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126. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Vous vous rappelez cette entrée en scène du Dépit amoureux, lorsque Mascarille vient trouver Albert et que celui-ci, à chaque parole, lui tourne le dos avec brusquerie.

127. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

Premier avocat, traînant ses paroles en chantant.

128. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

il faut rendre pleine justice avant de prononcer la parole sévère; ne vous y trompez pas plus que moi : il y a là l’élément de la grandeur, de la durée, peut-être de l’immortalité ! […] Parce que c’est la note la plus haute, à mon sens, la parole la plus sombre d’une école dramatique qui joue témérairement avec une plaie cruelle, qui l’exaspère en croyant peut-être la guérir, et qui n’a su trouver jusqu’ici d’autre remède à la fièvre que le chaud-mal.

129. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Rœderer, — la position de Molière, et le plaisir que le roi prenait à diriger son talent, on se persuaderait sans peine qu’en approchant l’oreille des rideaux du roi, on surprendrait quelques paroles dites à demi voix, pour désigner à Molière ce caractère, qui, bien que respecté au fond du cœur, avait quelque chose d’importun pour les maîtresses et pour les femmes de la cour qui aspiraient à le devenir8. » Préparer le triomphe du vice, tel serait donc le sens mystérieux du caractère d’Alceste. […] « Les premières paroles qu’elle me dit pour sa défense, ajouta-t-il, me laissèrent si convaincu que mes soupçons étaient mal fondés, que je lui demandai pardon d’avoir été si crédule !...

130. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Ce mauvais procédé me touchant de dépit, je résolus de les faire monter sur le théâtre à Pézenas, et de leur donner mille écus de mon argent plutôt que de leur manquer de parole. […] Molière, revenu sur ses pas, lui adressa la parole, mais, ne soupçonnant pas la ruse, il se remit en route et sa valise fut perdue pour lui. […] Dans sa Préface de L’École des femmes, il avait menacé ses ennemis de faire rire à leurs dépens ; il tint parole dans La Critique. […] Sa présence me fit oublier toutes mes résolutions ; et les premières paroles qu’elle me dit pour sa défense me laissèrent si convaincu que mes soupçons étaient mal fondés, que je lui demandai pardon d’avoir été si crédule. […] Le moine, qui convenait de tout obligeamment, donna aussitôt un signe d’approbation sans proférer une seule parole.

131. (1910) Rousseau contre Molière

Il multiplie, au delà même, peut-il sembler, du nécessaire, les paroles d’Andromaque par où Pyrrhus verra qu’elle n’aime qu’Hector et qu’elle n’a pour Pyrrhus que de la haine : « Comme cela, dit-il, ils ne la prendront pas, j’espère, pour une coquette !  […] Et c’est à cela même que Philinte répond : « Oui. » « Encore des paroles, me dira-t-on, et non pas des faits et des actes. […] Ariste, de l’Ecole des maris, est précisément le raisonneur que désirerait Rousseau, c’est à savoir un sage qui parle et qui aussi agit conformément à ses discours et qui prêche par l’exemple autant que par les paroles. […] Remarquez, ce qui me paraît très important, qu’il leur met dans la bouche des paroles de braves gens tendres et sensibles, qui sont pour les rendre sympathiques. […] Quand l’Angélique du Malade imaginaire croit qu’elle a perdu son père, elle a des paroles de douleur, de remords et d’obéissance aux dernières volontés du défunt qui sont les plus convenables et les plus touchantes du monde ; de paroles qui puissent faire supposer qu’elle a une religion, point du tout, pas une syllabe.

132. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

D’autant plus « frondeuse » en paroles qu’elle était guérie de la Fronde en action, de tradition toujours un peu sceptique et déplus en plus gallicane, sévère pourtant au fond, et touchée de jansénisme, elle s’effrayait des complaisances que Mazarin, son vainqueur, paraissait avoir pour les Jésuites; elle se scandalisait de voir (octobre 1660), brûlées par la main du bourreau, ces Provinciales qui respiraient la bonne odeur française de la Satire Ménippée. […] Agir sur l’homme est le privilège de Dieu. « Ce ne sont pas nos paroles qui versent l’huile dans les lampes de nos frères, qui entretiennent le feu du ciel dans leurs âmes ; c’est l’opération du Saint-Esprit… que nous attirons en priant. » Dans nos actes, sans prétendre leur servir, contentons-nous, — c’est un assez grand bonheur, — de ne leur point nuire. […] Et Arnauld, dans différens écrits, proclame avec toute la netteté désirable l’impossibilité pour le chrétien de se sauver sons cette bienfaisance dont Jésus a donné le précepte et l’exemple : « Comment pourrions-nous croire que tant de personnes riches qui n’ont aucun soin de partager avec les pauvres… sont remplies de charité (envers Dieu) lorsqu’ils approchent des mystères, après ces paroles de Jésus-Christ dans la bouche d’un apôtre : Si quelqu’un a des biens de ce monde et qu’il voie son frère en nécessité et lui ferme ses entrailles, comment est-ce que l’amour de Dieu demeure en lui ? 

133. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

Je te redisois les mêmes paroles qu’il m’a dites lorsque j’ai voulu fronder sa conduite.

134. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

quand il ne croit pas un mot de toutes les protestations d’amour que lui fait Célimène, et que pourtant il est enchanté qu’elle les lui fasse; relisez toute cette admirable scène où deux amants viennent de se raccommoder, et où l’un des deux, après la paix faite et scellée, dit pour première parole, Ah !

135. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

J’ai dit, en abrégé, tout ce que nous savons de la comédie chez les Grecs ; j’emploierai moins de paroles encore à dire ce qu’elle fut chez les Romains. […] Malheureusement, l’art et la morale ont à leur reprocher l’inobservation fréquente de l’unité de lieu, la duplicité ou même la triplicité d’intrigue, le nombre trop considérable des personnages, et l’indécence des situations aussi-bien que des paroles. […] Peu de paroles doivent suffire pour assigner à Molière la place qui lui appartient parmi les hommes de génie qui ont instruit ou charmé l’univers. […] Louis Racine traduisait fidèlement sans doute la pensée de Montfleury ; mais il altérait étrangement les paroles de son père. […] Voltaire, dans sa Vie de Molière, rapporte les mêmes choses en beaucoup moins de paroles.

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