S’étant trouvé quelque tems après en Languedoc, il alla offrir ses services à Mr. le Prince de Conti, qui le reçut avec des marques de bonté très-obligeantes, donna des appointemens à sa Troupe, & l’engagea à son service tant auprès de sa personne, que pour les Etats de Languedoc. […] Plusieurs personnes assûrent que ses Comédies surpassent ou égalent tout ce que l’ancienne Grece & l’ancienne Rome ont eu de plus beau en ce genre-là (B). […] Elle contrefit du mieux qu’elle put la personne affligée, mais tout ce qu’on employa ne servit de rien : il mourut en fort peu d’heures, après avoit perdu tout son sang, qu’il jettoit avec abondance par la bouche3 ». […] Chapelle, qui le croyoit être au dessus de ces sortes de choses, se railla de ce qu’un homme comme lui, qui sçavoit si bien peindre le foible des autres hommes, tomboit dans celui qu’il blâmoit tous les jours, & lui fit voir que le plus ridicule de tous étoit d’aimer une personne qui ne répond pas à la tendresse qu’on a pour elle. […] Son mariage lui ôtoit & l’honneur, & le repos : il n’avoit pas même la consolation de haïr sa croix ; je veux dire la personne qui lui causoit tant de troubles.
Racine, pour laquelle nous n’avons pas moins fait de recherches que pour celle de Molière : on y trouvera même de certains faits qui ne sont connus que de peu de personnes. […] Elle est trop délicatement traitée ; mais je puis assurer que tout le monde a remarqué qu’elle était bien écrite, et que les personnes d’esprit en ont bien su connaître les finesses. […] Les personnes qui attirent les yeux du public sont plus exposées que les autres à sa malignité et à ses plaisanteries. […] La pièce fut trouvée excellente, et lorsqu’elle fut jouée, personne ne la faisait mieux valoir que celui dont je viens de parler, et qui pourtant aurait pu s’en fâcher, une partie des scènes que Molière avait traitées dans sa pièce étant arrivées à cette personne. […] [Note marginale] Des personnes de la Cour.
pourquoi cela, disent les personnes du bon ton 34 ? […] Je conçois aisément que n’étant exécutée que par des personnages comme il faut, elle pourroit amuser davantage les personnes du beau monde, si ce que je viens d’en mettre sous les yeux du lecteur n’étoit pas préparé & mêlé avec des choses qui blessent la décence, ou les conventions de ce même beau monde si chatouilleux sur les bienséances. […] Les personnes indulgentes pourront peut-être dire qu’Angélique est une petite espiegle, à qui l’on doit tout passer. […] J’ose soutenir le contraire ; & je défierois là-dessus, non seulement Thomas Corneille, mais Moliere lui-même ; parceque toute intrigue préméditée dénote nécessairement dans celui qui l’imagine un esprit de fourberie & de fausseté qui ne sauroit s’allier à la décence qu’on exige, sur le théâtre, des personnes bien éduquées ; & qu’il est impossible de filer, de soutenir quelque temps une intrigue comique, sans employer quelques-uns des ressorts que la bienséance interdit aux personnes d’une certaine façon, & qu’elle permet aux intrigants subalternes. […] Personnes du bon ton, gens comme il faut, ou du beau monde & du bel air, mots de convention.
Mon assujettissement aux dates des faits, aux âges des personnes, à la nomenclature des ouvrages ; ma division en périodes, qui fait revenir souvent les mêmes noms sans autre motif que d’en présenter une revue à différentes époques, tout cela est très fastidieux ; et cependant comme mon but était de prouver que les notions généralement reçues confondaient des personnes, des choses sans relation, uniquement parce qu’on n’avait pas démêlé les temps de leur existence, j’ai voulu rendre aux amateurs d’histoire le service de remettre les choses en leur temps et les personnes à leur place.
« Vous prétendez, madame, que le nous parle de cette autorité inhérente à la personne, distincte de celle qui naît du pouvoir donné par la république, et que je vous en dis quelque chose qui n’ait jamais été dite. C’est une certaine lumière de gloire et un certain caractère de grandeur que la vertu héroïque imprimée sur le visage des à omet mes ; elles défendent la solitude et la nudité d’une personne exposée aux outrages de la fortune, accablée sous les ruines d’un parti détruit, abandonnée de ses propres vœux et de sa propre espérance. […] Les citoyens romains apportaient de grands avantages dans le monde ; devaient beaucoup à leurs mères et ci leur naissance, savaient quantité de choses que personne ne leur avait apprises . […] Cet écrit est terminé par un nouvel éloge de la personne à qui il s’adresse. […] En tout temps, il vaut mieux, dans le monde, parler des mots que des personnes.
D’un autre côté, Moliere a un trait impayable & qu’il ne doit à personne. […] Qu’il le fasse, à la bonne heure, dit Laure, personne ne l’en empêche. […] Mais il me semble, Agnès, si ma mémoire est bonne, Que j’avois défendu que vous vissiez personne. […] Mais lui, qui entrevit une personne armée, ne douta point qu’on ne le voulût attraper. […] « Georgette, ma mignonne, « Tu me parois si douce & si bonne personne !
Si personne jusqu’ici n’a rien tenté de semblable, c’est l’effet d’une prudence qui mérite des éloges. […] Il n’y a personne au monde qui les pût si bien exprimer, à moins qu’il n’eût son génie, quand il ferait un siècle à les tourner. […] « Mais les personnes intelligentes sentiront aisément la finesse de l’auteur dans la correction qu’il a faite à l’original. […] Le sexe, le rang, la bienséance, tout était blessé, puisqu’elle s’exposait à un refus certain, si ce prince avait véritablement aimé une autre personne. […] On va la voir en foule ; tout le monde l’admire, tout le monde en est surpris, et personne ne peut deviner l’artifice de cet instrument.
D’ailleurs personne n’ignore que la Scene a ses charlatans comme le Pont-Neuf ; celui qui possede mieux l’art de se faire valoir attire la multitude. […] La piece est reçue froidement, persiflée aux répétitions, à peine annoncée, jouée en robe de chambre les petits jours, & dans une saison où personne n’est à Paris. […] Nous savons, & personne ne l’ignore, que M. […] Il n’est pas bien récompensé, puisqu’il épouse une personne qui n’a tout au plus que du goût pour lui. […] Les domestiques de Timon demandent de l’argent à plusieurs personnes, qui toutes refusent.
Elle était seulement blessée de la négligence du roi et de ses attentions pour cette jeune et belle personne, qu’elle appelait une belle idiote, et elle avait recours à son secret ordinaire pour rappeler sur elle l’attention, c’était de s’éloigner. […] Mais, a-t-elle répliqué, ne vous mettez pas eu tête qu’il aime une personne… Elle n’a pas fini, et c’est la première fois que je l’ai vue se modérer dans ses transports. […] Elle (madame de Fontanges) est une espèce de rouée, comme la Ludres, Elles ne feront peur à personne, ni l’une ni l’autre. » Pendant ces souffrances, ces dégoûts, ces disgrâces, la faveur de madame de Maintenon croissait toujours. […] Le but n’était pas seulement de posséder la personne, c’était aussi et surtout de posséder le cœur et d’obtenir un tendre retour. […] J’ai voulu seulement montrer, dans le plus grand événement de sa vie, le triomphe d’une des plus illustres personnes de la société polie, et de cette société elle-même dont elle fut l’ornement et la gloire.
Et enfin, il n’est pas déraisonnable de penser que l’état d’humiliation où la première jeunesse du roi fut tenue par sa déraisonnable mère, lui rendait impossible cette confiance en lui-même et dans les autres, qui est le premier véhicule de l’amour ; qu’il ne voyait dans Anne d’Autriche qu’une femme attachée à lui par le devoir ; qu’il avait besoin d’être relevé de cette dépression par la tendresse de personnes désintéressées. […] Henri IV commanda à Malherbe de se tenir près de sa personne ; il eut place à la table du grand-maître de la maison, 1 000 fr. d’appointements, un valet et un cheval à son service. […] M. le Prince disait de lui : « Si Voiture était de notre condition, on ne le pourrait souffrir. » Je remarque que nous n’avons rien dit encore que de vague et de banal concernant la personne sur qui pèse aujourd’hui le ridicule de la préciosité de mœurs et de langage ; parlons un moment de ses premières années et des premières apparences de son caractère. […] Elle était aussi bonne amie, et elle obligeait tout le monde. » Mademoiselle de Montpensier, qui certes n’était point une précieuse, s’est plu, dans son histoire allégorique de la princesse de Paphlagonie, à faire le portrait de la marquise de Rambouillet, d’après les témoignages des personnes de la cour qui l’avaient particulièrement connue. […] On voit dans une lettre de Malherbe, du 17 juillet 1615, de quelle familiarité plus que leste usaient avec Louis XIII, âgé de quatorze ans, les personnes qui devaient aux autres l’exemple du respect.
Au premier acte, un mariage se fait ; au second, le héros de la piece naît ; au troisieme, il est grand garçon ; au quatrieme, il est amoureux ; au cinquieme, il épouse une jeune personne qui, vraisemblablement, n’étoit pas née avant l’ouverture de la scene. […] Les comédies à double action ont trouvé des partisans, ou du moins des personnes qui ne les bannissent point de notre Scene. […] Non, sans doute, il n’est pas impossible, comme le dit Riccoboni, que plusieurs personnes se trouvent, sans se connoître & sans s’être jamais parlé, dans la même rue ou dans le même jardin, & s’entretiennent de leurs différents intérêts. […] Si les Anciens nous avoient donné cette regle, sans l’accompagner d’un exemple, personne, peut-être, ne l’auroit encore suivie ; mais l’Avare de Moliere nous démontre qu’elle est praticable. […] Par exemple, dans l’Avare il y a deux intrigues, sans compter celle de l’Intendant : celle du fils, qui est épris de Marianne ; & celle du pere, qui aime la même personne.
Enfin, au bout de cinq ans, Louis XIV fit lever la défense qui protégeait l’hypocrisie, et les faux dévots furent, dans la personne de Tartuffe, livrés à la risée publique. […] Molière, âgé de plus de quarante ans, avait eu l’imprudence d’épouser une très jeune personne, la fille de cette même madame Béjart à laquelle il avait associé sa fortune durant ses tournées de province. […] On va la voir en foule ; tout le monde l’admire ; tout le monde en est surpris, et peu de personnes pouvaient deviner l’artifice de cet instrument. […] Son mari lui copiait ses rôles ; et c’était la seule personne dont elle pût lire l’écriture. […] car il n’y a point de personne au monde qui soit moins façonnière que moi.
Ulysse, à qui il demande comment il s’appelle, lui répond que son nom est Personne : il lui fait présent de quelques bouteilles de liqueurs, & toute la faveur qu’il en obtient est d’être mangé le dernier. […] Personne. […] personne ! […] De Personne. […] Personne.
Célio paroît à la fenêtre, dit que la maison lui appartient, & que personne n’entrera. […] Don Gilles est chargé de l’éducation d’un jeune homme de famille, qui suit une intrigue amoureuse avec une jeune personne du voisinage. […] Il monte en effet, trouve la jeune personne endormie. […] Il feint enfin de croire que la charité seule le guide vers la jeune personne, & veut pousser ses charitables soins très loin, quand son Eleve arrive. […] Voilà les trois plus vicieuses personnes d’Espagne devenues l’admiration de Séville.
