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5. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

Il ne paroîtra l’un ou l’autre & ne sera jugé tel qu’à raison du nombre de ses beautés & de ses défauts. […] & quelle raison plus pitoyable encore ! […] Frontin ne peut pas nous dire plus clairement qu’il sort pour telle & telle raison. […] M. l’Abbé d’Aubignac dit que cette regle des Anciens devroit être réguliérement observée, mais pour une autre raison qui ne vaut guere mieux que la premiere. […] J’y renvoie le lecteur, & je le prie de se ressouvenir des raisons qu’allegue notre législateur41.

6. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Qui me garantit que j’ai raison de croire avec le sens commun que ce philosophe n’est qu’un fat ? […] Elle ne croit pas avoir raison contre tout le monde. Bien plus, qu’un seul bon juge loue ce qu’elle condamne, elle ne croira pas avoir raison contre lui. […] Vous en êtes sûr : où est la raison de votre certitude, et la garantie de leur justesse ? […] Lysidas a bien raison, Uranie est une détestable logicienne.

7. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Mais si la chose est vraie, les amis de ce pauvre Comédien avaient bien raison de le blâmer de n’avoir point accepté cet emploi. […] Ou Molière avait bien peu de raison de demander à M.  […] Je suis sûr que s’il voulait être de bonne foi, il avouerait que j’ai raison de le reprendre en bien des endroits. […] Molière pouvait bien sans lui, faire entendre raison à ce jeune fils d’Avocat. […] En ce cas l’Auteur aura eu raison, et moi, j’aurai eu tort de le reprendre.

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

L’Abbé d’Aubignac peut avoir raison de vouloir resserrer la durée d’une action ; mais il a tort de ne pas permettre que les actions comiques se passent durant la nuit : notre théâtre perdroit une infinité de fort bonnes pieces. […] Sans nous embarrasser ici des raisons qui ont occasionné le silence d’Aristote, je porte le procès devant le tribunal de la raison. […] Aristote a raison, s’il défend à un Auteur de rapprocher des choses qui, vu l’éloignement du temps, ne peuvent pas se lier avec vraisemblance. […] Si Riccoboni n’avoit pas mis plus d’un fil, plus d’une intrigue, plus d’une action dans ses pieces, il n’auroit surement pas soutenu une aussi mauvaise cause, & auroit encore moins prétendu la défendre avec d’aussi foibles raisons. […] On a beau défendre dans l’Avare l’intrigue du faux Intendant avec Elise : elle est épisodique ; il ne suffit pas, pour l’excuser, de dire que l’Avare l’embrasse ; mauvaise raison.

9. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

On a dit avec raison que l’amour ne peut guère être exprimé que par ceux qui l’ont éprouvé. […] Oui, l’imprescriptible raison règne dans l’amour vrai, en fait la grandeur, la bonté, la durée, l’énergie. […] Il pensait avec raison qu’un sentiment vrai se fausse et s’émousse à s’exprimer en termes recherchés et exagérés. […] Quel rappel à la nature et à la raison, sans qui l’amour devient tout brutal ! […] Quant aux amours obliques ou contre nature qui remplissent nos romans et nos drames contemporains, il n’en parle jamais : ces aberrations maladives ou, tranchons le mot, vicieuses, sont absolument inconnues à sa saine raison.

10. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

On en voit aisément la raison. […] De même, dans la scène du sonnet, n’est-ce pas encore lui qui a raison ? […] Et lorsque, au risque de faire rire Philinte, il préfère la vieille chanson au sonnet alambiqué, n’a-t-il pas encore cent fois raison ? […] Peut-on cependant soupçonner un seul instant Molière d’avoir voulu mettre la raison d’un côté et le ridicule de l’autre ? […] Mettez un héros de Corneille en face d’une jolie femme, d’une reine de salon, et dites-nous qui aura raison des deux.

11. (1910) Rousseau contre Molière

La raison, mon bon droit, l’équité. […] Sur quelle raison, puisqu’elle est légitime ; sur quelle raison, puisqu’elle est bonne ? […] Rousseau a raison. […] Pour plusieurs raisons, ce me semble. […] Non, pour trois raisons.

12. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. Du Genre gracieux. » pp. 91-102

Mais une églogue, quelque excellente qu’elle soit d’ailleurs, devient froide, fade, langoureuse, insipide, lorsqu’elle est transplantée sur le théâtre, & divisée, sur-tout, en plusieurs scenes, à plus forte raison en plusieurs actes. […] Mon Lecteur verra avant la fin de cet article la raison pour laquelle je lui rappelle ce trait. […] Ma foi, dit Fontenelle, vous avez raison ; & si je ne suis plus votre amant, je veux du moins rester votre ami. […] Quand il avoit dit son sentiment & ses raisons sur quelque chose, on avoit beau le contredire, il refusoit de se défendre, alléguant pour raison qu’il avoit une mauvaise poitrine. […] Toujours philosophe & en possession de toute sa raison, il réfléchissoit sur son état comme il l’auroit fait sur celui d’un autre : on eût dit qu’il observoit un phénomene : voilà, dit-il, étant près de sa fin, la premiere mort que je vois.

13. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

, n’est-ce pas la raison même qui répond, avec la triviale énergie de Gorgibus : « Et par où veux-tu donc qu’ils débutent ? […] —  par la voix de l’homme honnête et sensé qui dit avec autant d’esprit que de raison : J’aime avec tout moi-même ; et l’amour qu’on me donne En veut, je vous l’avoue, à toute la personne... […]   Voici le chapitre scabreux où la délicatesse infinie du poète moraliste paraît encore plus admirable que son inébranlable raison. Le mariage est doux, mais à une condition indispensable : c’est qu’il soit le nœud bien assorti 518 qui lie deux personnes portées par la nature à s’aimer, et décidées par la raison à accepter patiemment les charges nécessaires qu’il impose. […] Pour tout résumer en trois mots, le lien honnête et doux de Molière, c’est le mariage fait par amour, nature et raison : rare alliance sans laquelle il ne peut absolument être heureux.

14. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Est-ce donc que je sois revenu à la raison ? […] quelle raison ! […] Il a toujours raison quand il commence, et tort quand il finit. […] A-t-il raison contre Oronte ? […] A moins toutefois qu’on ait des raisons de le leur dire.

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