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27. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Dans le même temps parut aussi à l’hôtel de Rambouillet mademoiselle de Coligni, qui fut depuis la comtesse de la Suze, du même âge que mademoiselle de Bourbon-Condé, dix-sept ans. […] Mais elle n’avait encore rien publié alors ; ses premiers écrits n’ont paru qu’après le mariage de mademoiselle de Rambouillet et la mort de Louis XIII, en 1643 : elle fut jusque-là accueillie à l’hôtel de Rambouillet, non comme auteur, mais comme fille d’esprit, convenablement élevée, sœur d’un homme de lettres fort répandu, et aussi comme une personne peu favorisée de la fortune, dont la société, agréable à Julie qui était du même âge, n’était pas sans quelque avantage pour elle-même33. […] En 1631, parut à l’hôtel de Rambouillet le duc de la Rochefoucauld, âgé de 18 ans. […] Il paraît que les romans qu’elle fit plus tard lui étaient nécessaires pour vivre.

28. (1739) Vie de Molière

Il y avait dans cette ville une troupe de comédiens de campagne, qui fut abandonnée dès que celle de Molière parut. […] Son valet paraît plus étourdi que lui, puisqu’il n’a presque jamais l’attention de l’avertir de ce qu’il veut faire. […] Autant Molière paraît surpasser Plaute dans cette espèce de plaisanterie que les Romains nommaient urbanité, autant paraît-il aussi l’emporter dans l’économie de sa pièce. […] Mais on ose dire que Plaute n’a point assez profité de cette situation, il ne l’a inventée que pour la manquer ; que l’on en juge par ce trait seul : l’amant de la fille ne paraît que dans cette scène ; il vient sans être annoncé ni préparé, et la fille elle-même n’y paraît point du tout. […] Il mit dans cet ouvrage deux personnages qu’il n’avait point encore fait paraître sur son théâtre, un astrologue, et un fou de cour.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Le Tuteur nouvelliste paroît ensuite. […] Arlequin paroît. […] Rosalie paroît, dit à Damis que son cœur est toujours à lui. […] Crispin paroît marchant à quatre pattes, & mangeant une laitue ; il prouve sa philosophie en se renfermant dans la vie animale. […] Damis paroît, Cidalise couronne ses vœux en abjurant les sentiments que les Philosophes lui avoient inspirés.

30. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

La victoire paraît vouloir se décider pour la première, mais l’exemple du roi, et le désordre de la cour, et les habitudes générales, la suspendent encore. […] La marche d’une telle fortune m’a paru digne d’être étudiée. […] Il paraît qu’après y être restée quelque temps, elle prit un petit logement rue Saint-Jacques, et qu’elle y fut meublée par ses amis. […] Il me paraît présumable qu’elle ne les avait pas entendues sans émotion ; déjà la vue du roi l’avait frappée et peut-être disposée à un sentiment profond. […] En 1650, quand elle parut dans le monde, à son retour de la Martinique, âgée de quatorze ans, on la citait sous le nom de la belle Indienne.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. » pp. 279-289

Cette comédie parut sur le théâtre du Palais Royal le 6 Août 1666. […] La malade paroît. […]   Dans la scene qui donne le titre à la piece, Arlequin, en sautant par une fenêtre, trouve le moyen de paroître aux yeux de Pantalon, tantôt sous l’habit de Médecin, tantôt sous le sien. […] Il ne pouvoit pas mettre sur la scene un homme rossant sa femme, dans l’idée que ses larmes écarteroient les soupirants ; une pareille scene auroit paru absurde dans un temps où une épouse affligée trouve tant de consolateurs : aussi a-t-il substitué à ce mari mal-adroit, un époux qui veut être le maître chez lui, qui s’impatiente des criailleries de sa femme, & la bat. […] Monsieur, je viens faire paroître Léandre à vos yeux, & remettre Lucinde en votre pouvoir.

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. M. DE SAINT-FOIX. » pp. 288-296

L’Auteur dit dans la Préface : « En lisant les odes d’Anacréon, la troisieme & la trentieme me firent naître l’idée de cette petite comédie ; il me parut que le tableau en seroit riant ». […] Dans la Piece, l’Amour, voulant s’insinuer dans le cœur de trois Nymphes & les séduire, s’annonce comme un malheureux jeune homme qui vit depuis trois jours de fruits sauvages, qui a passé la nuit au pied d’un arbre : cette idée paroît effectivement prise dans Anacréon. […] Dans la comédie, l’Amour est tout de même enchaîné par des Nymphes au pied d’un arbre avec des fleurs, quand Vénus paroît & fait tomber ses liens ; mais il ne veut pas se séparer des trois Nymphes. […] Il m’a paru tantôt que vous preniez bien du plaisir à me baiser la main : tenez, baisez-la encore... […] Tout cela paroît bien ressemblant, cependant M. de Saint-Foix dit dans sa Préface : « Je finis vîte, en ajoutant que la fable ou l’invention du sujet étant, sans contredit, la partie du théâtre la plus difficile, elle est aussi celle qui peut faire le plus d’honneur.

33. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Il y en a à Saint-Germain, mais ils n’ont pas encore paru. » Sans doute on travaillait à préparer l’esprit de la reine à les recevoir, et on ne voulait pas qu’ils parussent dans le monde avant cette espèce d’adoption d’un genre nouveau. Il paraît résulter de ces lettres, que les enfants habitaient encore la maison de Paris ; que, cependant, l’aîné, âgé de quatre ans, qui amusait déjà ses parents, était fréquemment amené à Saint-Germain ou à Versailles, par madame Scarron ; qu’ainsi le roi avait habituellement occasion de la voir, et n’avait plus besoin, pour s’en donner le plaisir, d’aller en cachette à Paris, Madame Scarron avait donc une raison de moins de tenir sa maison de Paris fermée ; ce qui faisait qu’on la voyait un peu. […] Ils ne me paraissent pas aussi pressés de m’établir que je le suis de les quitter. […] « J’en parlai hier au matin à madame de Montespan, et je lui dis que je priais le roi et elle de ne point regarder la mauvaise humeur où je leur paraissais être, comme une bouderie passagère contre eux ; que c’était quelque chose de plus sérieux ; que je voyais à n’en pouvoir douter que j’étais très mal avec elle et qu’elle m’avait brouillée avec le roi. » Brouillée avec le roi ! […] « Il me parut qu’il entendait les miennes. »Comment un ministre courtisan n’aurait-il pas entendu les raisons d’une femme qu’il savait ne pas déplaire au roi ? 

34.

Il frappe, Scapin paraît. […] Nous dirons seulement qu’en somme elle nous a paru fidèle et heureuse. […] Thym nous paraît une œuvre fort réussie et d’une grande valeur littéraire. […] Miller et Baker, a paru en 1732. […] Miller ou Baker, a paru en 1732.

35. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Et d’être tutoyé lui paraît un outrage. […] Beys était, à ce qu’il paraît, un bon ivrogne, et c’est le vin qui le tua. […] Leur séjour à Nantes paraît avoir été assez court. […] Molière y paraît deux fois. […] Qu’on n’en fît paraître des versions inexactes ou défigurées.

36. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Le 2e et le 3e vol. parurent un an après le premier ; le 4e parut en 1620 ; le 5e, qui ne parut qu’en 1625, n’est pas de d’Urfé16. […] À peine le Ier volume de L’Astrée parut, qu’on y reconnut, dit Patru, une pastorale allégorique , un assemblage d’histoires des amours de d’Urfé avec Marguerite de Valois, avec Diane de Châteaumorand, et d’autres amours du temps.

37. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Quant à son style, c’est un Auteur qui s’emporte, mais qui paraît assez le maître de son expression, qu’il hasarde aussi effrontément que s’il était le Directeur de la Langue : tout terme, toute expression l’accommode pour se faire entendre. […] Mais dans tout le corps du Livre, il n’y a rien qui fasse paraître Molière aussi grand Homme que l’Auteur nous le promet, indépendamment de ses Pièces. […] La conversation de Molière avec Bernier me paraît fort plate ; et Baron, qui est le cheval de bataille de l’Auteur, m’y semble fort mal amené, et y faire un personnage impertinent. […] La querelle de Baron avec ce Courtisan inconnu, à l’occasion d’une Pièce de Théâtre, me paraît impertinente. […] Je me suis rabattu sur l’expression au défaut de la matière ; celle-là m’a paru trop hardie pour un Auteur qui n’est point en droit de s’écarter de la voie commune.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Comment paroître aux yeux de celle à qui j’aspire ? […] A peine le héros paroît-il, nous le perdons de vue. […] Harpagon paroît. […] Cléante paroît, & Marianne le reconnoît pour l’amant qu’elle aime. […] Valere paroît.

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Le faux malade paroît, feint d’avoir le transport au cerveau, & fait mille folies qui déconcertent le marchand. […] Phædria voudroit pouvoir y réussir : mais Thaïs paroît, lui dit que l’envie seule d’avoir Pamphila l’a déterminée à recevoir le Capitaine, & lui promet de congédier son rival dès qu’elle aura la jeune personne. […] Chrémès paroît en effet ; on l’introduit chez Thaïs. […] La Comtesse lui dit que son Muet est trop dangereux ; il prend cela pour une raillerie, sur-tout en voyant paroître Simon qui réellement est très vilain. […] Tout, dans cette piece, a l’air contraint, jusqu’à l’habit extraordinaire qu’on fait prendre au faux Muet, pour lui conserver la crainte qu’avoit Phædria de paroître dans les rues sous un vêtement d’eunuque.

40. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Toutefois il ne se pressa point de paraître ; il remonta aux principes et à l’origine de son art. […] La Tragédie l’avait devancée, et l’art de représenter les Héros avait paru plus important que celui de ridiculiser les hommes. […] Tout ce qui peut donner l’idée d’une situation, développer un caractère, mettre un ridicule en évidence, en un mot toutes les ressources de la plaisanterie, lui parurent du ressort de son art. […] Serait-ce que les grands vices, ainsi que les grandes passions, fussent réservés à notre sexe, ou que la nécessité de haïr une femme fût un sentiment trop pénible, et dût paraître contre nature ? […] Le terme est expiré, la Nation demande un Poète comique ; qu’il paraisse, le trône est vacant.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Des Pieces à spectacle. » pp. 30-36

Mario paroît, porté sur un dauphin, reconnoît la Princesse, lui peint sa passion. […] Le Docteur surprend Arlequin, le fait arrêter : on le condamne à être pendu ; il paroît au milieu des soldats, à qui il dit de se dépêcher, qu’on n’a qu’à le pendre bien vîte, parcequ’après cela il doit aller souper en ville. […] Au moment où elle porte sur ses levres le fatal breuvage, Arlequin paroît, donne un coup de baguette : une colombe descend des airs, emporte le verre & la soucoupe. […] Arlequin, toujours fort friand de macarons, y court : un géant paroît, & l’épouvante.

42. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

La pièce n’avait point encore paru sur le théâtre, et le bruit courait que l’abbé Cotin y devait être immolé à la risée du parterre. […] Sur la fin de ses jours, les facultés de son esprit parurent baisser, et ses parents agirent pour qu’il fût mis en curatelle. […] Dans la même année 1674, Jean Sambix, libraire de Cologne, fit paraître un nouveau Malade imaginaire. […] Il paraît que, cette fois, Molière ne reçut point d’ordre du roi, et que ce fut de son propre mouvement qu’il fit Le Malade imaginaire. […] Les annales du théâtre nous apprennent que Dancourt y fit paraître une Belle-Mère, qui était sans doute une marâtre.

43. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Ce misanthrope, qui déteste les formes trompeuses de la société, au point de paraître sauvage, le voilà enveloppé de tout ce que la cour a d’hommes médisants, vaniteux et frivoles ! […] Beauval lui parut être cet homme rare. […] Mademoiselle Desmares, ayant paru à Versailles dans la comédie, reçut ordre de Monseigneur d’étudier les rôles de mademoiselle Beauval dans le comique, pour doubler cette actrice. […] Baron l’a fait paraître dans son prologue de sa comédie du Rendez-vous des Tuileries, ou le Coquet trompé, sous son propre nom, et l’a peinte assez au naturel. […] Elle s’engagea avec son mari dans la troupe de Molière lorsque ce dernier partit pour la province, et parut avec succès dans les seconds rôles tragiques et comiques.

44. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Le besoin de vengeance pour la cour et pour lui-même, et de précaution contre des malveillances au moins incommodes, se montrent fort à découvert dans des scènes où paraissent les deux savants et surtout dans celle où Clitandre, homme de la cour, les traite avec le plus insultant mépris. […] Voltaire, qui, à la vérité, avait une bonne raison pour ne pas aimer que l’on décriât les femmes savantes (c’était son attachement pour la marquise du Châtelet), observe fort judicieusement et en homme de l’art, que dans la pièce dont nous parlons, « Molière attaque un ridicule qui semblait peu propre à réjouir ni la cour, ni le peuple à qui ce ridicule paraissait être également étranger, et qu’elle fut reçue d’abord assez froidement. […] Bret, autre commentateur, est venu et a remarqué qu’à l’époque où avait paru la pièce, la marquise de Rambouillet était morte ; elle l’était en effet depuis sept ans. […] Bret, pour redresser la citation, prétend qu’il faut substituer le nom de madame de Montausier, Julie de Rambouillet, à celui de sa mère ; et il se trouve que madame de Montausier, à l’époque où parurent Les Femmes savantes, 1672, était morte aussi depuis deux ans ou environ ; M.  […] Quant à l’imputation d’avoir été de la coterie qui soutenait Pradon, ou, ce qui est la même chose, qui dépréciait Racine, comment pourrait-elle justifier Molière d’avoir attaqué madame de Sévigné dans Les Femmes savantes qui sont de 1672, puisque le premier débat qui a éclaté entre Pradon et Racine a eu lieu à l’occasion de Phèdre, qui n’a paru qu’en 1677 ?

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

La troisieme piece que Riccoboni cite comme un exemple très digne d’être suivi, me paroît aussi peu intriguée par le hasard que les deux premieres. […] Célia, suivante de Laura, accourt pour dire que son vieux maître va paroître : on fait cacher Lisardo dans un cabinet. […] Dom Félix paroît aux yeux de Laura avec la rage dans le cœur. […] Laura paroît : Lisardo voit clairement que ce n’est point la beauté à qui il a parlé ; il laisse les amants seuls. […] Je vais donc répéter ce qui m’a paru le moins clair.

46. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Un tel choix parut fort extraordinaire, et madame de Sévigné veut que la Providence s’en soit mêlée. […] C’est alors une erreur dont La Bruyère a pris inutilement le soin de nous avertir ; car elle nous est chère, et nous paraissons disposés à n’y jamais renoncer. […] Une fausse allégation de la part du sieur de Monchesnay me paraît chose beaucoup plus croyable qu’un jugement absurde de la part de Boileau. […] Cléanthis, à chaque réponse qu’elle fait aux questions de Sosie, le ravit d’aise, et n’entend rien à cette joie qui lui paraît un nouvel outrage. […] Dès qu’il parut à la ville capitale de la province, il donna la chasse à une troupe de comédiens qui étaient depuis longtemps dans cette ville.

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Un dindon paroît. […] Il se retire à l’écart, & Sigismond paroît enchaîné. […] Sigismond y paroît richement vêtu, & endormi sur son trône. […] Au troisieme acte le théâtre représente la tour ; & Sigismond, chargé de sa premiere chaîne, paroît endormi devant la porte. […] Le véritable Sigismond paroît.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

Le Notaire paroît : Mowbrai lui dit d’effacer le nom d’Arabelle, de mettre celui de Belti à la place : il lui donne cinquante mille écus de dot. […] Un vieillard paroît, marchande Amélie ; le Marchand annonce qu’elle est Françoise, & que cela se vend bien ; il la taxe quatre cents sequins. […] L’esclave Chrétienne paroît : c’est Amélie. […] Deux événements si extraordinaires furent admirés de tous les habitants des Smyrne, & les Turcs n’y parurent pas les moins sensibles. […] morgué, voilà un métier qui ne paroît pas propre à grand’chose.

49. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Il paraît même qu’il suivit les cours de l’école d’Orléans, et qu’il revint à Paris se faire recevoir avocat. […] Mais il paraît que le maréchal duc de La Feuillade sut se contenir moins que tout autre. […] Voici le fait : La Fontaine fit paraître en 1664 son conte intitulé Joconde. […] Beauval, c’était son nom, parut à la jeune Bourguignon un sujet précieux pour le mariage : aussi convinrent-ils de s’unir. […] Une comédie en cinq actes et en prose n’était pas alors une chose assez nouvelle pour paraître bizarre.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

Il fait ensuite paroître une Languedocienne avec une Picarde, qui accusent Pourceaugnac de les avoit épousées, appellent une douzaine d’enfants, se disputent la gloire de le faire pendre, & l’alarment au point qu’il se déguise en femme, prend la fuite, & laisse Eraste possesseur de Julie. […] Guillot prend ce filou pour un devin, lui donne la bague : le Chevalier d’industrie la met ensuite entre les mains d’un autre frippon, qui paroît en habit de Médecin. […] Il appelle un Apothicaire, qui paroît une seringue à la main, & veut absolument donner des clysteres à Guillot. […] Elle parut en 1652, dix-sept ans avant M. de Pourceaugnac.

51. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Je me flatte même que mon Censeur y apprendra des choses qu’il ignore, tout assuré qu’il paraît à porter son jugement. […] Tout cela forme de différents langages que mon Censeur n’a point encore étudiés, et il a pris pour égarement ce qui lui a paru nouveau. […] Sa fermeté paraît dans le temps que la Maison du Roi voulut se conserver le droit d’entrer à la Comédie sans payer. […] je l’ai dit avant lui ; j’ai demandé grâce pour ce petit Épisode ; j’ai dit que je ne le donnais, que parce qu’il me paraissait plaisant. […] Je n’y ai rien trouvé qui m’ait paru devoir en empêcher l’Impression.

52. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

On y voit un marquis ridicule, avantageux et poltron, sur lequel Regnard paraît avoir modelé celui du Joueur, particulièrement dans la scène où le marquis refuse de se battre. […] Il faut croire qu’ils le parurent moins à l’impression : les voici. […] Celui de Laponie mérite une attention particulière : c’est le seul où il paraisse avoir porté plutôt l’œil observateur d’un philosophe que la curiosité distraite d’un voyageur. […] Il a peint d’après nature, et toutes les scènes où le joueur paraît sont excellentes. […] Une distraction ressemble à une autre, et dès que le Distrait est annoncé pour tel, on s’attend, lorsqu’il paraît, à quelque sottise nouvelle.

53. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

On reprocha à Moliere que le valet paroît plus étourdi que ce principal personnage, puisqu’il n’a presque jamais l’attention de l’avertir de ce qu’il veut faire. […] Elle parut sous le même titre, le 13 mai, Septième jour de la fête donnée aux Reines207. […] Il entra dans la suite à l’Hôtel de Bourgogne, où il parût avec éclat en 1643. […] Elle parut pour la première fois dans les Œuvres posthumes, t. […] On croit que cette comédie en 1 acte, en vers, aurait été jouée en 1664 ; elle ne paraît pas avoir été imprimée.

54. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Saut périlleux Comme un aigle ne laisse dans son voisinage subsister d’autres oiseaux que les aigles, une bonne définition paraît : toutes les autres ne sont déjà plus135. — Le comique est le contraire du sublime136. […] Puis il leur demanda s’ils avaient toujours été dans ce misérable état si voisin de l’anéantissement, et ce qu’ils faisaient dans un globe qui paraissait appartenir à des baleines 147. […] Le démolisseur humoriste doit savoir danser sur la tête au milieu des ruines qu’il entasse ; il doit savoir rêver eu pleine veille, tournoyer à jeun comme s’il était ivre, paraître toujours pris de vertige, écrire en tenant sa plume à l’envers, effacer à mesure chaque trait de son dessin sous l’enchevêtrement des arabesques, jeter la préface au milieu, les réflexions dans le drame, les bêtises dans les réflexions, et l’épilogue avant le titre ; il doit unir Héraclite et Démocrite, et faire le Solon eu démence, pour pouvoir dire au monde la vérité qui rebute, quand elle est servie seule, mais qui s’avale avec le reste dans une olla-putrida 149. […] Nous avons remplacé par cette métaphore équivalent celle que voici, qui nous paraît moins claire : Le satirique ordinaire attache quelques bévues ou quelques fautes de goût sur son pilori, pour leur jeter, au lieu d’œufs pourris, quelques saillies pleines de sel… Mais le thyrse de l’humoriste n’est ni un bâton de chef d’orchestre, ni un fouet, et ses coups tombent au hasard. […] Il faut dans la comédie que celui qui se joue lui-même paraisse manquer de jugement… le poète doit exprimer son idéal en l’alliant à des grimaces de singe et à un langage de perroquet… Il doit savoir écrire sa propre écriture à rebours.

55. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

Je crois même que si Moliere les avoit introduites dans la scene, elles n’auroient pas paru plus outrées que le trou-madame & la peau de lézard, &c. […] Qui doit être enfin le plus honteux, Mon pere, & qui paroît le plus sot de nous deux ? […] Cette comédie a été donnée en 1663, & celle de Moliere a paru en 1668. […] Liconide, qui a violé la fille d’Euclion, qui lui a fait un enfant, paroît : il voit le désespoir du vieillard, croit en être la cause, lui avoue qu’il est coupable, mais qu’un Dieu a causé son crime. […]   Ce trait d’un homme qui, obligé de se pendre, regrette la corde qu’il faudroit acheter, ce trait, dis-je, me paroît de la plus grande vigueur.

56. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Il paraît, lorsqu’on a beaucoup fréquenté et beaucoup observé les femmes, qu’on ne prend pas d’elles une opinion bien avantageuse. […] Aussi, lorsqu’il va parler à Agnès de l’épouser, aucune précaution ne lui paraîtra de trop. […] Est-ce que le contraste ne vous paraît pas suffisant ? […] Il y a, paraît-il, doute et obscurité dans un de ses ouvrages, nous allons chercher la lumière dans l’ouvrage à côté. […] Pour en revenir à cette École des femmes que je viens d’étudier, à mon tour, dans son plus intime détail, il m’a paru que la discussion roulait un peu sur une pointe d’aiguille.

57. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

J’ai vu la plus vile canaille paraître sur le théâtre avec des princes, et j’ai entendu les princes parler comme la canaille ! […] littéraires, dans lesquels le Chevalier paraît faire consister la critique, me semblent puérils et indignes de cette science. […] Il parut convenable et nécessaire de lui ôter sa soutane. […] À une trentaine d’années de l’époque où parut cette satire amère et terrible, on se trouve dans le milieu précis pour lequel elle paraît faite à l’avance ; la France était devenue la maison d’Orgon440. […] Molière et même Regnard me paraissent l’emporter sur Aristophane, autant que Démosthène Remporte sur nos avocats.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

Magnifico pere d’Eléonora paroît sur la scene avec elle, lui dit qu’il veut la marier au Docteur : elle feint d’y consentir ; mais quand elle est seule, elle soupire de l’absence de Célio, prend le portrait de cet amant, s’attendrit si fort qu’elle s’évanouit, & laisse tomber le portrait. […] Eléonora a paru à sa fenêtre, elle a reconnu son cher Célio malgré son déguisement ; elle descend bien vîte, demande à Arlequin ce que le pélerin est devenu. […] Camille de son côté a vu Arlequin avec Eléonora, est devenue jalouse, & paroît avec une autre épée. […] Camille paroît, en disant que le Pélerin la poursuit partout. […] Camille paroît.

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278

Il le lui rapporta tout en entier, & même quelques endroits particuliers qui lui avoient paru remarquables, & entre autres ce caractere d’un homme de Cour fainéant, qui s’amuse à cracher dans un puits pour faire des ronds. […] La pâle est aux jasmins en blancheur comparable, La noire à faire peur, une brune adorable : La maigre a de la taille & de la liberté ; La grasse est, dans son port, pleine de majesté : La mal-propre sur soi, de peu d’attraits chargée, Est mise sous le nom de beauté négligée : La géante paroît une déesse aux yeux ; La naine, un abrégé des merveilles des Cieux : L’orgueilleuse a le cœur digne d’une couronne : La fourbe a de l’esprit, la sotte est toute bonne : La trop grande parleuse est d’agréable humeur, Et la muette garde une honnête pudeur. […] c’est Cérès, l’auguste amante de Bacchus : enfin un nez camus paroît le siege de la volupté, & des levres épaisses semblent appeller le baiser.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. » pp. 420-425

Cette piece parut à Saint-Germain, au mois de Février 1670, sous le titre de Divertissement Royal. […] Elle m’a paru très propre à faire connoître les beautés d’une ode latine à ceux de mes Lecteurs qui n’entendent pas la langue d’Horace. […] Par son luth, par sa voix, organe des amours,  Chloé seule me paroît belle.

61. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

Alonse paroît en disant à Don Sanche qu’il est chargé par son offenseur de lui demander excuse d’un affront fait par méprise ; il offre, dit-il, de le réparer en donnant la main à votre fille, & ne veut se nommer qu’après la parole donnée. […] Cette idée l’afflige au point qu’elle se trouve mal : dans ce temps l’amant qu’elle regrette paroît, elle le prend long-temps pour son esprit : mais elle reconnoît Don Alvar lui-même en qui Jacinthe retrouve son frere. […] Don Alvar est avec Cassandre, lorsqu’Enrique paroît. […] Son pere paroît, ils se reconnoissent. […] Notre vengeance, pour être différée, n’en sera pas moins éclatante ; au contraire, elle en tirera de l’avantage, & cette occasion de l’avoir pu prendre, la fera paroître plus juste aux yeux de tout le monde.

62. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

L’effroi ou la honte que ces prédications parurent jeter dans l’âme des deux amants, furent plus forts et plus déterminants en 1675 qu’ils ne l’avaient été dans les années précédentes, où les carêmes n’avaient pas été prêches avec moins de véhémence, et où les vérités de la religion n’avaient pourtant rien obtenu. […] Il se rendit au-devant du roi, à huit lieues de Versailles, et parut devant lui. […] On dit qu’elle n’est plus si fort l’admiration de tout le monde, et que le proverbe a fait son effet en elle ; mon amie de Lyon (madame de Coulanges) m’en paraît moins coiffée. […] Cependant je m’y trouve plus résolue que jamais, et rien ne me paraît si difficile que de demeurer dans l’état où je suis. » Cette lettre est l’expression d’une mélancolie profonde. […] La jalousie de madame de Montespan est arrêtée par un mouvement de dévotion qui paraît avoir décidé le roi à se séparer d’elle : elle s’éloigne ; le roi rapproche de lui madame de Maintenon qui croit à sa conversion et l’y encourage.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. De la liaison des Scenes. » pp. 250-260

Ces voleurs par leur fuite ont fait assez connoître, Qu’où votre bras se montre on n’ose plus paroître ; Et je ne puis nier qu’à cet heureux secours, Si je respire encor, je ne doive mes jours. […] Si le Capitaine qui est sur la scene voit le Chevalier qui va paroître déguisé en muet, tout est perdu. Frontin le sent, fait sentinelle au bout de la coulisse, & dit au Chevalier de ne paroître qu’après la sortie du Capitaine. […] A cela il n’y a qu’à changer peu de chose à l’expédient, & annoncer l’arrivée de ceux qui vont paroître, par leurs cris, ou par la bouche de ceux qui sortent.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. Pieces intriguées par une chose inanimée. » pp. 199-203

Dans l’une, la chose inanimée ne fait simplement que donner lieu à l’intrigue ; dans l’autre, la chose inanimée sert non seulement de base à la piece, mais elle paroît encore continuellement sur la scene ; elle soutient & ranime par là l’intrigue dont elle est inséparable. […] La sœur cadette paroît, surprend son aînée un portrait à la main, & comme elle aime aussi Celio en secret, elle lui reproche son attachement pour l’original dont elle tient la copie : Aurora lui jure le contraire, &, pour le lui prouver, lui abandonne cette miniature qui cause sa jalousie : la sœur cadette l’accepte avec transport, l’ouvre bien vîte, & voit avec étonnement la figure d’Arlequin. […] Pantalon, qui paroît entre elles, saisit les deux portraits, & devient furieux de la double perfidie de Celio qui a trahi tous les droits de l’hospitalité.

65. (1911) L’Étourdi de Molière et Le Parasite de Tristan L’Hermite (De Jodelle à Molière) pp. 292-302

A l’acte I, sc. 4, le prétexte plus dramatique invoqué par Mascarille pour parler à Célie ; à l’acte I, sc. 5 et suivantes, l’épisode de Mascarille volant sa bourse à Anselme : encore paraît-il avoir été suggéré par un passage de l’Emilia, où Polidoro — aussi bien qu’Anselme — annonce qu’il vient de recevoir de l’argent ; à l’acte III, sc. 1 à 4, Mascarille calomniant Célie pour en dégoûter Léandre ; à l’acte III, sc. 5 à 9, le déguisement de Mascarille et de Léandre en masques au lieu du déguisement en serruriers que contenait l’Inavvertito : Barbieri ne nous montrait pas non plus Cintio (Léandre) arrosé par Trufaldin d’une « cassolette » aux fâcheux parfums ; à l’acte IV, sc. 1 et 2, Lélie transformé, pour pénétrer chez Trufaldin, en Arménien qui a vu le fils de ce dernier en Turquie ; à l’acte IV, sc. 6, Mascarille rossant Lélie, et pour se venger enfin de son maître et pour inspirer confiance à Trufaldin ; à l’acte V, sc. 9, la reconnaissance romanesque que Molière a substituée à une autre reconnaissance et aux piquantes scènes qui la suivaient dans l’Inavvertito. […] « Peut-être Mascarille exagère-t-il un peu quand il tient ces discours à Lélie, déguisé en Arménien pour abuser Trufaldin par un stratagème analogue à celui du Parasite ; cependant les deux exemples connus de saint Vincent de Paul et de Regnard suffiront ici pour établir que les sujets de Louis XIII et de Louis XIV ne devaient pas juger l’intrigue de la comédie de Tristan et certains dénouements de Molière aussi dépourvus de vraisemblance qu’ils nous le paraissent aujourd’hui. » M. […] Manille a dit cent fois qu’elle verrait paraître Son fils devant ses yeux sans le pouvoir connaître. […] Si la comparaison que nous avons établie entre le Parasite et l’Étourdi paraissait suffisamment justifiée, non seulement on connaîtrait une source nouvelle de Molière, mais la date de sa première comédie serait désormais à l’abri de toute discussion.

66. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Je crois qu’il se trompe, cet ouvrage parut à Paris pour la premiere fois lors qu’il y fut établi avec sa Troupe. […] Sancho tiroit le licou de toute sa force, l’âne n’obeissoit point ; il vouloit absolument paroître. […] La Piece entiere parut la premiere & la seconde fois au Rainci, au mois de Novembre suivant ; & en 1665. […] On representa au Roi qu’il étoit de consequence que le ridicule de l’Hypocrisie ne parût point sur le Theâtre. […] Cette Comedie parut à la Cour au mois de Fevrier de l’année suivante & à Paris, le 8. de Juillet.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60

« Ces farces ou ces petites pieces n’ont & ne peuvent même avoir ni action, ni intrigue, ni dénouement, car elles finissent d’ordinaire avec l’audience de l’homme ou du Dieu consulté, soit qu’il ne leur plaise plus de la continuer, ou que personne ne se présente plus pour la demander ; & pour finir ces prétendues pieces d’une maniere enjouée, on y ajoute le plus souvent un ballet composé des personnages qui ont paru sur la scene. […] Sangsue, Procureurs, l’un au Châtelet, l’autre au Parlement, qui font l’énumération de leurs fripponneries ; un petit Abbé, grand compositeur d’énigmes, qui, avec toute la prétention possible, vient lire celle-ci, dont le mot est est un vent échappé par en bas : Je suis un invisible corps, Qui de bas lieu tire mon être, Et je n’ose faire paroître Ni qui je suis, ni d’où je sors. […] Orphise paroît dans ce moment, devient jalouse ; & lorsqu’Eraste va la joindre, elle lui dit de ne pas quitter sa compagnie, & se retire. […] me voir en ces lieux devant elle paroître, Et passer en feignant de ne me pas connoître ! […] Cette piece parut en 1683 : elle fut d’abord annoncée sous le titre de Mercure galant.

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Lorsque le héros ne paroît pas le premier, toutes les scenes qui précedent son arrivée doivent nécessairement nous le peindre, ou du moins nous entretenir de lui ; ce qui n’est pas fort aisé, sur-tout lorsque le héros ne paroît qu’au troisieme acte, comme dans le Tartufe : aussi fait-on quelques reproches à Moliere sur cet article. […] Il veut absolument dire deux mots à l’oreille de ce fat : Dorine le retient, l’exhorte à laisser agir sa belle-mere : elle vient de sa part demander un moment d’entretien à l’imposteur : elle l’a fait appeller ; il paroît. […] Je demande si le portrait de Philinte, placé à côté de celui du Comte, & presque aussi bien frappé, ne semble pas annoncer que le premier jouera dans la piece un rôle presque aussi conséquent que son contraste parfait : il ne paroît cependant que dans deux scenes. […] Il met à la porte la Fleche, il l’accuse d’être un filou : mais nous ignorons si la Fleche mérite réellement cette épithete ; & c’est vers le milieu de la scene seulement que l’avarice d’Harpagon paroît à découvert.

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Ce que j’avance paroît-il un paradoxe ? […] Vous sentez qu’en resserrant votre ouvrage, qu’en retranchant ses développements, vous allez l’étrangler ; n’importe, vous êtes réduit à mutiler impitoyablement votre enfant chéri si vous voulez le voir paroître au grand jour. […] Il trouvera le secret d’écraser tout débutant qui pourroit l’alarmer, & de soutenir tout pigmée qui servira à le faire paroître plus grand. […] Quand l’Acteur malade ou fatigué reparoîtroit, il donneroit une nouvelle vigueur à la piece ; un autre pourroit se reposer à son tour, & de cette façon les pieces seroient continuellement doublées sans le paroître jamais. […] « Il y auroit un autre inconvénient, ajoutera-t-on ; on ne laisseroit jamais paroître les doubles ».

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Elle parut pour la premiere fois à Paris, sur le théâtre du Palais Royal, le 5 Août 1667. […] Madame Pernelle, mere d’Orgon, & vieille bavarde, ne veut rien croire de tout ce qu’on reproche à Tartufe, lorsqu’il paroît avec l’Exempt & l’exhorte à remplir son devoir. […] Il paroît avec quatre hommes armés. […] Célio paroît à la fenêtre, dit que la maison lui appartient, & que personne n’entrera. […] Le pauvre homme étoit comme enchanté, & de ce qu’il avoit vu, & de ce qu’on lui avoit fait, & si plein de confusion, qu’on ne le vit point paroître dans les rues tant que ses affaires le retinrent à Séville.

71. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

S’il eût été pour quelque chose dans l’enfantement des talens contemporains, c’était, ce semble, pendant la seconde moitié de son règne que devaient paraître ces génies éclos sous son aile. […] La France agonise ; l’ennemi a envahi nos campagnes ; la famine, la misère les désolent ; les saisons y ajoutent leurs rigueurs, et c’est au milieu du lugubre hiver de 1709 que paraît Turcaret, le chef-d’œuvre du genre. […] Un peu plus tard paraît Ovide ; c’est déjà une bien prompte décadence, et, Ovide une fois exilé, silence absolu. […] Chose bizarre, ce siècle, qui paraît le plus érudit de notre littérature, en est le plus original : l’étude de l’antiquité, à laquelle il s’est voué, n’est pour lui que le commentaire éloquent des événemens contemporains. […] Il paraît qu’on fut inflexible et que la pension fut définitivement supprimée, car on trouva, dit-on, chez lui après sa mort, un sac d’argent, avec cette étiquette : « C’est ici le dernier argent que j’ai reçu du roi.

72. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

celui d’École des femmes me paraît convenir bien moins encore. […] Elle fut imprimée deux mois après avoir paru sur le théâtre. […] La Critique de l’École des femmes est la première pièce de ce genre qui ait paru sur le théâtre. […] Elle a été tellement inconnue, que les frères Parfaict, dans leur Histoire du théâtre français, ont paru croire que c’était une débutante qui ne fut pas reçue. […] C’est le roi qui fait l’un et l’autre ; car, dans cette comédie, faite par son ordre, il joue, sans paraître, un rôle des plus importants.

73. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Crispin, voulant que son maître soit Légataire universel, paroît sous le nom du neveu, & fait des impertinences qui changent les résolutions de l’oncle : content de son succès, il paroît sous l’habit de la niece pour la faire aussi déshériter : il joue d’abord le personnage d’une veuve fort douce, fort honnête. […] Je sais qu’un tel discours de moi paroît étrange : Mais, Madame, après tout je ne suis pas un ange ; Et si vous condamnez l’aveu que je vous fais, Vous devez vous en prendre à vos charmants attraits. […] Vous n’oseriez après paroître en nul endroit ; Et chacun, vous voyant, vous montreroit au doigt.

74. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Ses compagnons qu’il avait laissés à Rouen en partirent aussitôt, et le 24 Octobre 1658 cette Troupe commença de paraître devant leurs Majestés et toute la Cour, sur un Théâtre que le Roi avait fait dresser dans la Salle des Gardes du vieux Louvre. […] La Pièce étant achevée, Monsieur de Molière vint sur le Théâtre, et après avoir remercié Sa Majesté en des termes très modestes, de la bonté qu’elle avait eue d’excuser ses défauts et ceux de toutes sa Troupe, qui n’avait paru qu’en tremblant devant une Assemblée si Auguste ; il lui dit que l’envie qu’ils avaient eue d’avoir l’honneur de divertir le plus grand Roi du monde, leur avait fait oublier que Sa Majesté avait à son service d’excellents Originaux, dont ils n’étaient que de très faibles copies ; mais que puisqu’Elle avait bien voulu souffrir leurs manières de campagne, il la suppliait très humblement d’avoir agréable qu’il lui donnât un de ces petits divertissements qui lui avaient acquis quelque réputation, et dont il régalait les Provinces. […] Comme il y avait longtemps qu’on ne parlait plus de petites Comédies, l’invention en parut nouvelle, et celle qui fut représentée ce jour-là, divertit autant qu’elle surprit tout le monde. […] Sa mort dont on a parlé diversement, fit incontinent paraître quantité de Madrigaux ou Épitaphes.

75. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Le mystère de Griselidis, marquise de Saluces, et de sa merveilleuse constance, miroir des dames mariées, paraît aussi avoir été joué dès l’année 1395. […] C’est du moins ce que démontre, paraît-il, un Allemand, que sans doute les lauriers de Niebuhr, ce terrible démolisseur de rois, empêchaient de dormir. […] Quoi qu’il en soit, Marie, âgée de trois ans, parut ensuite et se dirigea, conduite par ses parents, vers Jérusalem, située au centre du compartiment Terre. […] Dieu paraissait d’abord tout seul en Paradis, puis il créait le Ciel : « Adoncques, dit l’auteur, se doit tirer un ciel couleur de feu, auquel sera écrit Cœlum empyrœum. »Puis venaient les anges et parmi eux Lucifer. […] Celle qui est donnée comme le modèle du genre, et que les frères Parfait n’osent (tant elle est belle) attribuer à P, Gringore, m’a paru un chef-d’œuvre fort ennuyeux.

76. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [45, p. 77-78] »

Baron* lui annonça un jour à Auteuil, un homme que l’extrême misère empêchait de paraître ; il se nomme Mondorge217, ajouta-t-il. […] Mondorge parut : Molière l’embrassa, le consola, et joignit au présent qu’il lui faisait, un magnifique habit de théâtre, pour jouer les rôles tragiques.

77. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Dans le mois d’août, c’est madame de Soubise qui, suivant madame de Caylus, paraît occuper le roi. […] Il paraît que ces moyens ne firent aucun effet : le 14 une autre lettre de madame de Sévigné dit que madame de Montespan « commence à se lasser de l’exposition publique dans les grands appartements. […] Elle avait trente-cinq ans en 1676, et, comme disent les Mémoires de Madame, une grosse vilaine taille , qui rappelait ses huit enfants, et elle dansait et se paraît comme une femme de dix-huit.

78. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Il parut accompagné de son Précepteur. […] Alors Isabelle et Tabarin paraissent. […] Et qui paraît le plus sot de nous deux ? […] Ses Sermons (et oraisons funèbres) parurent à Lyon, en 1788, 4 vol. […] Note 35 « Cette chanson ne figure dans aucun des recueils parus avant 1670.

79. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [72, p. 106-108] »

Molière faisait Sancho ; et comme il devait paraître sur le théâtre monté sur un âne, il se mit dans la coulisse pour être prêt à entrer dans le moment que la scène le demanderait. […] Sancho tirait le licou256 de toute sa force ; l’âne n’obéissait point ; il voulait absolument paraître.

80. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349

J’ai pris plaisir à vous voir, sur cet article seul, une curiosité excessive retenue par la crainte de paroître trop curieuse. […] & toujours tremblante de peur que votre curiosité ne me donnât de l’ombrage : j’avoue que cette curiosité vive & timide m’a paru très plaisante. […] Je vous le dis sans cesse : oui, de toutes les passions, la jalousie est celle qui me paroît la plus honteuse & la plus déshonorante. […] Cette scene est de la plus grande beauté, & elle ne doit, ainsi que plusieurs autres, tout son mérite qu’à la contrainte où se trouve le jaloux, qui n’ose le paroître : je conviens de tout cela ; mais le Lecteur intelligent doit convenir aussi que Dufresny s’est mis volontairement des entraves qui l’ont forcé de donner le même ton à-peu-près à toutes les scenes de son héros, au lieu que s’il eût tout uniment fait le Jaloux, il auroit pu mettre le Président tantôt dans une situation qui lui auroit permis de laisser voir son caractere à découvert, tantôt dans une autre qui l’auroit forcé de se déguiser comme Harpagon, l’inimitable Harpagon, qui dans un moment dévoile toute son avarice aux yeux de ses enfants, de son intendant, de Maître Jacques, & la déguise ensuite de son mieux en présence de sa maîtresse, lorsque son fils le poignarde en lui arrachant la bague qu’il a au doigt pour la donner à l’objet qu’il aime.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397

L’objection paroît d’abord convaincante ; mais Harpagon prête à usure par raffinement d’avarice : nous allons voir quel motif engage Cléante à faire des dettes. […] J’observe comme vous cent choses tous les jours Qui pourroient mieux aller prenant un autre cours ; Mais, quoi qu’à chaque pas je puisse voir paroître, En courroux, comme vous, on ne me voit pas être : Je prends tout doucement les hommes comme ils sont : J’accoutume mon ame à souffrir ce qu’ils font ; Et je crois qu’à la Cour, de même qu’à la ville, Mon phlegme est philosophe autant que votre bile. […] Il me paroît donc qu’il en est de cette regle comme de beaucoup d’autres, qu’elle a été faite d’après quelques productions de génie, où l’on aura remarqué un grand effet de contraste, & qu’on aura dit : le contraste fait bien ici ; donc on ne peut bien faire sans contraste. […] Une piece d’un nouveau genre paroît, elle est soutenue par une cabale puissante, un acteur en impose à la multitude en y extravagant ; on part de là pour dire que toutes les pieces doivent être faites & représentées comme celle-là : elle a réussi, il n’importe comment.

82. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

quelle richesse d’idées sur un fond qui paraissait si stérile! […] Arnolphe est vivement affecté, et ce qu’il y a de plus commun lui paraît monstrueux. […] La réponse du fils, je n’ai que faire de vos dons, lui paraît scandaleuse. […] Ce rôle m’a toujours paru le seul, dans les bonnes pièces de Molière, qui soit réellement ce qu’on appelle chargé. […] Celui de la raison, dans la bouche de Cléante, lui a paru du libertinage; et celui de l’imposture, dans la bouche de Tartufe, lui paraît le sublime de la dévotion.

83. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Il faut qu’ils paraissent bien persuadés les premiers que tout ce qu’ils veulent et tout ce, qu’ils font n’est rien. […] » Aux yeux de la logique vulgaire cette inconséquence paraît absurde. […] L’un, a-t-on dit, est ce que l’autre paraît. Voltaire dit : Je pleure, et Shakespeare pleure ; mais le rôle de l’art est précisément de dire et de paraître, et non pas d’être en réalité. Si Shakespeare se contentait de pleurer, pendant que Voltaire paraît pleurer, Shakespeare serait un mauvais poète .

84. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

Ainsi les faits, qui composent cette Vie, sont précisement ceux dont la verité a paru certaine à l’Auteur. […] « Le crédit que Moliere avoit auprès du Roi, dit l’Auteur, paroît assez par le Canonicat qu’il obtint pour le fils de son Médecin. […] Une des Femmes de la Piece de Terence qui devroit faire le personnage le plus interessant, ne paroît sur le Théatre que pour accoucher.

85. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Voici l’amoureux qui paraît. […] Mais cette similitude ne paraît point goûtée de nos précieuses ; et en voilà qui font des haut-le-corps… La femme un potage ! […] Après le Portrait du Peintre, et presque en même temps, parut le Panégyrique de l’École des Femmes, un acte en prose, qui est, paraît-il, d’un certain Robinet, gazetier comme Loret. […] Il paraîtrait même que des acteurs s’y seraient trompés. […] Arnolphe, faisant cette concession, paraîtra fort libéral à mille et mille gens.

86. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Nous avons remarqué qu’à cette dernière date le duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne, paraît connaître depuis quelque temps la troupe de Molière. […] Sans doute aux imaginations très compliquées d’alors elles parurent trop simples, d’un comique trop tempéré, et, en somme, peu amusant. […] C’est ici que se pose la question souvent discutée des dénouements de Molière, lis ont paru, de nos jours surtout, artificiels et faibles. […] Même la succession m’en paraît instructive. […] Les mots ou les expressions dont il paraît être le créateur n’ont en général pas fait fortune.

87. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Mais bientôt Molière lui parut un garçon si intelligent, si honnête homme, qu’il le voulut faire son secrétaire. […] Après avoir montré tant de bonne grâce dans le petit discours, Molière fut ravi de paraître sous l’accoutrement du docteur. […] Il se décida enfin à faire paraître la petite Armande sur son théâtre, à côté de lui. […] Cela excitait au plus haut point la curiosité, tant la chose paraissait à tous impossible. […] La pauvre Laforêt y parut un jour d’une bien étrange manière.

88. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

Fagan paroît ensuite, & dit que son papa l’estime fort. […] Cet exemple suffit pour faire voir que les pieces de son espece peuvent pétiller d’esprit & de gaieté si la critique est juste, si les épigrammes sont enfantées par une fine raillerie, & non par la noire malignité ; mais il ne faut pas se dissimuler qu’elles n’étendent pas bien loin la gloire de leur Auteur, puisqu’elles ne font que paroître & disparoître, puisqu’elles ne durent que pendant la nouveauté des pieces qu’elles critiquent. […]  Une corme brillante & fraîche D’une jeune fillette avoit charmé les yeux ; Mais ce fruit, qui sembloit un fruit délicieux,  Au goût parut dur & revêche. […]   Mille tendres sornettes Que l’on a soin d’orner de mots à double sens ;  Parler éloquemment cornettes,  Et prononcer sur des rubans ; De tout ce qui paroît juger sans connoissance,  Hors de propos prodiguer son encens,  Et placer bien sa médisance :  Voilà des aimables du temps Ce qui fait le mérite & toute la science.

89. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Or ce collègue de Jean Poquelin donna ses entrées à l’étudiant qui venait, paraît-il, de se faire recevoir avocat à Orléans. […] Toutes les croyances et toutes les institutions du passé lui paraîtront hors de service. […] Décidément, la prose d’Onuphre paraît bien pâle en face de Tartuffe et de sa poésie. […] Elle parut en un in-12 de 150 pages, chez Jean Ribou, au Palais, vis-à-vis la porte de la Sainte-Chapelle. […] L’œuvre parut donc du vivant même de Molière.

90. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

Plaute & Térence ont distribué toutes leurs pieces en cinq parties ; en conséquence il fut un temps en France où une comédie qui auroit eu moins de cinq actes, auroit paru un monstre, quelque bonne qu’elle eût été d’ailleurs. […] Il paroît dans la premiere scene de l’acte suivant, voyons ce qu’il y dit. […] Au lieu que quand un autre a paru avant son retour, l’imagination du spectateur qui a été divertie par cet autre acteur, ne trouve rien à redire quand il revient ; & comme les spectateurs aident eux-mêmes au théâtre à se tromper, pourvu qu’il y ait quelque vraisemblance, ils s’imaginent facilement que ce personnage a eu assez de temps pour ce qu’il vouloit faire, quand avec la musique ils ont eu devant les yeux un autre objet qui a presque effacé l’image qu’ils avoient de celui qui leur étoit demeuré le dernier à l’esprit, dans l’acte précédent ». Je suis d’un avis tout à fait différent ; ce qui lui paroît un défaut me semble au contraire une beauté.

91. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

Wicherley, le héros paroît, s’embarque, fait une campagne, revient, & tout cela sans que le spectateur ait changé de place. […] D’Aubignac paroît être de l’avis de Picolomini. […] Aristote a tort, s’il ne permet pas de réunir des faits qui, quoiqu’arrivés à un homme dans l’espace de vingt ans, peuvent paroître lui être arrivés dans vingt-quatre heures. […] Ce raisonnement me semble aussi clair que celui de Riccoboni me le paroît peu.

92. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Le temps où parut Le Misanthrope était, à coup sûr, celui de la politesse et de l’élégance ; la cour où l’on s’exprimait avec cette pureté de langage était l’asile de l’esprit et des grâces ; le pays qui produisait de pareils chefs-d’œuvre était parvenu à un haut degré de gloire et de civilisation. […] Nanine paraît sur la scène, et ce n’est plus un jeune seigneur perdu de mœurs, c’est un sage qui se mésallie. […] Les grands seigneurs, les magistrats sont parodiés en plein théâtre ; Figaro paraît, et ils permettent, ils souffrent qu’un valet réformateur ose leur donner des leçons ! […] Je n’ai tracé qu’une esquisse rapide et légère, et cependant les événements s’y succèdent, les faits s’y enchaînent, sans effort ; on y voit la comédie suivre et recevoir l’influence du temps où elle a paru, et en devenir, si je puis m’exprimer ainsi, l’histoire dialoguée.

93. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

« Mais aussi, dans cette foule attentive et studieuse du Théâtre-Français venue, chaque soir pour l’entendre, quand elle paraît, cette femme illustre entre toutes les femmes qui appartiennent aux beaux-arts, l’émotion est générale, le silence est profond, l’attention est unanime. […] Et cependant l’acteur, placé entre ces deux extrêmes, redoutant également d’être trop brusque, c’est-à-dire de paraître mal élevé, ou de paraître trop facile à vivre, c’est-à-dire de rien retrancher de la rudesse et de l’indignation de son personnage, l’acteur, entre ces deux excès, reste bien empêché. […] la voici : « Une coutume s’est introduite dans les théâtres de Paris, qui nous paraît une coutume stupide.

94. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Mais Isabelle paraît. […] Lesbino paraît et dit à Isabelle : « Que me commandez-vous, signora ?  […] Celui-ci paraît. […] Andreini fit paraître à Venise, en 1607, un recueil des traits les plus comiques de son rôle : Le Bravure del capitano Spavento, divise in molti ragionamenti in forma di dialogo.

95. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Marton paroît, Julie lui ordonne de faire venir Mariane. […] Mariane paroît ; sa mere lui dit d’appeller Marton, elle veut aussi lui parler. […] Moncade paroît, furieux, l’épée à la main ; on le laisse seul. […] Mais il m’a paru triste, embarrassé, pourtant. […] Nous avons déja dit que ce qui paroît fort de situation & de comique dans la société devient froid & minutieux sur le théâtre.

96. (1819) Deux pièces inédites de J.-B. P. Molière [La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant] pp. 1-4

Chauvelin, pour l’édition des Œuvres de Molière, qui a paru en 1754, 6 vol. in-4 ; et, dans une lettre à Brossette, sous la date du 12 décembre 1751, ils liront une analyse du Barbouillé, tout à fait conforme à la pièce qu’ils ont maintenant sous les yeux. […] Cette opinion nous paraît manquer tout-à-fait de probabilité.

97.

L’affirmative ne nous paraît pas admissible, malgré le troisième document signalé par M.  […] Son nom paraît souvent dans les registres de l’état civil et dans les actes notariés concernant Molière et sa famille. […] Cependant, lorsque le Tartuffe parut, le sujet était plus que jamais en situation. […] C’est en raison de ces réparations sans doute que dans le tableau de Vincent qui est de 1779, une des deux fenêtres à chaque étage paraît aveuglée et bouchée. […] Vivant à Francfort, je ne voudrais pas omettre ce détail que la première traduction allemande a paru dans cette ville.

98. (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20

Quoiqu’il en puisse être, ce qui me paraît ressortir de son œuvre tout entière, c’est que Molière a beaucoup aimé les femmes et qu’il a eu un juste et profond sentiment de leur vocation. […] Faites, faites paraître une âme moins commune, À braver comme moi les coups de la fortune. […] Quant à la belle et superbe Armande, c’est sur elle surtout me paraît porter le principal enseignement qui ressort de cette adorable comédie. […] Un instant, on peut croire à un mouvement sincère de repentir et de tendresse, quand, à la fin du cinquième acte, elle dit à Alceste, qui seul ne l’accable pas de reproche : Je sais combien je dois vous paraître coupable, Que toute chose dit que j’ai pu vous trahir, Et qu’enfin vous avez sujet de me haïr. […] Et plus tard encore, lorsque son mari, refusant de croire à l’indignité de Tartuffe, lui dit : Vous étiez trop tranquille, enfin, pour être crue, Et vous auriez paru d’autre manière émue.

99. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Cette Troupe commença de paroître devant leurs Majestez & toute la Cour le 24 d’Octobre 1658, sur un Théatre dressé exprés dans la salle des Gardes du vieux Louvre, & eut le bonheur de plaire, desorte que sa Majesté donna ses ordres pour l’établir à Paris. […] Cette singularité parut tenir quelque chose du merveilleux, & fournit aux Poëtes une ample matiere de pointes & d’allusions ingenieuses : c’est apparemment ce qui fit que l’on ajoûta beaucoup de foi à ce Conte. […] Moliere épousa la petite Bejard quelque tems après avoir établi sa troupe à Paris ; il fit quelques pieces de theatre, & entre autres la Princesse d’Elide, où sa femme qui joua la Princesse, 9 parut avec tant d’éclat, qu’il eut tout lieu de se repentir de l’avoir exposée au milieu de cette jeunesse brillante de la Cour. […] « Si les Comediens Italiens n’eussent jamais paru en France, peut-être que Moliere ne seroit pas devenu ce qu’il a été. […] Elle étoit pour ainsi dire essentielle à son sujet : elle contient une Observation très-légitime, & qui devroit être une regle inviolable, si l’on ne faisoit des Comédies que pour les faire imprimer ; mais comme elles sont principalement destinées à paroître sur le Théatre en présence de toutes sortes de gens, il n’est point juste d’exiger qu’elles soient bâties selon le goût de Monsr. 

100. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Or les comédiens qui représentent Arnolphe ne paraissent pas comprendre l’importance de cette condition ; débutants et chefs d’emploi sont à cet égard du même avis ; ils veulent à tout prix égayer le parterre, et craindraient de passer pour inintelligents en donnant du relief à la partie mélancolique de ce rôle. […] quel accommodement, etc. » Il paraît croire que cette interjection inattendue donne plus de naturel au débit. […] Geffroy, c’est la souplesse, la variété, et le rôle d’Alceste n’est pas un rôle tout d’une pièce, comme on paraît le croire au théâtre. […] Toutes les fois que je trouve en face de moi un contradicteur qui ne paraît pas prendre la discussion au sérieux, qui ne s’en soucie pas, je renonce à le persuader. […] Chacun se tait pour ne pas paraître singulier.

101. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Un éditeur d’Aix-la-Chapelle a fait paraître, sous la direction de M.  […] Il est rempli d’idées neuves ou qui m’ont paru telles. […] Mais il paraît qu’il y a huit jours un feuilletoniste, M.  […] Elle a trente-cinq ans au plus, et paraît moins. […] Le premier acte nous paraît d’une longueur interminable.

102. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Ce silence du monarque parut aux courtisans une marque certaine de mécontentement, et ils se mirent à traiter le poète comme un homme en disgrâce, c’est-à-dire à le déchirer. […] Les détails de cette aventure peuvent paraître assez gais ; mais il y a dans le fond quelque chose de triste. […] La Fontaine avait fait paraître, l’année précédente, son roman des Amours de Psyché et de Cupidon, imité d’Apulée. […] La pièce de Molière parut. […] En 1678, sept ans après la Psyché de Molière et de Corneille, parut, sous le même titre, un opéra dont Lulli avait aussi fait la musique.

103. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

La critique paroît fondée ; & avec un peu d’humeur ou de mauvaise foi, on pourroit la rendre plus forte. […] Si en la lisant on a fait exactement la supposition dont nous sommes convenus, si l’on s’est peint le Marquis à quinze ans ou à quatre-vingt, son rôle a non seulement cessé de paroître plaisant, mais celui de la Comtesse a encore cessé d’être honnête. […] Faites-la plus jeune, loin de pouvoir enhardir la timidité d’un amant, elle doit elle-même être plus timide que lui ; ou du moins, victime des bienséances, elle est obligée à le paroître. […] Remontons plus haut, & faisons la guerre au noble personnage de Madame Grognac dans le Distrait de Regnard, qui ne me paroît pas dignement soutenir sa qualité. […] Il le paroît du moins par la conversation qu’elle a avec Valere, dans la premiere scene du premier acte : ACTE I.

104. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Cette Troupe commença de paroître devant leurs Majestez & toute la Cour le 24 d’Octobre 1658, sur un Theatre dressé exprés dans la salle des Gardes du vieux Louvre, & eut le bonheur de plaire, de sorte que sa Majesté donna ses ordres pour l’établir à Paris. […] Cette singularité parut tenir quelque chose du merveilleux, & fournit aux Poëtes une ample matiere de pointes & d’allusions ingenieuses : c’est apparemment ce qui fit que l’on ajoûta beaucoup de foi à ce conte. […] Joignons à ces vers Latins cette épitaphe Françoisee : Cy git qui parut sur la Scene Le singe de la vie humaine, Qui n’aura jamais son égal, Qui voulant de la Mort, ainsi que de la Vie, Estre l’imitateur dans une Comedie, Pour trop bien reüssir, y reüssit fort mal ; Car la Mort en estant ravie, Trouva si belle la copie, Qu’elle en fit un original. […] Moliere épousa la petite Bejard quelque tems après avoir établi sa troupe à Paris ; il fit quelques pieces de theatre, & entre autres la Princesse d’Elide, où sa femme qui joua la Princesse, d parut avec tant d’éclat, qu’il eut tout lieu de se repentir de l’avoir exposée au milieu de cette jeunesse brillante de la Cour.

105. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

Par exemple, dans le Dédit de Dufresny, Valere paroît sur un côté du théâtre, en se plaignant du caprice de ses tantes, qui ne veulent pas consentir à son mariage. […] Comme on a parlé de marier la vieille folle à un certain Baron d’Albikrac qu’elle n’a point vu, & qui est absent, on imagine de faire paroître un valet, nommé la Montagne, sous le titre de Baron d’Albikrac, pour engager la vieille à conclure avec lui, & à permettre que sa niece s’unisse avec Oronte ; mais elle n’entend point raison. […] Par malheur le faux Baron paroît avant qu’on l’ait instruit ; il est prêt à découvrir toute la fourberie ; il s’en apperçoit, & trouve un tour fort adroit pour se faire mettre au fait sans que la tante s’en apperçoive. […] J’ai souvent vu faire dans la société de petits aparté qui m’ont paru beaucoup plus piquants encore : c’est lorsqu’un homme fait à haute voix des compliments à un autre, & qu’il lui dit tout bas des mots piquants.

106. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

L’authenticité de ’ces deux pièces paraît certaine. […] un coup de marteau donné à l’angle d’un mur, et le commissaire désiré paraît ! […] C’est le style des Plaideurs, moins une correction soutenue; le trait suivant nous a paru digue de PetitJean. […] Cela nous paraîtrait impossible qu’ils n’eussent pas été rencontrés. […] sur ce pied-là, il faut que vous soyez plus bel esprit qu’un autre, car il paraît qu’elle vous traite plus mal que pas un.

107. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

En 1606, parut le roman de Pure, intitulé La Précieuse ou Les Mystères des ruelles. […] Taschereau, veulent que la comédie des Précieuses ait été faite contre l’hôtel de Rambouillet, qu’elle n’ait pas débuté en province cinq ans avant de paraître à Paris. […] Remarquez d’abord qu’en 1609, quand parurent Les Précieuses de Molière, la marquise valétudinaire avait près de quatre-vingts ans. […] En 1641, elle fait paraître, sous le nom de Georges de Scudéry, son frère, Ibrahim ou L’Illustre Passa. […] Pecke et Peckin me paraissent venir de pécore, qui vient de pecus, troupeau.

108. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Sous Louis XIV, plus qu’à aucune autre époque de la monarchie, la noblesse parut être un objet d’envie et de convoitise. […] On y voit, en effet, paraître, par intervalles, quelques-uns de leurs descendants. […] Elle parut, pour la première fois, dans le recueil de ses œuvres, publié en 1682. […] C’est en 1775 qu’a paru ce chef-d’œuvre de hardiesse et de sottise, dont l’auteur se nommait Mailhol. […] Je conviens de tout cela. »Cette faute qu’il reproche à Molière, Riccoboni cherche à l’atténuer par beaucoup de raisons qui m’ont paru d’une extrême faiblesse.

109. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273

Ce changement, qui ne paroît rien aux yeux du vulgaire, décele l’homme de génie aux yeux des connoisseurs. […] Toutes choses sont prêtes : faites seulement apporter un siege, & vous y colloquez, car vous avez à paroître pendant toute la piece. […] Mais au moins suis-je assuré de vous faire paroître mon amour par mon combat, si je ne puis vous témoigner ma bonne fortune par ma victoire. […] Et toi, Paquier, sur-tout maintenant garde-toi bien de parler ; car il paroît ici un muet que tu représentes. […] Pantalon parle à l’Apothicaire de la maladie de sa fille : celui-ci lui conseille de quitter le Docteur Onesti, qui n’est qu’un Médecin d’eau claire : il l’exhorte à prendre le Docteur Buona Testa, qui paroît, & dont il lui fait admirer la gravité.

110. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Il mérite bien qu’on lui fasse l’honneur de le critiquer dans sa langue, et ce qui me rend un peu moins incapable de le faire, c’est qu’au dix-huitième siècle a paru un grand philosophe allemand, auteur d’un ouvrage célèbre, qui n’est que la traduction en langue savante des principes de critique chers à Molière et à moi. […] Au spectacle comme à la lecture, cette pièce, il faut le reconnaître, nous paraît imparfaite. […] Le Misanthrope aussi nous paraît imparfait, non à la représentation, mais à l’étude. […] J’avoue que dans L’École des femmes tout est récit ; mais avouez que tout paraît action, ou plutôt avouez que tout est action, bien que tout semble être en récit307. […] Mais aux philosophes, à ce qu’il paraît, il faut un commentaire ; ils ont le droit de l’exiger, et Uranie ne doit pas se contenter de les renvoyer à la splendeur éclatante du texte.

111. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Le plus sage est de se résigner à ne la voir paraître dans la troupe qu’en 1663, lorsqu’elle est devenue la femme de Molière. […] La douceur de sa voix a voulu se faire paraître dans un air tout charmant qu’elle a daigné chanter, et les sons merveilleux qu’elle formoit passoient jusqu’au fond de mon âme et tenoient tous mes sens dans un ravissement à ne pouvoir en revenir. […] Un an avant que Tartuffe parût devant les Parisiens, elle avait incarné la Célimène du Misanthrope, son triomphe, la plus fameuse de ses créations, celle où son empreinte est restée le plus profondément. […] Et il paraît bien que, une fois rebuté, il acheva de lui donner raison en revenant à Mlle de Brie. […] Devenu l’ami de Molière, il offrit à sa jeune femme une admiration platonique, et il paraît bien qu’il exprimait ses propres sentimens pour Mlle Molière lorsque, dans Psyché, il faisait parler à l’Amour le langage délicieusement précieux qui est dans toutes les mémoires.

112. (1732) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1732) [graphies originales] « article » pp. 45-46

Ci gist qui parut sur la scene Le singe de la vie humaine, Qui n’aura jamais son égal ; Qui voulant de la mort, ainsi que de la vie, Etre l’imitateur dans une comedie, Pour trop bien réussir, y réussit fort mal : Car la mort en étant ravie, Trouva si belle la copie, Qu’elle en fit un original. […] Son Misanthrope, est à mon sens, le caractere le plus achevé & le plus singulier qui ait jamais paru sur le theâtre.

113. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Les premières comédies de Dancourt ne parurent qu’en 1687, quatorze ans après la mort de Molière. […] Mais Beaumarchais paraît, et bientôt il donne à la comédie une physionomie nouvelle, en l’animant de toutes les passions de l’époque. […] À l’époque où parut Bertrand et Raton, le drame était en grand honneur. […] La manière dont il s’éloignait d’eux n’avait rien de ridicule et paraissait au contraire fort naturelle. […] Qui, en effet, pourrait en douter, quand on le revoit paraître avec un visage exténué et d’un homme qui ne se ménage point ?...

114. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Le poète comique, au contraire, est le miroir du monde, et son moi ne doit jamais paraître. […] Nulle vraisemblance, une complication d’incidents bizarres, une exagération, une caricature presque continuelle, un dialogue étincelant de verve et d’esprit, mais où l’auteur paraît plus que le personnage ; voilà le fond de ses comédies267.

115. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

On ajoute une autre comédie qui porte le titre du Festin de Pierre ; mais elle ne paraît plus au monde, du moins n’a-t-elle pas été mise dans le Recueil des autres : de sorte qu’elle doit passer pour une pièce supprimée, dont la mémoire ne subsiste plus que par les observations qu’on a faites contre cette pièce et celle du Tartuffe. […] Le même auteur voyant Molière au tombeau dépouillé de tous les ornements extérieurs dont l’éclat avait ébloui les meilleurs yeux, durant qu’il paraissait lui-même sur son théâtre, remarqua plus facilement ce qui avait tant imposé au monde, c’est-à-dire, ce caractère aisé et naturel, mais un peu trop populaire, trop bas, trop plaisant et trop bouffon. […] Rapin nous fait connaître qu’il est aussi dans le même sentiment, et il est allé même encore plus loin que ces deux critiques, lorsqu’il dit, qu’à son sens c’est le plus achevé et le plus singulier de tous les Ouvrages comiques qui aient jamais paru sur le théâtre9.

116. (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13

Je vous ai donc paru, Monsieur, bien singulière ? […] Semblable à cette femme qui, dans la fleur de l’âge, après s’être signalée par ses travers, finit sur le déclin des ans par affecter tous les scrupules de la pruderie, elle conserve bien le même fonds d’humeur ; mais elle a changé les dehors ; elle ne désire point être plus réservée, plus sage, mais elle veut te paraître. […] Présentez-lui des pièces telles que Figaro, les Femmes, Heureusement ; étalez à ses yeux les scènes les plus licencieuses, les images les plus indécentes, pourvu qu’elles paraissent voilées d’une gaze légère et transparente, elle n’en sera point effarouchée ; mais prononcez devant elle un mot trop nu, quoique innocent, vous la ferez crier au scandale, à l’horreur.

117. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Il paroît chargé de rubans ; il porte un bas rouge, un autre verd : il ne sait plus ni ce qu’il fait, ni ce qu’il dit. […] Dans la scene que Moliere a imitée de Plaute, il introduit Hippolyte, qui, sans paroître, écoute ce que dit Mascarille. […] Licipe qui le croit s’apprête à partir, quand Cléandre paroît, reconnoît le cabaretier, rit de son déguisement, & avertit son rival qu’on le trompe. […] Le lendemain au matin le drapier le fit appeller, lui disant qu’ayant songé la nuit au voyage qu’il vouloit entreprendre, il ne trouvoit pas à propos de paroître à Chartres qu’il ne fût habillé de deuil ; qu’il lui falloit du temps pour cela, & partant, qu’il l’engageoit de retourner à Chartres retrouver sa belle-sœur avec un mot de lettre qu’il lui donneroit, dans laquelle il mit la raison qui l’obligeoit de retarder encore deux ou trois jours, au bout desquels il ne manqueroit pas de se rendre, la consolant le mieux qu’il lui fut possible de l’affliction qui lui étoit arrivée.

118. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Il en parut une édition avec une traduction française en regard du texte italien, à Paris, chez Matthieu Guillemot, en 1609. […] Emilia épouse un compagnon de Polipo, chez qui elle a été logée ; remarquez que cette héroïne ne paraît pas dans la pièce. […] Elle fit venir Costantini, qui parut « avec une barbe qu’il avait laissée croître depuis sa détention ». […] Brécourt, alors acteur à l’Hôtel de Bourgogne, avait, paraît-il, le privilège de la fourniture des pierreries à toutes les troupes jouant à la cour.

119. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

Dieu le Pere paroît. […] Au fond de cette cour paroît cette maison Qu’Armide eût pu choisir pour l’heureuse prison Où fussent en repos son Renaud & ses armes, Sans qu’elle eût eu besoin du pouvoir de ses charmes. […] Enfin parut le grand Moliere. […] non sans doute : le premier n’en paroît que plus sot, & les autres plus sensés & plus justes. […] Depuis ce temps-là le ** n’a plus paru sur le théâtre du Prince.

120. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265

Lorsque Molière mourut, personne en France, à l’exception d’un petit nombre d’hommes d’élite, Boileau, La Fontaine, Louis XIV, Bussy, Bouhours, personne ne parut s’apercevoir de la perte que la patrie et les lettres venaient de faire. […] Lorsque, vingt après la mort de Molière, parut en tête du Théâtre de Boursault la Lettre du P. […] De la série d’anecdotes rapportées entre le grand roi et son valet de chambre-tapissier, comme de tous les vers de Boileau consacrés à l’homme qui honore le plus le siècle, il ressort une estime et un respect réfléchis : ils paraissent tous les deux convaincus par l’évidence du génie, sans qu’il y ait cabale, intérêt ni autorité qui puisse les ébranler dans leur foi818. […] Et, si étonnant que cela puisse paraître quand on repense à ses funérailles, il fut chrétien826. […] Même pour les spectacles modernes, la défense générale de ce genre de plaisir paraîtra raisonnable à ceux qui voudront réfléchir que l’Église, institutrice et gardienne de la morale pour ses fidèles’, doit nécessairement leur interdire, comme dangereux, un divertissement où il est incontestable que la morale est souvent blessée, et où le talent des auteurs et des acteurs s’efforce d’enlever aux spectateurs émus le calme nécessaire pour discerner équitablement le bien et le mal.

121. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Son début en ce genre paraît un acte de témérité, lorsque, se reportant à l’époque, on considère combien l’association des précieuses était formidable par le nombre, le rang, la fortune et le crédit des personnes qui en étaient les membres ou les appuis. […] Il paraît que Molière eut à cœur de leur donner un démenti : malheureusement ce fut un triomphe qu’il leur procura. […] De là cette foule de tragi-comédies qui parurent sur la scène française, avant que le génie de Corneille eût séparé les deux genres qu’elles confondaient, et les eût, pour ainsi dire, consacrés par deux types, par deux modèles distincts, Le Cid et Le Menteur. […] Une des femmes de la pièce de Térence, qui devrait faire le personnage le plus intéressant, ne paraît sur le théâtre que pour accoucher. […] Voltaire a commis une erreur que d’autres ont répétée, en disant que Desmarets, avant Molière, avait fait paraître sur notre théâtre un ouvrage en scènes absolument détachées .

122. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Toinette paroît sous ses propres habits : Argan lui dit de rester, pour voir jusqu’à quel point le Médecin lui ressemble : elle sort en répondant qu’elle a autre chose à faire. […] Crispin paroît en soutane : Fernand sollicite la grace de son prétendu frere. […] Crispin paroît à la fenêtre. […] Le Professeur dit que c’est Minerve qui descend : la Folie paroît dans le moment, & chante en s’adressant aux Poëtes : Ingrats, me méconnoissez-vous ? […] Cette anecdote paroît avoir donné naissance au conte que la Fontaine a mis en vers.

123. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

Il est bien entendu, toutefois, que ce n’est qu’avec une certaine crainte que nous exposons nos idées, et que nous sommes tout disposé à les reconnaître fausses si les raisonnements qui vont suivre paraissent insuffisants. […] Les indications du catalogue Soleine ne nous paraissent pas parfaitement exactes ; il y a erreur sur la date de la représentation ; le nombre des entrées est mal indiqué, et si Quinault ou Benserade (et non les deux, et c’est plutôt Benserade) a fourni quelque chose, ce ne peut être que dans l’introduction, la très courte 9ª entrée et le finale, intermèdes tirés d’un même et seul divertissement, intermèdes très secondaires, méritant à peine qu’on les cite. […] Cet enchaînement des scènes des avocats et des médecins, contraire à celui auquel on est accoutumé, nous paraît avoir existé; il est d’ailleurs un fait à noter, c’est que les productions musicales n’innovent pas, se mêlent peu de littérature et ne font que fixer d’une manière inconsciente ce qui existait déjà; nous en concluons que le Pourceaugnac joué à Chambord a contenu l’intermède que nous venons de transcrire. […] On a aussi cherché si Molière n’aurait pas pris l’idée de Pourceaugnac dans quelque pièce composée antérieurement Parmi celles que l’on a reconnues comme ayant pu lui servir à « prendre son bien » où il le trouvait, on a cité : le Disgrazie dArlechino, pièce qui paraît avoir fourni à Molière l’idée de quelques-uns des tours que l’on fait à Pourceaugnac. […] Donc Lully voulant faire rire le roi, et pour cela Lully se cachant, portant un masque pour chanter un rôle infime, nous paraît impossible ; et d’ailleurs, dans votre système, qui eût chanté Pourceaugnac ?

124. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Des Tableaux. » pp. 422-425

L’Amour paroît enchaîné au pied d’un arbre avec des guirlandes de fleurs : trois Nymphes assises sur le gazon qui s’éleve autour de lui, font l’ensemble le plus agréable, le plus piquant. […] L’une baisse les yeux & paroît interdite, (Regardant Céliante.)

125. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

J’avoue que les traits plaisants d’Aristophane me paraissent souvent bas. […] Mais en général il me paraît jusque dans sa Prose ne parler point assez simplement pour exprimer toutes les passions.

126. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Après tout, malgré ses airs de paradoxe, cette opinion n’était ni aussi nouvelle ni aussi surprenante qu’elle le parut h bien des gens. […] Aussi glisse-t-on d’ordinaire sur son témoignage et ne le mentionne-t-on que pour mémoire, sans paraître y attacher aucun prix. […] Elle m’a paru, en tant que pièce, parfaitement authentique. […] Le document lui-même m’avait tout d’abord paru authentique ; mais, après un nouvel examen, il me semble également fabriqué. […] Il a paru peu après, précédé d’une biographie de Molière écrite avec soin, habileté, et surtout avec circonspection.

127. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Moliere met en opposition les mœurs corrompues de la société, & la probité farouche du Misantrope : entre ces deux excès paroît la modération du sage, qui hait le vice & qui ne hait pas les hommes. […] Cléopatre & Didon sont deux tragédies du même auteur, qui parurent des premieres sur le théatre au lieu & place des tragédies saintes. […] Alors parut Moliere, le plus parfait des poëtes comiques, & qui a remporté le prix de son art malgré ses jaloux & ses contemporains. […] Cette expression est prise de l’Ecriture, comme il paroît par la Genese, viij. 21. […] truand, truande, truander, truandaille, sont de vieux mots qui étoient autrefois fort en usage, comme il paroît par le roman de la Rose, Villon, l’auteur de la comédie de Pathelin, & autres.

128. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Je n’insiste pas ; il y aurait à dire encore, mais l’hypothèse que je propose me paraît plus vraisemblable. […] On sait, par exemple, que Boileau n’aimait pas le dénouement nouveau ; il en a confié à Brossette un autre, qu’il préférait et qu’il disait de son crû, paraît-il. […] Mais il m’a paru intéressant aussi de constater en passant que, de son vivant même, Molière était adapté en Angleterre ; il a passé le détroit avant Shakespeare : c’est flatteur. […] Parce que me semble hardi ; quoique, me paraîtrait plus juste. […] Une chose surtout paraît exécrable à M. de Conti, C’est cette avarice des comédiens, cette concupiscence qui les porte à jouer leur comédie le dimanche !

129. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

Tout paroît aisé dans l’art de la comédie pour quelqu’un qui n’en a pas la moindre connoissance ; il n’est point de jeune Auteur qui ne pense pouvoir faire une comédie toutes les semaines ; mais, à mesure qu’il fait un pas dans la carriere, les difficultés croissent autour de lui, & sont autant de barrieres qui l’empêchent de voler à ce terme brillant qu’il croyoit toucher, & qu’il ne voit plus que dans le lointain ; il cherche alors, s’il est prudent, à régler sa marche sur celle de ses prédécesseurs. […] Ce que je dis là est si flatteur, qu’il paroît incroyable ; la chose n’est pas moins vraie : voici comment. […] Quant aux Auteurs qui trouvent nos peres trop simples d’avoir ri à la comédie, qui blâment par conséquent les anciens, s’écartent tout-à-fait de leur maniere, & pensent s’immortaliser en usurpant le poignard de Melpomene pour le remettre à Thalie, ou qui lui font faire la grimace en la forçant de sourire d’un œil & de pleurer de l’autre, ils ont trop bien pris leur parti pour que mes réflexions puissent leur paroître bonnes. […] Les jeunes Auteurs me feroient, sans contredit, honneur s’ils mettoient sur notre scene les histoires ou les sujets des comédies étrangeres que je rapporterai dans le courant de cet ouvrage ; cependant je me crois obligé de les avertir que j’ai tiré parti de ce qui m’a paru plus propre à notre théâtre, peut-être avec moins d’art qu’ils ne le feroient ; mais je pourrois les gagner de vîtesse, & cela seroit désagréable pour eux.

130. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Il s’en pare, en disant qu’il en vendra mieux son bois à la ville, quand Trivelin paraît à la tête de quelques soldats, reconnaît l’habit de l’homme qui a blessé Ottavio, fouille dans ses poches, trouve une lettre d’Aurelia, se confirme dans l’idée qu’il arrête Valerio, et emmène Arlequin. […] Diamantine, sœur du geôlier, paraît ; il lui persuade qu’il est l’intendant du Monsieur qu’on a arrêté dans la matinée. […] Ces canevas nous paraissent appartenir, au moins pour le fond, à la période où les rôles des deux zanni acquirent une importance exceptionnelle sur le théâtre italien de Paris, grâce au talent supérieur du Trivelin Locatelli et de l’Arlequin Dominique, qui y régnèrent l’un à côté de l’autre de 1662 à 1671, époque où le premier mourut et Dominique resta seul maître de l’emploi. […] Le véritable est tout à fait confondu lorsqu’il voit paraître aussitôt deux autres Arlequins : “Ô ciel !

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