II n’est au pouvoir de personne d’empêcher un esprit de penser, de rêver, surtout l’esprit d’une femme. […] Plus grande elle parera sa poupée, jusqu’à ce que, la poupée ayant tort, elle n’ait plus le temps de songer qu’à sa personne. […] Après elle, se présente une personne dont nous avons déjà commencé de faire la connaissance ; c’est Éliante. […] Si son espoir est trompé, si Philaminte est inexorable, elle ne sera à nulle autre personne ; elle se retirera dans un couvent. […] Ce n’est plus Henriette qu’elle s’appelle, c’est Elmire ; mais sous un autre nom vous reconnaîtrez la même personne.
Le peu de connoissance que les personnes superficielles ont du théâtre, est ce qui leur persuade qu’il y a encore une infinité de caracteres excellents à mettre sur la scene. […] Allez, allez ; je ne vois plus personne d’aujourd’hui. […] Mais songeons, avant que de l’entreprendre, qu’il n’est pas à la portée de tout le monde, & que le parterre, avec les trois quarts & demi du spectacle, sont composés de personnes qui fréquentent peu la Cour. […] Le Défiant a beau se défier de cent personnes, s’il fait part de ses secrets à une seule, le caractere est manqué. […] A la premiere représentation de Dupuis & Desronais, quelques personnes soutenoient dans le parquet, que le rôle du pere n’étoit pas dans la nature.
Voilà pour les personnes et les mœurs. […] Personne n’a contesté à Molière le don d’approprier le fond, la forme et le mouvement des sentiments et des idées, soit à l’espèce, soit à la situation des personnes qu’il met en scène. […] Il rie le pouvait pas, puisque Armande et Françoise étaient une seule personne. […] Les personnes qui ont figuré principalement dans cette discussion, sont M. […] Couton, entre les bras de qui il est mort, et de plusieurs autres personnes ; et que M.
Il l’avait choisi comme le plus excellent modèle qu’il eût à se proposer, et jamais personne ne l’imita si bien qu’il a fait. […] Ce Prince qui l’estimait, et qui alors n’aimait rien tant que la Comédie, le reçut avec des marques de bonté très obligeantes, donna des appointements à sa Troupe, et l’engagea à son service, tant auprès de sa personne, que pour les États de Languedoc. […] En 1658, ses amis lui conseillèrent de s’approcher de Paris, en faisant venir sa Troupe dans une Ville voisine : C’était le moyen de profiter du crédit que son mérite lui avait acquis auprès de plusieurs personnes de considération, qui s’intéressant à sa gloire, lui avaient promis de l’introduire à la Cour. […] Quoi qu’il fût très agréable en conversation lorsque les gens lui plaisaient, il ne parlait guère en compagnie, à moins qu’il ne se trouvât avec des personnes pour qui il eût une estime particulière : cela faisait dire à ceux qui ne le connaissaient pas qu’il était rêveur et mélancolique ; mais s’il parlait peu, il parlait juste, et d’ailleurs il observait les manières et les mœurs de tout le monde ; il trouvait moyen ensuite d’en faire des applications admirables dans ses Comédies, où l’on peut dire qu’il a joué tout le monde, puisqu’il s’y est joué le premier en plusieurs endroits sur des affaires de sa famille, et qui regardaient ce qui se passait dans son domestique. […] Tout le monde a regretté un homme si rare, et le regrette encore tous les jours ; mais particulièrement les personnes qui ont du bon goût et de la délicatesse.
Le ridicule des précieuses était usé et ne se rajeunissait pas par son alliance avec le savantisme, qui ne pouvait être reproché qu’à un nombre infiniment petit de personnes opulentes ; il n’y avait pas là de quoi assurer le succès des Femmes savantes, aussi n’en eurent-elles point. […] Il semble à trois gredins dans leur petit cerveau, Que pour être imprimés et reliés en veau, Les voilà dans l’état d’importantes personnes, Qu’avec leur plume ils font le destin des couronnes, Que sur eux l’univers a la vue attachée. […] Fausses clefs, ajoute l’auteur, aussi inutiles au lecteur qu’injurieuses aux personnes dont les noms sont déchiffrés, et à l’écrivain. […] Nommant des personnes de la cour et de la ville à qui je n’ai jamais parlé, que je ne connais point, peuvent-elles partir de moi ? […] J’ai peint à la vérité d’après nature ; j’ai pris un trait d’un côté et un trait d’un autre, et de ces divers traits, qui pouvaient convenir à une même personne, j’en ai fait des peintures vraisemblables, cherchant moins à réjouir les lecteurs par la satire de quelqu’un, qu’à leur proposer des défauts à éviter et des modèles à suivre ».
Personne n’est, je crois, assez ignorant pour penser que j’entends par le commencement d’une scene sa premiere ligne, par la fin, sa derniere, & par le milieu, celle qui est à égale distance de la premiere & de la derniere. […] J’ai visité de l’œil tout cet appartement : Personne ne s’y trouve ; & mon ame ravie.... […] Oui ; mais je voudrois bien qu’il ne s’y servît pas ; C’est un fort méchant plat que sa sotte personne, Et qui gâte, à mon goût, tous les repas qu’il donne. […] Je la passerois si le Misanthrope étoit la derniere bonne piece de notre Auteur ; mais il a fait après elle les Femmes savantes, l’Avare, le Tartufe : & je conclus de là, avec toutes les personnes sensées, que l’exclamation de Moliere, Ah ! […] Monsieur est la personne qui veut vous emprunter les quinze mille livres dont je vous ai parlé.
Il lui accorde une liberté honnête, ne la gêne point sur sa parure ; lui dit que si quatre mille écus de rente qu’il possede, beaucoup d’égards & de complaisance peuvent réparer chez lui les défauts de son âge, il sera enchanté de l’épouser ; mais que si elle croit être plus heureuse avec une autre personne, il y consent de bon cœur. […] Il traite Isabelle, sa pupille, avec toute la sévérité possible ; ne lui permet pas le moindre ajustement ; ne la laisse parler à personne : il croit, en agissant ainsi, avoir trouvé le secret de lui plaire, & veut absolument l’épouser. […] La nature avoit enrichi cette femme de tous les avantages qui font aimer une personne : la fortune n’avoit pas pris le même soin de son établissement, & sa mauvaise étoile avoit voulu qu’elle fût mariée avec un artisan, qui n’avoit d’autre mérite que beaucoup de biens. […] Je serois la personne du monde la plus ingrate si je ne le faisois pas, & si je songeois seulement à la moindre chose qui pût donner atteinte à son honneur, ou altérer ses plaisirs. […] Mais, Madame, répondit le bon Pere tout confus, ne vous êtes-vous point trompée, & n’avez-vous point pris une autre personne pour lui ?
Cette vérité est si bien accréditée parmi les personnes instruites, qu’il suffit d’indiquer en passant ce qui fit fleurir les arts dans ces jours heureux où ils enfanterent des merveilles. […] J’entends plusieurs personnes s’écrier qu’il faut protéger le théâtre de la nation, lui conserver ses droits, le faire jouir d’une magnificence, d’une supériorité, d’une pompe imposante. […] Les Auteurs ayant mieux vu les défauts dans le cadre, pourroient faire les plus heureux changements ; les personnes qui auroient assisté aux premieres représentations voudroient voir les corrections ; les autres courroient au spectacle comme à toutes les nouveautés. […] Les Comédiens affichent dans leurs corridors les ordres du Roi, qui défendent à toute personne, de quelle qualité & condition qu’elle soit, d’entrer au spectacle sans payer. […] Personne n’oseroit les enfreindre.
Personne jusqu’à présent n’avait donné ni dans un certain détail, ni avec fidélité, l’histoire de cet établissement de la troupe du Palais-Royal dans la rue Mazarine. […] Noms des personnes qui ont chanté et dansé dans les intermèdes des Amants magnifiques, comédie-ballet. […] On a été très exact à marquer les noms des personnes qui ont chanté et dansé dans la comédie des Amants magnifiques, et on a oublié totalement les noms des acteurs qui ont représenté cette comédie. […] Bayle va nous apprendre l’effet que la comédie des Femmes savantes produisit sur Cotin et sur les personnes qui avaient applaudi à ses ouvrages. […] Le Carnaval approchait, et les ordres pressants du roi, qui voulait en voir plusieurs représentations avant le Carême, obligèrent Molière à avoir recours à d’autres personnes.
D’après ce que je viens de dire sur la préférence qu’on doit accorder aux caracteres principaux, bien des personnes se persuaderont peut-être qu’en réunissant sur un seul personnage deux caracteres principaux, mais opposés, le caractere composé qu’elles lui donneront leur fournira plus de richesses comiques, & doublera leur fonds. […] Léandre, jeune homme de vingt ans, est sur le point de se marier avec Lucinde ; mais il frémit en songeant qu’il va s’unir à une personne aussi jeune que lui : il devient épris d’Eliante, jeune veuve, tante de sa prétendue : il commence par engager Lucinde à ne pas précipiter leur union ; il se charge d’obtenir de la tante un délai de trois mois, il le lui demande. […] Sa personne en vertus est-elle plus brillante ? […] ne craignez point qu’il vienne jamais dans l’idée de personne que je sois un mari inquiet : il n’y a que vous & ma niece qui vous mettiez ces visions en tête ; & je blâme fort les précautions que vous prenez là-dessus. […] Parceque vous savez que nous ne choisirons personne.
Elle fréquentait cette maison bien avant d’être en faveur près du roi ; et les premiers amusements qu’elle essaya de lui donner chez madame de La Vallière, furent aux dépens des personnes de cette société dont elle contrefaisait le langage et les manières. […] Madame de Montespan elle-même, malgré le plaisir qu’elle avait trouvé autrefois dans ces conversations, les tourna après en ridicule pour divertir le roi63. » Il était fort naturel sans doute qu’à la cour, où tant d’intrigues étaient toujours en action, soit pour la galanterie ou pour la fortune, on regardât comme oisifs les gens qui faisaient les plaisir de la conversation, et que le roi et madame de Montespan, dans les ébats d’un double adultère, eussent besoin de donner un nom ridicule aux personnes spirituelles de mœurs régulières et décentes. Durant la période de 1660 à 1670, plusieurs des personnes que nous avons citées, d’autres encore, ouvrirent elles-mêmes leur maison. […] Si on trouvait leurs lettres, on en tirerait de grands avantages… On apprendrait toute la politesse du style et la plus délicate manière de parler sur toute chose Elles ont su les affaires de tous les états du monde, toutes les intrigues des particuliers, soit de galanterie ou d’autres choses où leurs avis ont été nécessaires… C’étaient des personnes par les mains desquelles le secret de tout le monde avait à passer. […] Son amour dura plusieurs années avec une telle exaltation, que personne, dans sa société la plus intime, n’eût osé lui adresser un mot de la plus légère galanterie.
tu t’étonnes, préférant l’argent à tout, de n’inspirer à personne une affection que tu ne mérites pas ! […] Le public, dans cette pièce, ne prend réellement personne en affection. […] Si la censure du poète guérit le vice des pères, elle prévient le crime des enfants qui en est la conséquence ; et ainsi, loin d’être pernicieuse pour personne, elle devient salutaire pour tous. […] Il croit réunir tous les avantages naturels et acquis ; il a toutes les disgrâces que la nature et l’art peuvent rassembler sur une personne. […] Molière avait jugé sa pièce mieux que personne, en la condamnant à l’oubli.
