Quand un bel esprit a étalé dans un cercle, avec emphase, cette raison convaincante, il sourit, & se rengorge : les femmes applaudissent de l’éventail ; les hommes, qui, pour s’épargner la peine de réfléchir, jugent toujours sur parole, partent de là pour condamner, sans appel, les aparté, & pour bannir totalement du théâtre comique une partie aussi utile qu’agréable.
— Je ne vous le cache pas, poursuivit le plaisant ; mais M. le Maréchal a de la peine à le croire. — Eh !
Riccoboni ne connoissoit donc pas le théâtre de Boursault : s’il avoit pris la peine de le parcourir, il y auroit vu le Mercure galant 6 ou la comédie sans titre, en cinq actes en vers, dans laquelle la plupart des acteurs viennent uniquement pour faire parler d’eux dans le Journal du mois ; il y eût trouvé les Fables d’Esope, comédie en cinq actes en vers, dans laquelle les divers personnages qu’on y voit sont amenés par la curiosité de consulter Esope, qui les renvoie en leur récitant une fable analogue à leurs demandes ; il y auroit vu encore Esope à la Cour, comédie en cinq actes en vers dans le genre des Fables d’Esope, avec cette différence que le héros de la premiere donne ses audiences à la Ville, & l’autre à la Cour.
Je ne doute pas qu’il n’y fût, en effet, très comique ; mais la premiere personne qui a fait cette belle découverte, n’a pas certainement pris la peine de réfléchir, de voir si l’exécution en seroit facile sur notre Théâtre, & en second lieu, si elle contribueroit à sa gloire, ou à sa chûte.
Marcella vient avouer à Laura qu’elle a un amant à l’insu de son frere, & la prie de lui prêter son appartement pour lui parler : Laura y consent avec peine.
Mes Lecteurs auroient certainement de la peine à me croire, & je me garderois bien de rendre des tels propos, crainte de passer pour un imposteur, si la plupart de nos pieces modernes ne prouvoient qu’elles ont été faites d’après ce systême.
Mettez-les sur la scène : le public aura peine à reconnaître en eux les originaux dont ils sont la copie aussi fine que scrupuleuse.
Aimant à s’égayer par d’utiles loisirs, Louis, qui te devait ses plus nobles plaisirs, Dont l’appui protecteur faisant taire l’envie, Contre elle, tant de fois, a défendu ta vie ; Cet esprit éclairé, ce brillant potentat Qui de l’éclat des arts a reçu tant d’éclat 1; Qui soutint si longtemps le Tartuffe et Molière ; De son siècle, avec peine, obtint qu’un peu de terre Couvrirait par pitié l’honneur du nom français.
Qu’un comédien fût quelque peu indifférent en matière de religion, nous n’avons pas de peine à le croire, n’eût-il écrit ni Tartuffe ni Don Juan : mais cette indifférence de profession allait-elle jusqu’à l’incrédulité systématique, même en religion naturelle, et à un dénigrement volontaire et calculé de la religion chrétienne ? […] Enfin, c’est à peine si l’on peut dire qu’elle est punie ; on sent bien que ce n’est pour elle qu’un échec momentané, mais qu’avec sa beauté, son esprit, sa grâce et sa fortune, elle n’aura pas de peine à reprendre le sceptre des salons et à gagner de nouveau le cœur des hommes, et cependant on ne surprend en elle aucun vestige de remords, pas l’ombre d’un sentiment généreux ; le cœur est absolument vide. […] Il devinait sans peine qu’on le plaisantait quand il n’était pas là ; et il n’était pas loin d’avoir lui-même des doutes sur la sincérité de sa mission.
Si l’on entend par là que la nouvelle comédie est plus régulière que l’ancienne, plus correcte dans sa forme, plus polie dans ses mœurs, j’en conviendrai sans peine. […] Il nous offre ainsi l’image d’un homme qui travaille avec un sérieux énorme pour nous mesurer convenablement le rire et la gaieté, et nous comprenons, envoyant la peine qu’il se donne, ce que dit Despréaux : Tel mot pour avoir réjoui le lecteur A coûté bien souvent des larmes à l’auteur. […] Ce n’était vraiment pas la peine de porter si haut, à propos d’Aristophane, l’absence de plan dans la comédie (t.