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6. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Le poète qui a fourni à Molière le sujet de La Princesse d’Élide, est Augustin Moreto, reconnu supérieur, dans le genre de la comédie, à Caldéron, son compatriote et son contemporain. […] Le poète espagnol a la gloire d’avoir imaginé un sujet heureux et d’en avoir tiré de grandes beautés : Molière a le mérite d’avoir presque toujours perfectionné dans sa copie un bon original. […] Les deux auteurs français, qui ont traité le sujet avant Molière, de Villiers et Dorimond, ont imité la pièce italienne, ou se sont imités l’un l’autre. […] C’est à ce mérite, si brillant dans l’ouvrage, que Molière semble avoir sacrifié tous les autres ; c’est là qu’en quelque sorte il a placé la compensation de tous les défauts originels du sujet, et de ceux qu’il s’est vu contraint d’y ajouter lui-même. […] On voit que ce titre si impropre de Festin de Pierre, ne devait pas être reproché à Molière : il était consacré par plusieurs ouvrages, et devenu tout à fait populaire, quand il traita le sujet à son tour.

7. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Le Roi donna le sujet des amans magnifiques. […] Un sujet pareil ne fournit rien en apparence qui puisse être intéressant sur le théatre ; préjugé qui nuisit d’abord au succès de la piéce, mais qui ne dura pas. […] Il jouë même la faculté en corps dans le troisiéme interméde, qui, quoique mieux lié au sujet que les deux premiers, n’en est pas plus vraysemblable. […] On trouve à la fin du tome VI de cette édition le remerciement que Moliere fit au Roi à ce sujet. […] Euripide & Archippus avoient traité pour les grecs ce sujet, que Plaute a fait connoître aux romains.

8. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

Il fit donc la Comédie des Fâcheux, dont le sujet est autant méchant que l’on puisse imaginer, et qui ne doit pas être appelée une pièce de théâtre. […] Le sujet de ces deux Pièces n’est point de son invention, il est tiré de divers endroits, à savoir de Boccace, des contes de d’Ouville, de La Précaution inutile de Scarron. […] Mais, pour vous en dire mon sentiment, c’est le sujet le plus mal conduit qui fût jamais et je suis prêt de soutenir qu’il n’y a point de Scène où l’on ne puisse faire voir une infinité de fautes. […] Cependant, comme son esprit consiste principalement à se savoir bien servir de l’occasion, et que cette idée lui a plu, il a fait une Pièce sur le même sujet, croyant qu’il était seul capable de se donner des louanges. […] — Quoique cet Auteur soit assez fameux, lui dis-je alors, pour obliger les personnes d’esprit à parler de lui, c’est assez nous entretenir sur un même sujet.

9. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

« Le sujet des deux pièces n’est point de son invention, il est tiré de divers endroits, à savoir de Boccace, des Contes d’Ouville, de La Précaution inutile de Scarron, et ce qu’il y a de plus beau dans la dernière est tiré d’un livre intitulé : Les Nuits facétieuses du Seigneur Straparolle, dans une histoire duquel un rival vient tous les jours faire confidence à son ami, sans savoir qu’il est son rival, des faveurs qu’il obtient de sa maîtresse, ce qui fait tout le sujet et la beauté de L’École des femmes. […] Les dames l’ont blâmée, et l’ont été voir : elle a réussi sans avoir plu, et elle a plu à plusieurs qui ne l’ont pas trouvée bonne ; mais pour vous en dire mon sentiment, c’est le sujet le plus mal conduit qui fut jamais, et je suis prêt de soutenir qu’il n’y a point de scènes où l’on ne puisse faire voir une infinité de fautes. […] Ce fut le roi lui-même qui lui donna le sujet, et voici comme, au sortir de la première représentation de cette comédie, qui se fit chez M.  […] Il semblait qu’un sujet ainsi traité ne dût fournir qu’un acte : mais c’est le caractère du vrai génie de répandre sa fécondité sur un sujet stérile, et de varier ce qui semble uniforme. […] On trouvera à la fin du tome VI, édition de 1739, in-12, le remerciement que Molière fit au roi à ce sujet. » a.

10. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Les scènes d’un vrai comique qu’offre cette pièce sont accessoires, et ne ressortent pas nécessairement du sujet. […] Il y a un vice fondamental dans le sujet. […] Quel sujet de plaisanterie ! […] La parodie des pièces nouvelles, l’anecdote du jour dont parlent les badauds de la capitale, leur fournissent des sujets dont ils s’empressent de profiter. […] Ce fut dans un dessein semblable à celui de Diderot, que le poète Phrynichus choisit un événement arrivé de son temps, pour le sujet d’une de ses tragédies.

11. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Molière conçut de bonne heure le sujet du Tartuffe. […] Le sujet du Tartuffe appartient essentiellement à la société chrétienne. […] Le sujet, d’origine grecque, fut traité par Euripide et par Archippus, dont les pièces ne nous sont point parvenues. […] Considéré sous deux points de vue si différents, un tel sujet devait être fort différemment traité dans plusieurs de ses parties. […] De là sans doute l’Amphitryon et Les Ménechmes, deux sujets traités primitivement par les comiques grecs à qui Plaute les a empruntés.

12. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Revenons à la pièce qui fait le sujet de cet article. […] Pour prouver ce que nous avons avancé à ce sujet, il faut rapporter l’une et l’autre scène. […] Un sujet pareil ne fournit rien en apparence qui puisse être intéressant sur le théâtre ; préjugé qui nuisit d’abord au succès de la pièce, mais qui ne dura pas. […] Nous allons rapporter les sujets de plaintes que Molière eut contre cet abbé. […] “Où a-t-il été déterrer, ajoutait M. le comte de …, ces sottes femmes sur lesquelles il a travaillé aussi sérieusement que sur un bon sujet ?

13. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Voici le sujet de la scene. […] En voici le sujet, lui dit-il. […] Et savez-vous aussi le sujet qui m’amene ? […] Il faut donc que sans doute il en ait du sujet. […] Supposons qu’aucun Auteur n’ait avant lui traité ce sujet, Moliere ne l’a-t-il pas trouvé dans la Fable ?

14. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

De Villiers, Rosimon, Dorimon avoient traité le même sujet, quand Moliere, sollicité par ses camarades de mettre ce monstre dramatique sur son théâtre, y consentit avec peine. […] Par la même raison, il est impossible qu’un sujet calqué, modelé sur des caracteres tout-à-fait opposés au nôtre, puisse nous plaire29. […] Rappellons-nous cet exemple lorsque nous voudrons prendre un sujet chez nos voisins. […] Peu de temps après, Oriane, l’une d’elles, revient baignée de larmes : il n’est pas difficile d’en deviner le sujet. […] « Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on t’a présenté ce sujet.

15. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

L’Académie Françoise proposa pour sujet, en 1769, l’Eloge de Moliere. […] Aura-t-il l’adresse de proportionner le degré d’expression au degré d’intérêt que son personnage prend au sujet ? […] Celui de choisir un sujet. Nous verrons quelles sont les précautions qu’un Auteur doit prendre avant que de se déterminer ; nous raisonnerons sur ce qui constitue les bons & les mauvais sujets. […] Qui nous dira comment un sujet se présentoit d’abord dans toute sa masse à l’esprit de Moliere ?

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