) personne qui fait profession de représenter des pieces de théatre, composées pour l’instruction & l’amusement du public. […] Il instruit tout le monde, ne fâche personne ; peint non seulement les moeurs du siecle, mais celles de tous les états & de toutes les conditions. Il joue la cour, le peuple & la noblesse, les ridicules & les vices sans que personne ait un juste droit de s’en offenser. […] Ils se regardent aussi comme ne faisant avec eux qu’une même personne ; & dans cette vue l’amour-propre joue admirablement bieu son jeu. […] Ce sont par exemple des personnes qui ont lu beaucoup de livres anciens & nouveaux, où ils n’ont point trouvé la vérité.
Cette exclamation d’Harpagon n’est-elle pas plus comique, & ne peint-elle pas mieux son caractere après les seuls mots de potages & d’entrées, qu’après une longue énumération de superfluités qui feroient dire la même chose à toute autre personne qu’un avare ? […] Je viens de voir par hasard dans ce voisinage une jeune fille qui pleure sa mere qui vient de mourir ; elle est près du corps, & elle n’a ni parents ni amis, personne enfin qu’une pauvre vieille qui lui aide à faire ses funérailles : cela m’a fait une grande compassion : cette fille est d’une beauté charmante. […] Nous demandons ce que c’est ; une femme nous dit en soupirant, que nous pouvions voir là quelque chose de pitoyable en des personnes étrangeres, & qu’à moins d’être insensibles, nous en serions touchés. […] Elle faisoit fondre chacun en larmes en se jettant amoureusement sur le corps de cette mourante, qu’elle appelloit sa chere mere ; & il n’y avoit personne qui n’eût l’ame percée de voir un si bon naturel. […] Après quelques paroles, dont je tâchai d’adoucir la douleur de cette charmante affligée, nous sortîmes de là ; & demandant à Léandre ce qu’il lui sembloit de cette personne, il me répondit froidement qu’il la trouvoit assez jolie.
Il est, ce me semble, curieux de savoir comment l’autorité de la société polie, la considération qu’elle donnait aux personnes qu’elle distinguait, celle qu’elle en recevait, celle qu’y sut acquérir madame de Maintenon, parvinrent, à l’aide des agréments personnels et par la conversation de cette femme célèbre, à opérer un changement total dans les mœurs de la cour ; changement qui eut été trop heureux si l’ambition des ministres n’eut jeté l’esprit du roi dans une extrémité opposée ; je veux dire dans l’aveugle dévotion. […] Sa femme en attira une meilleure encore, se fit aimer et admirer par des personnes du premier rang, qui l’attirèrent dans leur maison, notamment le maréchal d’Albret ; il était devenu amoureux d’elle n’étant encore que comte de Miossens ; il la fit connaître à la maréchale, dont elle gagna la confiance et la tendre estime. […] Il ne suffisait pas encore d’y être aimable, il fallait l’être pour la société entière, et ne l’être pour personne en particulier ; il fallait aimer tout le monde, pour être aimée de tout le monde ; ne pas avoir d’amant, pour n’avoir pas d’ennemis ; ne pas faire un heureux, pour ne pas faire vingt jaloux et mille détracteurs. […] Lorsqu’elle y vient à parler de la personne du roi, elle remplit trois pages de détails. […] Monmerqué, et qu’il acquiesce à mes, observations, je devrai cette satisfaction à un mérite que je n’ai la dureté de souhaiter à personne, mérite qui ne conviendrait point à des hommes dans l’âge de produire, et ne sied qu’à la vieillesse : c’est la patience.
Il lui fallut sans doute du courage, pour substituer à des peintures fantastiques qui ne pouvaient offenser personne, puisque personne ne pouvait s’y reconnaître, les tableaux ou plutôt les miroirs fidèles qui devaient répéter l’image des êtres pervers ou ridicules dont il était environné. Son début en ce genre paraît un acte de témérité, lorsque, se reportant à l’époque, on considère combien l’association des précieuses était formidable par le nombre, le rang, la fortune et le crédit des personnes qui en étaient les membres ou les appuis. […] Personne toutefois n’y fut trompé, ni parmi les spectateurs, ni parmi les modèles. […] Quelques personnes ont révoqué en doute cette partie de l’anecdote, comme peu conforme au caractère d’honnêteté et de bienséance qui marquait toutes les actions et toutes les paroles de Molière. […] Plusieurs personnes m’ont témoigné de la répugnance à croire cette anecdote, peu honorable pour la mémoire de Chapelle et même pour celle de Molière.
Valere se trouve avec Ascagne, cette personne qu’il a épousée dans l’obscurité, en croyant s’unir avec Lucile. […] Ils se rendent mutuellement les présents qu’ils se sont faits, déchirent les lettres qu’ils se sont écrites, promettent de ne plus se voir, finissent par se raccommoder, par s’aimer davantage : & toutes les personnes qui ont eu le cœur tendre s’écrient, en voyant exécuter cette scene, ou en la lisant, voilà comme on aime ! […] Bien des personnes vous diront qu’il en est mille ; ne les croyez pas. […] Faisons jaser les femmes-de-chambre, les Chirurgiens, les Médecins, les... toutes les personnes enfin qui, par état, sont à portée de connoître l’intérieur des maisons, & les secrets soigneusement cachés au reste des hommes. […] Sachons distinguer celles qui sont faites pour intéresser le général, d’avec celles qui, par leur nature, ou les circonstances, ne peuvent qu’affecter les personnes intéressées.
« On eut lieu, dit Saint-Simon, d’être surpris de ce qu’un élève de l’hôtel de Rambouillet, et pour ainsi dire l’hôtel de Rambouillet en personne, et la femme de l’austère Montausier, succédât à madame de Navailles si glorieusement chassée. » Le reproche d’avoir succédé à madame de Navailles, si glorieusement chassée pour avoir fermé au roi la porte des visites nocturnes, est absolument dénué de fondement, cette clôture, vraie ou supposée, n’a point été la cause de la disgrâce de madame de Navailles : ce fut l’imputation d’un fait qui, par sa gravité, était de nature à motiver la disgrâce et non à la rendre glorieuse. […] L’imputation fut reconnue fausse par la suite ; mais personne à la cour n’était juge des preuves sur lesquelles le roi se décida au renvoi de madame de Navailles ; bien d’autres y auraient été trompés, et, certes, le fait était grave. […] Il résulte de ce qui précède : i° que Saint-Simon s’est trompé sur le motif qui fit renvoyer madame de Navailles, et qu’ainsi son accusation contre madame de Montausier tombe ; 2° que la cause du renvoi de la maréchale fut une intrigue issue de main de courtisan, avec de telles circonstances, que ni le roi, ni les personnes instruites de ses motifs, ne pouvaient douter de la faute grave qui était imputée à la dame d’honneur, et qu’ainsi, madame de Montausier, en achetant sa charge, ne fit que partager le sentiment général qui la condamnait.
Dès son troisième ouvrage, il sortit entièrement de la route tracée, et en ouvrit une où personne n’osa le suivre. […] D’où vient qu’à tout le monde il veut tant la cacher, Et qu’il ne saurait voir personne en approcher? […] Lisidor, auteur jaloux, qui, avec un ton fort discret et fort ménagé, finit par dire plus de mal que personne de la pièce de Molière. […] La comédie est faite pour instruire tout le monde et n’attaquer personne. […] Plaute est peut-être excusable de n’y avoir pas même songé, sur un théâtre beaucoup plus libre que le nôtre, mais il faut savoir gré à Molière d’en être venu à bout, par une combinaison dont personne ne lui avait fourni l’idée, et que personne, ce me semble, n’avait encore observée.
Pourquoi jamais personne n’en a-t-il entendu parler ? […] Personne n’ose dire : nationale aussi, française sous la plume d’un Français, allemande sous celle d’un Allemand, et toute pleine de patriotisme. […] Ta toilette était de la dernière élégance, et quelques personnes osaient dire tout bas que tu ne semblais pas ignorer l’emploi des cosmétiques. […] Toutes les paroles, toutes les habitudes des personnes pieuses moqueusement employées sur la scène ! […] Personne n’a parlé plus magnifiquement de Shakespeare.
Cette Pièce lui fit des affaires, parce qu’on en faisait des applications à des Personnes de grande considération, et aussi parce qu’on prétendit que la vertu et le vice en cette matière se prenant aisément l’un pour l’autre, le ridicule tombait presque également sur tous les deux, et donnait lieu de se moquer des Personnes de Piété et de leurs remontrances. […] Il a aussi entendu admirablement les habits des Acteurs en leur donnant leur véritable caractère, et il a eu encore le don de leur distribuer si bien les Personnages et de les instruire ensuite si parfaitement qu’ils semblaient moins des Acteurs de Comédie que les vraies Personnes qu’ils représentaient.
Ces personnes auront à répondre à la France entière du dépôt qui leur sera confié ; et le monarque est en quelque sorte chargé de lui répondre de leur convenance. […] L’exemple de François Ier, celui des quatre successeurs de ce prince, celui de Henri IV, lui avaient persuadé que la France voyait sans scandale des maîtresses attitrées à ses rois, et regardait l’usage qui les avait introduites comme un dédommagement destiné à racheter ce qui manque à la liberté de leur choix quand ils se marient ; mais il n’oubliera pas ce qu’il doit à sa couronne dans le choix des personnes qui seront chargées d’élever son héritier. […] Si quelque biographe imprimait aujourd’hui cette phrase dans une vie de Louis XIV : « Le 1er novembre 1661, le roi nomme pour gouvernante de M. le Dauphin, une des personnes de la société représentée par Molière, dans ses Précieuses ridicules, et bafouée par le public depuis deux ans », ne croirait-on pas que cet écrivain est tombé en imbécillité ou en démence ?
Les noms propres eux-mêmes, ceux des rues et ceux des personnes, n’avaient point été respectés. […] Pour s’en punir, il écrivit et joua en personne le rôle de Sganarelle Cocu Imaginaire. […] Cette harangue eut son effet à la satisfaction des comédiens, et personne n’entra plus sans payer. […] Quoique grand et bien fait, quoique doué d’un visage sérieux et très doux, personne n’avait une physionomie plus comique. […] C’était l’insaisissable : elle était pâle, sérieuse, mais douée de tant de charmes que personne ne la vit sans en être enchanté.
Molière fait justice de l’illusion que l’amour puisse exister entre les âmes seules, et que l’homme ait ainsi la puissance de séparer en deux le corps et l’esprit, qui font une seule et même personne. […] — par la voix de l’homme honnête et sensé qui dit avec autant d’esprit que de raison : J’aime avec tout moi-même ; et l’amour qu’on me donne En veut, je vous l’avoue, à toute la personne... […] Le mariage est doux, mais à une condition indispensable : c’est qu’il soit le nœud bien assorti 518 qui lie deux personnes portées par la nature à s’aimer, et décidées par la raison à accepter patiemment les charges nécessaires qu’il impose. […] Mais surtout elle doit « Songer qu’en la faisant moitié de sa personne C’est son honneur qu’un homme en ses mains abandonne ; Que cet honneur est tendre et se blesse de peu ; Que sur un tel sujet il ne faut point de jeu581. » XXIX. […] Et ces sérieuses réflexions sont de la même personne qui dit si franchement son fait à Trissotin (act.
