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5. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

Au reste, comme on le verra plus loin, cette différence de date n’a qu’une importance secondaire.) […] De plus, pour bien préciser l’ordre des intermèdes, nous noterons un fait, c’est qu’après la consultation des avocats et l’air de Pourceaugnac à l’amour, un signe, habituel à l’époque dans l’impression musicale, indique que l’on doit suivre à la scène des opérateurs ou médecins ; l’harmonie l’indique, au reste, sans conteste, et la situation rend cet ordre logique. […] La musique des avocats doit être le reste d’un divertissement mieux enchaîné ; car à quel propos Molière, qui n’a pas. fait chanter ni danser les médecins consultants de la scène XIe, aurait-il (ait, sans avoir une raison préalable de mise en scène, chanter et danser deux avocats? […] Tout semble au reste confirmer pour nous que Lully n’a pas joué le rôle d’un des deux médecins dansants. […] Quant au troisième acte, l’analyse laisse voir qu’il y eut un rôle supprimé, celui de l’ami qui persuade Georges Dandin ; un retranchement analogue fut, au reste, pratiqué par Molière, à la dernière scène du Mariage forcé, scène dans laquelle le retour de l’ami Géronimo est indiqué (voir le ballet) et Géronimo ne reparaît pas dans la comédie en un acte.

6. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

Elle reste inébranlable dans son rôle saint et charmant d’épouse, de mère, et même de femme d’esprit, ce qui ne gâte rien. […] Il ne peut, pas plus que Boileau, supporter « ces femmes qui se retranchent toujours fièrement sur leur pruderie, regardent un chacun de haut en bas, et veulent que toutes les plus belles qualités que possèdent les autres ne soient rien en comparaison d’un misérable honneur dont personne ne se soucie382. »II déteste également « ces personnes qui prêtent doucement des charités à tout le monde, ces femmes qui donnent toujours le petit coup de langue en passant, et seraient bien fâchées d’avoir souffert qu’on eût dit du bien du prochain383. »Il veut que, jusque dans sa défense, la vertu attaquée reste douce ; il fait exprimer ce précepte par Elmire, insultée par la lubrique déclaration de Tartuffe : J’aime qu’avec douceur nous nous montrions sages, Et ne suis pas du tout de ces prudes sauvages, Dont l’honneur est armé de griffes et de dents, Et veut au moindre mot dévisager les gens384. […] Peu à peu, les petites intrigues se nouent391 ; le temps et le cœur s’usent à ménager les prétendants, et à tenir la balance égale entre tant de gens qui s’enhardissent pour la faire pencher de leur côté392 ; la vanité, l’audace grandit à mesure que le cœur s’amoindrit ; les vrais amis s’éloignent discrètement pour faire place aux faux amants ; on finit par se perdre soi-même au milieu de ses propres ruses, et par être impitoyablement humiliée par ceux-là dont on croyait s’être fait des esclaves en se compromettant393 ; et quand il n’en reste plus qu’un seul, celui qu’on a tourmenté sans pitié par tous les raffinements de la coquetterie, et qui pourrait seul rendre le bonheur avec l’honneur, celui-là, on n’est plus capable de l’aimer ; on le réduit au désespoir par une exigence indigne394 ; et l’on demeure perdue à l’amour qu’on n’a point connu, au monde qui met autant de froideur dans ses dédains qu’il apportait d’ardeur dans ses flatteries : heureuse encore si l’on n’est pas perdue au repentir, et si, dans l’âme desséchée, il reste encore de quoi aimer la vertu autrement que par nécessité : après cette jeunesse de Célimène, la triste chose \ de finir en Arsinoé ! […] Après l’irréparable ruine des charmes du corps, que reste-t-il des grâces du cœur, quand enfin on est réduite à entrer dans la confrérie de celles « qui pensent être les plus vertueuses personnes du monde pourvu qu’elles sauvent les apparences ; qui croient que le péché n’est que dans le scandale396, » Et couvrent de Dieu même, empreint sur leur visage, De leurs honteux plaisirs l’affreux libertinage397 ? […] Cette raison, qui explique en partie pourquoi le théâtre féminin de Molière, est généralement moral, peut amoindrir un peu son mérite au point de vue de l’intention ; mais il ne reste pas moins grand, quand on songe à tant d’excellents préceptes et de leçons délicates sur des sujets qu’il est peut-être impossible de traiter parfaitement dans des livres ou dans des sermons.

7. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

C’étaient les restes de cette école de mœurs italiennes fondées par la famille du cardinal Mazarin. C’étaient les restes de cette famille, qui, pendant la Fronde, fut si outrageusement rebutée par mademoiselle de Montpensier, par le prince de Condé, par la duchesse de Longueville, amis déclarés de l’hôtel de Rambouillet. […] Au reste, elle ajoute à son opinion sur les deux historiographes la citation de plusieurs louanges fort ridicules qu’on disait avoir été données par eux au roi en personne à l’armée, et elle finit avec beaucoup de raison par ces mots : Combien de pauvretés ! […] Benserade, au reste, était un bel esprit brillant et délicat. […] En parlant de l’absence de son fils qui est en Bretagne, elle se console par ces vers des deux Pigeons :          Il a tout ce qu’il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste.

8. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Il ne reste plus à notre auteur qu’à gémir avec eux sur les malheurs du temps. […] passe encore pour la morale, mais tout le reste ne vaut pas la peine qu’on y pense. »Le mot est dur, mais surtout il est clair. […] — Au reste, inutile de faire des hypothèses. […] Heureux si ces deux résultats acceptés par lui peuvent lui être de quelque utilité dans la partie de la tâche qu’il lui reste à accomplir. […] Je sais bien que, tout cela retranché, il reste encore quelque chose.

9. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Malheureusement, malgré la sainte obstination des moliéristes, la récolte est pauvre et plus d’un point reste obscur encore. […] Molière écrit Don Juan ; la pièce est jouée en février 1663 ; elle suscite de nouvelles colères, et Tartuffe reste sous le boisseau. […] Cette indication reste-t-elle de l’ancienne version ? […] » Tout ce troisième acte est incomparable ; je le considère comme ce qui reste le plus entier de la première version. […] Où elle domine, encore une fois, que voulez-vous qu’il reste de la famille ?

10. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

& j’ai encore entendu répondre fort savamment, d’après le célebre Donnat, que c’est lorsque le théâtre reste sans acteurs. […] L’acte finit réellement quand le théâtre reste sans action, après que les acteurs ont pris, aux yeux du spectateur, la résolution d’aller la continuer derriere la toile. […] On voit clairement que le théâtre reste non seulement vuide d’acteurs, mais encore d’action, & que l’acte ne peut continuer, puisqu’il faut donner le temps aux incidents préparés d’éclore. […] Au reste, ton amour me touche au dernier point, Mignonnette, & je veux qu’il ait sa récompense.

11. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

Il reste sur la scene fort en colere. […] Sganarelle reste avec Célie, & lui passe la main sur le sein pour voir si elle respire. […] Arlequin reste sur la scene avec le portrait qu’il injurie. […] Lélie reste sur la scene pour déclamer contre la figure de Sganarelle, qu’il croit son rival, & pour se trouver mal.

12. (1844) La fontaine Molière (La Revue indépendante) pp. 250-258

Au reste, la fête, pour n’avoir été que la fête de la commune et des arts, n’en a pas moins eu un caractère de grandeur ; et, comme tout ce qui porte ce cachet, elle a vivement impressionné la population- Avant toutes choses, constatons ici la sollicitude du conseil municipal à doter la ville de Paris de monuments qui, dans son intention, doivent orner la capitale de la France eu même temps qu’ils encouragent les arts. […] Mais lorsqu’on reste quelque temps à contempler l’œuvre, la réflexion s’éveille et vient demander compte des formes employées ; rechercher ce que ces formes expriment, et si elles l’expriment convenablement. […] Au reste, le costume dont est revêtu Molière ajoute à la lourdeur de cette statue. […] Au reste, elle frappe tout le inonde.

13. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Cet exemple montrera peut-être qu’il reste encore des choses neuves à découvrir dans cette histoire de la famille de Molière qu’on croit si connue. […] Lui reste-t-il, pour faire accepter ses bons offices, d’autre moyen que celui qui fut imaginé par Molière ? […] Si les restes de Molière ont en le sort de ceux de Voltaire. […] Reste la question de la sépulture ecclésiastique et des difficultés opposées par le clergé aux funérailles religieuses de Molière. […] Reste à savoir sur quoi cet arrêt se fonde et si la récente découverte de M. de la Pijardière n’a pas modifié l’opinion de celui qui l’a formulé.

14. (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-

Ils embellissent l’image entrevue des couleurs qu’ils aiment, des couleurs idéales dont ils veulent illuminer un être réel ; puis le vent s’élève, il emporte la poussière, il éteint le feu : l’homme reste en face d’un phare sans lumière. […] Arrive une visite : Alceste veut sortir ou croit le vouloir, Célimène le retient ; il insiste, elle le renvoie, il reste. […] Iago touche au démon, Tartuffe reste un homme. […] Célimène reste impunie ; nul cependant ne voudrait être à sa place.

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