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102. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Ces divers ridicules étaient peints avec trop de vérité et de vivacité dans La Critique, pour que ceux qui avaient servi de modèles, reconnus par tout le inonde, ne se reconnussent pas eux-mêmes, et n’en devinssent pas plus furieux contre l’auteur. […] Le passage est trop curieux pour qu’on ne me pardonne pas de le rapporter ici.

103. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Je me permets seulement, à l’exemple des autres, d’en retrancher les arguments de la comédie, qui n’ont aucune utilité, et qui, d’ailleurs, sont trop mal rédigés pour qu’on puisse croire que Molière y ait eu la moindre part.

104. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Un caractère ne plaît, n’intéresse sur la scène, qu’autant qu’il offre par lui-même assez d’étendue et de profondeur pour que le spectateur soit dans l’impossibilité d’en saisir à l’instant tous les rapports, toutes les faces différentes.

105. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Il fallait, pour que Tartuffe passât, le distinguer soigneusement des célèbres originaux dont il était la copie générale ; protester que bien loin d’avoir voulu peindre le Père, directeur et confesseur, le dévot, l’homme d’église, c’était seulement la contrefaçon de tout cela qu’il avait prétendu exposer à nos rires ; et il força le type dans le sens de l’exception ; il en fit un aventurier sans le sou, un chevalier d’industrie, exerçant sous masque de saint : un fourbe, un scélérat : le Tartuffe devint l’Imposteur. […] Il fait pénitence avant la faute pour que Dieu, touché, la lui permette comme une récompense.

106. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Ce ridicule n’eût pas été sensible dans un rang trop élevé ; il n’eût pas eu de graces dans un rang trop bas : pour faire effet sur la scéne comique, il falloit que, dans le choix du personnage, il y eût assez de distance entre l’état dont il veut sortir, & celui auquel il aspire, pour que le seul contraste des maniéres propres à ces deux états, peignît sensiblement, dans un seul point & dans un même sujet, l’excès du ridicule général qu’on vouloit corriger. […] Non seulement, en 1665, il obtint pour sa troupe le tître de troupe du Roi, avec sept mille livres de pension ; mais, sur les instances réitérées de ses camarades, il demanda, & obtint un ordre du Roi, pour qu’aucunes personnes de sa maison n’entrassent à la comédie sans payer.

107. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Lorsque Kant faisait ses admirables ouvrages de critique, ce n’était pas pour que les philosophes ses successeurs recommençassent éternellement son œuvre de ruine ; c’était pour donner à la philosophie de nouvelles bases, plus modestes et plus sûres. […] Il faut bien des siècles pour que le bon goût s’épure. […] Je le veux bien ; mais, pour que la nation fût satisfaite, émue, transportée, il fallait que le fond en fût national.

108. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Pour que don Juan en vienne à inviter à souper la statue du commandeur, ne faut-il pas qu’il soit entraîné par une ivresse exubérante, par toute la verve d’une jeunesse effrénée ? […] Molière ne nous aurait pas inspiré tant de respect pour lui, si cet homme devait, en se retirant du monde, devenir aussi égoïste que Philinte ; mais il fallait, pour que ces personnages nous apparussent sous un jour nouveau, que les temps fassent changés. […] C’est Scapin qui enveloppe Géronte, afin de le battre à son aise, et que veut dire ensuite cette phrase : Je ne reconnais pas l’auteur du Misanthrope dans le sac où Scapin … Pour que l’image de Boileau eut quelque justesse, il fallait qu’elle s’appliquât à Molière seul, et que ce fût l’auteur du Misanthrope qui s’enfermât dans le sac. […] Sa répartie est trop vive, et elle sait trop de choses pour qu’on la considère ainsi qu’un enfant.

109.

Pour que la décadence s’arrêtât, il a fallu que la comédie moderne allât reprendre de plus haut la forte tradition et, par Ponsard suivi d’Emile Augier, remontât à Molière. […] Et la comédie hollandaise de cette époque était trop réaliste elle-même pour que les traducteurs eussent à dissimuler certaines libertés de jeu et de langage, ou à hésiter, devant quelques expressions un peu fortes de l’original, sur le choix d’un équivalent hollandais. […] Mais aucune des traductions qui ont paru jusqu’ici n’avait assez de valeur pour que, le premier succès épuisé, on pût songer à les maintenir au répertoire. […] Il faut des circonstances particulières pour qu’une vieille affiche ait survécu. […] La situation de Racine était assez embarrassée pour qu’il n’eût pas d’objection à faire lorsque sa famille l’envoya dans le Languedoc prendre, auprès d’un de ses oncles, l’habit ecclésiastique, et se mettre en état d’être pourvu d’un bénéfice.

110. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

  Enfin, pour que la peinture De cette passion, de toutes la plus belle490, soit complètement instructive et vraie, il faut jeter un coup d’œil sur les amours faux, intéressés et voluptueux que Molière a mis quelquefois en face des amours vrais, délicats et purs.

111. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Vingt petits maîtres ont été livrés par lui en proie à la malignité du parterre ; ils ont chacun leur caractère : ce sont des sots de la même famille, à quelques nuances près ; mais ces nuances suffisent pour qu’on ne les confonde pas ensemble. […] Son affiche, qui promettait un prodige de mécanique et d’obéissance dans une épinette, lui attira du monde les premières fois suffisamment pour que tout le public fût averti que jamais on n’avait vu une chose aussi étonnante que l’épinette du Troyen.

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