« On a joué depuis peu à Versailles, dit-il, une comédie des médecins de la cour, où ils sont traités de ridicules devant le roi qui en a bien ri. […] Mais il est peu probable qu’il ait employé ce moyen pour insulter à la personne même de quatre médecins en crédit, dont il tournait en ridicule la doctrine et le langage. […] Ces deux scènes renferment tout ce qu’on peut étaler de faiblesse et de ridicule en fait de conseils, soit qu’on en demande, soit qu’on en donne. […] Il y a, dans les autres, plus ou moins de véritable comédie ; on y aperçoit de légères esquisses de caractères, de ridicules et de mœurs réelles. […] Quant au ridicule, il n’est pas, il ne peut pas être, d’après ce que je viens de dire, produit par le contraste du caractère et de la situation, de la passion et de l’intérêt ; c’est un ridicule de mots, un ridicule exagéré et presque imaginaire, tel qu’il convient au genre de la farce proprement dite.
Quel beau miroir, où les femmes furent forcées de contempler leurs propres ridicules et d’en rire jusqu’aux larmes ! […] Mais son vaste génie ne s’est pas borné à faire justice d’un ridicule éphémère comme tous ceux de la mode. […] Voir la Préface des Précieuses ridicules. […] Les Précieuses ridicules, sc. […] Les Précieuses ridicules, sc.
Il couvre de ridicule ces péripatéticiens fanatiques qui appelaient à grands cris au secours d’Aristote les magistrats et les lois. […] En médecine surtout, il tourne en ridicule les ignorants et superstitieux adorateurs des anciens. […] Il avait attaqué, dans les Précieuses ridicules, la prétention au bel air et aux belles manières, il attaque, dans les Femmes savantes, la prétention à la science et à la philosophie. […] Je serai cependant moins sévère que Rousseau, et je ne dirai pas, comme lui, qu’après avoir joué tant d’autres ridicules, Molière a voulu jouer dans cette pièce celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu. […] Mais Molière ne lui donne-t-il jamais raison que contre les travers et les ridicules réels d’Alceste ?
« J’étais, dit-il, à la première représentation des Précieuses ridicules. […] Le triomphe obtenu par Molière sur le ridicule qu’il avait attaqué, n’a rien de plus glorieux, à mon avis, que cette victoire remportée par Ménage sur ses préventions et sur ses habitudes. […] L’accueil fait aux Précieuses ridicules et au Cocu imaginaire, avait soulevé contre Molière la foule des envieux et des détracteurs. […] Nous voulons que les imperfections des rois et des héros ne prêtent en rien au ridicule, et que les passions des personnages privés ne puissent exciter ni pitié ni terreur. […] Si j’avais besoin de prouver à quel excès de ridicule un critique peut se laisser entraîner par la manie de trouver des imitations, je citerais l’opinion de Riccoboni relativement aux Fâcheux.
Mais un ridicule est bien vivace, quand il a pour racine l’amour-propre. […] Il est alors, dramatiquement parlant, bien mieux qu’un personnage raisonnable ; il est un personnage comique, passionné, opposant un ridicule à un ridicule, un excès à un excès. […] Trois femmes sont affectées exactement du même ridicule. […] Rarement leur rôle est ridicule ; plus rarement il est vil et odieux. […] Que dirai-je de Diafoirus, père et fils, de Purgon et de Fleurant, personnages si plaisamment et si diversement ridicules ?
De cette disposition à saisir le ridicule, la comédie tire sa force & ses moyens. […] & quel fléau du ridicule ! […] le misantrope par air est-il moins ridicule que le misantrope par principes ? […] La plûpart des ridicules des grands sont si bien composés, qu’ils sont à peine visibles. […] Savoir rendre ridicules les hommes, est un talent voisin de celui de les rendre odieux.
Il est reçu qu’un seul homme, quelque ridicule, quelque vicieux qu’il soit, ne peut réunir sur lui seul tous les traits du ridicule ou du vice qui le caractérise. […] Moliere, chez qui j’ai puisé cette réflexion, a très bien vu les nuances différentes que chaque vice ou chaque ridicule a, selon l’état du personnage. […] Il en est de l’âge comme des conditions : la même passion, le même vice, le même ridicule agissent plus ou moins sur un homme, selon qu’il est plus ou moins âgé. […] Je ne me suis engagé ni à faire les comédies dont je viens de parler, ni à fournir les matériaux suffisants ; mais, je le répete, je suis fermement persuadé qu’on pourroit donner dans plusieurs pieces suivies l’histoire d’une passion, d’un vice, d’un ridicule, &c. […] Piron n’a pas eu dessein de la rendre ridicule, & de corriger par-là ceux qui lui ressemblent ; voilà le mal.
Aveugles étaient ceux qui ne voulaient voir dans cet intéressant tableau qu’un vernis de ridicule appliqué, pour l’amoindrir, à un homme irréprochable128. […] Rousseau : « Vous ne sauriez me nier deux choses, l’une qu’Alceste est dans cette pièce un homme droit, sincère, estimable, un véritable homme de bien ; l’autre, que l’auteur lui donne un personnage ridicule. […] Les Précieuses ridicules, les Fâcheux, la Critique de l’École des Femmes, l’Impromptu de Versailles, le Misanthrope, le Bourgeois gentilhomme. […] Les Précieuses ridicules, sc. […] Les Précieuses ridicules, sc.
Sans doute, et c’est un malheur fort ordinaire dans la société, au milieu des esprits élégants et délicats que rassemblait l’hôtel de Rambouillet, se trouvèrent des copies chargées et ridicules qui présentaient des affectations mensongères et hypocrites à la place des nobles délicatesses de leurs modèles. […] Il était naturel que l’effronterie des mœurs générales ne distinguât rien dans ce mélange et qu’elle s’élevât également contre les caricatures et contre les modèles, contre la décence et contre la préciosité, contre l’honnêteté et la pruderie, contre la délicatesse et l’affectation ; la licence confondit tout et rendit tout ridicule. Molière vint : le talent du poète comique suppose une vive sympathie avec le sentiment général des ridicules, sans exclure, sans doute, l’appréciation du fond des choses, mais aussi sans y disposer. […] Et cependant on nous assure aujourd’hui qu’il en voulait à la société de l’hôtel de Rambouillet, dissoute depuis près de quinze ans, quand Les Précieuses ridicules ont paru. […] La gloire de Molière et celle des femmes illustres du temps sont intéressées à ce que la postérité reconnaisse la différence de leur tâche, qui n’avait rien d’opposé, l’une étant de purger la société d’un ridicule, l’autre d’y introduire un mérite nouveau ; cette tâche, il faut leur savoir gré de l’avoir également bien remplie.
Il joua devant lui l’Étourdi, le Dépit Amoureux et les Précieuses Ridicules. […] Ridicule jeté à pleines mains sur les médecins. […] Pièce d’un comique plus propre à divertir qu’à instruire, quoiqu’il y ait plusieurs ridicules exposés fortement. […] 133 Peinture fidèle du ridicule commun à tous les hommes, dans tous les états. […] Peinture simple des ridicules qui étaient alors répandus dans la province, d’où ils ont été bannis à mesure que le goût et la politesse s’y sont introduits.