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5. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Voilà, ce me semble, des détails significatifs. […] C’est la première révolte du sens commun contre la prétendue culture littéraire et toutes les conséquences funestes qu’elle semble nécessairement engendrer tout d’abord. […] Cette femme semble, au demeurant, la plus rouée, la plus antipathique des révoltées que Molière met en scène. […] Aucune, en tout cas, ne semble aimer davantage la famille dont elle fait partie, et qu’elle tremble de voir dépouillée, désunie par le faux dévot. […] Tel me semble être le dernier mot de la morale de Molière.

6. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Il me semble ? […] il faut bien qu’il me semble, puisque cela est. […] Il n’y avait pourtant pas si longtemps, ce me semble, qu’avaient été prononcés le « Que sais-je ?  […] La nature, par le contraste même des caractères, semblait avoir tout disposé pour la lui faire mieux subir. […] En fait de scepticisme, l’auteur de la Méthode me semble beaucoup plus à l’abri de tout soupçon que son adversaire.

7. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

C’était, au contraire, il nous semble, de l’abaissement du vaniteux Cléon qu’il eût fallu faire sortir une leçon utile. […] Doué d’un esprit observateur et fin, Marivaux semble prendre à tâche de la gâter. […] Car remarquez bien qu’Éliante, à la fin de l’ouvrage, semble avoir fait un retour sur elle-même. […] En effet, un homme d’un tel caractère, aussi passionné, aussi fanatique, aussi extrême en tout, ne me semble pas plus apte à bien juger de l’honnêteté d’une femme que cet autre fanatique d’Orgon ne me semble l’être à bien juger de la religion d’un dévot. […] Dans tous les cas, il y a là, ce me semble, une inconvenance des plus choquantes.

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

Cet Auteur qui, couché sur un lit de fleurs, semble toujours se jouer avec les Graces, a si bien tiré parti de son terrein, que le fond est un jardin embelli d’un petit boudoir, mais placé de façon que le spectateur voit en même temps ce qui se passe sur toute l’étendue de la scene. […] Les Auteurs devroient, à ce qu’il me semble, être moins prodigues de changements de décoration, ne fût-ce que pour ne pas entendre le bruit désagréable d’un instrument si souvent funeste. […] Ce raisonnement me semble aussi clair que celui de Riccoboni me le paroît peu. […] Ne semble-t-il pas que Riccoboni plaigne Guarini de n’avoir pas donné à ses deux fables le même intérêt ? […] Riccoboni semble d’abord dire que les pieces à caractere ne doivent pas avoir une action double, & les approuve ensuite, pourvu que les intrigues des deux actions soient légeres, & que le caractere les embrasse.

9. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

L’Heureux Stratagème, de Marivaux, est une véritable copie de La Princesse d’Élide ; toutes ses autres pièces semblent en être des réminiscences ; et, en particulier, le Dubois des Fausses Confidences est visiblement une contre-épreuve de Moron. […] La pièce avait tout à fait disparu de la scène, où elle était remplacée par l’imitation en vers de Thomas Corneille : l’impression était un mode de publicité qui n’avait ni le même éclat, ni les mêmes inconvénients que la représentation ; il semble qu’il eût dû au moins être, permis de lire dans le cabinet, ce qu’il n’était plus possible d’entendre réciter au théâtre. […] Ils exigèrent donc, non seulement que l’on supprimât les deux scènes en question, mais encore qu’on retranchât ou qu’on adoucit un certain nombre de passages, dans lesquels Molière n’avait pas craint de faire proférer par des comédiens quelques-uns de ces mots qui semblent ne devoir sortir que de la bouche des catéchistes ou des prédicateurs. […] C’est à ce mérite, si brillant dans l’ouvrage, que Molière semble avoir sacrifié tous les autres ; c’est là qu’en quelque sorte il a placé la compensation de tous les défauts originels du sujet, et de ceux qu’il s’est vu contraint d’y ajouter lui-même. […] Il lui semblait que la punition exemplaire du personnage suffisait pour empêcher la contagion de ses mauvais exemples et de ses pernicieux principes.

10. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Encore une fois, je ne donne ceci que comme une conjecture, car rien ne prouve qu’ils aient été déterminés par ce motif, et je croirais plutôt qu’ils n’en ont pas eu d’autre qu’un empressement indiscret à blâmer tout haut ce que le monarque semblait avoir désapprouvé tout bas. […] En effet, le franc-parler hautain d’un grand seigneur et la familiarité impudente d’un bouffon, sont comme deux extrêmes qui se touchent, et semblent jouir des mêmes prérogatives. […] L’artificieux Italien avait pressenti que cette dernière circonstance, qui semblait devoir l’exclure à jamais du sceau, serait précisément le moyen qui l’y ferait arriver ; et il avait brigué à dessein cette espèce de déshonneur. […] Orgon et Harpagon, les Gorgibus et les Sganarelles, tous les pères, en un mot, même ceux qui ne sont pas ridicules ou vicieux, ont, par rapport à leurs enfants, une certaine grossièreté de pensées, de discours et de manières, qui semble appartenir à un autre siècle. […] Le premier des arts, la poésie, ne pouvait négliger la fable de Psyché, et il semblait appartenir à notre La Fontaine d’être le premier à nous la raconter.

11. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Je n’ai pas cru qu’il me suffit de dire : Ceci est une faute ; il m’a semblé que j’étais dans l’obligation de le démontrer. […] Homme universellement recherché, il vit arriver à lui mille originaux qui semblaient vouloir lui épargner la peine de les aller trouver pour les peindre. […] Beffara avait aussi découvert plusieurs autres pièces qui semblaient faire tomber du même coup dans le néant l’accusation et la défense. […] Une précaution lui sembla nécessaire pour que l’exercice de leurs droits comme héritiers ne pût être jamais troublé. […] Racine me semble préférable à tous égards.

12. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

Il m’a semblé qu’il me disoit : allez vous pendre bien vîte. […] Paris semble à mes yeux un pays de romans. […] Toute une ville entiere, avec pompe bâtie, Semble d’un vieux fossé par miracle sortie, Et nous fait présumer, à ses superbes toits, Que tous ses habitants sont des Dieux ou des Rois. […] Ce nom ne fait aucun scrupule à prendre, & l’usage aujourd’hui semble en autoriser le vol. […] Ils semblent n’imaginer à la hâte une petite intrigue que pour avoir le droit de ramasser beaucoup de monde & de faire débiter sur les planches une diction qu’ils se piquent d’avoir à eux.

13. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Il me semble, entre nous, que vous n’insistez pas. […] Il me semble que c’est à peu près le comble de la gaieté. […] Il me semble évident que Boileau était un mauvais juge de la gaieté. […] il me semble que je mange des confitures. […] Lebrun, exécuté quant aux accessoires par Basche, me semble ridicule par cela.

14. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Ce type de la parfaite honnête femme telle que la comprenait Molière, d’une raison si calme et d’un si ferme bon sens, pourrait sembler un peu froid. […] Célimène est, par excellence, la grande coquette, et il semble bien qu’à la ville Armande tenait le rôle comme au théâtre. […] Il n’est besoin, ce semble, de recourir ni à l’une ni à l’autre de ces deux hypothèses. […] Il semble, cependant, qu’il ne puisse, malgré qu’il en ait, s’empêcher de lui conserver un peu du rôle qu’elle avait dans la réalité. […] Ce foyer de chaleur, accessible à tous, et qui semble sortir de la tombe même du poète, n’est-ce pas l’image de son génie, cet autre foyer de raison, de poésie et de gaîté ?

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