Je ne vois que dans Quinault un exemple digne de nous servir de modele. […] Sers-moi, je te promets cent pistoles. […] Sers-moi, je te promets cent pistoles. […] Et tu crois me servir ? […] Et tu crois me servir ?
L’on trouvera la même chose dans Timocrate, dont les trois premiers actes ne servent que d’acheminement à mettre la reine dans l’obligation de deux serments, qui la forcent de faire épouser sa fille à celui même qu’elle ne se peut dispenser de perdre, etc. […] C’est ce qui m’a fait faire cette pièce, qui servira de regard au Cocu imaginaire : puisque dans l’une on verra les plaintes d’un homme qui croit que sa femme lui manque de foi, et dans l’autre celle d’une femme qui croit avoir un mari infidèle. […] On a déjà dit1 que le théâtre du Petit-Bourbon était bâti sur le terrain qui a depuis servi à construire la façade du Louvre du côté de Saint-Germain-l’Auxerrois : voici la description de la salle du spectacle que Richer2 en a donnée sous l’année 1614. […] Leur métier docte et jovial La salle du Palais-Royal, Où diligemment on travaille, À leur servir vaille que vaille. […] Mais croyez-moi, pour me servir de ce que saint Remy dit à Clovis : Il nous faudra brûler ce que nous avons adoré, et adorer ce que nous avons brûlé.
Jamais homme ne s’est si bien su servir de l’occasion, jamais homme n’a su si naturellement décrire ni représenter les actions humaines et jamais homme n’a su si bien faire son profit des conseils d’autrui. […] Notre Auteur, ou, pour ne pas répéter ce mot si souvent, le Héros de ce petit récit, après avoir fait cette Pièce, reçut des gens de qualité plus de mémoires que jamais, dont l’on le pria de se servir dans celles qu’il devait faire ensuite, et je le vis bien embarrassé, un soir, après la Comédie, qui cherchait partout des tablettes pour écrire ce que lui disaient plusieurs personnes de condition dont il était environné ; tellement que l’on peut dire qu’il travaillait sous les gens de qualité, pour leur apprendre après à vivre à leurs dépens, et qu’il était en ce temps, et est encore présentement, leur Écolier et leur Maître tout ensemble. […] L’on ne doit point après cela s’étonner pourquoi l’on voit tant de monde à ses Pièces : tous ceux qui lui donnent des mémoires veulent voir s’il s’en sert bien. Tel y va pour un Vers, tel pour un demi-Vers, tel pour un mot et tel pour une pensée dont il l’aura prié de se servir, ce qui fait croire justement que la quantité d’Auditeurs intéressés qui vont voir ses Pièces les font réussir, et non pas leur bonté toute seule, comme quelques-uns se persuadent. […] Cependant, comme son esprit consiste principalement à se savoir bien servir de l’occasion, et que cette idée lui a plu, il a fait une Pièce sur le même sujet, croyant qu’il était seul capable de se donner des louanges.
Nous en avons extrait ceux qui conviennent à notre ouvrage, et nous les plaçons ici pour servir de supplément aux articles que nous avons déjà traités. […] Mais s’il avait été le maître de donner à sa pièce l’étendue ordinaire, je suis persuadé qu’il aurait fait des changements à ces mêmes scènes, supposé qu’il s’en fût servi. […] Molière nous enseigne dans tout le cours de cette pièce comment il faut se servir d’une fable étrangère, et de quelle manière on peut la rendre propre aux mœurs et à la langue de son pays. […] Nous nous servirons du récit de Grimarest, auteur d’une Vie de Molière qui parut en 1705, mais avec beaucoup de précaution ; car cet auteur est peu exact sur les faits et l’ordre des temps. […] Cette femme n’ayant aucune ressource, et connaissant l’humeur bienfaisante de Molière, alla le prier de lui prêter son théâtre pour trois jours seulement, afin que le petit gain qu’elle espérait de faire dans ces trois représentations lui servît à remettre sa troupe en état.
En ce temps-là, c’est-à-dire pendant une quinzaine d’années, Molière fut un comédien et un chef de troupe, heureux, avec toute la France, de servir le roi. […] Monsieur de Pourceaugnac remplit le même office, après la chasse, à Chambord ; le Bourgeois gentilhomme, à Chambord aussi, n’est que pour servir de lien à des intermèdes bouffons et d’avant-propos à la turquerie qui le termine. […] Les Fâcheux ne sont rien qu’une série de silhouettes qu’on fait défiler dans une fête pour divertir les invités : l’auteur, pour « lier ensemble » ces bonshommes, avertit qu’il s’est « servi du premier nœud qu’il a pu trouver ; » il les a, de la façon la plus simple, attachés en chapelet pour les égrener. […] Molière, pressé par le temps, n’écrit que le premier acte, la première scène du second, la première du troisième ; il trace le scénario du reste et prie Corneille d’en trouver les vers, tandis que les paroles à chanter sont demandées à Quinault et la musique à Lulli : dans tout ceci, rien n’a d’importance, sinon que « Sa Majesté soit servie dans le temps qu’elle l’a ordonné. […] Psyché, seulement, passera-t-elle dans une barque ; et précédant des polichinelles et des matassins, deux satyres enlèveront-ils « Silène de dessus son âne, » qui leur servira pour « voltiger et former des jeux agréables et surprenans ?