Mais il s’est taillé un domaine dans lequel personne n’est au-dessus ni à côté de lui ; qu’aurait-il eu besoin d’être jaloux ? […] Est-ce que jamais personne d’entre vous a pu se reconnaître au milieu de ces suppositions de personnes, de ces changements de noms, de ces déguisements, de ces filles perdues et retrouvées, retrouvées et perdues, qui forment toute l’intrigue et le dénouement du Dépit ? […] Personne ne vit au-delà, excepté les dévots, qui le lendemain s’agitèrent. Excepté eux, personne ne trouva rien de surprenant dans Tartuffe. […] La personne d’Hannibal, qui y est annoncée, nous échappe ; la sentence qui devait être définitive nous fait défaut.
La dissolution de la société de Rambouillet fut l’époque ou commencèrent des sociétés d’un autre ordre, et où s’introduisit dans la langue un mot nouveau, dont la naissance atteste celle de la chose ou de l’espèce de personnes qu’il désigne, le mot précieuse. […] Mais, nous l’avons déjà dit, à l’hôtel de Rambouillet il y avait du mélange, non de mœurs, mais d’esprits ; et qu’elle est la société où il ne se rencontre pas des gens de mauvais ton et de mauvais goût, parmi les personnes qui en sont le plus exemptes ? […] « Souvenez-vous, dit-il, de ces cabinets qu’on regarde encore avec tant de vénération, où la vertu était révérée sous le nom de l’incomparable Arthénice, où se rendaient tant de personnes de qualité et de mérite, qui composaient une cour choisie, nombreuse, sans confusion, modeste sans contrainte, savante sans orgueil, polie sans affectation. » La causticité du duc de Saint-Simon ne l’a pas empêché de rendre justice à la maison de Rambouillet. « L’hôtel de Rambouillet », dit-il dans une note sur Dangeau (10 mai 1690), « était dans Paris une espèce d’académie de beaux esprits, de galanterie (galanterie est là pour élégance), de vertu et de science, car toutes ces choses s’accordaient alors merveilleusement et le rendez-vous de tout ce qui était le plus distingué en condition et en mérite, un tribunal avec qui fallait compter et dont sa décision avait un grand poids dans le monde, sur la conduite et sur la réputation des personnes de la cour et du grand monde, au tant pour le moins que sur les ouvrages qui s’y portaient à l’examen37. » 35.
» Ce grand homme parle bien des choses et des personnes ! […] Personne ne l’avait trouvée, avant Molière ; Molière est le premier qui l’ait vue. […] Personne ; mademoiselle Mars elle-même, elle n’en sait rien. […] Savez-vous bien qu’Alceste c’est Molière en personne ? […] Il n’a imité personne.
« Cornus iste bonæ ætatis tyrannus est ; deliciis capit animos ut enervet 9. » Cette définition de la comédie est plus vraie et plus sincère que la fameuse définition de Santeuil : « Elle corrige les mœurs en riant. » Or, la comédie a-t-elle jamais corrigé personne ? […] Ce qui vous prouve que les chefs-d’œuvre ne portent jamais malheur à personne, et qu’une belle jeune fille n’est jamais perdue quand elle a, pour ses deux parrains, Molière et Marivaux. […] — Enfin il ne faut tuer personne. […] Molière le savait mieux que personne ; et, tantôt, comme s’il eût rougi de s’être oublié un instant, écoutez-le poser les bases de la critique. […] il faudrait tout citer de cette rhétorique en action) : « J’ai remarqué une chose de ces messieurs-là, c’est que ceux qui parlent le plus de règles et qui les savent mieux que les autres, font des comédies que personne ne trouve belles.
D’ailleurs nous pouvons journellement nous convaincre qu’il est des personnes qui se ressemblent parfaitement. […] Je ne doute pas qu’il n’y fût, en effet, très comique ; mais la premiere personne qui a fait cette belle découverte, n’a pas certainement pris la peine de réfléchir, de voir si l’exécution en seroit facile sur notre Théâtre, & en second lieu, si elle contribueroit à sa gloire, ou à sa chûte. […] Il se promene au Palais Royal ; plusieurs personnes l’abordent d’un air familier, quoiqu’il ne les connoisse pas. […] Il n’y a qu’à supposer entre les deux jumeaux, ou les deux personnes qui se ressemblent, un son de voix différent, une démarche, une façon de se mettre, un caractere même tout-à-fait opposé ; de cette façon l’Acteur qui joue les deux rôles peut les varier, y mettre infiniment plus de comique, & jouer sa dupe avec beaucoup plus de vraisemblance36. […] Il composa dans le plus grand secret la piece dont nous parlons, & il en traça le principal caractere d’après l’idée injurieuse que ses ennemis ont cru donner de sa personne dans une foule de libelles calomnieux.
Parmi les personnes que nous voyons le plus souvent & le plus familiérement, étoit Madame la Marquise de Lon... c’étoit une dame âgée au plus de quarante ans, extrêmement aimable. […] Il n’y eut pas une personne de considération qui ne prît sans balancer le parti de la Marquise, & qui n’allât lui offrir sa bourse & ses amis. […] M. de Lon... qui ne s’attendoit pas à l’arrivée de ce jeune homme, étoit alors avec mon pere, mon mari & trois personnes de la plus haute considération de Marseille. […] Monsieur, lui dit-il, pouvez-vous faire mourir de désespoir une personne qui vous a été si chere & qui vous aime uniquement, en la déshonorant, & voulant la faire passer pour une infame concubine ? […] Oui, je rends à votre mere un cœur qui lui est dû légitimement, & je déteste en ce moment la personne pour qui je me sentois forcé à commettre tant d’injustices ; je ne la verrai de ma vie.
Mais pour retourner au fameux comédien dont vous m’avez parlé, ses ouvrages n’ayant pas tout le mérite de sa personne, vous me permet trez de ne vous en dire rien autre chose, sinon que c’est un fort galant homme. […] Notre Auteur, ou, pour ne pas répéter ce mot si souvent, le Héros de ce petit récit, après avoir fait cette Pièce, reçut des gens de qualité plus de mémoires que jamais, dont l’on le pria de se servir dans celles qu’il devait faire ensuite, et je le vis bien embarrassé, un soir, après la Comédie, qui cherchait partout des tablettes pour écrire ce que lui disaient plusieurs personnes de condition dont il était environné ; tellement que l’on peut dire qu’il travaillait sous les gens de qualité, pour leur apprendre après à vivre à leurs dépens, et qu’il était en ce temps, et est encore présentement, leur Écolier et leur Maître tout ensemble. […] Il n’y a personne au monde qui les pût si bien exprimer, à moins qu’il n’eût son génie, quand il serait un Siècle à les tourner. […] — Quoique cet Auteur soit assez fameux, lui dis-je alors, pour obliger les personnes d’esprit à parler de lui, c’est assez nous entretenir sur un même sujet. […] Et s’il vient à savoir tout ce que vous avez dit à son avantage, il sera bien délicat s’il ne vous en est obligé, et je connais beaucoup de personnes qui se tiendraient glorieuses que l’on pût dire d’elles ce que vous avez dit à sa gloire.
Il s’expose sur les eaux avec sa compagne, cette jeune personne qui lui a sauvé la vie : bien-tôt ils alloient être engloutis, quand ils rencontrent un vaisseau dans lequel ils sont reçus : ils arrivent à Charles-town. […] Avec ce tour d’esprit, il n’étoit pas mal fait de sa personne ; il avoit le visage vermeil, l’air robuste & vigoureux, & sa chevelure longue & frisée lui pendoit négligemment sur les épaules. […] Il n’y a nul doute que cette Indienne, nommée Yarico, ne fût une personne de distinction, puisqu’elle se paroit tous les jours de nouveaux colliers des plus beaux coquillages, ou de grains de verre, & qu’elle lui apportoit quantité de riches dépouilles de ses autres amants : c’est-à-dire que la caverne de notre jeune Anglois étoit garnie de toutes sortes de peaux marquetées & des plus belles plumes de différentes couleurs qu’il y eût dans le pays. […] Peu de jours après, il fit attention qu’un de ces malheureux s’arrêtoit vis-à-vis des fenêtres de sa chambre, comme s’il eût été accablé de fatigue, & que n’appercevant personne, il s’asseyoit à terre d’un air triste & languissant. […] Le triste Génois s’abandonnoit au désespoir, lorsqu’il se vit marchander lui-même par un Turc qui paroissoit content de sa taille & de sa personne.
La satire directe met en jeu l’amour-propre qui regimbe, qui s’irrite et qui récrimine : la comédie le ménage, elle dit le mot de tout le monde sans le dire à personne expressément, et c’est ainsi qu’elle devient tout ensemble un plaisir innocent et un enseignement profitable. […] C’est ainsi que ce désœuvré pouvait mieux que personne Faire usage du temps et de l’oisiveté. […] Personne, au dix-septième siècle, ne vit d’abord bien clairement que Les Fables d’Ésope mises en vers par M. de La Fontaine étaient une invention exquise, une œuvre originale et impérissable. […] La Fontaine a sa réponse toute prête : « Cicéron fait consister la bienséance à dire ce qu’il est à propos qu’on dise eu égard au lieu, au temps, et aux personnes qu’on entretient. […] Ce n’est pas tout, car le poète intervient souvent en personne.
Il rioit avant de conter, & personne ne rioit de ses contes ; il visoit souvent à être fin, & il tournoit si bien ce qu’il vouloit dire, qu’il ne savoit plus ce qu’il disoit. […] — Moi, Monsieur, je ne désole personne. […] Moi-même ; personne n’est plus en état qué moi dé vous dire à quoi jé suis propre, & cé qué jé vaux. […] On né sé loue pas ordinairement, jé lé sais ; mais quand on veut sé faire connoître tout d’un coup, il faut bien faire les honneurs de sa personne. […] Que je suis enchanté de ma petite personne !
Diverses personnes, les unes ridicules et extravagantes, les autres spirituelles et sensées, arrivent successivement dans un salon et y font cercle. […] Chacun encourage et soutient le champion de sa cause ; mais, bien entendu, ni le critique ni l’apologiste ne réussissent à changer l’opinion de personne. […] Cet emploi, dont presque personne n’a d’idée aujourd’hui, était d’une très grande importance dans un temps où les comédiens parlaient tous les jours au public. […] Il peut donc encore exister des personnes qui aient entendu parler de Molière à l’une des actrices de sa troupe, et il y a cent quarante-cinq ans qu’il est mort. […] Louis XIV, alors âgé de vingt-six ans, aimait à déployer les grâces majestueuses de sa personne, dans des ballets où figurait avec lui l’élite de ses courtisans, mêlée à celle des danseurs de profession.
