Je ne sais jusqu’à quel point, à l’appui du cartésianisme de Molière en physique, on peut prendre au sérieux les éloges de la physique de Descartes qu’il a placés dans la bouche des Femmes savantes.
Je le sais très bien ; mais les gens du bel air voudroient qu’un comique les plaçât sur la scene, moins tels qu’ils sont, que tels qu’ils veulent paroître ; qu’il ne s’attachât qu’aux mines, aux grimaces, & ne dévoilât pas le fond du cœur ; qu’il peignît ces travers, ces ridicules qu’on a érigés en agrément ; & non ces vices que l’éducation, que la politesse masquent, mais qu’elles ne cachent pas à un observateur profond.
Je demande si le portrait de Philinte, placé à côté de celui du Comte, & presque aussi bien frappé, ne semble pas annoncer que le premier jouera dans la piece un rôle presque aussi conséquent que son contraste parfait : il ne paroît cependant que dans deux scenes.
Tout ce que vous avez dit de lui m’a paru fort sincère, car vous l’avez dit d’une manière à me faire croire que tout ce que vous avez dit à sa gloire est véritable, et les ombres que vous avez placées en quelques endroits de votre portrait n’ont fait que relever l’éclat de vos couleurs.
Aux raisons les plus sensées par lesquelles il cherche à convaincre Arnolphe qu’il fait fausse route, celui-ci, imitant un passage de Rabelais, répond à Chrysalde à peu près ce que Pantagruel répond à Panurge : « Pressez-moi de me joindre à femme autre que sotte, prêchez, patrocinez jusqu’à la Pentecôte ; vous serez ébahi, quand vous serez au bout, que vous ne m’aurez rien persuadé du tout. » Il part de cette affirmation, qui confirme son aveuglement à l’égard de ses inspirations passionnées, pour se vanter d’avoir adopté une idée que tout homme raisonnable considérerait comme extravagante, honteuse même, celle d’avoir ordonné, dans le petit couvent où il a placé Agnès, d’employer tous les soins « Pour la rendre idiote autant qu’il se pourrait.» […] A côté du fanatisme pour le bien et de la haine qui aveuglent Alceste et qui le rendent fou dès que ces passions occupent son esprit, Molière, afin de démontrer que les passions n’aveuglent pas toujours l’homme, a eu le talent de placer dans le cœur de son héros une autre passion accidentellement soulevée qui, bien que très puissante, n’a cependant pas le pouvoir de l’aveugler. […] Si l’occasion s’en présente, il ne manque jamais de faire tenir à ses personnages de petits discours pleins de sentences qui, par les vérités qu’elles renferment, seraient parfaitement placées dans un cours de psychologie des passions. […] Il fallait donc, pour instruire le lecteur et l’intéresser, que ses passionnés fussent haut placés dans la hiérarchie de la famille. […] Cette scène a été évidemment placée ici pour démontrer à quel degré de bassesse peut être entraîné, par une passion qui l’absorbe et le domine, par l’amour surtout, l’homme même le mieux doué.
Ils se trouvent ensemble ; Tartufe croit avoir trouvé l’occasion favorable : il cherche, par de légeres galanteries, à faire naître l’instant de placer sa déclaration : il se présente, il le saisit bien vîte, & débite d’un seul trait cette tirade.
Nous n’oserons pas mettre sur la scene ce Conseiller garde-note, prenant sur son compte l’argent qu’il feint de placer, le prêtant au plus fort intérêt, faisant enfin banqueroute : non, sans doute.
J’aime mieux les placer dans mon ouvrage tels que je crois les voir sur le Parnasse.
Je m’y rendis, j’entrai dans le sallon par la fenêtre ; & d’Orval, qui avoit écarté tout le monde, me plaça dans un coin d’où, sans être vu, je vis & j’entendis ce qu’on va lire ».
L’art ne s’est pas placé assez haut pour embrasser l’horizon d’un coup d’œil, et, quand il a essayé de gravir la montagne, le vertige l’a pris, parce que le point d’appui lui manquait.