C’est l’opinion de Molière : « Je voudrois bien savoir si la grande règle de toutes les règles n’est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n’a pas suivi un bon chemin. » La Critique de l’École des Femmes, sc. […] Il était mieux apprécié par Goldoni, qui fait dire à Chapelle : « Nous avons suivi tous deux ensemble les leçons de Gassendi.
Voilà, mon cher enfant, les préceptes solides que mon honneur et ma conscience me suggèrent et que tu dois suivre, si tu aimes tant soit peu la fortune. […] Comme ma vieillesse ne me permet pas de suivre ma fille dans l’empire de la Lune, oserais-je demandera Votre Hautesse de quelle humeur sont ses sujets ?
Les beautés de ce genre ne sont jamais qu’une condition secondaire, et je crois que l’excessive importance attribuée en France à la diction soit des vers suit de la prose, a nui, surtout dans la tragédie, au développement d’autres beautés plus essentielles a l’art dramatique. […] C’est en cela que je trouve la route qu’a tracée Quinault beaucoup préférable çà celle que Métastase a suivie longtemps après lui. […] Ici, la gêne des règles n’empêche pas le poète de suivre ses vues dramatiques. […] Sans doute tous les bons auteurs dramatiques pensent au jeu muet en écrivant ; mais si l’acteur a besoin qu’on lui donne des instructions à cet égard, il est à craindre qu’il n’ait pas même le talent de les suivre avec sagacité.
Il y étudia cinq années ; il y suivit le cours des classes d’Armand de Bourbon, premier prince de Conti, qui depuis fut le protecteur des lettres et de Molière. […] Il suivit Louis XIII dans Paris. […] Il prit le nom de Molière, et il ne fit en changeant de nom que suivre l’exemple des comédiens d’Italie, et de ceux de l’hôtel de Bourgogne. […] Depuis, lorsque le fameux acteur Baron étant remonté sur le théâtre, après trente ans d’absence, joua le Misanthrope, la pièce n’attira pas un grand concours ; ce qui confirma l’opinion où l’on était que cette pièce serait plus admirée que suivie.
— Il s’y est jeté de lui-même il y a quelque dix-sept ans ; et il est à décider si ce fut l’amour d’une comédienne qui lui fit suivre le théâtre, ou l’amour du théâtre qui lui fit suivre la comédienne. […] Cependant le brouhaha qui suit d’ordinaire le lever du rideau, compliqué de quintes de toux, de crachements, de mouchements et de remuements de chaises, ce brouhaha s’apaise, et derrière les marquis, là-bas, paraissent deux bourgeois, ce semble, de mise assez cossue, qui s’avancent sur le devant de la scène ; et l’approche du premier excite dans la salle ce léger mouvement d’aise et cet épanouissement de physionomie qui signifient clairement : « Ah ! […] Arnolphe reparaît ; Agnès le suit ; notre homme s’est à-propos rappelé son Plutarque ; il contient son courroux ; il interroge doucement, et s’efforce même de prendre part à la peine d’Agnès, qu’émeut encore le trépassement du petit chat. […] Il cherche dans sa tête, si absorbé, qu’il ne voit ni n’entend le notaire, et qu’il s’en suit une longue scène de coq-à-l’âne, dont le public se réjouit, et qui met le sceau au succès.
