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22. (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13

Il est toujours bien temps d’embrasser ce parti, Lorsque de la beauté l’éclat est amorti ; Vous n’en êtes point-là ; non, croyez-en Molière, Reprenez votre humeur, vous pourrez longtemps plaire Et par le naturel et par la vérité ; Laissez là ce maintien, ce langage affecté ; Laissez ce style faux dont le bon sens murmure, Car ce n’est pas ainsi que parle la nature. […] C’est différent : au moins, vous avez une excuse ; Pleurez ; mais, croyez-moi, le rire vous va mieux : Laissez à Melpomène injurier les dieux, Apostropher le ciel d’une plainte importune, Quereller les destins et braver la fortune ; Vous, peignez la nature et l’homme tel qu’il est ; Qu’il s’amuse en voyant son bizarre portrait ; Tachez de corriger, mais surtout faites rire ; Rien ne vaut la gaîté ; l’espèce humaine en tire Des plaisirs toujours sûrs ; bien souvent la santé, Et presque autant de biens que de la Faculté L’on peut tirer de maux ; c’est dire assez, sans doute. […] Haute et puissante dame, illustre douairière De vos anciens amants et surtout de Molière, Ayant seule hérité, je ne sais trop pourquoi, Daignerez-vous enfin partager avec moi Ce domaine riant que vous laissez en friche ? […] Laissez donc, croyez-moi, mon modeste héritage, Ou souffrez tout au moins qu’une autre le partage.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Le maître se laisse persuader par l’éloquence de son valet, & lui recommande de veiller sur le faux Fédéric. […] Il sort & laisse son amant sur le théâtre, qui raconte à son valet Arlequin une dispute qu’il a eue avec Silvio son frere. […] Laissez-moi du moins finir ce que j’ai à vous dire, & vous me condamnerez ensuite si je le mérite. […] Mais laissons là ces discours superflus : Je ne dis point quels sont mes pensers là-dessus. […] laissez-moi parler un peu, je vous conjure !

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143

| De mon côté, pas le mot. — Vous avez, me dit-il, envie de m’échapper ; il y a long-temps que je m’en apperçois ; mais vous n’y réussirez pas : je n’ai garde de vous laisser aller seul. […] que je meure si j’entends rien aux affaires : d’ailleurs, je suis pressé d’arriver où vous savez. — Je ne sais trop ce que je dois faire, vous laisser, ou mon procès. — C’est votre procès qu’il faut suivre. — Non, je vais avec vous. […] Le traître s’enfuit, & me laisse sous le couteau. […] Et moi pour lors, comme un bœuf qu’on assomme, Je laisse cheoir la tête, & bien peu s’en fallut, Remettant par dépit en la mort mon salut, Que je n’allasse lors, la tête la premiere, Me jetter du Pont-neuf à bas en la riviere. […] Regnier ne laisse pas échapper l’horoscope de cette magicienne lui prédisant dans son enfance que le fer, le poison & toutes les maladies respecteront ses jours, mais qu’un causeur impertinent le fera mourir d’ennui.

25. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Or il est évident qu’Orgon, pour se laisser duper par Tartuffe, doit être sincère dans son admiration pour son hôte. […] Il faut laisser aux pédants le soin de savoir si le divertissement était de bon aloi, ou si l’on n’avait pas le droit de se divertir. […] Je persiste à croire qu’il faut jouer les rôles écrits par Molière tels qu’il les a conçus, et laisser au public le soin d’en deviner le sens. […] Ils se laissent égarer par leur générosité, et malgré la sympathie que m’inspire un tel sentiment, je voudrais les voir quitter cette voie périlleuse. […] Que le directeur ne se laisse pas déconcerter par cette résistance ; qu’il ne déserte pas, pour s’épargner quelques ennuis, la cause de la justice, et il recueillera bientôt les fruits de sa persévérance.

26. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

Enfin, c’est se laisser aller à l’imagination, faculté dominante des poètes, qui n’accorde pas toujours à la réflexion la liberté de se mettre sur ses gardes. […] C’était encore un courtisan quand il disait, dans une dédicace, à la mère de cet enfant adultérin : Le temps qui détruit tout, respectant votre appui, Me laissera franchir les ans dans cet ouvrage, …………………………………………………         Sous vos auspices, ces vers         Seront jugés, malgré l’envie,         Dignes des yeux de l’univers. […]         Sauvez-vous et laissez-moi paître,         Notre ennemi, c’est notre maître. […] Mais il était moraliste, et surtout moral, quand il disait au roi dans sa première épître : …………… Laissons là les sièges, les batailles ; Qu’un autre aille en rimant renverser les murailles, Et souvent sur tes pas, marchant sans ton aveu, S’aille couvrir de sang, de poussière et de feu ; À quoi bon d’une muse au carnage animée Échauffer ta valeur déjà trop allumée ?

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII.*. M. PIRON. » pp. 277-287

Quand même un homme auroit l’esprit assez juste, le goût assez épuré pour ne se laisser corrompre ni par les admirateurs ni par les critiques outrés, quand même il seroit en état de se dépouiller de tout esprit de parti & de porter un jugement sain, il doit attendre, pour le prononcer, que la voix publique l’ait confirmé29. […]   Que d’éloges ne faudroit-il pas donner à la façon dont cette aventure est mise en action & encadrée dans la Métromanie, si nous n’avions résolu de laisser entiérement au Lecteur le plaisir de prononcer sur les Auteurs vivants. […] Les conviés ouvrirent les oreilles ; le vieillard leur dit : je vous laisse, je reviens à vous dans un moment, j’aurai bientôt compté cette somme. […] Il feignit de ne la point voir ; & pendant qu’il regardoit ses registres, il la laissa contempler à son aise dans le coffre qu’il avoir ouvert, où elle vit le million éparpillé. […] Quand nous avons cité quelques Auteurs vivants, dans les premiers volumes de cet ouvrage, nous avons toujours laissé au Lecteur le droit de prononcer, ou nous n’avons parlé que de choses peu conséquentes.

28. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Mais il aurait pu lui laisser les grands biens qu’il possédait, si par la suite il ne l’avait reconnu incapable de les gouverner : Il se contenta de lui laisser 8 000 livres de rente entre les mains de personnes qui les lui payaient régulièrement. […] Il en avait deux entre autres, que tout le monde en Languedoc, jusqu’aux personnes les plus sérieuses, ne se laissaient point de voir représenter. […] Malgré cette critique, qui était peut-être en sa place, Sganarelle avec ses expressions, ne laissa pas de faire rire l’homme de Cour. […] Quoique la Troupe de Molière fût suivie, elle ne laissa pas de languir pendant quelque temps par le retour de Scaramouche. […] Hubert voulait qu’on laissât toujours entrer la maison du Roi, tant il appréhendait une seconde rumeur.

29. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Des hommes de talent et de goût, animés parfois d’un noble enthousiasme, s’y sont laissé prendre en grand nombre. […] Orgon, comme Géronte, se laisse mettre la tête dans le sac. […] Serait-ce par hasard le malheureux qui s’est laissé prendre aux filets de Célimène ? […] Elle avait des privilèges dont Molière ne se laissa pas dépouiller. […] Pourquoi donc laisser les femmes dans l’ignorance ?

30. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

— Ce qu’il laissait à faire. — § II. […] — Ce qu’il laissait à faire. […] Elle a voulu, dit-elle, laisser sa chambre à Léonor, pour entretenir son amant par la fenêtre qui donne sur la rue. […] Molière ne nous donne pas seulement le fond de son cœur ; il y fait un choix dans ses illusions et dans ses souffrances ; et il n’en laisse voir que ce qui importe à la vérité, et ce qui est compatible avec la dignité de l’art. […] Dans une farce italienne24, Scapin ôte une bague du doigt de Pantalon, et la donne à Flaminia de la part de Pantalon, dit-il, qui le laisse faire.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

Un beau vers, une sentence dans la bouche d’un Roi, un spectacle pompeux, ou une apostrophe à la Religion, peuvent ranimer le spectateur ; mais si vous le laissez une fois se refroidir dans la comédie, vous êtes perdu sans ressource. […] Il est des pieces qui, comme je l’ai fait voir dans le Chapitre de la liaison des scenes, laissent le théâtre vuide ou sans acteurs plusieurs fois dans un acte. […] Laisse-moi faire, la machine est trouvée ; je cherche seulement dans ma tête un homme qui nous soit affidé, pour jouer un personnage dont j’ai besoin. […] Si la scene qui termine l’acte suit des scenes brillantes, elle doit être très courte ; si elle vient après des scenes foibles, elle doit être assez brillante elle-même pour faire oublier au spectateur les défauts qui ont pu le choquer, & pour le laisser dans une espece d’enthousiasme qui contribue à rendre ses réflexions favorables à l’ouvrage. […] C’est que j’enrage De voir celle que j’aime au pouvoir d’un sauvage, D’un dragon surveillant, dont la sévérité Ne lui laisse jouir d’aucune liberté.

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283

Moliere lui-même, au commencement de sa carriere, a suivi le torrent, s’est laissé entraîner par l’usage, & nous a peint les mœurs les plus anciennes, en introduisant dans ses premieres pieces quelques personnages tels que ses Marchands d’Esclaves & ses Filles dans l’esclavage. […] Tous deux, pour se faire piece, conviennent de laisser à leur niece la liberté de se choisir un époux, & ils remettent entre les mains d’un tiers leurs donations. […] La seconde faute qu’un Auteur court grand risque de faire, est de se laisser entraîner par un esprit de prévention, quelquefois par un esprit de haine, & de se permettre des injures lorsqu’il ne devroit point passer les bornes d’une raillerie très modérée. […] Vous avez tort de vous laisser voir pour rien : vous êtes un fort joli bouffon, & vous valez bien un schelling. […] Ne nous laissons jamais séduire par le mauvais exemple que les Poëtes étrangers nous donnent.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Vos livres éternels ne me contentent pas ; Et, hors un gros Plutarque à mettre mes rabats, Vous devriez brûler tout ce meuble inutile, Et laisser la science aux docteurs de la ville ; M’ôter, pour faire bien, du grenier de céans Cette longue lunette à faire peur aux gens, Et cent brimborions dont l’aspect m’importune ; Ne point aller chercher ce qu’on fait dans la lune, Et vous mêler un peu de ce qu’on fait chez vous, Où nous voyons aller tout sens dessus dessous. […] Les femmes d’à-présent sont bien loin de ces mœurs : Elles veulent écrire & devenir auteurs : Nulle science n’est pour elles trop profonde ; Et céans, beaucoup plus qu’en aucun lieu du monde, Les secrets les plus hauts s’y laissent concevoir ; Et l’on sait tout chez moi, hors ce qu’il faut savoir. […] Ajoutons qu’il n’y a qu’en France des hommes assez fous pour laisser faire de pareils écarts à leurs femmes, ou pour leur persuader à force de flatteries qu’elles sont savantes, parcequ’elles ont quelques notions aussi confuses que superficielles sur les sciences.

34. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Chacun sait que toutes les dames sont folles et que, par conséquent, elles ne peuvent feindre d’être ce qu’elles sont 31 . » Malgré cette critique, Les Folles supposées ne laissèrent pas de se multiplier. […] En même temps, quatre Indiens font un petit bal à la moresque ; enfin les perroquets s’envolent des mains de leurs maîtres et les laissent désespérés de cette perte ; après quoi s’achève la pièce, et s’en vont tous s’embarquer pour la guerre de Troie. » La Finta Pazza obtint un brillant succès, auquel les cantatrices, « la gentille et jolie Gabrielle Locatelli, qui était une vraie lumière de l’harmonie, Giulia Gabrielli et Marguerite Bertolazzi, dont la voix était si ravissante qu’on ne pouvait les louer dignement », paraissent avoir eu la plus grande part33. […] Le ballet de L’Amour malade avait laissé de si joyeux souvenirs parmi les contemporains, que lorsque huit ans après, fut joué L’Amour médecin de Molière, les hommes qui, comme le fameux médecin Guy Patin, ne fréquentaient pas beaucoup le théâtre, prenaient un titre pour l’autre et parlaient de L’Amour malade, de Molière, que Paris allait voir en foule. […] On nous a pourtant laissés faire. […] Madame était épouvantée, et je vous avoue que, quoique je connusse assez Monsieur pour ne me pas donner avec précipitation des idées si cruelles de ses discours, je ne laissai pas de croire, en effet, qu’il était plus ému qu’à son ordinaire ; car il me dit d’abord : “Eh bien, qu’en dites-vous ?

35. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Il n’a ni compassion ni charité ; il frappe de la pointe et il laisse le fer dans la plaie. […] Elle a mieux fait ; elle a laissé à chacun ses travers, empruntant ce qu’avaient de bon Chrysale et Philaminte. […] Clitandre s’y est trompé d’abord et a commencé par offrir à Armande son cœur qu’Henriette ne laissera plus échapper. […] Laure par obéissance renonce à George qu’elle aime, se laisse marier malgré elle à M. […] Je le laisse à décider à de plus habiles.

36. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

Il lui donne des leçons de philosophie fataliste et pyrrhonienne : la fortune persécute ceux qui sont sensibles à ses coups ; elle laisse en paix ceux qui s’en moquent. […] Ces deux carognes-là font le malheur de ce monde avec les devoirs, les inquiétudes, les constipations qu’elles y introduisent, au lieu de le laisser aller comme il veut. […] Il y met une certaine complaisance, sans se laisser oublier, bien entendu. […] Tout en ne dédaignant pas les avantages que son intervention peut lui procurer, Ipocrito ne laisse pas de servir efficacement cette famille.

37. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Malgré cette critique, Sganarelle, avec ses expressions, ne laissa pas de faire rire l’homme de cour. […] il en serait incommodé ; je vous prie de le laisser. — Oh parbleu ! […] Il n’a laissé qu’une fille. […] Je savais qu’il avait laissé quelques fragments de pièces qu’il devait achever. […] Je laissai donc tout à ce peuple circoncis, jusqu’à ma fièvre quarte, que je perdis avec mon argent.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Laissons à ces vieillards le soin de partager Ce trésor à tous ceux qu’ils voudront soulager. […] Vous buvez sec, dit-on : moi, je n’y laisse rien. […] Viens, & sans te gourmer avec moi de la sorte, Laisse, en entrant chez nous, ta grandeur à la porte. […] Epousez-la, Marquis, épousez-la, & laissez là Hortense : il n’y a point à hésiter : vous n’avez point d’autre parti à prendre. […] C’est encore une femme brusque, acariâtre, qui se laisse faire un pareil affront, & qui l’oublie tout de suite au point de donner sa fille à celui qui le lui a fait, & qui, pour la calmer, ou la remercier, la menace de lui faire danser un menuet.

39. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Ce n’était pas un homme à laisser échapper de si bonnes occasions. […] Geoffroy s’est laissé emporter par sa rage contre les philosophes. […] Les faux semblants de dévotion eurent le dessus ; le roi se laissa embégniner, et la révocation de l’édit de Nantes fut la suite de cet engouement fanatique. […] C’est l’époque la plus corrompue de la décadence romaine, et malgré la grâce du style, on ne peut lire sans dégoût les peintures qui nous en ont été laissées. […] Laissez-nous donc rire du malheur des Georges Dandin du théâtre et du monde.

40. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Il n’est vice, ou faiblesse, ou sottise qui n’y passe ; il ne se laisse éblouir par aucune fausse respectabilité ; et du moment que le sentiment le plus sacré sort de la juste nature, Molière l’empoigne au passage, et en met à nu le ridicule. […] Mais en réalité, on connaît mal son histoire ; il n’a point laissé de confidences et chacun sait qu’il ne nous reste de sa main que six lignes, qui sont une quittance. […] Elle ne m’éloigne pas trop de mon sujet, puisqu’il s’agit de La Bruyère, qui nous a laissé, lui aussi, une comédie humaine intéressante encore, pour être d’un moraliste. […] Le premier éditeur avait tout simplement laissé échapper une faute, et la fine et savante ingéniosité du critique s’était exercée sur une coquille. […] Ils me sont chers, à moi, mes défauts ; ils me rendent heureux ; ils sont moi-même ; je vous laisse jouir, des vôtres, laissez-moi jouir des miens.

41. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

En octobre 1660, la salle fut démolie pour laisser libre la construction du grand portail du Louvre. […] Armande Béjart, qui laissa mourir Molière entre les mains de M.  […] Il y a deux sortes de gens : ceux qui aiment et ceux qui se laissent aimer. […] A la fin, le roi promit de laisser jouer la pièce. […] C’est là qu’on peut juger de la tournure d’esprit qu’avaient alors certaines réunions de gens instruits, et le ton cependant ému de la harangue ne laisse pas que de laisser filtrer la plaisanterie à la mode et le bel esprit.

42. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Molière même, à qui Boileau reprochait d’avoir partagé son talent entre Térence et Tabarin, entre Scapin et le Misanthrope, Molière n’a rien laissé percer de Sganarelle ni de Scapin dans Le Tartuffe et Le Misanthrope, ni des beautés sérieuses de ces deux chefs-d’œuvre dans les badinages de son théâtre. […] On ne peut disconvenir que les talents mêlés, qui se laissent aller à leur naturelle abondance, n’aient d’ordinaire plus de variété, plus de grâce et de charme ; mais on ne peut douter que les talents distincts ou qui savent se concentrer, ont plus de caractère, de vigueur et d’essor. […] L’on a presque retrouvé le nombre que Malherbe et Balzac avaient les premiers rencontré, et que tant d’auteurs depuis eux ont laissé perdre. […] On lisait avec étonnement dans un autre ouvrage cette phrase : cet homme laisse mourir la conversation, cet autre la tyrannise.

43. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Je laisse, dit-il, à deviner si l’on s’est tû parce que cela n’est pas veritable, ou de peur de lui faire du tort. […] Ses Camarades qu’il avoit laissez à Rouën en partirent aussi-tôt & le 24. […] Hubert vouloit qu’on laissât toûjours entrer la Maison du Roi, tant il apprehendoit une seconde rumeur. […] Il en seroit incommodé, je vous prie de le laisser. […] R... ayant fait cette piece, la promit à Moliere pour la faire joüer sur son Theâtre ; il la laissa même annoncer.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

C’est le hasard seul qui fait arriver Sosie dans un moment où Mercure ne le peut laisser entrer chez Amphitrion. […] Célia, suivante de Laura amante de Dom Félix, vient lui dire que sa maîtresse est fort en colere contre lui, mais que pour lui fournir le moyen de se racommoder, elle laissera sa porte entre-ouverte dès que son vieux maître sera parti pour la campagne, & qu’il pourra entrer dans la maison. […] Fabio, pere de Laura, est fâché qu’on ait laissé la porte de derriere ouverte : on lui dit que c’est pour épargner des pas à Marcella qui est venue voir son amie. […] Laura paroît : Lisardo voit clairement que ce n’est point la beauté à qui il a parlé ; il laisse les amants seuls. […] Il a certainement voulu dire que le Public aime, dans une intrigue, à voir naître & agir tous les ressorts avec cette facilité qui laisse croire que le hasard seul les fait mouvoir.

45. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Quelquefois, il est vrai, ton austère férule En passant près de lui frappa le ridicule, Dont la vie éphémère, en son obscurité, Eût échappé, sans elle, à la postérité : Mais plus souvent, aussi, ta généreuse audace Brave le vice altier, l’attaque et le terrasse, Et, marchant droit au but, sans le laisser en paix, Torture le méchant qui ne change jamais. […] Je ne te suivrai pas dans ta pénible tâche, Lorsque tu la remplis sans pitié, sans relâche ; Implacable ennemi de tous les charlatans, Je te laisse écraser sous le poids du bon sens Du bel esprit du jour la risible manie ; Chez Dandin nous montrer la vanité punie ; T’égayer aux dépens du bon monsieur Jourdain ; Rire de Vadius, et fouetter Trissotin. […] Rappelons nous qu’un jour l’auteur d’Agamemnon À sa belle couronne ajoutant un fleuron, Dans Pinto, se traçant une route nouvelle, De l’intrigue héroïque a laissé le modèle ; Qu’Étienne, s’annonçant par de brillants essais, Promettait de compter ses pas par ses succès, Mais qu’auprès d’Érato cet infidèle oublie Que ses premiers lauriers il les doit à Thalie. […] Je déclare que je n’ai point prétendu refaire les deux vers de Chénier, et que, s’ils avaient rendu mon idée, je les aurais substitués aux miens quand on m’asignalé cette réminiscence ; mais je suis loin d’admettre que Louis XIV, placé à la tête du grand siècle auquel il a donné une si belle direction pendant les trente premières années de son règne, ait emprunté son éclat de l’éclat des arts, et je me suis décidé à laisser mes deux vers tels qu’ils sont. […] Ne doit-on pas s’étonner que de ces tribunes tutélaires il ne se soit pas élevé une seule voix en faveur de l’indépendance légale de l’art dramatique ; de cet art vraiment national, qui a tant d’influence sur l’opinion et sur les mœurs ; qui plus que tout autre a besoin de liberté, etauquel on n’a pas même daigné accorder le bienfait d’une loi d’exception, qui pût au moins lui laisser entrevoir dans l’avenir un temps plus heureux.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Il traite Isabelle, sa pupille, avec toute la sévérité possible ; ne lui permet pas le moindre ajustement ; ne la laisse parler à personne : il croit, en agissant ainsi, avoir trouvé le secret de lui plaire, & veut absolument l’épouser. […] Dites-lui, je vous prie, de changer de conduite à l’avenir, & de me laisser en repos. […] Elle-même s’est plainte à moi de vos importunités : au reste, je vous avertis que vous ne tirerez aucun fruit de votre mauvaise intention, que cette femme est la vertu & la sagesse même : ainsi je vous prie de la laisser en paix pour votre honneur ». […] Le Capitan, obligé de faire un voyage, laisse sa femme sous la garde de Trapolin. […] Vos desirs lui seront complaisants Jusques à lui laisser & mouches & rubans ?

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

Il les sépare, leur demande tout bas le sujet de la querelle, & fait croire à chacun d’eux que son concurrent lui laisse le champ libre. […] Il faut d’abord savoir que l’avare Severin cache sa bourse dans un trou, en conjurant cette bourse & le trou même de ne pas se laisser trouver. […] laisse-moi entrer seulement : si je ne te coupe la langue, si je ne t’arrache les yeux.... tu verras. […] Mais laissons les bœufs à la charrue : recevez ma proposition ; écoutez-moi favorablement, & ne me refusez point pour votre gendre. […] il ramasse soigneusement toutes les rognures ; & pour ne rien laisser perdre, il les emporte comme quelque chose de précieux...

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

Nous sommes d’une race trop ancienne pour laisser ainsi prostituer notre maison ». […] Laissez là cette galere, & songez que le temps presse, & que vous courez risque de perdre votre fils. […] Les deux vieillards ont chacun un fils qu’ils laissent entre les mains de Géta, esclave de Démiphon. […] Il est forcé de leur laisser la bride sur le cou : ils ne manquent pas d’en abuser. […] Il faudroit, ajoutera quelqu’un, laisser les choses comme elles sont, & respecter les ouvrages des grands hommes.

49. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Tout, dans ce rôle de Léonor, par la raison sereine et l’honnêteté virile qu’il respire, laisse voir quel caractère, quelle plénitude de consentement Molière eût souhaité chez celle qu’il allait épouser. […] La petite querelle de directeur et de mari qu’il introduit dans l’Impromptu de Versailles laisserait même croire qu’il vivait encore à ce moment dans une parfaite sécurité. […] Mais je n’eus que trop de moyens de m’apercevoir de mon erreur ; et la folle passion qu’elle eut, peu de temps après, pour le comte de Guiche, fit trop de bruit pour me laisser dans cette tranquillité apparente. […] Sa présence me fit oublier mes résolutions, et les premières paroles qu’elle me dit pour sa défense me laissèrent si convaincu que mes soupçons étoient mal fondés, que je lui demandai pardon d’avoir été si crédule. […] Il s’était déjà compromis dans de fâcheuses aventures ; à la suite d’une escapade nocturne, on l’avait trouvé roué de coups et laissé pour mort sur le pavé de Paris.

50. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Ces deux piquantes actrices ont laissé, elles aussi, un souvenir qui n’est pas encore effacé. […] La fièvre s’y étant jointe, il ne fut pas plus de huit jours malade, et après avoir renoncé au théâtre, il mourut le lundi 2 août 1688, à six heures du soir, et fut enterré à Saint-Eustache, derrière le chœur, vis-à-vis la chapelle de la Vierge. » L’Arlequin Dominique laissait, dit-on, trois cent mille livres de biens. […] En mourant, il ne laissa pas moins de biens que son émule Dominique. « Outre un legs considérable qu’il a fait à une maison religieuse, dit son biographe, il a laissé à son fils, qui est un prêtre savant et d’un grand mérite, tout le bien qu’il avait en France et en Italie, qui se monte à la valeur de près de cent mille écus.

51. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Il laissait berner ses favoris. Il est vrai qu’il laissait dauber aussi sur les marquis. […] Il ne laisse pas d’avoir parfaitement raison. […] Elle a une volonté très ferme et ne se laissera pas sacrifier. […] Cela ne laisse pas d’être un peu étrange.

52. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Elle avait bien voulu laisser cueillir l’heure, mais elle ne voulait pas s’attarder dans une passion. […] Leur langage laisse transparaître la flamme intérieure qui les consume. […] Corneille lui-même, qui connaissait bien le cœur humain, s’y laissait prendre tout le premier. […] La Grange en véritable amoureux s’y laissa prendre. […] U avait déjà enterré une Laforest ou plutôt il l’avait laissé enterrer sans lui, ce qui n’est pas bien.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Il faut bien par force que je laisse la chose comme elle est : mais vous me paierez les trois cents écus de votre pere. […]   Les Auteurs François se sont piqués de laisser à Térence cette fille de joie qui prie son favori de permettre qu’elle tire parti de ses charmes, pour se faire des amis & mériter leurs présents ; ce lâche amant, qui s’absente deux jours pour laisser un champ libre à son rival, & qui partage ensuite avec lui la possession de sa belle, à condition qu’il financera ; ce parasite qui fait l’accord entre les deux rivaux ; ce pere qui permet à son fils de vivre publiquement avec sa concubine. […] Je te disois hier que ton maître te laisseroit seul au logis : il faudra qu’à son retour tu lui fasses entendre par signes quels gens l’auront demandé : comprends-tu ? […] Hé bien, si on laisse invétérer le mal ?... […] Moliere dit à son voisin : « qu’ils laissent faire le bon-homme, il ira plus loin qu’eux. »

54. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Dupuis guérit, devient veuf : sa femme ne lui laisse qu’une fille fort belle. […] Dupuis feint de se laisser fléchir, il veut prendre jour pour le mariage ; on choisit le jeudi. […] Desronais veut se jetter aux pieds de Mariane : elle desire d’être seule un moment, & le prie de la laisser. […] Non ; laissons-la de côté, & que l’homme seul agisse. […] Cette action noble & généreuse répare tous tes torts : viens dans mes bras, ma chere Peggy, & laisse-moi reprendre mon premier amour.

55. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Une de ces convenances que la multitude révère, et que le sage respecte, l’avait privé pendant sa vie des honneurs littéraires, et ne lui avait laissé que les applaudissements de l’Europe. […] C’est qu’il ne s’est pas contenté de peindre les travers passagers de la société ; il a peint l’homme de tous les temps ; et s’il n’a pas négligé les mœurs locales, c’est une draperie légère qu’il jette hardiment sur le nu, et qui laisse sentir la justesse des proportions et la netteté des contours. […] Naïveté d’un effet toujours sûr au Théâtre, mais que le Poète ne rencontre que dans les états subalternes, et jamais dans la bonne compagnie, où chacun laisse deviner tous ses ridicules avant que de convenir d’un seul. […] Cette vérité, exprimée noblement, eût pu ne pas laisser de traces. […] Le précepte d’être comme tout le monde, ayant fait de la société un bal masqué où nous sommes tous cachés sous le même déguisement, ne laisse percer que des nuances sur lesquelles le microscope théâtral dédaigne de s’arrêter ; et les caractères, semblables à ces monnaies dont le trop grand usage a effacé l’empreinte, ont été détruits par l’abus de la société poussée à l’excès.

56. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Elle a le don de nous désopiler jusque dans la scène scabreuse où Tartuffe se laisse prendre au piège. […] Il laisserait plutôt son manteau à celle qui lui ferait des avances. […] » Il regrette qu’Élise ait été jadis sauvée d’un naufrage, et que Valère ne l’ait pas laissée se noyer. […] Ce dénouement est excellent ; car il ne répugne point à la vraisemblance, et laisse à chacun son caractère. […] Non, elle ne se laissera jamais séduire par la vanité.

57. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

Mais s’il était un moraliste, il l’aurait dégagée lui-même : il ne l’aurait pas laissée obscure au point que des hommes comme Bossuet et J. […] 240 Mais il importe d’insister sur l’immoralité d’un spectacle où l’intérêt, le charme, la passion sont sans cesse inspirés par des hommes indignes, chez qui l’auteur fait survivre des qualités d’esprit et de cœur inconciliables avec la bassesse de leurs actions, en sorte qu’on leur pardonne leur vice en faveur de leur grâce, de leur sensibilité, de ce reste d’honneur qui leur a été artistement laissé ; elle gai spectacle de leurs succès finit par insinuer doucement au spectateur séduit, que le vice, après tout, n’est pas si noir qu’on le fait. […] Celui du Médecin malgré lui est si divertissant, avec sa bouteille aux juleps 244 et sa jovialité rabelaisienne, qu’on le voit, sans lui en vouloir, battre sa femme qu’il ruine, et plaisanter sur ses enfants qu’il laisse mourir de faim245. […]   Et qu’on ne dise pas que Molière s’est laissé aller à cette indulgence dans les débuts de sa carrière, aveuglé par l’exemple de ses prédécesseurs et de ses contemporains, entraîné par la nécessité de nourrir sa troupe et de faire rire à tout prix : c’est en 1669, quand il a donné le Misanthrope, le Tartuffe, l’Avare, après Amphitryon, que l’imitation antique peut excuser un peu ; c’est enfin quand il est maître et roi de la scène, qu’il joue devant le roi la désopilante farce de M. de Pourceaugnac, chef-d’œuvre comique où, par malheur, les deux personnages intéressants, spirituels, actifs, les deux chevilles ouvrières de la pièce, sont la Nérine et le Sbrigani, qui se font réciproquement sur la scène cette apologie digne des cours d’assises : NÉRINE Voilà un illustre. […] Peut-on aimer comme Je Dorante du Bourgeois gentilhomme, et voler en même temps l’or, les bagues même que l’on offre à sa maîtresse ; la laisser entretenir par un vieux fou qu’on flatte, et faire argent de l’honneur de celle qu’on veut s’attacher par un lien sacré 267 ?

58. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Mais les troupes italiennes n’ont laissé que peu de traces sur notre sol jusqu’aux Gelosi. Ceux-ci, au contraire, y ont laissé des traces bien distinctes ; on possède sur eux un ensemble de renseignements qui permet de se rendre compte des représentations qu’ils donnaient. […] Chrisoforo sait que le père de son jeune maître, le vieillard Polidoro, maintenant veuf de son épouse légitime, a toujours une première femme et une fille qu’il a laissées autrefois à Nicosie, et que cette fille, nommée Emilia, doit bien avoir à présent une vingtaine d’années. […] Elle fit venir Costantini, qui parut « avec une barbe qu’il avait laissée croître depuis sa détention ». […] Dans le dessein de recevoir la récompense qu’il espérait, il se rendit un matin chez le duc ; mais le suisse, se doutant du sujet de sa visite, ne voulut point le laisser entrer.

59. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Elle a de l’intérêt par elle-même ; il n’est pas indifférent à la morale, de voir comment cette femme, née dans une prison, d’un père protestant, qui se ruina au jeu et mourut à la Martinique, où elle fut laissée en gage à un créancier par sa mère obligée de venir chercher du pain en France ; renvoyée à sa mère, à quatorze ans, par ce créancier qui trouvait trop onéreux de la nourrir ; devient à quarante-cinq ans l’amie, la confidente d’un roi galant, parvient à le détacher de ses maîtresses, ne voulant prendre la place d’aucune, et à quarante-huit ans devient la femme de ce roi, plus jeune qu’elle de trois ans. […] Le duc de Saint-Simon, dans sa juste animadversion pour l’injure que fit aux pairs, aux princes, à la nation entière, à son droit public, à ses mœurs, l’élévation du duc du Maine, fruit d’un double adultère, mais devenu digne d’une haute destinée par les soins de madame de Maintenon ; le duc de Saint-Simon, dis-je, comparant la naissance du duc du Maine avec les honneurs démesurés dont cet enfant fut comblé, se laissa aller au plus cruel et au plus injuste mépris pour madame de Maintenon, à qui le jeune prince devait le mérite précoce et distingué qui avait favorisé son élévation. […] Nulle contrainte pour les exercices du culte ; on l’a laissa libre sur ce point. L’orgueil étant désintéressé, elle se laissa aller à ce que pensait et pratiquait le couvent, soit par cette disposition à sympathiser avec des opinions générales, disposition qui formait un des traits de son caractère, soit par cette ambition d’estime, d’affection, de considération qui lui était propre aussi, et qui commençait à se développer en elle. […] On peut y supposer un peu d’exaltation, d’abord parce qu’ils ont été supprimés ; en second lieu, parce qu’on trouve, dans le peu de lignes que les dévotes dépositaires des lettres de madame de Maintenon y ont laissées, une expression que je n’aurais sûrement pas été le premier à remarquer.

60. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Molière ne se laisse point abattre ; ce qu’il dit du Père Maimbourg. […] Louis XIV ne laisse pas deviner son jugement. […] Ils laissaient au vulgaire l’art de parler d’une manière intelligible. […] Molière, d’ailleurs, était bien sûr de ne pas laisser chômer ses camarades. […] Fière de tant d’hommages, la nouvelle idole s’en laissa enivrer.

61. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Molière donne caution juratoire, et on le laisse sortir. […] Avait-il laissé un gros héritage ? […] Le prisonnier donne caution juratoire, et on le laisse sortir. […] Je laisse M. de Grignan dans son rôle et je reste dans le mien. […] Comme le succès justifia Dominique, on le laissa faire.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

Je le laissai pour tel. […] Je le laissai pour tel. […] Arnolphe, qui est amoureux d’Agnès, exhorte au contraire le pere d’Horace à ne pas se laisser gouverner par son fils, à presser malgré lui l’hymen projetté ; alors on le surprend, en lui disant : ACTE V. […] Ne faites pas semblant de rien, & me laissez faire tous deux.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349

On y laisse ramper des faquins sans talents, Sans esprit, comme toi, nés pour la nuit profonde. […] Ne nous laissons point corrompre par le titre & le succès de la piece : mettons-nous sur-tout bien dans la tête que si Léandre eût été aussi souvent étourdi que sage dans le courant de la piece, elle eût été détestable : j’en ai déja dit la raison ; il n’est pas naturel qu’un homme ait en même temps deux caracteres fortement prononcés, surtout quand ils sont tout-à-fait opposés. […] J’aime mieux vous en laisser le choix. […] Cette scene est de la plus grande beauté, & elle ne doit, ainsi que plusieurs autres, tout son mérite qu’à la contrainte où se trouve le jaloux, qui n’ose le paroître : je conviens de tout cela ; mais le Lecteur intelligent doit convenir aussi que Dufresny s’est mis volontairement des entraves qui l’ont forcé de donner le même ton à-peu-près à toutes les scenes de son héros, au lieu que s’il eût tout uniment fait le Jaloux, il auroit pu mettre le Président tantôt dans une situation qui lui auroit permis de laisser voir son caractere à découvert, tantôt dans une autre qui l’auroit forcé de se déguiser comme Harpagon, l’inimitable Harpagon, qui dans un moment dévoile toute son avarice aux yeux de ses enfants, de son intendant, de Maître Jacques, & la déguise ensuite de son mieux en présence de sa maîtresse, lorsque son fils le poignarde en lui arrachant la bague qu’il a au doigt pour la donner à l’objet qu’il aime.

64. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Le Malade imaginaire est complètement un imbécile, sans une ombre de goût et d’esprit, en dehors de sa maladie ; le Bourgeois gentilhomme, autre victime : on ne lui laisse pas même assez de bon sens pour se conduire, au-delà de sa passion d’être et de paraître. — Tout ou rien, voilà la comédie ; ou la honte absolue, ou la gloire sans tache ! […] Laissez de côté votre admiration pour Molière, ou plutôt, en convenant avec vous de l’esprit et de la gaieté de cette comédie, L’École des femmes, convenez avec moi que le fond en est obscène, que les détails n’en sont rien moins que pudiques ! […] Laissez-moi dire, et ne vous emportez pas ; n’est-il pas vrai que cette petite Agnès n’a rien de naïf, et que cette enfant est très avancée pour son âge ! […] Il abandonne à ses ennemis ses ouvrages, sa figure, ses gestes, sa parole son ton de voix, sa façon de réciter, mais il demande en grâce qu’on lui laisse le reste ! […]  »Et la manière de les raconter ; quelle admirable place il laisse en fin de compte, à la critique et à l’histoire !

65. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Il veut aujourd’hui des marionnettes, à bas les comédiens, et laissez-lui ses marionnettes. […] Laissez-les vieillir ! Laissez mourir la génération qui les a vues naître, laissez-les arriver à leur seconde jeunesse et cette jeunesse ne finira plus. […] Étranger, qui demandez à voir le plus noble endroit de cette grande ville, laissez là même le Louvre, et laissez la Notre-Dame de Paris vermoulue et que M.  […] Il se laisse bander les yeux, et conduire à ce rendez-vous, comme un enfant.

66. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

* « Nicolas Mauvilain, Chirurgien de Paris, laissa un fils Docteur de la Faculté de Médecine de Paris, qui avoit un air bouru, & un génie bisarre & inquiet. […] Cependant il cache sous cette fausse vertu tout ce que l’insolence a de plus effronté ; & c’est sur le Théatre une Satire, qui, quoique sous des images grotesques, ne laisse pas de blesser tous ceux qu’il a voulu accuser : il fait de plus le Critique, il s’érige en Juge, & condamne à la berne les Singes, sans voir qu’il prononce un Arrêt contre lui, en le prononçant contr’eux ; puisqu’il est certain qu’il est Singe en tout ce qu’il fait, & que non-seulement il a copié les Précieuses de M. l’Abbé de Pure, jouées par les Italiens ; mais encore qu’il a imité par une singerie, dont il est seul capable, le Médecin volant, & plusieurs autres Pieces des mêmes Italiens qu’il n’imite pas seulement en ce qu’ils ont joué sur leur Théatre ; mais encore en faisant leurs postures, contrefaisant sans cesse sur le sien, & Trivelin & Scaramouche. […]Laisse gronder tes envieux Ils ont beau crier en tous lieux Que c’est à tort qu’on te révere, Que tu n’es rien moins que plaisant ; Si tu sçavois un peu moins plaire, Tu ne leur déplairois pas tant.

67. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

Les Fedeli Nous avons dit qu’Isabelle Andreini laissait un fils né en 1579, ayant vingt-cinq ans, par conséquent, à la mort de sa mère. […]   Le directeur des Fedeli, Giovanni-Battista Andreini, fut un écrivain dramatique des plus féconds : il a laissé un grand nombre de pièces appartenant à tous les genres ; il y en a dix-huit cataloguées dans la Drammaturgia d’Allacci, et ce n’est qu’une faible partie de ses productions. […] Ce qui pourrait sembler contradictoire, c’est que les pièces de Giovanni-Battista Andreini ne laissent pas d’être aussi licencieuses que celles des Gelosi ; mais, comme dit Beltrame, c’était l’usage de l’art.

68. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

— Et ce père l’a laissé jeter dans le théâtre ! […] Si Horace l’en guérit, elle devra beaucoup plus à Horace qu’à Arnolphe, qui l’a laissée une sotte. […] Tout ce qu’elle ne tient pas d’Arnolphe, elle l’aurait laissé prendre, et n’eût pas cru qu’il en dût être mécontent. […] Comment ce qui ne laisse aucun trouble au cœur serait-il un péché ? […] Agnès juge Arnolphe, et elle est d’autant plus sévère, qu’ignorante comme il l’a laissée, elle ne peut lui connaître de circonstance atténuante.

69. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Assurément non, et si c’était là sa pensée, je la laisserais à comprendre aux critiques français, qui s’extasient mal à propos à tous les endroits tragiques de leurs poètes comiques, et apprécient peu la pure comédie. […] Dans l’un et dans l’autre cas, soit que le personnage ne connaisse pas ses travers, soit qu’il les connaisse et les cache, l’art du poète consiste à laisser percer son caractère, comme à la dérobée, par des traits extrêmement légers59. […] Harpagon laisse mourir de faim ses chevaux. […] …………………………………………………… Je suis donc résolu, si vous le trouvez bon, De laisser pour un temps le trône à l’abandon. […] Pour qu’un ouvrage soit poétique, il faut premièrement qu’il forme un tout complet, bien terminé, et qui ne laisse rien à désirer hors de ses propres limites.

70. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Il leur laissa leur nom, prit son nom de Molière ; ils dirent et firent ensuite tout ce qu’ils voulurent. […] Il eut aussi la prudence de conserver la charge de Tapissier-Valet de chambre que lui avait laissée son père. […] Qui lui avait donné treize années de sa vie, et qui, pourtant, avait laissé à son choix liberté tout entière ! […] Hubert laisse sa femme crier, se rue dons le trou ; mais sa tête seule et ses épaules purent passer, ce fut tout, le reste ne pouvait suivre. […] Le changement de nourriture, d’ailleurs, y contribuant, la maladie le reprit violente et rapide, et ne lui laissa plus de repos.

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

Il a un rendez-vous la nuit dans l’appartement de la belle : il y va, quand il rencontre un jeune homme prêt à périr sous les coups de plusieurs assassins, le défend, le conduit avec lui chez Eugénie, le laisse dans une chambre voisine de celle où il entre. […] Don Pedre lui communique la lettre de son pere, & le prie de lui laisser venger l’affront fait à sa famille avant de l’obliger à se battre contre lui : le Comte le loue de sa délicatesse, lui dit à son tour qu’il a un rendez-vous & qu’il y court quelques dangers : Don Pedre offre de l’accompagner. […] Laissez faire, mon fils. […] Je sais la différence, mon frere, qu’un Gentilhomme doit toujours mettre entre l’un & l’autre, & la reconnoissance de l’obligation n’efface point en moi le ressentiment de l’injure : mais souffrez que je lui rende ici ce qu’il m’a prêté, & que je m’acquitte sur-le-champ de la vie que je lui dois, par un délai de notre vengeance, & lui laisse la liberté de jouir cependant du fruit de son bienfait. […] Lorsque l’honneur est blessé mortellement, on ne doit point songer à garder aucunes mesures ; & si vous répugnez à prêter votre bas à cette action, vous n’avez qu’à vous retirer, & laisser à ma main la gloire d’un tel sacrifice.

72. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Valerio a laissé son cabriolet pour se cacher dans l’épaisseur du bois ; il voit l’habit de paysan, le prend, met le sien à la place, bien sûr de se sauver plus aisément à l’aide de ce déguisement, et part. […] Diamantine n’est pas trop de cet avis ; aussi son mari craint-il qu’elle ne rentre quand il sera sorti, et, pour être sûr de son fait, il l’oblige à laisser la double clef de la maison qu’elle a dans sa poche. […]   Dominique a laissé un manuscrit des scènes qui lui étaient personnelles dans les pièces représentées de son temps, manuscrit où il notait avec un soin égal ses bons mots et ses culbutes. […] Si, pendant la nuit, nous rencontrons un pauvre homme qui n’ait point d’argent, laissez-le passer. […] Scaramouche, à cette vue, frémit d’horreur en songeant à la faiblesse des hommes qui se laissent conduire dans un précipice par leurs passions effrénées.

73. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Mais laissez-moi tranquille. […] Je crois donc que si Alceste me les offrait, je me laisserais tenter. […] Le gros du public se laissera emporter à cette allure rapide. […] de grâce, laissez, je suis fort chatouilleuse. […] qui eût laissé froid un public de théâtre.

74. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Le fourbe gagne l’argent et les habits de Pedrolino et d’Arlequin, et les laisse en chemise ; les valets se désolent. […] Isabelle et Flaminia engagent leurs maris à laisser la comédie et à veiller sur leur maison et sur la conduite de leurs femmes ; et ceux-ci répondent que c’est ce qu’ils feront désormais. […] Moi, je le laisserai ou je mourrai. » De même, lorsque le capitaine revient à Silvia, ils n’ont d’autres paroles à échanger entre eux que celles que prêtent à leurs personnages les auteurs des Ingannati : Regardez, messer Spavente, reconnaissez votre page, celui qui s’est fait votre serviteur si fidèle, si dévoué ; celle qui vous a aimé d’un amour si brave et si constant. […] Francesco Andreini et Isabelle laissaient un fils, Giovanni-Battista Andreini, né en 1579, qui se distingua dans l’art qui avait illustré ses parents.

75. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

C’est un joli bijoux, pour ne vous point mentir ; Et ce seroit péché qu’une beauté si rare Fût laissée au pouvoir d’un homme si bizarre. […] Voilà deux rivaux que Moliere laissé derriere lui. […] La vieille lui prit les mains & les lui baisa cent fois, lui disant qu’elle alloit redonner la vie à ce pauvre gentilhomme qu’elle avoit laissé demi-mort. […] Il se présente, prie qu’on le laisse entrer ; on lui refuse : il prie encore ; on lui donne des coups de bâton : il s’écrie que cela est bien, & s’en va fort content. […] Je vous laisse l’argent.

76. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

On veut l’envoyer coucher, il n’en veut rien faire, & prie qu’on le laisse. […] Dans le bois de Vincenne, au plus fort d’un orage, Ne me laissa-t-on pas la nuit sans équipage ? […] Julie ordonne à Marton de la laisser seule avec la Comtesse. […] Moncade paroît, furieux, l’épée à la main ; on le laisse seul. […] Pourquoi nous laissez-vous dans cette peine extrême ?

77. (1802) Études sur Molière pp. -355

malheureux que vous êtes, laissez agir, laissez parler votre âme ; elle se peindra sur tous vos traits, elle dirigera tous vos mouvements, elle modulera toutes vos expressions. […] Cependant, d’après le portrait qu’a laissé de lui une actrice, sa contemporaine, la nature semblait lui avoir donné un physique propre à la tragédie. […] S’il est vrai que Molière se soit laissé mutiler de la sorte, de qui se défiait-il ? […] Molière, en tirant parti de tout cela, n’aurait-il pas mieux fait de laisser à l’auteur italien quelques questions un peu trop grossières pour des oreilles délicates ? […] de grâce laissez, je suis fort chatouilleuse.

78. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Enfin, Plaute, mort à l’âge de quarante-quatre ans, laissa vingt-une comédies, fruits nombreux d’une verve rapide et peu châtiée ; Térence, mort moins âgé que lui de quatre ans seulement, ne laissa que six comédies, productions laborieuses d’un talent pur et soigné. […] L’antiquité lui offrait ce sujet ; il s’en empara et laissa loin derrière lui son modèle. […] Us n’aiguisent pas des traits d’esprit ; ils laissent échapper des mots de caractère. […] Il faut laisser parier sa reconnaissance. […] Voltaire nous laisse ignorer quelle preuve elles fournirent.

79. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Amis ou ennemis, panégyristes ou pamphlétaires il n’y a qu’à les contrôler les uns par les autres, et ils nous laissent voir Molière tel qu’il apparaissait aux spectateurs de son théâtre et aux témoins de sa vie privée. […] Emile Perrin ne lui laisse que la première et revendique la seconde pour Sébastien Bourdon. […] Les images consacrées par l’art aux grands hommes n’ont qu’un but : compléter l’impression laissée par leurs œuvres ; le buste de la Comédie-Française l’atteint tout à fait ; il est, selon l’heureuse expression de M. […] S’il a de l’impatience, il la maîtrise et n’en laisse paraître qu’un frémissement de passion et de colère qui sont d’un puissant effet. […] Il faisait ou laissait faire deux recueils de ses pièces sans corrections d’aucune sorte, sans profiter de l’occasion pour expliquer sa poétique ou batailler contre ses ennemis, à la façon de Corneille ou de Racine.

80. (1910) Rousseau contre Molière

Il y en a peut-être moins qu’il ne faudrait ; mais il ne laisse pas d’y en avoir. […] On regrettera toujours que Rousseau n’ait pas laissé son opinion, s’il en avait une, sur le Convive de pierre. […] On ne peut pas l’accuser de l’avoir rendu ou laissé sympathique. […] Le public a besoin de ce personnage-là pour le guider et pour le laisser sur une impression nette. […] Arnolphe, vieux relativement à Agnès, l’a laissée ignorante et idiote pour qu’elle l’aimât.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Mais ne nous laissons pas corrompre par de grands mots : rions de la peine qu’ils prennent pour cacher leur impuissance, & pour se faire un mérite de cette même foiblesse qui leur a fait prendre la route la plus facile, au hasard de fournir une carriere infructueuse. […] Allons courir les champs pour remplir notre sort, Et le laissons tout seul exhaler son transport. […] Livrez à la risée publique le contraste plaisant qu’offrent leur petit savoir & leur morgue, la haute opinion qu’ils ont d’eux-mêmes & le mépris qu’ils ont des autres ; mais laissez en paix leurs noms, leurs habits, & leur personne. […] La nature d’elle-même, quand nous la laissons faire, se tire doucement du désordre où elle est tombée. […] Jettons un coup d’œil sur le Misanthrope ; nous y verrons Moliere y démasquer une infinité de vices, & leur déclarer la guerre dans l’espoir de corriger les hommes qui les ont, ou d’effaroucher ceux qui pourroient un jour se laisser corrompre.

82. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

D’où vient donc qu’il en est une—la profession d’avocat — qu’il a laissée de côté ? […] C’est qu’en effet la profession d’avocat ne ressemble point aux autres ; elle laisse à celui qui l’exerce toute sa liberté ; elle ne l’enferme pas dans un système, ne lui impose aucune méthode; elle lui permet de rester lui-même. […] Nous pourrions étendre ce parallèle à d’autres que le médecin et l’homme de lettres ; mais tout ce que nous avons tenté de démontrer, c’est que la profession d’avocat n’imprime aucun caractère particulier à ceux qui l’exercent, et laisse à chacun son individualité.

83. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Malherbe et Racan ont laissé un nom et quelques beaux vers, ils auraient tort de se plaindre, et tel qui aura vécu et travaillé plus longtemps, s’estimerait heureux de laisser une stance, un quatrain, un distique. […] Et cette Rosine qui se laisse traiter ainsi et qui s’écrie : — Ah ! […] Rousseau n’a fait la guerre qu’aux vices de l’homme, il a laissé de côté ses ridicules, comme indignes de sa colère. […] lui, Philinte, venir au secours d’un inconnu, d’un imbécile qui s’est laissé voler six cent mille francs ! […] Duviquet, laissez dire les envieux ; ceux-là ne courent pas après l’esprit, ils savent très bien que l’esprit a sur eux de grandes avances, et qu’il ne se laisse guère attraper par le premier venu.

84. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Il part pour s’aller battre contre les Hollandais, et laisse tout son argent, ses pierreries, et tout ce qu’il a au monde à cette femme de bien, et recommande cette femme, elle-même, à cet ami fidèle, sur lequel il compte si fort. […] Bontemps, et l’application de M. de Launay, ne laissèrent manquer d’aucune des choses nécessaires. […] La nature, en formant Molière, avait montré pour lui, à cet égard, une prédilection marquée, et les preuves singulières qu’il en a données ne laissent aucun lieu d’en douter. […] « Dans la dernière scène, le père, accompagné des deux princes amants de sa fille, et instruit que la princesse vient enfin de se déclarer, laisse éclater des transports de joie. […] Les beautés dont elle est remplie feraient soupçonner ce fait de fausseté, s’il n’était pas d’ailleurs suffisamment attesté ; mais laissons les détails qui regardent cette pièce, et parlons de la perfection du dénouement.

85. (1900) Molière pp. -283

Dimanche qui se laisse mettre à la porte, et non pas ce sot Pierrot qui se laisse enlever sa fiancée sans mot dire ! Et Mathurine, et Charlotte qui se laissent tourner la cervelle par les beaux discours de Dom Juan ! […] Faut-il perdre à se laisser séduire par lui un temps qui serait mieux consacré à des choses plus innocentes et plus solides ? […] Laissons là César, grand général par accident, et rhéteur par nature. […] Il s’y rencontre des engagements où le plaisir laisse des remords et la sagesse des regrets.

86. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Destouches ne nous laisse rien à desirer. […] Léandre embrasse Damon, le remercie du bonheur pur qu’il goûte, lui demande ce qu’a dit Géronte, apprend avec plaisir que le bon-homme laisse sa fille maîtresse de son sort : il espere qu’elle refusera toute autre main que la sienne. […] Le Philosophe Apemantus rit de la bassesse des flatteurs, & de la sottise de celui qui se laisse flatter ; il leur dit les vérités les plus dures : Timon se moque de ses remontrances, vole embrasser Nicias, pere de Mélisse qu’il aime, & pour laquelle il abandonne Evandra. […] Evandra vient au contraire offrir à son amant tout ce qu’elle possede : il la prie de le laisser un moment avec ses faux amis ; il leur a fait dire qu’il est toujours riche, qu’il a voulu les éprouver, & qu’il les invite à dîner : ils paroissent en s’excusant sur leur refus : on porte sur la table des plats vuides & couverts. […] Oronte ordonne à son fils d’épouser la Comtesse : celui-ci déclare son mariage avec Julie : le pere se laisse fléchir.

87. (1871) Molière

C’est pourquoi, respectant la tradition, nous laisserons le berceau de Molière à l’ombre intelligente du pilier des halles, et dans la boutique de son père, valet de chambre-tapissier du roi. […] Eh bien, en dépit même des preuves les plus incontestables, nous dirons, nous : Molière a laissé si loin ses modèles, qu’il ne faudrait pas le chagriner pour si peu. […] Ce qui est certain, c’est que Molière a laissé dans Lyon même, beaucoup plus qu’à Bordeaux, troublé par les guerres civiles, un souvenir, une trace, et, disons tout, son premier ouvrage de longue haleine, L’Étourdi. […] M’obliger à porter de ces petits chapeaux Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux : Et de ces blonds cheveux, de qui la vaste enflure Des visages humains offusque la ligure ? […] Encore une pièce que nous aurions supprimée, et qu’il fallait laisser faire à Benserade.

88. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Laissez-les dire ; ce n’est pas pour eux que vous écrivez. […] Il lâche son démon dans le monde épouvanté, et son démon lâché il lui laisse la bride sur le cou. […] La morale de tout ceci, c’est qu’il faut laisser Molière comme il est ! […] Que les autres mouches se laissent prendre au miel, ces attrape-nigauds n’auront pas mon argent ! […] je laisserai ma pension chez mon banquier.

89. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « [Introduction] » pp. 1-4

d’Aguesseau, si je ne me trompe, s’est laissé éblouir par le brillant de sa comparaison : la lunette d’approche peut fort bien ressembler aux mauvaises imitations qui rapprochent également les beautés & les défauts : mais pour nous donner une idée juste de la bonne imitation, il faudroit supposer une lunette qui laissât dans le lointain tout le laid, & ne réunît sous nos yeux que le beau.

90. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

L’homme par instinct est né imitateur ; tout ce qu’il voit, tout ce qui l’entoure se grave profondément dans sa mémoire, y laisse une impression presque ineffaçable. […] J’appelle mœurs, une manière particulière de vivre, d’envisager les objets, certains usages propres à un état, à une classe d’hommes, souvent à une nation entière, qui changent, varient, se reproduisent sous d’autres formes, et ne peuvent laisser aucune trace de leur existence passagère. […] Le premier pas fait, il faut qu’il pénètre plus avant, qu’il arrache en entier le voile sous lequel se cache le vice ou le ridicule qu’il attaque ; qu’il agrandisse sa marche, qu’il peigne en traits vifs et profonds, qu’il ne laisse pas échapper la nuance la plus légère. […] comment espérer de corriger ses semblables, lorsqu’au lieu de leur inspirer du mépris pour un vice ou un ridicule, on ne laisse dans leur esprit que le souvenir de la vertu ? […] Rattachant ensuite à son idée principale le plan le plus vaste, il fit voir l’imbécillité, l’emportement d’un homme qui se laisse tromper par de fausses apparences de dévotion, et jusqu’où il peut porter l’oubli des nœuds les plus sacrés ; il leur opposa en même temps la douceur, la raison, le juste discernement qui doivent toujours accompagner la véritable piété.

91. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. » pp. 489-499

Le monde va périr, si l’on me laisse vivre. […] Mais laissez-moi donc dire... […] Mais laissez-moi donc dire...

92. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. M. DE SAINT-FOIX. » pp. 288-296

La brune me dit : Voici ce que nous avons imaginé : le gentilhomme est arrivé en bonne compagnie, il est engagé au jeu, il n’en sortira que dans une heure ; il faut que vous vous laissiez emmaillotter comme une momie ; nous vous coefferons de nuit en femme, & nous vous mettrons dans le lit destiné au gentilhomme, nous tirerons les rideaux ; dès qu’il voudra se coucher, vous lui direz que vous êtes la belle Cléopatre qui sort de son tombeau pour passer une nuit avec lui. […] Dans la comédie des Graces, l’Amour, attaché à un arbre par les Nymphes qu’il veut surprendre, est en butte à leurs railleries, & il les prie en vain de lui laisser un bras libre, comme le héros de l’histoire : il les menace comme lui de s’endormir, & leur dit que cela ne leur fera pas honneur. […] J’ai lu la même histoire différemment tournée ; il n’y est point question de Cléopatre : la brune & la blonde disent à leur traître qu’une campagnarde du voisinage croit aux géants, & qu’on lui a promis de lui faire voir un géant d’un an ; elles prient en conséquence leur perfide amant de se laisser emmaillotter : il y consent.

93. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Il était heureux : enfin il mettait le pied dans la lice où il devait laisser ses nombreux rivaux si loin derrière lui. […] On connaît l’exclamation qu’un vieillard laissa échapper à la seconde représentation des Précieuses : « Courage, Molière, voilà la bonne comédie !  […] La comédie épisodique doit être une galerie de tableaux de mœurs ; elle ne comporte qu’une faible action, pour laisser briller la richesse des détails ; c’est ce que Molière a supérieurement accompli. […] Quoique le secret de Raisin fût découvert, il ne laissa pas de former le dessein de tirer encore partie de son épinette à la foire Suivante. […] Elle se laissa enlever par Rachel de Montalant, qui l’épousa dans la suite, et passa sa vie avec elle à Argenteuil.

94. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [29, p. 54-59] »

[29184, p. 54-59185] 1705, Grimarest, p. 82-89 Sur la fin de ses jours, Molière ne vivait que de lait ; mais lorsqu’il allait à sa maison d’Auteuil, il engageait Chapelle à faire les honneurs de sa table, et lui laissait le choix des convives. Molière s’étant couché un jour de bonne heure, laissa ses amis à table.

95. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Avant d’entrer, nous laissons à la porte nos systèmes avec nos paletots. […] S’il poignardait sa femme, on verrait les blessures ; le poison laisserait des traces. […] Jeune, il laissait à la nature le soin de ses cheveux ; plus tard ils tombèrent sous les coups de ciseaux des dames dont les larmes avaient mouillé les pages de ses romans. […] Il s’abandonnait, se livrait, se laissait prendre à cette musique du ciel avec candeur et bonne foi. […] C’est là qu’il écrivit à La Motte Le Vayer, à l’occasion de la mort de son fils, ce beau sonnet et ce postscriptum où il ouvre son cœur et se laisse aller à la volupté des larmes.

96. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Voilà qui ne laisse pas de jeter quelques doutes sur la solidité de la vertueuse hypothèse qu’on vient de lire. […] Au fond, je ne suis pas mieux traitée que ton frère et ta sœur, à chacun desquels tu laisses seulement 400 livres de rente viagère ! […] Ainsi, les faits, examinés de près, laissent à Molière tout le mérite de cette belle action, et je ne vois aucune raison solide pour rejeter les conclusions de M. […]  » Tel est le premier témoignage, dont la clarté ne laisse rien à désirer. […] Mais l’y laissa-t-on dormir en paix ?

97.

Ce n’est pas Elmire qui l’aurait contrariée : Elmire écoute la mère de son mari, on le voit bien dans la scène de Molière, et la laisse pérorer sans lui répondre. […] Une femme qui se laisse convoiter et insulter d’un tel regard mérite tout le reste. […] Laissons répondre la plume élégante de M.  […] On a cependant laissé perdre le vieux poteau cornier. […] Nous laissons à M. 

98. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Molière laissa dissiper ce faux préjugé, et redonna ensuite son ouvrage, qui eut tout le succès qu’il s’en était promis. […] « Ces deux femmes, après s’être parlé à cœur ouvert touchant leurs vies, se séparent, et la coquette laisse la prude avec le Misanthrope, qu’elle voit entrer chez elle. […] Ils le laissent avec sa maîtresse qui paraît, et se retirent. […] Le théâtre, qui avançait un peu dans le carré de la place, s’enfonçait de dix toises dans l’allée qui monte vers le château, et laissait pour la salle un espace de treize toises de face sur neuf de large. […] Lhuillier aurait pu laisser à Chapelle les grands biens qu’il possédait ; si par la suite il ne l’avait connu incapable de les gouverner : il se contenta de lui laisser seulement huit mille livres de rentes, entre les mains de personnes qui les lui payaient régulièrement. » *.

99. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Il est au siege d’Eleusipolis en Arabie, lorsque Toxile, son esclave, qu’il a laissé dans Athenes, devient éperdument amoureux de Lemniselene, courtisanne qui loge chez Dordale, fameux M...... […] Le héros de la piece a le front de laisser son maître à ses pieds, & d’exiger qu’il lui permette une vengeance sanglante contre son pere, auquel il a l’audace de donner une volée de coups de bâton. […] Je conclus de tout cela qu’il faut laisser à notre théâtre un personnage qui peut être amusant, & aux laquais, aux femmes de chambre un métier qui peut leur être avantageux.

100. (1838) Du monument de Molière (Revue de Paris) pp. 120-

Laissez au peuple, au hasard des choses, le soin de créer des points  de rappel, qui ne manqueront jamais, soyez-en sûrs. […] Laissons maintenant cette question plastique qui a bien aussi son côté moral, pour dire deux mots encore sur le peu d’opportunité qu’il y a, selon nous, à bâtir un monument à la gloire de Molière. […] Il y aurait bien d’autres questions à soulever ; je les laisse, non pas à de plus convaincus, mais à de plus intéressés dans la discussion.

101. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Si vous dites, pour citer une théorie qui jouit aujourd’hui d’une faveur incroyable, non seulement parmi les pauvres sols tout éplorés qu’Alfred de Musset traîne à ses talons, mais auprès des esprits les plus graves de notre époque, si vous dites que le vrai poète doit être une espèce de don Juan fatal, victime prédestinée de cet insatiable besoin d’aimer qu’on appelle le génie, et semblable au pélican qui donne à ses petits son propre cœur en pâture, s’il vous plaît de répéter cette déclamation, nous vous laisserons faire, et, quand vous aurez fini, nous vous rappellerons simplement l’admirable possession de soi d’un Cervantes et surtout d’un Shakespeare, qui dans la force de l’âge et du talent, cesse tout à coup d’écrire et se met à cultiver son jardin, comme Candide, après avoir eu la tête traversée par un effroyable torrent d’idées et d’images, dont quelques flots auraient suffi pour faire perdre l’équilibre à la plus ferme de nos cervelles. […] Quant à leur propre doctrine à eux, la voici : Laissons-nous aller, disent-ils avec Molière, laissons-nous aller de bonne foi aux choses qui nous prennent par les entrailles, et ne cherchons point de raisonnements pour nous empêcher d’avoir du plaisir.

102. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410

& de Mad. de Sotenville, refuse constamment de la laisser rentrer : alors elle feint d’être réduite au désespoir, & de se donner la mort, voulant se ménager le plaisir de faire pendre son époux. […] Son mari la laissa essouffler pendant quelque temps, & lui dit enfin : C’est temps perdu ; tu ne saurois entrer : retourne d’où tu viens : tu ne mettras jamais le pied dans ma maison, que je ne t’aie fait la honte que tu mérites, en présence de tes parents & de mes voisins. […] Il y a long-temps que je souffre ses débauches, & j’ai voulu le laisser dehors une fois, pour lui faire honte, & pour l’obliger par-là à mieux vivre à l’avenir. […] Elle avoit remarqué que son mari s’endormoit difficilement, mais qu’étant une fois endormi, il dormoit profondément : elle fit savoir à son amant de venir à sa porte vers minuit, avec promesse de l’aller trouver aussi-tôt que le mari seroit endormi : & comme sa chambre donnoit sur la rue, elle l’avertit que pour être informée de son arrivée elle mettroit un fil à la fenêtre dont un bout pendroit dans la rue à hauteur d’homme, & l’autre demeureroit dans sa chambre pour se l’attacher au pied d’abord qu’elle seroit couchée ; qu’il n’avoit qu’à tirer ce fil ; que si le jaloux étoit endormi elle laisseroit aller son bout, & iroit lui ouvrir ; mais que s’il ne l’étoit pas, elle le retiendroit, afin qu’il n’eût pas la peine d’attendre inutilement.

103. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Son pere ayant en vuë qu’il continuât son commerce, & lui destinant sa Charge, dont il eut même la survivance dans un âge peu avancé, le laissa jusqu’à quatorze ans dans sa boutique, & se contenta de lui faire apprendre à lire & à écrire pour les besoins de sa profession. […] Le Prince de Conti lui confia la conduite des plaisirs & des spectacles qu’il donnoit à la Province ; & ayant remarqué en peu de tems toutes les bonnes qualitez de Moliere, son estime pour lui alla si loin, qu’il voulut le faire son Secretaire, mais celui-ci aimoit l’indépendance ; & il étoit si rempli du dessein de faire valoir les talens qu’il se connoissoit, qu’il pria Monsieur le Prince de Conti de lui laisser continuer la Comédie, & la place qu’on lui proposoit fut donnée à M. […] a Il est vrai que Despréaux après la mort de Moliere, en lui donnant de nouvelles louanges, n’a pas laissé de lui reprocher d’avoir quelquefois donné dans un Comique un peu bas & indigne de lui ; c’est ce qu’on voit au Chant troisiéme de l’Art Poëtique, Vers 391. […] Il laissa aussi quelques Comédies commencées, que Mlle de Moliere donna à la Grange Comédien.

104. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Laissez-moi, Messieurs, vous énoncer rapidement, siècle par siècle les pièces de ce prétendu théâtre antérieur aux confrères. […] Je ne veux que vous citer, en terminant, quelques traits qui puissent vous laisser une impression moins défavorable de ce vieux théâtre des Confrères, qu’il ne faudrait pas non plus trop rabaisser. […] Elle comprend trente mille vers et forme un gros volume in-quarto, où pour notre part nous la laisserons dormir. […] Il va trouver un drapier du voisinage, et fait si bien, l’enveloppe de tant de cajoleries, que le marchand, pour fin et défiant qu’il soit, lui laisse emporter à court crédit six aunes de drap, qu’il lui vend du reste le plus cher qu’il peut, c’est-à-dire au-delà de ce que cela vaut. […] Il ne tarde pas à revenir, tout furieux de s’être laissé duper.

105. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Ces pièces ne laissent pas d’être fort plaisantes et pleines d’esprit, témoin Le Menteur, dont nous parlons, Dom Bertrand de Cigarral, Le Geôlier de soi-même ; mais enfin la plus grande beauté de la comédie était inconnue ; on ne songeait point aux mœurs, aux caractères ; on allait chercher bien loin les sujets de rire dans des événements imaginés avec beaucoup de peine, et on ne s’avisait point de les aller prendre dans le cœur humain qui en fourmille. […] « Je ne doute point que je ne hasarde beaucoup en donnant cet ouvrage au public ; il a eu tant de bonheur au théâtre qu’il est difficile qu’il en ait autant sur le papier, et que la méditation de la lecture n’y laisse découvrir des défauts que les agréments de la représentation semblent avoir jusqu’ici assez heureusement déguisés. […] Ce long équivoque de Cléomène qui, tâchant de rendre la princesse favorable à Timocrate pour prendre l’occasion de se déclarer, semble toujours agir contre soi, laisse les auditeurs dans une suspension d’esprit si agréable que, ce plaisir cessant par la reconnaissance, on veut que la pièce soit finie ; et sans faire un examen plus exact des parties qui doivent composer un poème, on prend droit de dire que le cinquième acte est inutile. […] Ses compagnons, qu’il avait laissés à Rouen, en partirent aussitôt, et le 24 octobre 1658, cette troupe commença de paraître devant Leurs Majestés et toute la Cour, sur un théâtre que le roi avait fait dresser dans la salle des gardes du vieux Louvre ; Nicomède, tragédie de M.  […] « Il fit quelque temps la comédie à la campagne, et quoiqu’il jouât fort mal le sérieux, et que dans le comique il ne fût qu’une copie de Trivelin et de Scaramouche, il ne laissa pas de devenir en peu de temps, par son adresse et par son esprit, le chef de sa troupe, et de l’obliger à porter son nom.

106. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Quand un peu de terre eut couvert la marquise de Rambouillet, le roi ne laissa pas à la duchesse de Montausier le temps de pleurer sa mère : il la fit passer de la place de gouvernante des enfants de France, à celle de dame d’honneur de la reine, la première dignité du palais. […] Cela était vrai ; aussi le roi fut-il détrompé à la suite, et ne laissa-t-il pas sans réparation son injustice involontaire.

107. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Géronte a résolu de laisser une partie de son bien à un neveu & à une niece qui sont en Normandie, & qu’il n’a jamais vus. […] Agnès, pour m’écouter, laissez là votre ouvrage ; Levez un peu la tête, & tournez le visage. […] Gardez-vous d’imiter ces coquettes vilaines, Dont par toute la ville on chante les fredaines, Et de vous laisser prendre aux assauts du malin, C’est-à-dire, d’ouir aucun jeune blondin.

108. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

L’égalité de condition laisse du moins à l’honneur d’un mari liberté de ressentiment ; &, si c’étoit un paysanne, vous auriez maintenant toutes vos coudées franches à vous en faire justice à bons coups de bâton. […] Orgon, simple, crédule, croit de bonne foi tout ce qu’on lui dit, & se laisse aisément prévenir. […] Moliere laisse-t-il rien à désirer, & ne nous fait-il pas voir son modele dans tous les sens ?

109. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Les femmes les plus considérables par l’honnêteté de leurs mœurs, et à qui leur fortune et leur rang laissaient un loisir dont elles ne pouvaient faire un meilleur usage que de s’instruire, s’étaient appliquées à l’étude du grec et du latin, à la métaphysique de Descartes, aux sciences physiques et mathématiques, quelques-unes particulièrement à l’astronomie. […] Les Femmes savantes, ai-je dit, sont Les Précieuses ridicules reproduites avec un ridicule de plus, celui de la science supposée par le poète dans une condition qui ne laisse point de loisir pour les études scientifiques, ce qui était absolument contraire à la réalité. […] Montausier ne se laissait pas approcher familièrement par des hommes tarés.

110. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Ce ministre laissa en mourant ses sept nièces mariées. […] Le cardinal laissa un neveu, le duc de Nevers, qui figurera plus tard entre les beaux esprits de mauvais goût fêtés par les précieuses.

111. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Les négligences qui se laissent apercevoir en assez grand nombre dans ses plus belles pièces, ont presque entièrement disparu dans celle-ci ; et elle peut passer pour un modèle de style aussi bien que de composition. […] Mais laissons Ménage et son erreur ; laissons l’apologie de Molière, que nous ne pouvons apprécier, puisqu’elle n’existe plus, et examinons la question en elle-même, telle qu’elle s’offre à nous, d’après la comédie que nous avons tous sous les yeux, et les détails avérés que l’histoire littéraire nous transmet sur l’abbé Cotin. […] On pourrait douter qu’ils eussent eu la hardiesse d’en agir ainsi à l’égard d’une pièce qui n’avait que onze ans de date, et qui pouvait être restée dans la mémoire de beaucoup de personnes, telle que l’avait laissée Molière. […] Je me suis contenté d’exposer la difficulté, et je laisse le soin de la résoudre à de plus éclairés ou à de plus hardis que moi. […] Renoncer à cet art, c’était sacrifier à la fois ses intérêts et ses goûts ; c’était surtout laisser sans appui un théâtre qui était son ouvrage, et des comédiens qu’il regardait comme ses enfants.

112. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. De l’Entr’acte. » pp. 289-308

On a imaginé les entr’actes pour donner le temps aux Auteurs de dépêcher derriere le théâtre une intrigue qui ne pourroit qu’offrir des longueurs ou des choses minutieuses & funestes aux plus essentielles, si on les faisoit passer sans distinction sous les yeux du spectateur : par conséquent le poëte a le plus grand tort quand, n’employant pas des moments si précieux, il reprend tout uniment au commencement d’un acte la fable où il l’avoit laissée à la fin du précédent. […] Le traître Lord déguise son Intendant en Ministre, feint de s’unir par un lien sacré au sort d’Eugénie, satisfait sa passion, laisse la malheureuse Eugénie enceinte, & part pour Londres, où le Baron le suit bientôt avec sa fille & sa sœur, pour solliciter le jugement d’un procès. […] Angélique, à l’aide d’une porte pratiquée en secret dans la cloison de l’appartement de Pontignan qu’elle aime, entre dans sa chambre, lui écrit & lui demande une réponse : Pontignan la fait & la laisse sur la table. Comme une partie de l’acte suivant se passe dans l’appartement d’Angélique, & que les machinistes, en changeant la décoration, laissent sous les yeux du spectateur la table sur laquelle on a mis la lettre, il faut bien qu’on vienne la prendre dans l’entr’acte, puisqu’elle doit faire le sujet de l’acte suivant.

113. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Des tapisseries formaient tout le décor et laissaient beaucoup à faire à l’imagination.  […] » (Laissez cela ! Laissez cela ! […] Leur séjour assez long dans cette ville a laissé quelques vestiges qui ont été soigneusement recueillis. […] La leçon étant complète, il passa condamnation et ne laissa point imprimer Don Garde.

114. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. Pieces intriguées par une chose inanimée. » pp. 199-203

L’éleve a trouvé la figure d’Arlequin plaisante, il s’est amusé à le peindre ; il lui fait présent de son portrait qu’on laisse sur une table. […] J’exhorte cependant mes lecteurs à ne point se laisser éblouir par les beautés de la derniere piece, au point de ne pas y voir un défaut essentiel.

115. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Don Juan lui commande de le laisser sortir. […] pauvre malheureuse, que je vous plains de vous laisser abuser par mon maître ! […] Vous aurez fait sortir ma sœur d’un couvent pour la laisser ensuite ! […] Alphonse laisse entrevoir à Dona Isabella qu’il l’épousera quelque jour ; elle est bien aise de cette consolation. […] Goldoni est un grand homme ; il mérite qu’on lui laisse le soin de se juger sur la façon dont il a imité Moliere.

116. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Brueys et Palaprat, nés tous deux dans le midi de la France, et qui avaient la vivacité d’esprit et la gaieté qui caractérisent les habitants de ces belles provinces, réunis tous deux par la conformité d’humeur et de goût, et qui mirent en commun leur travail et leur talent, sans que cette association délicate ait jamais produit entre eux de jalousie, nous ont laissé deux pièces d’un comique naturel et gai. […] Il ajoute que, si l’on veut lui donner de l’eau-de-vie, il ne laissera pas de dire des choses surprenantes. […] La douleur de la jeune personne ne pouvait pas être risible, et on l’aurait vue avec peine humiliée et chagrinée par les duretés et les brusqueries du campagnard; aussi Regnard ne la laisse-t-il dans l’erreur que pendant une seule scène, et se hâte-t-il de l’en tirer. […] Mais comme cet esprit est toujours le sien, il arrive que tous ses personnages, même ses paysans, n’en ont point d’autre ; et le vrai talent dramatique consiste au contraire à se cacher pour ne laisser voir que les personnages. […] L’Esprit de contradiction, le Double veuvage, le Mariage fait et rompu, les trois plus jolies pièces qu’il nous ait laissées, sont d’une composition agréable et piquante, et d’un dialogue vif et saillant.

117. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Singulier homme, qui voyait la comédie en gai et laissait les Atrides dans la maison de la tragédie ! […] De tous les besoins de l’homme, je me suis laissé dire que le plus impérieux est le besoin d’enseigner. […] J’appartiens à une opinion qui laisse volontiers la leçon à l’école, le sermon à la chaire, le plaisir au théâtre. […] Cela laisse des doutes. […] Mesdames et messieurs, je vais vous laisser avec Molière, dont vous me reprocherez sans doute de ne vous avoir point assez parlé.

118. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Tebaldo lui dit qu’après bien des discours sur la prétendue intelligence existant entre Fabio et Virginia, il lui a proposé d’accommoder l’affaire et de faire épouser à Fabio une autre fille que Virginia, qui apportera six mille écus de dot ; que le père de la mariée lui fera présent de deux mille écus, sans parler d’un opulent héritage que ce père laissera plus tard à ses enfants. […] Une certaine part y était laissée à l’improvisation. […] Voyez, parmi les canevas de Dominique, Li due Arlecchini (les deux Arlequins), et la lettre du cousin de Bergame : « Votre père est mort… il vous laisse cinquante écus… etc., etc. » Quoi qu’on doive leur accorder de crédit, il y a toujours quelque chose de significatif dans l’existence seule de pareils récits. […] On ne connaît pas d’autre témoignage de cette particularité remarquable, et celui de Villiers n’a point, sans doute, une autorité indiscutable ; mais il ne laisse pas d’être très formel. […] — Laissons ces ténèbres. — Mène-moi où il le plaît. — Tu me donnes un tel pouvoir ?

119. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Laissons aux âmes communes (et madame de Montespan était du nombre, malgré la distinction de son esprit la satisfaction de penser, ou de le dire, que madame de Maintenon mit en œuvre tous les manèges de la coquetterie pour se faire aimer du roi, et elle qui, pouvant devenir sa maîtresse, le ramène à ses devoirs de mari. […] Puisque les conséquences ultérieures de cette fortune ne sont plus de notre sujet, et que nous nous arrêtons ici dans l’histoire de la société polie, jetons un dernier regard sur les personnages qui la composent en 1680, rassemblons-les dans notre pensée : leur aspect suffira pour nous faire entrevoir l’avenir que nous laissons à d’autres le soin de décrire. […] Si le roi avait eu un enfant avec madame de Maintenon, et que les prêtres lui eussent fait un scrupule de laisser cet enfant sans état et sa mère dans le déshonneur, on pourrait dire que la religion a décidé le roi à épouser sa concubine, surtout s’il avait été dégoûté d’elle par la possession. […] Il est fort probable que pour déterminer le roi à l’employer comme moyen, madame de Maintenon fit tout ce qu’elle put et laissa faire tout ce qui concourait à rendre l’obstacle assez puissant pour rendre le moyen nécessaire. […] En se défendant par l’intérêt de l’honneur, auquel le roi pouvait opposer la promesse du secret, elle l’aurait rebuté ; en se défendant par la religion, par un devoir et par un intérêt commun ; en se défendant par un devoir qu’elle représentait comme pénible à son cœur, et comme assez contraire à son inclination pour laisser au roi l’espérance d’en obtenir l’oubli dans un moment propice, elle parvenait à la solution habile de cette grande difficulté de renvoyer le roi toujours affligé, jamais désespéré ; en prolongeant son désir, elle en faisait une passion vive et profonde.

120. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516

Il vient nous dire que l’oncle de son maître est mort, qu’il n’a rien laissé à son neveu. […] Mille pieces en finissant me laissent inquiet sur le sort de quelque acteur : dans le Tartufe, par exemple, le fils d’Orgon m’a dit dès le premier acte, qu’il est amoureux de la sœur de Valere ; je voudrois bien qu’un mot m’apprît au dénouement si ses feux seront couronnés. […] Apparemment que Chrémès ne change rien non plus à mon mariage, & qu’il me laisse possesseur de sa fille ?

121. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

Je l’ai laissé derriere. . . . . . . […] La Vérité le compare à un oiseau qui après avoir passé des jours heureux & tranquilles dans un bois écarté, se laisse séduire par un esclavage brillant. […] Le Marquis, grand partisan de la Comédie Françoise, l’interrompt pour laisser éclater sa joie ; mais les vers suivants la rabattent.

122. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVII. Du titre des Pieces à caractere. » pp. 417-432

L’Auteur laisse entrevoir dans sa Préface, qu’il auroit intitulé sa comédie l’Anglomane s’il n’avoit craint de lui donner un titre trop ambitieux. […]  Sophie étoit lors en bas âge ;  Et son pere, pour héritage, N’avoit à lui laisser qu’un fonds très décrié, L’amitié d’un parent. […] Laisse-moi faire.

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