Imitons Moliere : tous les héros de ses pieces à caractere ont des caracteres principaux, témoins son Misanthrope, son Imposteur, son Avare, ses Femmes savantes, son Prince jaloux même ; aucun héros de ces différentes comédies n’est caractérisé par des demi-teintes, & des nuances seulement.
Dans les Femmes Savantes, où sont les femmes vraiment instruites de ce qu’elles doivent savoir sans aller au-delà des sciences prescrites à leur sexe ?
Malgré l’irrégularité de la conduite de cette pièce, elle plaît par un grand nombre de traits, et sur-tout par le tour neuf et délicat de la déclaration de l’amour à Psyché Les Femmes savantes , comédie en cinq actes et en vers, représentée sur le même théâtre, le 11 mars 1672.
Ils seraient ridicules dans les entretiens d’une femme sans esprit, sans jugement, qui aurait la vanité de faire la savante.
C’est dans les mêmes principes qu’il faut chercher l’esprit qui, deux ans après, lui a dicté Les Femmes savantes, ouvrage dont il sera question dans la période suivante.
Au mois de mars de la même année, c’est elle-même qui écrit à sa fille, qu’elle a ménagé au cardinal de Retz, pour le samedi suivant, la lecture des Femmes savantes et Le Lutrin de Despréaux.
« Toutes ses pièces n’ont pas d’égales beautés ; mais on peut dire que dans les moindres, il y a des traits qui n’ont pu partir que de la main d’un grand maître, et celles qu’on estime les meilleures, comme Le Misanthrope, Le Tartuffe, Les Femmes savantes, etc., sont des chefs-d’œuvre qu’on ne saurait assez admirer. […] Il est peu vraisemblable qu’il l’ait consultée sur Le Misanthrope et sur Les Femmes savantes. […] Les Femmes savantes, comédie en cinq actes, en vers, 1672. […] « Mme Dacier, qui a fait honneur à son sexe par son érudition, et qui lui en eût fait davantage si, avec la science des commentateurs, elle n’en eût pas eu l’esprit, fit une dissertation pour prouver que l’Amphitryon de Plaute était fort au-dessus du moderne ; mais ayant ouï dire que Molière voulait faire une comédie des Femmes savantes, elle supprima sa dissertation. […] En quarante ou quelque peu devant, Je sortis du collège, et j’en sortis savant, Puis venu d’Orléans, ou je pris mes licences, Je me fis avocat, au retour des vacances.
Il a dit lui-même, dans la premiere scene de ses Femmes Savantes : Quand sur une personne on prétend se régler, C’est par les beaux côtés qu’il lui faut ressembler : Et ce n’est point du tout la prendre pour modele, Ma sœur, que de tousser & de cracher comme elle.
Les lettres étaient en crédit, car le faux savoir même était un moyen de fortune ; Les Femmes savantes en sont la preuve.
Tels sont les Précieuses Ridicules, & les Femmes Savantes de Moliere, qui n’ont plus en France le même sel que dans leur nouveauté, & qui n’auroient aucun succès en Angleterre, où les singularités que frondent ces pieces n’ont jamais dominé. […] Dans ses comedies de caractere, comme le Misantrope, le Tartuffe, les Femmes savantes, c’est un philosophe & un peintre admirable. […] En effet le Misanthrope, le Tartuffe, les Femmes savantes, l’Avare, les Précieuses ridicules & le Bourgeois gentilhomme, sont autant de pieces inimitables.