Nos premiers Dramatiques cachoient dans leurs pieces allégoriques une moralité ; ils s’y érigeoient en médecins spirituels ; quelques-uns bornoient leurs charitables soins à la santé du corps : peu à peu devenus moins pieux, moins zélés pour le bien de leur prochain, ils ont fait servir l’allégorie à couvrir des images ou des propos indécents. […] Doublette, femme de Raoullet, Vigneron fort vieux, se plaint de ce que sa vigne demeure en friche, faute d’être façonnée ; son mari se met en colere d’un pareil reproche, & dit : Qui la voudroit Servir à son gré, il faudroit Houer15 la vigne jour & nuit. […] Son mari revient, la gronde beaucoup de se servir de cet homme qu’il n’aime pas ; & malgré les représentations de son valet Mausecret, qui veut éviter tout éclat entre le mari & la femme, il va porter ses plaintes au Seigneur de Valletreu, qui, ayant écouté les raisons de Raoullet & de Doublette, prononce en faveur de la derniere. […] elle n’est pas trop bien : Cent drogues qu’on lui fait ne lui servent de rien. […] Je le sais bien ; Mais ces forces pourtant ne me servent de rien.
T’es-tu servi de Térence et d’Aristophane, comme Racine se servait d’Euripide; Corneille, de Guillin de Castro, de Calderon et de Lucain; Boileau, de Juvénal, de Perse et d’Horace? […] Et si elle y joint le ridicule, ne se sert-elle pas de l’arme qui lui est propre ? […] La critique, en particulier, n’est utile qu’au talent; en public, elle est utile au goût: hors ces deux cas, à quoi sert-elle? […] Enfin je vois par eux votre exemple suivi, Et j’ai des serviteurs et ne suis point servi. […] Mais ici Molière, qui savait se servir de tout, a employé très-heureusement un moyen que Scarron lui avait indiqué.
Il n’est pas probable toutefois que cette pièce fut récitée au Petit-Bourbon ; elle dut servir simplement de canevas à ces acteurs qui jouaient d’habitude à l’impromptu. […] Son manteau lui sert pour faire l’exercice du drapeau. […] Le valet rend grâces au ciel de cet heureux changement, lorsque Don Juan se lève, et, par un coup de pied adroitement placé, fait sa réponse ordinaire à la harangue du moraliste, et lui donne l’ordre de faire servir à l’instant le souper. […] Une table est servie. […] Don Juan saisit un serpent dans un plat, en disant : “Je mangerais, quand tu me servirais tous les serpents d’enfer !”
A quoi cela serviroit-il ? […] Passons donc aux liaisons qui pechent contre la présence continue des acteurs ; ouvrons tous les Théâtres étrangers, même celui du célebre Goldoni, & nous y trouverons mille exemples : nous en trouverons sur-tout dans les pieces où l’unité du lieu n’est pas observée ; tant il est vrai que toutes les parties de la comédie se tiennent & se servent mutuellement. […] Mais, ma foi, le secours a servi, & les deux ont fait fuir les trois. […] Il y a tant de manieres de faire succéder les acteurs les uns aux autres, & de les renouveller sur le théâtre, qu’un Auteur n’est pas excusable lorsqu’il ne les fait pas servir à lier ses scenes.
Elle contrefit du mieux qu’elle put la personne affligée, mais tout ce qu’on employa ne servit de rien : il mourut en fort peu d’heures, après avoit perdu tout son sang, qu’il jettoit avec abondance par la bouche. […] Les soins que l’on prit pour appaiser la Moliere furent inutiles ; elle conceut dès ce moment une aversion terrible pour son mary ; & lors qu’il se vouloit servir des privileges qui lui étoient dus par le mariage, elle le traittoit avec le dernier mepris. […] Cependant ce ne fut pas sans se faire une fort grande violence, que Moliere resolut de vivre avec elle dans cette indifference ; & si la raison lui faisoit regarder sa femme comme une personne, que sa conduite rendoit indigne des caresses d’un honnête homme, sa tendresse lui faisoit envisager la peine qu’il auroit de la voir sans se servir des privileges que donne le mariage. […] cN’admirez vous pas que tout ce que j’ai de raison, ne serve qu’à me faire connoître ma foiblesse sans en pouvoir triompher ? […] Vie de Moliere à la tête de ses Oeuvres : je me sers de l’édition de Brusselles 1694.