiques. […] STANCES Sur l’Ecole des Femmes. […]  Tant que l’Univers durera, Avec plaisir on lira Que quoiqu’une femme complote, Un mari ne doit dire mot, Et qu’assez souvent la plus sote Est habile pour faire un sot.

125. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XII » pp. 100-108

Des femmes de la cour se mirent de la partie. […] La cour, de son côté, mit sous les armes les femmes dont elle disposait. […] Les femmes qui prirent parti contre la cour furent : Mademoiselle de Montpensier, âgée de vingt-un ans ; la duchesse de Longueville, sœur du prince de Condé, âgée de trente-neuf ans ; la princesse de Condé elle-même ; la duchesse de Chevreuse, âgée de quarante-huit ans ; la duchesse de Nemours, fille de la duchesse de Longueville (l’Uranie de Cottin) ; la duchesse de Montbazon ; la comtesse de Fiesque ; la comtesse de Frontenac. Dans les intérêts du gouvernement étaient les femmes de la maison de la reine, et les sept nièces du cardinal, qu’il avait fait venir d’Italie en 1647 : cinq du nom de Mancini ; deux du nom de Martinozzi. […] Elles avaient sous leurs ordres et pour aides de camp, d’autres femmes de qualité.

126. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Nous en avons dans Plaute, qui se marient pour céder leur femme à leur patron. […] Un esclave allant par la ville au point du jour, rencontre une femme qui exposoit une jeune enfant ; il prie qu’on la lui donne, & la porte à Cléostrate, épouse de Stalinon, son maître. […] Celui-ci ne peut procurer à son fils vingt mines, parcequ’il est pauvre & que sa femme jouit de tout le bien ; mais il lui conseille de voler l’argent qu’on doit porter à sa mere pour quelques ânes que son esclave Dotal on son économe a vendus. […] Sa femme, avertie secrètement, le surprend sur le lit de la courtisanne, l’accable de reproches, & l’oblige à prendre la fuite. […] La petite bourgeoise intéresse sa servante ; la femme de condition, la plus chérie de ses femmes ; le Duc, son valet-de-chambre ; le Prince, celui qui porte le titre de son ami : alors ces intriguants en chef font agir les baigneurs, les marchandes de modes, les maîtres à chanter, à danser, &c.

127. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. Des Pieces intriguées par des noms. » pp. 204-215

Josse, orfevre jadis, noble présentement, trouve dans la cassette de sa femme un mémoire où sont détaillées les dépenses qu’elle a faites en galanteries : il est sur-tout question d’une culbute avec un mousquetaire. […] Il veut se séparer d’une femme qui fait des culbutes avec un mousquetaire : il appelle M. […] Il est bien mal-aisé qu’il ait l’esprit serein Quand il sait qu’à sa femme il faut un boute-en-train. […] Crois-moi, de peur d’être étranglé, Rends-moi ce que ta femme & toi m’avez volé. […] Le dangereux bétail qu’une pareille femme !

128. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Qu’auroit-il fait de pis, si l’Auteur n’eût pas été une femme, & si on ne lui eût pas demandé son indulgence ? […] La Princesse, fille du Roi, & femme de Tchao-so. […] TCHAO-SO, LA PRINCESSE sa femme. […] Tchao-so s’est coupé la gorge, & n’est plus : sa femme est en prison chez elle. […] Fanchon se charge de fournir l’intrigue, disant que c’est l’affaire d’une femme.

129. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [65, p. 101-102] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 354 Molière a joué, dans les Femmes savantes, l’hôtel de Rambouillet*, qui était le rendez-vous de tous les beaux esprits. Molière y eut un grand succès, et y était fort bien venu ; mais lui ayant été dit quelques railleries piquantes, il joua ses railleries, Cotin* et Ménage* : le premier sous le nom de Trissotin ; et le second sous celui de Vadius, qui eurent la querelle si plaisamment dépeinte dans les Femmes savantes. […] Ce dernier allant voir cette dame, après la première représentation des Femmes savantes, où elle s’était trouvée, elle ne put s’empêcher de lui dire : Quoi, monsieur, vous souffrirez que cet impertinent de Molière nous joue de la sorte ?

130. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Les sociétés formées des débris de l’hôtel Rambouillet, les femmes de bonne compagnie, voient sans déplaisir Molière ramener au naturel les affectations de pruderie et de bel esprit ; mais elles continuent à mettre en honneur l’honnêteté, la décence des mœurs, la pureté et l’élégance du langage, et elles parviennent à en assurer le triomphe. […] Toutes ces femmes furent galantes, au point de se faire bonté les unes aux autres par le scandale de leur conduite. […] Monsieur était un prince efféminé, de petit esprit, de petite stature, d’une galanterie fade et misérable ; madame de Fienne lui disait : Vous ne déshonorez pas les femmes qui vous hantent, ce sont elles qui vous déshonorent. […] Il nomme la duchesse de Montausier gouvernante de M. le Dauphin, et le duc de Montausier est désigné d’avance pour être son gouverneur, quand, âgé de sept ans, le prince passera des mains des femmes en celles des hommes.

131. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Le Misanthrope, Le Tartuffe, Le Bourgeois gentilhomme et Les Femmes savantes ne sont que des chapitres, et les plus importants, de ce cours de morale dramatique à l’usage des gens du monde. […] Il montre sans animosité, mais avec une verve de comique plus vive et plus étincelante que nulle part ailleurs, quels peuvent être les périls de ce travers, de cet engouement de bel esprit qui enlève aux femmes les qualités aimables et solides par où elles sont véritablement femmes. […] Les Femmes savantes, n’en déplaise aux Vadius et aux Trissotins, frappés de compagnie, sont une des meilleures leçons qu’ait pu donner la haute comédie. […] » disait une femme d’honneur à un sage prélat de nos jours : celui-ci répondit : « Je vous le demande à vous-même. » Il n’y a pas d’autre solution à ce problème moral que cette réponse du bon sens et de la religion indulgente. […] Critique de L’École des femmes.

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