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4. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Il l’a bien prouvé dans ses autres pieces. […] Ils font de fort doctes préfaces, pour prouver que leur maniere est la meilleure ; & les personnes qui croient tout sont de leur avis sur leur parole. […] Sa supériorité sur tous ses prédécesseurs & successeurs pour la partie comique est assez prouvée dans différents Chapitres de cet ouvrage. […] Moliere leur prouve leur ridicule dans le Malade imaginaire, le Médecin malgré lui, l’Amour Médecin, &c. […] Moliere prouve combien on est dupe en se comportant ainsi.

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Des Pieces à spectacle. » pp. 30-36

Il est bon de le prouver par l’extrait de l’une de ces rapsodies. […] Il leur prouve sa puissance en leur volant alternativement leur figure. […] Nous n’avons pas fait mention dans le Chapitre précédent de la Princesse d’Elide de Moliere, ni de sa Psyché, quoique ces deux pieces soient héroïques : nous n’en dirons rien dans celui-ci, quoique toutes les deux soient des pieces à spectacle : nous en parlerons dans le Chapitre suivant, parceque l’Auteur les a rangées dans la classe des Comédies-Ballets : ce qui prouve suffisamment que nos pieces à spectacle, nos Comédies-Ballets, ainsi que nos Comédies héroïques, ont toutes pris naissance, comme je l’ai dit, des Comédies héroïques des Espagnols. […] Mais je me pique de connoître assez bien leur théâtre pour prouver ce que j’avance, s’il étoit nécessaire.

6. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Térence va lui-même nous prouver le contraire. […] Ma foi, je n’attendrai pas qu’on ait commencé pour sortir, à moins que tu ne me prouves ces prétendues différences. […] J’ai prouvé que les défauts de cette espece de prologue étoient dans nos romans. Qu’on me prouve que les romans les plus tragiques ne passent pas, avec tous leurs défauts, sur notre scene, & je me rassurerai. […] Notre Auteur a fait à-peu-près de même ; il écrit un long prologue pour nous prouver qu’il ne faut pas en faire.

7. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Molière a prouvé une fois de plus que pour une fille de seize ans le génie ne remplace pas la jeunesse. […] Quant aux personnages d’Elmire et d’Orgon, ils ne sont pas compris, et pour le prouver, il n’est pas besoin de prodiguer les argumens : les lumières du bon sens le plus vulgaire suffisent pour arriver à cette conclusion. […] Bressant a prouvé maintes fois que son intelligence ne manque pas de finesse ; je me refuse à croire qu’il n’ait pas pénétré le sens du rôle de Clitandre. […] J’en ai dit assez pour prouver que l’École des femmes, le Misanthrope Tartuffe et les Femmes savantes ne sont ni compris ni rendus au Théâtre-Français d’une manière conforme à l’intention de l’auteur. […] Qu’il essaie donc de prouver à ses administrés que la meilleure manière de représenter les comédies de Molière est de s’en rapporter aux lettrés sur le sens de ses personnages.

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Voulez-vous une raison plus convaincante, & qui prouve mieux qu’on ne veut plus de ces pieces à l’antique » ? […] — Eh bien, que prouve cela ? — « Cela prouve que ces pieces sont faites pour figurer avec grace sur la scene, puisque le théâtre est un cadre sous lequel les Auteurs ont droit de nous peindre la Nature dans toutes ses attitudes ». […] Il suffit pour vous le prouver de mettre sous vos yeux l’extrait de sa piece favorite. […] En voilà suffisamment, je pense, pour prouver aux Auteurs du genre larmoyant que les Anciens faisoient des pieces dans lesquelles ils mettoient des situations attendrissantes, des actions généreuses, des exclamations pathétiques, des reconnoissances gauches.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Rien ne prouve mieux la distance qu’il y a entre Moliere & Regnard, que la différence de leur comique. […] Je pourrois le prouver par mille exemples puisés dans chacune de ses pieces ; je me contenterai d’un seul pris dans son Légataire. […] Je ne m’amuserai pas à prouver la différence qu’il y a entre le rire de joie, le rire moqueur, le rire forcé, le rire bas, le rire de l’ame, &c. […] ce sont ceux où le faux dévot, pour prouver son amour, emploie des termes mystiques qui lui sont familiers.

10. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

Nous l’avons presque prouvé dans le premier volume, en faisant voir le ridicule des comédies où un intrigant, après avoir joué un rôle essentiel, après avoir fait mouvoir lui seul tous les ressorts d’une machine, laisse son ouvrage imparfait, & ne contribue point au dénouement. […] de l’Empyrée fasse le dénouement, il s’en faut bien qu’en lisant la lettre qui prouve sa générosité & qui dénoue la piece, on s’écrie : Voilà bien le trait d’un poëte ! […] Ce n’est certainement pas bien voir les choses, puisque Francaleu prouve à l’Empyrée qu’il ne doit pas compter sur la belle de Quimper.

11. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

Les faits postérieurs ont bien prouvé sa clairvoyance. […] Saint-Simon dit ensuite que le marquis de Montespan trouva sa femme chez madame de Montausier, quand il vint faire avanie à celle-ci : et au contraire le récit de Mademoiselle prouve qu’alors elle et madame de Montespan étaient ensemble sur la terrasse du château. […] La suite prouverait qu’alors les yeux de cette femme respectable furent dessillés sur les relations du roi avec madame de Montespan ; qu’elle fut épouvantée de l’idée d’avoir opposé de la résistance à un mari qu’elle croyait follement jaloux d’une femme irréprochable : il est du moins certain, par le témoignage de mademoiselle de Montpensier, par celui du duc de Saint-Simon, qu’à la suite de l’apparition qui eut lieu dans le passage de l’appartement de la reine, madame de Montausier rentra chez elle malade, ne sortit plus de sa chambre que pour quitter la cour et rentrer dans sa propre maison, à Paris, où elle languit, ne recevant qu’un petit nombre d’amis particuliers. […] Les visites que la reine lui faisait durant sa maladie prouvent assez combien elle en honorait la cause ; peut-être même qu’elle croyait avoir contribué à la déception de madame de Montausier, par son propre aveuglement sur madame de Montespan.

12. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Des Comédies-Ballets. » pp. 37-44

Il n’est pas nécessaire de citer Psyché, tragédie-ballet du même Auteur, pour prouver ce que j’ai avancé, & faire voir que les pieces composées pour des fêtes ne réussissent jamais quand on les livre au public, ou qu’elles n’ont du moins qu’un succès momentané. […] Pour le prouver, il suffit de citer le Mariage forcé, l’Amour Peintre, & la Comtesse d’Escarbagnas, que nous voyons jouer tous les jours sans nous rappeller qu’elles ont été jouées à la Cour avec des ballets. Loin que toutes les comédies-ballets de Moliere aient été composées exprès pour amener des divertissements, ces divertissements pour la plupart prouvent eux-mêmes qu’ils n’ont pas été fondus avec la piece, puisqu’ils lui sont tout-à-fait étrangers, & que souvent ils la déparent.

13. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Pieces intriguées par plusieurs Personnages. » pp. 169-175

Après avoir prouvé qu’une piece intriguée par un seul intrigant est meilleure & mérite plus de gloire à l’Auteur que celle où il y en a deux, on désapprouvera surement ces comédies compliquées, dans lesquelles les maîtres & les valets entremêlent leurs fourberies. […] Le Baron d’Albikrac, que nous venons d’analyser, nous le prouve. […] Après avoir prouvé que plusieurs intrigants nuisent à une piece lorsque leurs ruses tendent toutes au même but, tâchons présentement de faire voir que deux intrigants rendroient au contraire les pieces plus piquantes, si, loin de travailler pour parvenir à la même fin, ils se croisoient au contraire de dessein prémédité, & agissoient pour se nuire.

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