Sans doute, et c’est un malheur fort ordinaire dans la société, au milieu des esprits élégants et délicats que rassemblait l’hôtel de Rambouillet, se trouvèrent des copies chargées et ridicules qui présentaient des affectations mensongères et hypocrites à la place des nobles délicatesses de leurs modèles.
Tchao-tun sortit du palais, & vouloit monter sur son chariot à quatre chevaux : j’en avois fait ôter deux, & casser une des roues pour qu’il ne pût s’en servir ; mais il se trouva là un brave, qui de son épaule soutint le chariot, & de sa main frappa les chevaux ; il s’ouvrit un passage entre les montagnes, & sauva la vie à Tchao-tun. […] Je prends la premiere piece italienne qui se trouve sous ma main.
& ne m’avouera-t-on pas qu’il se trouve dans cette piece en dépit du bon sens ? […] Elvire, qui, par cette reconnoissance, se trouve être sœur de Don Sanche.
Cette espèce de ridicule ne se trouve point dans des princes, ou dans des hommes élevés à la Cour, qui couvrent toutes leurs sottises du même air et du même langage ; mais ce ridicule se montre tout entier dans un bourgeois élevé grossièrement, et dont le naturel fait à tout moment un contraste avec l’art dont il veut se parer. […] Un honnête homme, frère de ce prétendu Malade, qui se trouve là dans ce moment, le détourne de le prendre, dont l’apothicaire s’irrite, et lui dit toutes les impertinences dont les gens de sa sorte sont capables. […] « L’abbé Cotin et Ménage se trouvèrent à la première représentation, et tous deux au sortir de là, ils allèrent sonner le tocsin à l’Hôtel de Rambouillet, disant que Molière jouait ouvertement le duc de Montausier, dont en effet la vertu austère et inflexible passait mal à propos, dans l’esprit de quelques courtisans, pour tomber dans la misanthropie. […] Comme le discours du directeur est imprimé en entier, on peut assurer qu’il n’y est point parlé de M. l’abbé Cotin : à l’égard de celui de l’abbé Dangeau, il ne se trouve point dans le recueil des harangues de l’Académie.
La situation où se trouvait Molière est cause que plusieurs de ses productions ne sont que des pièces de circonstance commandées d’en haut, et c’est aussi ce dont elles portent l’empreinte. […] Le blâme que ses pièces avaient encouru, les manières ridicules de certains acteurs que lui et sa troupe savaient contrefaire à s’y méprendre, l’embarras où il se trouvait quand il ne pouvait inventer des amusements dramatiques aussi vite que le roi l’aurait voulu, tout en un mot devenait pour lui un sujet de comédie. […] L’intrigue amoureuse se dénoue avec facilité, le jeune homme qui a usurpé trop tôt les droits du mariage, se trouve être le neveu du vieux célibataire, et celui-ci de son propre gré se retire et lui cède la place. […] Ceux des spectateurs qui par leur rang n’avaient pas accès dans le grand monde, étaient flattés de se trouver au théâtre en relation avec des marquis et des chevaliers ; et tandis que l’auteur tournait en dérision les folies à la mode, ils cherchaient à attraper quelques nuances de ce ton du monde si désirable et si privilégié.
Si ces attaques n’avaient été dirigées contre lui que par de faux dévots, l’histoire en serait bientôt faite : on n’y verrait que de simples représailles, et l’on concevrait sans peine comment un poète, qui avait annoncé et effectué le projet de démasquer toute une classe d’hommes non moins nombreuse que puissante, dut se trouver exposé aux plus violents effets de leur ressentiment : mais la question n’est pas si simple ; et, à moins qu’on ne veuille confondre dans une même catégorie les vrais et les faux dévots que Molière lui-même a si bien eu le soin de distinguer, on doit être forcé de reconnaître que des hommes sincèrement pieux furent alarmés de sa comédie au premier bruit qui s’en répandit, et s’empressèrent de la combattre dès qu’elle eut paru. […] Un jour Molière, dans le temps qu’il avait en tête le sujet de sa comédie, se trouvait chez le nonce du pape avec plusieurs ecclésiastiques au visage contrit et mortifié. […] Quelques phrases du morceau qu’on vient de lire, se trouvent déjà dans le Commentaire de la pièce.
Madame de Montespan avait remarqué que madame de Soubise mettait des pendants d’oreille d’émeraude les jours que M. de Soubise allait à Paris ; elle fit suivre le roi un de ces jours-là, et il se trouva que c’était effectivement le signal d’un rendez-vous L’intrigue du roi avec madame de Soubise inquiéta madame de Montespan : une lettre de madame de Sévigné nous apprend le 7 août que madame de Montespan redoublait de soins pour sa parure, qui y dit-elle, est extrême comme sa beauté et sa gaîté, ajoute-t-elle, est extrême comme sa parure.
Moron avait encore un modèle à la cour même de Louis XIV : on aurait dû nous apprendre si 1’Angeli fut content de Molière, et se trouva bien représenté. […] Quant aux passages moins nombreux et moins importants qui se trouvent changés par des cartons dans cet exemplaire, ils ont été restitués ici d’après l’édition entière de Jacques Le Jeune, Amsterdam, 1683.
À la fin se trouvera le jugement qui a été porté dans le temps par le public et les gens de lettres. […] Il se trouvera obligé de ramener plusieurs fois les mêmes situations.
Si Molière, après avoir connu la bonne comédie, revint encore au bas comique dans son Sganarelle, qui ne se joue plus; si l’on en revoit quelques traces dans de meilleures pièces, surtout dans les scènes de valets, il faut l’attribuer au métier qu’il faisait, aux circonstances où il se trouvait, à l’habitude de jouer avec des acteurs accoutumés depuis longtemps à divertir la populace en la servant selon son goût. […] L’idée de ce système absurde, qui est celui d’Arnolphe, se trouve dans une nouvelle de Scarron, tirée de l’espagnol, qui a pour titre la Précaution inutile. […] Aussi, quand il se trouve la dupe de la bêtise de sa femme, il est avec elle dans le même cas que le jaloux Arnolphe avec Agnès : il ne lui reste pas même le droit de faire des reproches, puisqu’on n’est pas à portée de les comprendre. […] A l’égard des valets intrigants et fourbes, tels que le Mascarille de l’Étourdi, Scapin, Hali, Sylvestre, Sbrigani et tous les Crispins que Regnard mit à la mode, à compter du premier Crispin qui se trouve dans le Marquis ridicule de Scarron, ce n’était dans Molière qu’un reste d’imitation de l’ancienne comédie grecque et latine. […] Il devine tout, excepté ce qu’il ne peut absolument deviner, et quand il se trouve surpris par Orgon, il pourrait dire ce vers d’une ancienne comédie : J’avais réponse à tout, hormis à qui va là?