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121. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

Qui n’aura plaisir à rechercher, dans tant de figures charmantes, le type de l’amour tel que l’entendait Molière ? […]   Dans l’auteur original (Maria de Zayas, Nouvelles, la Précaution inutile ; voir la traduction de Scarron dans ses Nouvelles tragi-comiques), l’Agnès, n’apprend d’un amant brutal que la pratique sensuelle du plaisir, et reste aussi sotte après qu’avant. […]   Boileau, Satire X, v. 533. — On alliait très-bien la débauche avec le quiétisme précieux :   Tout ce que le corps fait ne se compte pour rien ;   Ce corps n’est qu’une aveugle et sensible matière,   Qu’un amas agité de boue et de poussière,   Dont tous les mouvements, que la cupidité   Produit sans la raison et sans la volonté,   Sont actes sans aveu, sans malice, sans blâme,   Et ne peuvent salir la pureté de l’âme,   Qui, jouissant an ciel de solides plaisirs,   Laisse vivre le corps an gré de ses désirs.

122. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

L’historique de ces trois pièces fera plaisir aux amateurs des spectacles. […] Ce long équivoque de Cléomène qui, tâchant de rendre la princesse favorable à Timocrate pour prendre l’occasion de se déclarer, semble toujours agir contre soi, laisse les auditeurs dans une suspension d’esprit si agréable que, ce plaisir cessant par la reconnaissance, on veut que la pièce soit finie ; et sans faire un examen plus exact des parties qui doivent composer un poème, on prend droit de dire que le cinquième acte est inutile. […] Ils chantent et dansent ballets, Tantôt graves, tantôt follets ; Leurs femmes ne sont pas fort belles, Mais paraissent spirituelles ; Leurs sarabandes, et leurs pas Ont de la grâce, et des appas, Comme nouveaux ils divertissent, Et leurs castagnettes ravissent ; Enfin je puisse être cocu, Si je leur plaignis mon écu, Et je crois que tout honnête homme, Leur doit porter pareille somme, Pour subvenir à leur besoin, Puisqu’ils sont venus de si loin, Avecque comédie et danse, Donner du plaisir à la France. […] Comme les abbés de la sorte1, Aux plaisirs n’ont pas l’âme morte, Il fut le jour du lendemain (2) 2, Au grand château de Saint-Germain, À la comédie espagnole, Fort grave, dessus ma parole, Où la reine avait invité, Obligeamment, Sa Majesté.

123. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Il est vrai que nous sommes en apparence recherchés des grands seigneurs ; mais ils nous assujettissent à leurs plaisirs, et c’est la plus triste de toutes les situations que d’être l’esclave de leur fantaisie. […] Comme j’avais l’argent des menus plaisirs du prince, il me donna ce soin. […] Le besoin des amusements, l’impuissance de s’en procurer d’agréables et d’honnêtes dans les temps d’ignorance et de mauvais goût, avait fait imaginer ce triste plaisir, qui dégrade l’esprit humain. […] Étrangère aux plaisirs de son mari, insensible aux contrariétés et aux peines sans nombre que ses travaux et ses ennemis lui suscitaient, mademoiselle Molière ne se souciait des applaudissements qu’il recevait que comme d’un motif de vanité personnelle. […] À la fin de cette même année, Louis, toujours avide de plaisirs, voulut donner à sa cour une longue série de fêtes plus galantes encore que les précédentes.

124. (1819) Deux pièces inédites de J.-B. P. Molière [La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant] pp. 1-4

On aura du plaisir à examiner ces premiers essais du génie de Molière, et à les comparer, dans les mêmes sujets, avec les productions de sa maturité.

125.

Pour qu’Elmire ait le plaisir de s’asseoir auprès de Cléante. […] ÉRASTE Prends-tu quelque plaisir à me tenir en peine ? […] René Delorme, que nous citons toujours avec plaisir, « se sont élevés contre le peintre qui a ainsi confondu le grand Molière parmi les farceurs de son temps. […] Archives nationales, Menus plaisirs, KK. 213. […] X sols. » Comptes des menus plaisirs pour 1664.

126. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Les critiques français abandonnent sans peine ses pièces empruntées de l’espagnol, ses pastorales, ses tragicomédies qui n’étaient calculées que pour le plaisir des yeux, et même trois ou quatre véritables comédies de sa jeunesse, qui sont pourtant écrites en vers et par conséquent travaillées avec plus de soin. […] Ce n’est que pour montrer combien l’inobservation de certaines vraisemblances nuit peu aux plaisirs du théâtre, que je remarque ici toute la liberté que Molière s’est accordée dans le choix du lieu de la scène. […] Mais dans les pièces de Marivaux, cette naïveté est préparée avec trop d’art ; elle recherche trop l’approbation, et prend trop de plaisir à se montrer. […] Le Méchant est une de ces pièces affligeantes, qu’un misanthrope atrabilaire pourrait voir avec plaisir comme une justification de son horreur pour la société, mais qui ne peuvent produire qu’une impression pénible sur des esprits doux et bienveillants. […] Une peinture fine et juste des caractères s’allie avec succès dans cette pièce à une intrigue qui fixe l’attention ; et l’on voit avec plaisir qu’une certaine douceur de sentiments est lame de tout cet ouvrage.

127. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Il y a bien peu de gens, dans ce pauvre faubourg, qui soient en état de se payer, même à bas prix, le plaisir du théâtre ; personne ne vient donc. […] Molière lui-même prit plaisir à peindre Lucile, qui affolait et désolait Cléonte, sous les traits mêmes d’Armande Béjard. […] O célestes plaisirs, doux transports d’allégresse ! […] Il fallait, de nécessité, un imbécile pour les besoins du répertoire, pour les jeux de scène des acteurs, pour les menus plaisirs du public. […] Auparavant ce n’étaient que plaisirs, maintenant ce ne sont que retraites et pénitences.

128. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Forcé de louer Louis XIV, il faisait ses prologues mauvais et détestables à plaisir. […] André Mareschal a soin de nous avertir que ces comédiens du duc d’Épernon étaient destinés seulement aux plaisirs de Sa Grandeur. […] Comme j’avais l’argent des menus plaisirs de ce prince, il me donna ce soin. […] Cette longue odyssée provinciale fut certainement un temps d’épreuves plutôt que de plaisirs. […] Molière prenait plaisir à former son esprit, à soigner son éducation.

129. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Il y a dans la vie d’un auteur dramatique, dans cette vie si périlleuse et si douloureuse, un plaisir qu’il n’est que trop souvent à même de connaître : c’est lorsqu’un de ses ouvrages est attaqué, discuté, controversé, et que devant toutes ces interprétations si différentes il peut répondre en souriant : non, ce n’est pas ça ; vous n’y êtes pas du tout ; je pensais à autre chose. Eh bien, croyez-vous que Molière, qui faisait face cette fois à ses adversaires, se serait refusé ce plaisir ? […] Je me suis reporté au texte, et j’ai relu, avec un plaisir extrême, non seulement L’École des femmes, mais L’École des maris, qui sont deux fois la même pièce, ou même une seule pièce, si bien que la mémoire fourche quelquefois en les citant et met volontiers dans l’une ce qui est dans l’autre, tant il est vrai que le morceau serait également à sa place dans toutes les deux.

130. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Il voit avec plaisir Mascarille dans les Précieuses ridicules, parceque son maître a fait naître l’envie de le connoître. […] Mais à quel propos Hector nous parle-t-il des plaisirs qu’il goûteroit s’il avoit eu le bonheur de servir un financier ? […] tâchons plutôt, par toutes sortes de voies, de lui rendre, dans son grand besoin, le plaisir qu’il m’a fait.

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