L’on aurait ainsi tous les élémens nécessaires pour se faire une idée juste de la personne de Molière. […] De même que sa personne physique est généralement regardée comme un type de beauté, un lieu-commun déjà vieux le comble de toutes les vertus morales. […] Je m’y suis risqué, cependant, mais après avoir demandé l’avis de personnes très compétentes ; je n’ai guère fait que développer leur sentiment, et je leur en rapporterais volontiers la responsabilité si elles ne désiraient garder l’anonyme. […] — On ne joue pas les tragiques avec ton nez. — Mon nez ne regarde personne. — C’est là ton erreur, il regarde tout le monde. » Pour Molière, c’était toute sa personne qui chagrinait le public dans la tragédie. […] Il parlait d’abord avec une volubilité excessive ; des efforts qu’il fit pour la dominer, il lui resta une sorte de « hoquet ou de tic de gorge. » Au demeurant, il faisait de sa personne tout ce qu’il voulait.
L’optique du théâtre a ses licences, personne n’en doute ; mais elles ne doivent pas aller au-delà de la vérité. […] Quelques personnes assurent qu’il demanda ce service à M. […] Félicitons Molière d’avoir substitué, à l’héroïne hébétée et rebutante de Scarron, une jeune personne intéressante par sa simplicité même. […] Voilà, disent bien des personnes, voilà une de ces pièces que Molière lisait à sa servante, et non ses chefs-d’œuvre. […] Il est des comédiens que personne n’ose remplacer.
Tel personnage qu’on trouve très singulier dans le monde ne paroîtroit que très ordinaire dans l’optique du théâtre, parceque tout doit y être considérablement chargé pour frapper suffisamment mille personnes, qui toutes ont différentes façons de voir. […] A dix-huit ans on pourroit l’entourer de vieilles, qui, sous prétexte de former son éducation, chercheroient à l’ébaucher, & de jeunes personnes timides qu’il séduiroit par ses espiégleries, sa fraîcheur, sa bonne grace à cheval, & son habit d’uniforme. […] On rendroit le héros plaisant en lui faisant faire des efforts pour rappeller ses anciennes graces auprès d’une jeune personne qui en riroit, & ne l’avertiroit que trop bien, par son indifférence, de se ménager une retraite honorable. […] On pourroit l’entourer de quelques meres rusées qui lui conseilleroient de se faire des héritiers avec une jeune personne honnête & sans bien, pour qu’elle lui eût obligation de sa fortune, & qui lui vanteroient en même temps les sentiments, l’air réservé & la sagesse de leurs filles.
Nous avons ici Lope Tocho, fils de Jean Tocho, qui est un bon garçon, & que nous connoissons ; je sais qu’il regarde la petite de bon œil ; c’est son vrai fait : elle sera fort bien avec lui, qui est son égal, & nous les aurons toujours l’un & l’autre devant nous ; au lieu que nous ne verrons ni notre gendre ni elle si vous l’allez marier à la Cour & dans vos grands Palais, où personne ne l’entendra, ni elle n’entendra rien elle-même. […] Monsieur, je n’ai voulu prendre personne pour vous faire une demande que je médite il y a long-temps. […] On prétend que Moliere a peint son Bourgeois Gentilhomme d’après une personne qui avoit à-peu-près le même ridicule. On ajoute que, lorsqu’on veut vérifier cette prétendue anecdote, on nomme vingt personnes différentes : je le crois bien.
En jugeant les Auteurs morts nous n’avons fait, ou du moins nous sommes censés n’avoir fait, que recueillir les divers sentiments des hommes lettrés & des personnes de goût de toutes les nations : mais de quel droit nous aviserions-nous de prononcer sur les vivants, tandis que la renommée encore incertaine répete confusément ce que les partisans ou les ennemis de leur genre disent tour à tour sur leur compte. […] Malgré cette précaution, dictée par la politesse françoise, par l’estime que j’ai pour mes confreres, par les égards que je dois à leur célébrité, les personnes qui me veulent du bien appréhendent que je ne me fasse des ennemis : leurs craintes m’ont souvent affecté, je les ai partagées quelque temps ; mais la réflexion les a totalement bannies loin de moi, elles sont trop offensantes pour les imitateurs que je vais faire admirer. […] Personne n’ignore que M. de l’Empyrée y est amoureux d’une Bretonne qui lui adresse des vers tendres dans le Mercure, à laquelle il répond réguliérement tous les mois, & qu’il veut absolument épouser, lorsque M. […] Conaxa quitta son commerce, & se retrancha à faire valoir son argent, afin de pouvoir figurer avec ses gendres & se tirer de la foule des personnes de sa condition.
C’était le moyen de profiter du crédit que son mérite lui avait acquis auprès de plusieurs personnes de considération qui, s’intéressant à sa gloire, lui avaient promis de l’introduire à la Coura. […] Ma foi, puisque vous me connaissez si bien, je vais vous dire la vérité de la chose ; mon maître étant mort, je me trouvai fort embarrassé de ma personne, parce que je me trouvais fort gueux, et que je n’avais gagné à son service que la méthode de faire des vers (cosi cosi). […] Et comme il savait que le succès des pièces ne dépendait pas tant de leur bonté que de la brigue de leurs auteurs, il a trouvé le moyen de m’introduire dans les compagnies, et il y a déjà plus de deux cents personnes qui sont infatuées de mes pièces. […] Somaize est auteur non seulement de la pièce dont nous rendons compte ici, mais encore de deux autres, dont nous parlerons à la fin de cet article, et d’un dictionnaire en deux volumes in-8°, intitulé : Le Dictionnaire des précieuses, où il y a beaucoup de satires sur les personnes de son temps. […] Nous ne parlons de cette troupe de comédiens espagnols que par la seule raison qu’elle joua quelque temps sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne ; il y a toute apparence qu’elle ne fut pas goûtée du public, peut-être à cause du peu de personnes qui entendaient la langue espagnole ; quoi qu’il en soit, ces comédiens restèrent en France jusqu’en 1672 avec une pension de la reine, et sans doute à titre de ses comédiens ; un passage d’une lettre en vers de Robinet servira pour appuyer cette conjecture.
Madame de La Fayette racontait plaisamment à madame de Sévigné qu’on discourut tout une après-dînée chez Gourville, sur les personnes qui ont le goût au-dessus ou au-dessous de leur esprit. […] L’attention, l’étude, l’admiration sont réservées pour une seule personne. […] Nombre de mots que Montaigne, Rabelais, Fromenteau ont employés couramment les mots que Molière, La fontaine et Boileau même ont employés à leur tour, et que Molière a prétendu maintenir dans le langage des honnêtes gens, sont, malgré leur autorité, bannis aujourd’hui du langage du monde poli70 : personne ne les souffrirait maintenant, ni dans un ouvrage de littérature, ni au théâtre, ni dans la conversation.
C’est un homme unique ; ses pièces touchent à la tragédie, elles saisissent ; et personne en cela n’ose l’imiter. […] » Ces quelques personnes d’esprit, ce serait Molière tout simplement. […] En 1651, c’est différent ; on sait qu’il y était de sa personne au mois d’avril. […] D’autres personnes influentes intervinrent certainement en faveur de Molière. […] — Mais, enfin, elle est capricieuse autant que personne du monde.
Ce n’est point une comédie, mais une satire peu piquante, à présent que personne ne sait les noms des détracteurs de Molière. […] La première scène du premier acte, dans laquelle Sganarelle demande des conseils à trois personnes, qui chacune lui en donnent un intéressé, est un modèle de, vérité ; la troisième du même acte, où Lucinde, sollicitée par son père de lui dire son chagrin, le lui apprend, Sganarelle ne l’écoutant plus, est un modèle de comique. […] Tout est sublime dans ce chef-d’œuvre ; et le dénouement, que plusieurs personnes n’approuvent pas, ne peut choquer, après cinq actes de beautés continues. […] La première scène du premier acte, où Armande et Henriette exposent leurs différents caractères ; la deuxième, où Clitandre avoue à Armande qu’il ne l’aime plus ; la quatrième, où Bélise veut toujours voir une déclaration d’amour dans tout ce que lui dit Clitandre ; au deuxième acte, les scènes cinquième et sixième, où Martine est chassée, parce qu’elle a manqué à la grammaire ; la septième, où Chrisale se plaint aux femmes savantes et leur parle raison ; au troisième acte, les scènes 1, 2, 3, 4, 5, où Trissotin lit ses vers, où il se prend de querelle avec Vadius ; au cinquième acte, la scène première, où Henriette témoigne à Trissotin sa répugnance, et où celui-ci persiste ; la scène troisième, où le notaire ne sait auquel entendre, le père disant que le gendre est Clitandre, la mère disant que c’est Trissotin, Martine philosophant mieux que personne : voilà les scènes de cet ouvrage admirable qui doivent servir de modèles. […] Dam cette pièce, comme dans toutes eelles de Regnard, il y a un comique de mots que personne n’a atteint comme lui ; la scène sixième du quatrième acte, où le Distrait et le chevalier se disent poliment leurs vérités, ressemble à la scène de Célimène et Arsinoé dans le Misanthrope.
Nous voyons en troisième lieu dans cette société d’élite un mélange heureux de personnes des deux sexes ; nous y remarquons la parité, je dirais volontiers la domination ou au moins la supériorité s’établir du côté des femmes dans les nouvelles relations dont l’hôtel de Rambouillet est le centre. Nous voyons en quatrième lieu les nouvelles combinaisons de personnes y produire cette jouissance nouvelle si féconde en autres jouissances, si féconde surtout en talents et en vertus, cette jouissance enviée à la France par foules les nations civilisées, celle de la conversation.
Les divers déguisements qu’ils ont introduits dans leurs pieces pour y servir de base à l’édifice entier, ont tous la même cause, le même but, & le public sait trop bien que tous ne servent qu’à éprouver l’humeur, le caractere, la fidélité d’une personne qu’on veut épouser, ou à parvenir à lui parler ou à lui remettre une lettre. […] Tous prouvent que la seule différence gît dans la qualité ou dans la quantité des personnes qui se déguisent, & dans les habits qu’elles prennent. […] Gardons-nous donc de bâtir une fable, à l’instar de nos premiers comiques, sur un déguisement dénué de toute vraisemblance, & dont les personnes les moins clair-voyantes ne peuvent être les dupes.
Ce roman est une pastorale allégorique dans laquelle l’auteur a décrit ses propres amours dégagés de toute idée grossière, et où, « par plusieurs histoires et sous personnes de bergers et d’autres, sont déduits les divers effets de l’honnête amitié ». […] Le marquis d’Urfé devait en grande partie sa célébrité à sa longue et merveilleuse passion pour Diane de Châteaumorand, personne d’une admirable beauté, d’une grande fortune, toute occupée de ses charmes, et pénétrée du respect pour elle-même, au point d’avoir refusé à un neveu de s’arrêter une nuit dans un château qu’il avait sur une route où elle passait, parce qu’on y avait remplacé des vitres de cristal par du verre. […] Toutes ces circonstances étaient propres sans doute à mettre en vogue la première publication de L’Astrée, sans que personne s’en mêlât.
