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4. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Laure (c’est l’héroïne de la nouvelle tragi-comique), Laure est une véritable sotte. […] On se met à parler d’une comédie nouvelle qui fait courir tout Paris : ceux-ci en disent du bien, ceux-là en disent du mal. […] Avant la réunion, Brécourt ne faisait partie ni de la troupe de la rue Mazarine, ni de celle de l’hôtel de Bourgogne, et il ne rentra dans la nouvelle société que le 8 janvier 1682. […] Un homme vient dire à la troupe que le roi, informé de son embarras, renonce à la pièce nouvelle, et qu’il se contentera de la première qu’on voudra lui donner. […] C’est dans cette même Nouvelle que Sedaine a pris le sujet et presque tous les détails de sa jolie comédie de La Gageure imprévue.

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Qu’on accumule les bienfaits sur les Comédiens estimables, qu’on les enrichisse, qu’on leur dresse des statues, rien n’est plus juste, ils servent le public : mais qu’on ôte aux mal-intentionnés les moyens de déshonorer leur profession, & de la perdre en coupant à la racine les rejettons qui doivent en faire le principal ornement & lui donner une nouvelle vie. […] Il est certain que notre théâtre, réduit au point où il est, ne peut qu’être incessamment culbuté par le mauvais goût, ou reprendre une forme nouvelle plus favorable. […] Cependant la moindre nouvelle piece procure des chambrées complettes, même dans les plus grandes chaleurs, & lorsque la moitié de Paris est à la campagne. […] Le théâtre italien, tel qu’il est monté présentement, ne peut faire que la réputation des Musiciens ; les Poëtes y sont totalement sacrifiés : aussi aura-t-il bientôt besoin d’une nouvelle révolution. […] Quand l’Acteur malade ou fatigué reparoîtroit, il donneroit une nouvelle vigueur à la piece ; un autre pourroit se reposer à son tour, & de cette façon les pieces seroient continuellement doublées sans le paroître jamais.

6. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Molière, de retour à Paris, rapportait dans son bagage deux grandes pièces déjà jouées en province : L’Étourdi, ou les Contre-temps et Le Dépit amoureux, et quelques farces par lesquelles on avait coutume de terminer le spectacle, et dont l’une, Le Docteur amoureux, valut principalement à la nouvelle troupe, dans l’importante représentation du 24 octobre, la faveur du roi et de la cour. […] Lelio remercie Tebaldo de la bonne nouvelle qu’il lui donne et lui demande le détail de la conversation qu’il a eue avec Ricciardo. […] La jeune fille, à cette nouvelle, recommence ses gémissements. […] L’École des maris fut représentée le 24 juin 1661 : elle marque une nouvelle époque dans la carrière du grand comique, celle où il est en pleine possession de son génie : désormais il fera encore plus d’un emprunt à la comédie italienne, il lui empruntera une situation, une scène, quelque moyen d’action ; il ne reproduira plus une œuvre dans son ensemble. […] La première représentation d’une pièce nouvelle se donne toujours le vendredi, pour préparer l’assemblée à se rendre plus grande pour le dimanche suivant par les éloges que lui donnent l’annonce et l’affiche. » (Le T héâtre français, 1674, in-12, p. 90.)

7. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Appelez seulement Liszt ou madame Pleyel à poser leurs mains savantes sur ces touches silencieuses, et vous entendrez les douleurs, les lamentations, les délires chantants que peuvent contenir ces quatre morceaux de bois d’ébène. — Vous voyez donc qu’il n’y a pas à se désespérer encore, et que même avec cette chance unique de produire une idée nouvelle, il ne faudrait pas se trop lamenter sur la destinée de ce bel instrument. […] Voilà donc que, pour augmenter l’embarras de cette pauvre enfant, le même jour et pour ainsi dire à la même heure, et sans transition, vous la faites passer de L’École des femmes à L’Épreuve nouvelle, de l’Agnès qui se défend à l’Agnès qui attaque, des sentiments bourgeois aux sentiments raffinés, — de la chaise de paille à la chaise longue, du gros mot au mot à double sens, de l’ail au musc, de la bure à la soie ! […] La ville et la cour avaient les yeux fixés sur eux ; ils vivaient avec Molière, ils créaient avec lui ses comédies ; ils étaient les instruments immédiats de cet infatigable génie ; chaque jour leur amenait un nouveau chef-d’œuvre, une plaisanterie nouvelle, un personnage nouveau. […] Jamais comédiens plus heureux et plus illustres n’occupèrent un théâtre. — Eux-mêmes ils étaient, dans ce monde à part, une passion nouvelle, quelque chose d’inconnu dont on s’approchait avec un plaisir mêlé d’un certain effroi. […] Enfin c’était une position unique, admirable, enviée et toute nouvelle, qui ne devait durer qu’autant que durerait la troupe de Molière.

