Mais peu à peu les compagnons, les disciples s’en vont à leur tour. […] Rappelez-vous l’entrée en matière : ces comédiens qui arrivent à la débandade, « un pied chaussé et l’autre nu », fuyant la vengeance des fusiliers de l’intendant, « à cause d’une disgrâce qui leur est arrivée à Tours, où leur étourdi de portier a tué un de ces fusiliers ». […] Quelqu’un essaye-t-il à son tour de déchiffrer la lettre, elle la lui arrache dès les premières lignes, en lui disant avec impatience : « Laïssats aco ! […] Ils prirent à leur tour les jours extraordinaires, et, sur l’ordre du roi, ils payèrent aux Français la somme de deux mille livres pour moitié des frais d’établissement de la salle du Palais-Royal. […] Il ne reste que le sceptique, le railleur qui sera dupe, l’homme des vieux contes, disant avec un air fin : Je sais les tours rusés et les subtiles trames Dont, pour nous en planter, savent user les femmes, Et comme on est dupé par leurs dextérités.
Molière, outré à son tour des mauvais jugements que l’on portait sur sa pièce, les ramassa, et en fit la Critique de l’Ecole des Femmes, qu’il donna en 1663. […] — Je vous avoue à mon tour, lui dit son ami, que vous êtes plus à plaindre que je ne pensais ; mais il faut tout espérer du temps. […] Après s’être ainsi moqué d’elles, il leur dit sérieusement que Scaramouche ne serait pas toujours couru avec ce même empressement83 ; qu’on se lassait des bonnes choses comme des mauvaises, et qu’ils auraient leur tour ; ce qui arriva aussi par la première pièce que donna Molière. […] Il en sortit après un an de captivité, et voulut donner au monde les vers qu’il avait composés ; mais, dit plaisamment Dassoucy, « Il ne trouva dans Paris aucun poète qui le voulût nourrir à son tour, et aucun pâtissier qui, sur un de ses sonnets, lui voulût faire crédit seulement d’un pâté. […] Molière critiqua le jeu et la déclamation de cet acteur dans la scène Ire de l’Impromptu, critique que Montfleury ne pardonna pas, et dont son fils le vengea par une comédie intitulée l’Impromptu de l’hôtel de Condé, où il contrefit à son tour Molière dans le rôle de César de la Mort de Pompée.
Il faut que chacun ait son tour, et j’enrage de voir des pères qui vivent autant que leur fils. » Voilà bien la pensée qui conduit au parricide tant d’enfants dénaturés, c’est-à-dire dénués de tous les sentiments naturels. […] Ce valet, qui est de la même trempe que Mascarille, après avoir gourmandé Sylvestre d’être si fort entrepris pour tirer son maître d’embarras, s’écrie: « … Je voudrais bien que l’on m’eût donné autrefois nos vieillards à duper : je les aurais joués tous deux par dessous la jambe ; et je n’étais pas plus grand que cela, que je me signalais par cent tours d’adresse fort jolis. » Cette gloriole tirée des actes criminels, et qui est l’opposé du remords, a été reproduite dans le dialogue suivant emprunté à M. de Pourceaugnac : Nérine (presentant Sbrigani à Julie). […] Cela ne me paraît pas douteux, car, dirai-je à mon tour: Quand on reproduit sans cesse des effets semblables sous les formes les plus variées et sans jamais se contredire, il est impossible que l’on n’ait pas tout formulés dans l’esprit les principes sur lesquels ces effets sont basés. […] pendard, vaurien, fils indigne d’un père comme moi, oses-tu bien paraître devant mes yeux, après le lâche tour que tu m’as joué pendant mon absence ?
Fénelon se contente de reprocher à Molière, d’une manière générale, « qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu ; » et il lui fait ce reproche aussi légèrement qu’il l’accuse de parler « souvent mal, d’approcher du galimatias, » et d’avoir été « gêné par la versification française812. » Il semble n’avoir lu qu’en courant, et pour pouvoir dire qu’il les connaissait, les ouvrages qu’il juge avec une autorité si absolue et si brève.
Boileau commet à son tour une confusion analogue, lorsqu’il refuse à Molière le prix de son art.
Elle n’y fut pas plûtôt, que la Moliere envoya deux Gardes pour la faire sortir de l’Amphi-theâtre ; & se donna le plaisir d’aller lui dire elle-même, que puisqu’elle la chassoit de sa maison, elle pouvoit bien à son tour la faire sortir d’un lieu où elle étoit la maîtresse. […] Après s’être moqué d’elles, il leur dit serieusement que Scaramouche ne seroit pas toûjours couru avec ce même empressement : qu’on se lassoit des bonnes choses, comme des mauvaises, & qu’ils auroient leur tour. […] Je vous avouë à mon tour, lui dit son ami, que vous êtes plus à plaindre que je ne pensois ; mais il faut tout esperer du temps, continuez cependant à vous faire des efforts. […] On a reproché au Satyrique à son tour d’avoir dit mal à propos que Scapin s’envelope dans un Sac, au lieu que c’est le vieillard Géronte que Scapin engage à entrer dans le Sac.
Regarde-moi bien ; remarque ces airs, ce penchement de tête, ce tour de corps.
C’est le tour de force du génie, grandissant une anecdote aimable à la taille d’un monument dramatique, et il semble que Molière, s’adressant à lui-même un défi, ait voulu voir jusqu’à quel point la magie de la plume peut remplacer toutes autres choses au théâtre.
» Peut-être nous accusera-t-on à notre tour d’avoir poussé un peu loin nos conjectures sur la personnalité de Molière, mais nous répondrons avec M.
Le grand-père ayant pris la parole à son tour, le père fut obligé de se rendre, et il consentit, après quelques explications, à l’envoyer comme externe au collège des Jésuites. […] Il s’était conformé, mais en maître, au genre un peu factice du temps : des amoureux sous le balcon d’une belle, à la manière espagnole, puis des valets rusés jouant mille bons tours à de risibles Gérontes, leur enlevant filles, nièces, etc. […] Un certain soir, on l’avait préparé à jouer son rôle, Laforêt, derrière les coulisses, le tenait par la bride, Molière monté dessus ; mais voici le baudet pris de la fantaisie d’entrer avant son tour.