Cependant, comme très peu de personnes avaient échappé à son influence, Julie d’Angennes compta de nombreux adorateurs. […] C’était alors une politesse que les gens de cour prodiguaient aux personnes qu’ils connaissaient le moins. […] Personne mieux que ce dernier n’appréciait tout le mérite de La Fontaine. […] Il fit parler à M. de Montausier par quelques personnes, car peu osèrent s’y hasarder, et ces personnes furent fort mal reçues. […] On n’en veut point à sa personne, mais à son athée.
« Mais personne, dit-il, n’a aussi porté le ridicule de la Comédie plus haut parmi nous, que Molière. […] Les beautés des portraits qu’il a fait, sont si naturelles, qu’elles se font sentir aux personnes les plus grossières, et le talent qu’il avait de plaisanter était renforcé de la moitié par celui qu’il avait de contrefaire.
Dorante (c’est le nom du mari) s’oppose à cette union par des vues d’intérêt, et Célie, sous le prétexte de recevoir chez elle les jeunes gens qui courtisent cette jeune personne, est l’objet de mille cajoleries concertées qui désespèrent Dorante dont elle connaît le faible, et lui arrachent enfin son consentement au mariage. […] Il avait alors près de quarante ans, et la vie qu’il avait menée jusque-là, son goût pour le plaisir, le jeu et les voyages, semblaient promettre si peu ce qu’il est devenu, que quelques détails sur sa personne et ses aventures, d’ailleurs curieux par eux-mêmes, ne feront que répandre plus d’intérêt sur la notice de ses ouvrages dramatiques. […] Voici comme il se peint : «Zelmis est un cavalier qui plaît d’abord; c’est assez de le voir une fois pour le remarquer; et sa bonne mine est si avantageuse, qu’il ne faut pas chercher avec soin des endroits dans sa personne pour le trouver aimable; il faut seulement se défendre de le trop aimer. » Passe pour l’éloge, puisqu’il faut qu’un héros de roman soit accompli; mais sa bonne mine, qui est si avantageuse, et les endroits de sa personne ne sont pas une prose digne des vers du Légataire et du Joueur. […] La douleur de la jeune personne ne pouvait pas être risible, et on l’aurait vue avec peine humiliée et chagrinée par les duretés et les brusqueries du campagnard; aussi Regnard ne la laisse-t-il dans l’erreur que pendant une seule scène, et se hâte-t-il de l’en tirer. Mais pour la ridicule Araminte, il la met en œuvre pendant toute la pièce, avec d’autant plus de succès, que personne ne la plaint, et qu’étant fort loin de la douceur et de la modestie d’Isabelle, elle pousse jusqu’au dernier excès les extravagances de son désespoir amoureux, et met, à force de persécutions, le pauvre provincial absolument hors de toute mesure.
Il recommence la cérémonie avec le ton d’un Suisse, & enfin de plusieurs personnes ensemble. […] Scapin, qui croit entendre dix à douze personnes, meurt de peur, & prend la fuite. […] On donne un décret contre la personne de M. […] N’y a-t-il personne qui puisse me dire où est le Seigneur Géronte ? […] Une méchante destinée conduit quelquefois les personnes.
Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, & tout me semble mon voleur. […] N’y a-t-il personne ici qui aime les mines ? […] Les acteurs font encore plus mal en s’adressant à des personnes toujours respectables pour eux, puisqu’elles ont payé à la porte.
On ne peut pas dire que dans une piece bien faite d’ailleurs, mais intriguée de dessein prémédité par plusieurs personnes, l’intérêt soit pour cela partagé, parceque les intrigants, en grand ou en petit nombre, n’y agissent que pour mener le spectateur au but qui seul l’intéresse. Cependant, comme ce même intérêt que le public prend à la chose rejaillit sur les personnes qui se chargent de la faire réussir, j’ai remarqué qu’il aime à ne suivre que la marche d’un seul personnage, & à ne pas partager entre plusieurs l’obligation du succès. […] Il lui conserve toujours le mérite de l’invention ; & les diverses personnes qu’il emploie, tout-à-fait subordonnées à son principal personnage, ne sont que les instruments de ses fourberies.
Lorsque les Fausses Infidélités parurent, le grand succès de cette piece réveilla les rivaux, les jaloux, les partisans, les personnes indifférentes. […] je vous proteste que mon cœur ne s’est encore expliqué pour personne. — Il s’expliquera. — Point du tout, dit Lucile toute troublée ; je ne sais par où commencer. — Je vois bien, s’écria Dorval, qu’il faut m’immoler sans réserve. […] Je vis autour de moi plusieurs personnes de mon avis.
Le marquis de Montespan, ayant eu le mauvais goût de se fâcher et d’adresser à sa femme des remontrances qu’un homme bien élevé n’aurait jamais dû se permettre, fut exilé dans ses terres, et le roi prit sa place sans que personne s’en étonnât. […] Il n’est donné à personne de s’oublier complètement, même en dessinant des personnages qui ne relèvent pas de la réalité. […] La fantaisie ainsi comprise n’effarouche personne.
Cet événement fut au nombre de ceux qui concoururent, dans la période de 1670 à 1680, à opérer de grands changements dans la situation, dans l’esprit et le caractère du roi, et a confirmer l’ascendant qu’avaient pris sur les mœurs de la cour les exemples des personnes en qui s’étaient conservées les traditions morales de l’hôtel de Rambouillet. […] Cette dame (madame Scarron) a parlé de vous avec une tendresse et une estime extraordinaires ; elle dit que personne n’a jamais tant touché son goût, qu’il n’y a rien de si aimable ni de si assorti que votre esprit et votre personne. »Cette lettre est rapportée ici pour montrer l’union et la conformité de mœurs et d’esprit qui existaient entre madame Scarron, madame de Sévigné, sa fille, et leur société.
Nous donnerons donc le titre de comédie allégorique aux pieces dans lesquelles l’Auteur, mettant continuellement sur la figure de Thalie le masque de l’allégorie, change le nom des choses, défigure même les personnes, & laisse au spectateur intelligent le soin de développer le sens caché. […] On accuse devant elle Banquet & Souper d’avoir fait mourir quatre personnes à force de manger. […] Nous ne citerons point la Farce du Pape malade, quoiqu’elle soit très propre à prouver aux jeunes gens tentés de suivre cette carriere, qu’en attaquant des choses ou des personnes respectables par elles-mêmes, l’on ne diminue rien de la vénération qui leur est due, & qu’on encourt l’indignation publique. […] C’est qu’il ne faut jamais se railler de personne.
Je leur dis que, loin d’avoir eu cette audace, je croyois fermement que personne n’oseroit tenter un éloge aussi difficile que celui de Moliere, & que c’étoit le seul moyen de louer dignement le génie le plus étonnant. […] On affiche une piece nouvelle, tout Paris y vole : la toile se leve, les acteurs paroissent, les amis de l’Auteur applaudissent, les ennemis de sa personne ou de ses talents crachent, se mouchent. […] A combien de variations faut-il qu’il accoutume sa figure, sa voix & toute sa personne, sans qu’il en résulte jamais une grimace ! […] En effet, quelques-uns enivrent d’un encens fade les personnes de qui ils attendent quelque chose : d’autres semblent n’écrire que pour satisfaire de petites haines, ou pour rabaisser des rivaux. […] Si c’est une faute, je l’ai faite à dessein, pour avoir occasion d’avertir les personnes citées dans le courant de cet ouvrage, que je suivrai là-dessus le caprice de ma plume ; & qu’en leur donnant ou en leur ôtant ce titre, je ne prétends point prendre la balance pour peser leur juste mérite.
Acteurs de l’hôtel de Bourgogne, auteurs envieux, courtisans insipides, il n’oublie personne ; il profite largement de l’autorisation du roi. […] Personne n’avait le regard assez puissant pour faire trembler la Bastille sur le sol. […] Voici ces vers que nous aimons et que d’autres personnes auront remarqués sans doute aussi. […] On n’est pas plus décidé, et l’on ne s’explique pas plus clairement que ces légères personnes. […] Personne n’a su prêter aux paysans un langage plus vrai, et n’a mieux caractérisé cette finesse mêlée de bon sens qui perce sous une enveloppe grossière.
Enfin j’ai vu semel & bis La perle, la fleur des Marquis, De la façon du sieur Moliere, Si plaisante & si singuliere : Tout est, dans ce sujet follet De comédie & de ballet, Digne de son rare génie, Qu’il tourne certe & qu’il manie Comme il lui plaît incessamment, Avec un nouvel agrément, Comme il tourne aussi sa personne, Ce qui pas moins ne nous étonne, Selon les sujets, comme il veut. […] elle étoit si bonne personne M. de Pourceaugnac. […] Mendoce s’en retournoit consolé de toutes les disgraces qui lui étoient arrivées, quand le valet du jaloux Don Diegue, nommé Ordogno, qui passa auprès de lui, fit semblant d’avoir une idée confuse de sa personne, & commença de l’appeller Pays, quoiqu’il ne l’eût jamais vu que cette fois-là.
Non content de confier à Moliere la conduite des fêtes qu’il donnoit, on croit qu’il lui offrit6 une place de secrétaire auprès de sa personne : le sort de la scéne françoise en décida autrement. […] 27 Moliere lui-même ne conseille de lire cette comédie qu’aux personnes qui ont des yeux pour découvrir dans la lecture tout le jeu de théatre. […] Les personnes qui attirent les yeux du public, sont plus exposées que les autres à sa malignité & à ses plaisanteries. […] Celui dont Charpentier, fameux compositeur de musique a été témoin, & qu’il a raconté à des personnes dignes de foi, est peu connu, & mérite d’être rapporté. […] On s’étonnera peut-être que je n’aye point fait M. de Moliere avocat, mais ce fait m’avoit absolument été contesté par des personnes que je devois supposer en sçavoir mieux la vérité que le public ......
Bien des personnes se figurent peut-être qu’une Soubrette intriguante peut employer les mêmes ressorts qu’un valet : elles se trompent. […] Laurette craignant qu’une autre personne ne se charge du billet, promet de le remettre. […] Je ne me mêle point de conseiller personne : Les plus sages conseils, les meilleures leçons, A gens bien amoureux, Monsieur, sont des chansons. […] C’est que, sans me charger des dettes de personne, Je dois assez pour moi.
Des Caracteres propres aux personnes d’un certain rang seulement. […] Il n’est qu’un certain nombre de personnes qui aient assez fréquenté les originaux dont on expose les copies, pour juger si les caracteres & les événements sont traités dans la vraisemblance. […] Crispin lui demande le secret à son tour, & lui dit que son mari est sorti pour assembler le College politique, qui doit se tenir chez lui, & qui est composé de douze personnes. […] S’il se présente d’autres personnes qui veuillent me parler, tu leur diras qu’elles doivent prendre garde à ne point parler latin, parceque, pour certaines raisons, j’ai juré de ne point écouter cette langue.
Toutes les fois que j’ai lu cet Auteur, je me suis étonné comment, depuis tant de siecles, personne ne s’est avisé de nous donner une de ses pieces telles qu’elles sont. […] Baron retranche quelques plaisanteries de Byrrhia, & cette petite tirade : Est-il possible qu’on ne puisse plus se fier à personne ! […] dit-il, personne n’est commis Pour prier seulement nos parents, nos amis ! […] Il court, il arrange, il ordonne, Et se donne, ma foi, plus de soin que personne. […] Il disoit qu’on lui faisoit beaucoup d’honneur de le mettre en commerce avec des personnes qui s’attiroient l’estime & le respect de tout le monde.