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Ce filou, en fort mauvais équipage, & couvert seulement avec de vieux haillons qui lui servoient de chausses, vint trouver le marchand drapier, à qui il dit qu’il avoit une bonne & une mauvaise nouvelle à lui dire. […] Cette nouvelle fut capable de le consoler promptement de cette perte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Il donna cette lettre au filou, avec de l’argent pour faire son voyage, & pour la peine qu’il avoit eue de lui apporter une si bonne nouvelle, quoiqu’il lui témoignât beaucoup plus de regret de la mort d’un si bon frere, que de sa bonne succession. […] Avec cette lettre il arrive à Chartres ; il la présente à Philippe d’Estampes, qui fut bien marri d’apprendre une si mauvaise nouvelle ; &, sachant que cet homme étoit venu exprès de Paris, envoyé par sa belle-sœur, il lui fit faire bonne chere, lui disant qu’il s’en retournât le lendemain au matin avertir sa belle-sœur qu’il s’alloit faire habiller de deuil, & que dans deux jours il l’iroit trouver, & lui donna un mot de lettre.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

D’Orval parle à Rosalie pour son ami ; elle lui déclare qu’elle en aime un autre, & lui laisse entrevoir qu’il est l’objet de sa nouvelle passion. […] Constance vient peindre à son frere & à d’Orval les alarmes qu’elle a ressenties à la nouvelle du combat, & dit que Rosalie en est à demi morte : Clairville tremble pour les jours de Rosalie & pour ceux de son ami qu’il voit triste ; Constance le rassure en lui disant que Rosalie est plus tranquille, & qu’il est un moyen de calmer les chagrins de d’Orval : elle donne à son frere la lettre qu’elle a trouvée sur la table : elle laisse les deux amis pour qu’ils puissent librement arranger son mariage. […] A cette nouvelle Rosalie se trouve mal ; & lorsque Clairville veut la secourir, elle lui dit, en le repoussant, laissez-moi, je vous hais. […] D’Orval conseille à Clairville de s’attacher plus fortement à Rosalie ; il lui dit que le vaisseau du pere étoit assuré, & le presse d’aller annoncer cette nouvelle à sa future.

10. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

VOICI une nouvelle édition des Œuvres de feu Monsieur de Molière, augmentée de sept Comédies et plus correcte que les précédentes, dans lesquelles la négligence des Imprimeurs avait laissé quantité de fautes considérables, jusqu’à omettre ou changer des Vers en beaucoup d’endroits. […] Comme il y avait longtemps qu’on ne parlait plus de petites Comédies, l’invention en parut nouvelle, et celle qui fut représentée ce jour-là, divertit autant qu’elle surprit tout le monde. […] Ce fut pour Monsieur de Molière une occasion nouvelle d’avoir recours aux bontés du Roi, qui lui accorda la Salle du Palais Royal, où Monsieur le Cardinal de Richelieu avait donné autrefois des spectacles dignes de sa magnificence.

11. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) Au printemps de 1668, commence une nouvelle époque dans l’histoire de l’ancien théâtre italien. […] Mais la grande innovation qu’il faut remarquer et qui nous oblige de fixer à cette date le point de départ d’une nouvelle période dans l’histoire de la comédie italienne à Paris, c’est que ces acteurs commencent alors à insérer dans leurs pièces des scènes en français, des chansons en français, ce qui amène peu à peu une transformation complète dans leur répertoire. […] La nouvelle compagnie resta seule en possession du théâtre de la rue Mazarine.

12. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

  J’ai tant de différents emplois, Du couchant jusqu’aux lieux où l’aurore étincelle,   Que ce n’est pas chose nouvelle   De me rencontrer quelquefois. […]   Quelle est donc la raison nouvelle   Qui près d’Apollon vous appelle ? […] Carlin entreprend de le rompre, & y réussit par le secours d’une fausse nouvelle qu’il vient apporter : il annonce que l’oncle de Léandre est mort & ne lui a pas laissé de quoi porter le deuil. […]   Dans ces deux dénouements une fausse nouvelle fait rompre un mariage mal assorti pour en cimenter un autre desiré par la plupart des personnages. […] Nous dirons donc en passant seulement que dans Moliere la fausse nouvelle est apportée par un homme qui tient à l’action, & dans Regnard par un personnage de nulle consistance ; que chez Moliere elle sert à faire ressortir les principaux personnages, & chez Regnard à les mettre en contradiction avec eux-mêmes.

13. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

« Adieu, monsieur, et pour nouvelle Les Thuileries sont fort belles. […] Le mauvais temps nous importune ; Demain sera nouvelle lune.

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