En un pareil dessein, C’est mal suivre Tartuffe, il n’y met qu’une main. […] Ce scandaleux libelle fut bientôt suivi d’une lettre pleine de force et de modération ; l’auteur en est resté inconnu. […] « On craint de la mettre au jour, de peur d’être regardé comme le défenseur de ce que la religion condamne, encore qu’elle n’y prenne point de part et qu’il soit aisé de juger qu’elle parleront autrement si elle pouvait parler elle-même. » L’auteur de la réponse s’élève aux considérations les plus élevées ; et, après avoir suivi pied à pied son fanatique adversaire, il démontre jusqu’à l’évidence ce qui a été avancé dans, cette notice ; il prouve que la coterie des faux dévots n’attaquait dans la comédie du Festin de Pierre que la comédie de L’Imposteur. […] Il peut paraître étonnant que Molière se soit décidé à la supprimer ; il n’a pu s’y résoudre que pour terminer son second acte d’une manière brillante ; peut-être s’était-il aperçu, à la première représentation, qu’après la scène délicieuse de la brouillerie et du raccommodement, celle qui la suivait avait paru un peu terne, et la crainte de finir froidement un acte qui complète l’exposition de la pièce, ou plutôt ce désir si naturel à un auteur de viser à l’effet, et de ne pas voir languir les applaudissements, l’ont sans doute décidé à ce retranchement. […] Quelques commentateurs ont pensé qu’en ajoutant cette scène, Molière avait eu pour but de faire ressortir davantage celle qui suit, et qui est si comique par l’incrédulité de madame Pernelle.
Dans notre désir de rendre hommage à cette noble entreprise littéraire sans trop sortir du cadre de nos études habituelles, nous avons essayé de rechercher dans ces trois chefs-d’œuvre la pensée philosophique et morale qui les anime ; et, de même que nous nous étions occupé naguère de la psychologie de Racine1, nous tenterons d’exposer dans les pages qui suivent ce que l’on peut appeler la philosophie de Molière. […] Ce ne sont pas les jésuites, c’est Pascal lui-même qui conseille de faire comme si on croyait : « Vous voulez-aller à la foi et vous n’en savez pas le chemin ; apprenez de ceux qui ont été liés et qui parieraient aujourd’hui tout leur bien, … suivez la manière par où ils ont commencé : c’est en faisant tout comme s’ils croyaient, en prenant de l’eau bénite, en faisant dire des messes ; naturellement cela vous fera croire et vous abêtira. » On ne voit donc pas clairement, au point de vue religieux, ce que peut être l’hypocrisie. […] Tout au plus peut-on dire que l’accumulation de toutes ces infamies, pour nous qui n’avons pu suivre pas à pas la sape creusée par le traître, a quelque chose de violent et peut-être d’excessif : c’est ici que la raison tirée de l’optique théâtrale vient achever la justification du poète. Le drame, surtout notre drame classique avec sa loi d’unité, ne permet pas toujours de suivre par degrés le développement d’une action et d’une passion : ici il faut accorder quelque chose à la fiction ; mais ce n’est que la forme et non le fond qui a besoin de cette justification. […] On insulte aux faibles esprits, qui ne font que suivre les autres sans rien trouver par eux-mêmes. » Parmi les sociétés où régnait la libre pensée, il y en a une particulièrement brillante et qui peut être considérée comme le vestibule du xviiie siècle : c’était le salon de la célèbre Ninon.
Monsieur Lysidas, appelez les choses par leur nom et, sur ce terrain, je ne vous redoute guère. » Molière n’a pas obéi aux préceptes d’Aristote et d’Horace par aveugle respect de la tradition, mais il s’est trouvé en fait amené à les suivre parce que ces règles, « dont vous embarrassez les ignorants, ne sont que quelques observations aisées que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter Je plaisir que l’on prend à ces sortes de poèmes » ; Molière ne condamne donc pas les règles, mais ne veut point qu’on les entoure de mystère et de vénération ; et là, comme en toute autre matière, il ne se paye point de mots… La nature et l’honneur féminin Les idées de Molière sur l’honneur féminin, la liberté qu’il sied de laisser aux jeunes filles et aux épouses durent sembler de son temps étrangement hardies. […] La sage Léonor prétend suivre sa nature, et ceux qui lui font obstacle tentent de la détourner d’un hymen qui lui plaît, excitent sa colère : … Ô l’étrange martyre ! […] Point de cabale en eux, point d’intrigues à suivre ; On les voit, pour tous soins, se mêler de bien vivre.
Mon ami désolé me serre dans ses bras, Me conjure instamment de parler & de vivre, Me dit que si je meurs, il est prêt de me suivre.
Non, je n’aspire plus qu’à triompher de moi : Du respect, de l’amour je veux suivre la loi.