Il ajoute que les beautez des portraits qu’il fait sont si naturelles qu’elles se font sentir aux personnes les plus grossières, et que le talent qu’il avoit à plaisanter s’étoit renforcé de la moitié par celui qu’il avoit de contrefaire15. […] Il prenoit plaisir à décharger sa mauvaise humeur contre les personnes de ce caractère, qui de leur côté ne l’épargnoient pas dans l’occasion. […] Après avoir blâmé Corneille et Racine d’avoir fait parler avec trop d’esprit, les personnes qu’ils font paroître pénétrées de grandes passions, « Moliere, dit-il, est un auteur pernicieux » qui ne tend qu’à donner du crédit et de l’autorité au crime, en décriant ceux qui s’y oposent, ou en aprenant la maniéré dont les jeunes personnes doivent se servir pour tromper des parens chargez de leur conduite ». […] C’étoit une grande personne fort puissante et de bonne mine. […] Beaucoup de personnes croyent que Moliere a pris l’idée de cette pièce dans un nouvelle espagnole, qu’on trouve dans les œuvres de Scarron traduite en notre langue, et intitulée la Précaution inutile 200.
Molière représenta respectueusement au Roi, que, la Pièce devant être jouée, dans peu de jours, il était impossible qu’une autre personne pût apprendre ce rôle dans un temps si court. […] La Pièce fut trouvée excellente ; et lorsqu’elle fut jouée, personne ne la faisait mieux valoir que celui qui aurait pu s’en fâcher, une partie des Scènes que Molière avait traitées dans sa Pièce lui étant arrivées. […] Gourville, craignant d’être pendu en personne, comme il le fut en effigie, s’enfuit de France en 1661, il laissa deux cassettes pleines d’argent, l’une à Mademoiselle de l’Enclos*, l’autre à un faux dévot. […] Chapelain*, M. l’Abbé de Marolles et quelques autres personnes. […] Sa compagnie, dite « troupe de Mademoiselle », comprenait dix personnes, dont sa femme, Marie Dumont et son frère Louis, dit Dorimond jeune.
Et maintenant que Monrose s’est reconnu lui-même, laissez-le faire, il n’a plus besoin de personne. […] assister, de sang-froid, à cette publique immolation de sa personne et de son nom ! […] — Mais, direz-vous, ce joueur de Regnard est si aimable et si gai, qu’il ne fait peur à personne. […] La Régence n’a commencé pour personne en France, qu’elle a déjà commencé pour Regnard. […] C’est un brutal qui ne respecte rien, ni personne.
Chose remarquable, en effet, à part cette vieille folle de Bélise, qui n’est guère là que pour servir de plastron aux boutades que son frère le bonhomme Chrysale voudrait bien, mais n’ose adresser directement à sa femme, ce ne sont pas des personnes dépourvues de tout mérite que Mme Philaminte et sa fille Armande. […] J’aime avec tout moi-même et l’amour qu’on me donne En veut, je le confesse, à toute la personne. […] J’ai quelquefois entendu des personnes blâmer cette scène et celle du quatrième acte entre les deux sœurs ; elles les trouvaient trop crues pour le théâtre et presque offensantes pour la pudeur publique. […] Et l’agaçante Dorine, cette fille suivante, que Mme Pernelle trouve Un peu trop forte en gueule et fort impertinente, et se mêlant surtout de dire son avis ; mais qui, malgré tout, est une fille d’esprit, de cœur et de sens, appréciée et écoutée de ses maîtres ; assez bien de sa personne, d’ailleurs, pour que ses appas émeuvent Tartuffe, et lui attirent de sa part cette admonestation, plus indécente mille fois que la prétendue indécence dont il affecte de se scandaliser : … Couvrez ce sein que je ne saurais voir ! […] Noël, Dorine n’était pas, à proprement parler, une servante ; c’était une fille-suivante, ce qui équivalait à peu près alors à ce que nous appelons aujourd’hui une demoiselle de compagnie, et supposait une éducation en rapport avec les façons d’être du milieu où ces personnes étaient placées.
Ce n’est pas aux Aristophane ou aux Ménandre que les Athéniens durent ce qu’ils conservèrent d’héroïsme et de droiture ; et personne n’oserait souhaiter que les Français eussent pour tout catéchisme de morale le théâtre de Molière. […] Nous ne pouvons voir de tels tableaux sans qu’il en résulte quelque réflexion sur nous-mêmes, et une sorte de comparaison tacite faite par notre conscience entre notre propre personne et ces personnages en l’air produits devant nos yeux. […] Comment nier l’influence morale d’un spectacle qui, en animant les vices ou les vertus personnifiées, nous les fait voir avec la même émotion que nous causeraient des personnes vivantes ; qui, en répandant la grâce, sait nous séduire jusqu’à la passion, et, en déversant la moquerie, nous obliger à nous moquer malgré nous ? Ajoutez que, pour assurer le succès, l’auteur étale les travers les plus saillants de l’humanité, ceux qui occupent le plus de place dans le monde et dans la personne de chacun ; en sorte que le type mis sur le théâtre, paraissant toujours tenir quelque chose de nous-mêmes ou de notre société25, ne peut nous laisser froids, ni par conséquent maîtres de notre jugement. […] « Il a eu encore le don de distribuer si bien les personnages… qu’ils sembloient moins des acteurs de comédie que les vraies personnes qu’ils représentoient.
Ils l’ont saisi d’abord et avant qu’il ait eu le loisir de les trouver mauvais; il les a loués modestement en ma présence, et il ne les a pas loués depuis devant personne : je l’excuse et je n’en demande pas davantage à un auteur; je le plains même d’avoir écouté de belles choses qu’il n’a point faites 7 . » Et, de vrai, cela se comprend dans une carrière où l’imagination est continuellement surexcitée, où il faut créer sans cesse et avec le plus d’esprit possible, où il est nécessaire de plaire à un public. […] Ces sortes de satires tombent directement sur les mœurs, et ne frappent les personnes que par réflexion. […] ...Que son dessein est de peindre les mœurs, sans vouloir toucher aux personnes.
Personne et tout le monde. […] On ne peut saisir que sa personne. […] L’abbé Roquette, plus que personne, avait les comédiens en haine. […] Personne ne l’a dit. […] Rousseau ne les avait communiquées à personne.
Ne peut-il ja à ma personne. […] Dictes hardiment que j’affolle Se je dy huy autre parolle A vous ne à autre personne, Pour quelque mot que l’on me sonne, Fors bée que vous m’avez apprins. […] Phædria voudroit pouvoir y réussir : mais Thaïs paroît, lui dit que l’envie seule d’avoir Pamphila l’a déterminée à recevoir le Capitaine, & lui promet de congédier son rival dès qu’elle aura la jeune personne. […] Son maître lui montre à contrefaire les personnes de tous les états, à demander tout ce qui lui fera plaisir ; ce qui fournit quantité de lazzis bien plus plaisants que ceux de la piece françoise. […] Pour toute réponse je ferai lire à ces personnes le fable dans laquelle un renard, ne pouvant atteindre à des raisins, s’écrie, ils sont trop verds.
Il fit parler à M. de Montausier par quelques personnes... » Mais coupons court à ces détails, qui prêtent à Molière un rôle inconciliable avec la noblesse de son caractère, et arrivons au dénouement Montausier vit la pièce; sa colère se changea en reconnaissance; il trouva dans le Misanthrope « le caractère du plus parfaitement honnête homme qui pût être ; » il fut même d’avis que Molière lui avait fait trop d’honneur, et ils se séparèrent les meilleurs amis du monde3 L’authenticité de cette anecdote, plus piquante que vraisemblable, est contestée de la manière la plus formelle par M. […] Vous êtes fous tous deux de vouloir vous appliquer ces; sortes de choses, et voilà de quoi j’ouïs l’autre jour Molière se plaindre en parlant à des personnes qui le chargeaient de même chose que vous... Son dessein est de peindre les mœurs, sans vouloir toucher aux. personnes... Comme l’affaire: de la comédie est de représenter en général tous les défauts des hommes et principalement des hommes de notre siècle», il est impossible à Molière de faire aucun caractère qui ne rencontre quelqu’un dans le monde29. » Peindre les mœurs sans, vouloir tomber aux personnes, représenter en général tous les défauts des hommes et en particulier des hommes, de sait siècle , voilà donc tout. […] « Elle (Mme de Longueville) ne médisait jamais de personne et elle témoignait toujours quelque peine quand on parlait librement des défauts des autres, quoique avec vérité ; c’était au contraire faire sa cour auprès d’elle que de parler de tt le monde avec équité et sans passion, et d’estimer en eux tout ce qu’ils pouvaient avoir de bon. » Ce manuscrit est attribué à Nicole.
Il vient de voir une jeune personne fiancée à un paysan qu’elle aime beaucoup : il est jaloux de leur bonheur ; il veut le troubler en enlevant la petite paysanne. […] Le maître voit de loin un homme attaqué par trois personnes ; il vole à son secours, & sauve la vie à Don Carlos, frere d’Elvire, dont il n’est pas connu. […] Il emmene ces jeunes personnes, dans le dessein de les violer. […] Elle entend que la personne arrivée avec Octave est une femme déguisée, qui vient demander justice d’une offense : elle saisit ce prétexte pour refuser la main d’Octave. […] Son perfide part de là pour la faire passer pour une personne extravagante, qui ne sait ce qu’elle veut.
Je vous réponds que je ferai aussi bien mourir une personne qu’aucun médecin qui soit dans la ville… » L’histoire a conservé les noms des comédiens qui composaient la première… et la dernière troupe de Molière. […] « En effet, je trouve que c’est renchérir sur le ridicule, qu’une personne se pique d’esprit, et ne sache pas jusqu’au moindre petit quatrain qui se fait chaque ! […] En vain Mazarin dissimulait sous le fard sa lente agonie ; il ne trompait personne, excepté le roi jeune et superbe, et qui ne pensait pas que l’on pût mourir. […] Incontestablement, il était le premier, il était seul ; on le pouvait atteindre et blesser dans la personne de sa jeune femme, un vrai mystère, un labyrinthe où tout manque, on ne pouvait plus débattre ou nier la majesté du génie. […] On lit dans le manuscrit de La Grange, qui longtemps a contenu toute l’histoire de Molière, les détails que voici : La troupe se composait, dans l’origine, de onze personnes en tout : six acteurs, quatre actrices et un gagiste.
Plusieurs personnes ont donné à ces pieces le titre de farces : j’ignore pourquoi. […] « Ces farces ou ces petites pieces n’ont & ne peuvent même avoir ni action, ni intrigue, ni dénouement, car elles finissent d’ordinaire avec l’audience de l’homme ou du Dieu consulté, soit qu’il ne leur plaise plus de la continuer, ou que personne ne se présente plus pour la demander ; & pour finir ces prétendues pieces d’une maniere enjouée, on y ajoute le plus souvent un ballet composé des personnages qui ont paru sur la scene. […] Plusieurs personnes viennent se faire inscrire pour occuper un chapitre dans le journal du mois. […] J’ai démontré que l’action nous conduit d’incident en incident, & par gradation, à un dénouement bien supérieur à celui du Mercure, & qu’il est dans toutes les regles, puisqu’il a le mérite de la précision, qu’il surprend, & qu’il satisfait tout le monde : j’ai donc confondu, aux yeux de mes Lecteurs judicieux, les personnes qui n’avoient pas apperçu le moindre nœud dans cette piece, ou qui ne vouloient pas en convenir : j’ai triomphé en même temps de celles qui ne concevoient pas la possibilité de resserrer une action parfaite dans un petit nombre de vers, & qui critiquoient Moliere de l’avoir fait.
La popularité de Molière Tout a été dit sur sa personne, sur son œuvre, et cependant il ne cesse de piquer la curiosité du critique, de susciter les recherches de l’historien, de provoquer les commentaires du moraliste. […] Mais l’art de faire rire n’est pas simple, et s’il en a connu toutes les variétés, depuis les charges à l’italienne, les coups de bâton de Scapin et les clystères d’Argan, jusqu’aux fines répliques de Célimène, il a puisé plus que personne aux sources naturelles du rire, à celles qui le font communément jaillir de nos lèvres à tous. […] Ce n’est pas là, à vrai dire, une leçon bien profonde ; elle ne renouvelle le problème ni dans ses données, ni dans la façon de la traiter, ni dans la solution ; mais c’est une leçon raisonnable qui ne surprend et ne choque personne et il n’est pas de public qui ne l’approuve. […] Pendant deux actes, Tartuffe, invisible et présent, a rempli, animé la pièce de sa personne, sans se montrer au public.
Molière a fait rire les plus austères : il instruit tout le monde, ne fâche personne. […] Il joua la cour, le peuple et la noblesse, les ridicules et les vices, sans que personne eût droit de s’en offenser.
N’y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant mon cher argent, ou en m’apprenant qui l’a pris ? […] Ce n’est personne. […] Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, & tout me semble mon voleur. […] J’ai une grande fille à marier, & je n’ai point de dot à lui donner : personne ne la demandera ; & moi, je ne sais à qui l’offrir. […] Nous avons parlé de ce chef-d’œuvre assez long-temps, & peut-être trop, au sentiment de quelques personnes ; mais tant pis pour elles.
Il était devenu « de notoriété publique»qu’il s’assemblait, dans cette ville, « une congrégation illicite de plusieurs personnes, privilégiées et non privilégiées, » qu’elle « décidait de la réputation des hommes et des femmes et envoyait dans les maisons des billets injurieux ou quelqu’un de ses membres pour troubler le repos des familles; » même qu’ « elle faisait enlever des femmes et des filles et les enfermait dans le couvent de Sainte-Magdelaine sans information, ni condamnation. » Par arrêt du 12 juillet 1658, le Parlement de Guyenne interdit à la supérieure du couvent de recevoir ces prisonnières, aux Jurats de prêter main-forte à ces arrestations arbitraires, « à toutes personnes, de quelle qualité et condition qu’elles fussent, de porter ni envoyer aucuns billets injurieux à la réputation... sous peine de punition corporelle; » enfin de « s’assembler sans permission du Roi ou de la Cour. » Ce fut à Blois, l’année suivante, que la Compagnie du Saint-Sacrement trembla. […] Cet original, c’est précisément Conti, l’ancien patron, changé en irréconciliable ennemi des comédiens; Conti de qui, assurément, la personne contrefaite n’avait nul rapport avec le fier et élégant cavalier dont le charme affole les Madelons comme les Elvires, mais dont le passé moral n’avait rien à envier à celui de Don Juan. […] En outre, cette exclusion, et les raisons dont elle s’appuyait (en particulier l’impossibilité pour « une personne de communauté » de ne pas mettre ses supérieurs dans la confidence) atteignaient encore plus directement la Congrégation, si disciplinée, des Jésuites, et empêchaient ceux-ci d’entrer, au moins ostensiblement et en nombre, dans les Sociétés secrètes du Saint-Sacrement. […] Un des premiers membres de la Compagnie du Saint-Sacrement, le père de son historien, « M. d’Argenson, conseiller ordinaire du Roy en son Conseil d’Etat, » écrivant en l’année 1640, « pendant sa prison au château de Milan, » un édifiant traité de la Sagesse, remarque qu’il s’élève parfois « entre les personnes pieuses, une diversité d’opinions » si chaleureuse qu’elle produit entre elles de « mauvaises émulations » et des « jalousies »implacables. […] S’il n’est pas mauvais que les personnes de piété se groupent, c’est moins pour l’expansion et la propagande que pour l’oraison solitaire.
Elle est habillée modestement et magnifiquement, comme une femme qui passe sa vie avec des personnes de qualité. […] D’abord, elle est certainement du temps où les enfants et la gouvernante habitaient la maison isolée de la rue de Vaugirard, dans laquelle personne n’entrait que M. de Louvois, ou du moins n’entrait habituellement. […] Si les paroles du roi ne prouvent pas en lui réveil d’un sentiment nouveau, il est du moins certain qu’elles durent faire une vive impression sur deux personnes fort intéressées a les étudier, après les avoir entendues.
Le 7 juillet, elle lui dit : « Vous ne pouvez assez plaindre ni assez admirer la triste aventure de cette nymphe (Jo) : quand une certaine personne en parle, elle dit ce haillon. […] Madame de Coulanges et moi nous célébrâmes hier votre santé à Maintenon, et n’oubliâmes pas la chambre des élus. » Plus tard, en 1678 et 1679, l’intimité s’étant établie entre le roi et madame de Maintenon, les relations qu’elle avait conservées avec les personnes de son ancienne société, en souffrirent réellement et durablement. […] Du moment qu’elle devint confidente et dépositaire des sentiments et des pensées du roi, et même des secrets de l’État, elle cessa de s’appartenir à elle-même : ce fut un devoir pour elle de donner au roi une parfaite sécurité sur le dépôt que sa confiance mettait à la discrétion de son amie ; elle lui devait de rompre toute familiarité qui aurait pu compromettre ce dépôt : il n’y a rien de si difficile à cacher qu’un secret avec tes personnes à qui l’on parle habituellement à cœur ouvert ; et il y a des secrets à la cour qui se découvrent par le soin de les cacher ; si bien qu’affecter de taire certaines choses, c’est les dire.
La comédie doit donc nous montrer, au contraire, le triomphe de la personne humaine, conservant sa sécurité infinie au milieu même des échecs, qu’elle subit dans la poursuite d’un but contradictoire, et riant de ses propres infortunes. […] À présent, lorsqu’elle ne sent pas la beauté d’un poème vanté de tout un peuple ou seulement de quelques personnes éclairées, elle garde un silence modeste. […] si ces personnes si sages et si froides n’avaient pas tant de savoir, tant d’esprit ; si, au lieu de l’orgueilleuse sommation des philosophes, Uranie recevait l’humble visite d’un pauvre maître d’école de village, avide de comprendre et de goûter le beau, elle ne serait pas embarrassée. […] Car elle sait que ces choses-là ne sont point belles, si elles ne plaisent qu’à ses sens ou ne touchent que son cœur, sans pouvoir être en même temps admirées, ni d’elle, ni de personne. […] Vous comprenez, vous goûtez, vous aimez Molière autant que personne.
Si Armande est la même personne que Mlle Menou, il faut donc admettre qu’elle était déjà un des premiers sujets de la troupe, et c’est peu vraisemblable, car elle n’avait encore que seize ans. […] — Mais enfin elle est capricieuse autant que personne du monde. — Oui, elle est capricieuse, j’en demeure d’accord ; mais tout sied bien aux belles ; on souffre tout des belles ! […] vous êtes une bête. — C’est une chose étrange, réplique Armande sans s’émouvoir, c’est une chose étrange qu’une petite cérémonie soit capable de nous ôter toutes nos belles qualités, et qu’un mari et un galant vous regardent la même personne avec des yeux si différens ! […] Je me servis pour cela de toutes les forces de mon esprit ; j’appelai à mon secours tout ce qui pouvoit contribuer à ma consolation ; je la considérai comme une personne de qui tout le mérite est dans l’innocence, et que son infidélité rendoit sans charmes. […] Mais j’eus le chagrin de voir qu’une personne sans beauté, qui doit le peu d’esprit qu’on lui trouve à l’éducation que je lui ai donnée, détruisoit, en un moment, toute ma philosophie.
Voyez le jugement que l’auteur des reflexions sur la poëtique a fait de Moliere « Personne, dit-il, n’a porté le ridicule de la comedie plus haut parmi-nous que Moliere ; car les autres poëtes comiques n’ont que les valets pour plaisans de leur theâtre ; & les plaisans du theâtre de Moliere, sont des marquis, & des gens de qualité. […] Les beautés des portraits qu’il a faits sont si naturelles, qu’elles se font sentir aux personnes les plus grossieres ; & le talent qu’il avoit de plaisanter étoit renforcé de la moitié par celui qu’il avoit de contrefaire.
C’est là un acte unilatéral et que personne ne contrôle. […] Mais enfin, des éclaircissements pareils à ceux qu’on cherche sur cette conduite ne peuvent être demandés à des personnes amies. […] Molière, comédien du roi, officier du roi, était donc couvert contre l’excommunication par la personne du souverain. […] Couthon, entre les bras de qui il est mort, et de plusieurs autres personnes ; et que M. […] Elle se compose, outre l’auteur du projet, de seize personnes : MM.
Il faut convenir que personne n’a reçu de la Nature plus de talents que M. de Molière pour pouvoir jouer tout le genre humain, pour trouver le ridicule des choses les plus sérieuses, et pour l’exposer avec finesse et naïveté aux yeux du public. […] Il ajoute que les beautés des portraits qu’il fait sont si naturelles qu’elles se font sentir aux personnes les plus grossières : et que le talent qu’il avait à plaisanter s’était renforcé de la moitié par celui qu’il avait de contrefaire. […] Les comédiens et les bouffons publics sont des personnes décriées de tout temps, et que l’Église même par voie de droit considère comme retranchées de son corps, parce qu’elle ne les croit jamais dans l’innocence.
Avez-vous besoin d’assembler plusieurs personnes de différentes familles dans une même maison ? […] Est-il besoin, pour remplir votre sujet, que plusieurs personnes paroissent & disparoissent avec rapidité ? […] Avez-vous intérêt à rassembler plusieurs personnes de différents états ? […] On n’est pas surpris d’y voir pêle-mêle les personnes de tout rang, de tout âge, de tout sexe.
Mais quelles sont ces personnes qui sont charmées, enchantées des scenes amoureuses ? […] Je n’en veux à personne. […] Mais, si je l’ose dire, un scrupule me gêne Aux tendres sentiments que vous me faites voir ; Et, pour les bien goûter, mon amour, chere Alcmene, Voudroit n’y voir entrer rien de votre devoir, Qu’à votre seule ardeur, qu’à ma seule personne, Je dusse les faveurs que je reçois de vous ; Et que la qualité que j’ai de votre époux Ne fût point ce qui me les donne. […] Je plains bien les personnes de l’un & l’autre sexe qui applaudissent à cette scene ; il faut qu’elles n’aient pas eu dans leur vie des tête-à-tête fort piquants, ou qu’il ne leur en reste qu’une bien foible idée.