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153. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Par malheur il a eu soin de choisir, pour veiller sur son innocente, deux valets aussi simples qu’elle ; et ces deux naïfs, disputant à qui n’ouvrira pas, laissent pester leur maître un bon quart d’heure à la porte. […] Mais il y a à cela bien des explications : le milieu où tous deux vivaient ; le caractère vain et futile d’Armande, qui n’avait pas assez d’étoffe pour être bonne ; enfin ce point très grave que l’éducation que reçut Armande, bien qu’excellente, eut le malheur de lui être donnée par un futur mari, et non par une mère, comme le veut la nature des choses.

154. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Cette édition a eu des malheurs ; et les deux récents volumes s’ouvrent par de tristes souvenirs. […] N’appliquons donc pas ici les maximes ordinaires de la comédie : Le Misanthrope, moins tragique que Tartuffe, n’en est pas moins triste, car il finit tristement par le malheur du héros, puni pour avoir trop demandé au monde et lui avoir présenté dans toute sa pureté la vertu qu’il adore ou qu’il feint d’adorer.

155. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Le malheur comique doit être tout au plus une humiliation méritée. C’est à ce dernier genre de malheur qu’il faut rapporter ces moyens corporels d’éducation pour les adultes, que notre siècle, ou très délicat, ou très compatissant, veut bannir du théâtre, quoique Molière, Holberg et d’autres grands maîtres en aient fait un fréquent usage.

156. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

« Lully, ayant eu le malheur de déplaire au roi, voulut essayer de rentrer dans ses bonnes grâces par une plaisanterie.

157. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Si Anselme apprend que sa femme n’est pas aussi vertueuse qu’il le croit, il ne peut apporter aucun remede à ce malheur, & il se prépare gratuitement des chagrins éternels.

158. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Ce qui vous prouve que les chefs-d’œuvre ne portent jamais malheur à personne, et qu’une belle jeune fille n’est jamais perdue quand elle a, pour ses deux parrains, Molière et Marivaux.

159.

Ma rougeur et mes pleurs Vous déclarent assez jusqu’où vont mes malheurs ; Mais aussi je vous suis encor si peu connue, Que vous pourriez douter si je suis ingénue, Et sans me faire tort, mettre en doute ma foi, Si j’étais sans témoins qui parlassent pour moi. […] Si mon cœur vous pouvait, aussi bien que ma bouche, Témoigner à quel point votre malheur me touche, Vous ne douteriez point de la juste douleur Que me fait ressentir votre cruel malheur.

160. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Ajoutons que, du temps de Molière, un mari sentait autrement l’infidélité de sa femme, que du temps de Plaute ; et que le malheur de l’un, comme le tort de l’autre, était autrement envisagé par la société.

161. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Molière, qui eut quelque honte de se sentir si peu de constance pour un malheur si fort à la mode, résista autant qu’il put ; mais, comme il était alors dans une de ces plénitudes de cœur si connues par les gens qui ont aimé, il céda à l’envie de se soulager, et avoua de bonne foi à son ami que la manière dont il était obligé d’en user avec sa femme était la cause de l’accablement où il le trouvait. […] Si tout Paris était allé rire des malheurs d’Amphitryon75, il avait, deux mois auparavant, donné bien des larmes à ceux d’Andromaque, que Racine avait produite au commencement du mois de novembre précédent à l’hôtel de Bourgogne sous les traits d’une charmante transfuge, mademoiselle Du Parc. […] Nous pensons qu’en voulant nous guérir de la folle manie des alliances superbes il a exposé les maris à ce même malheur dont ces unions finissent par les rendre victimes. […] … « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien qui, en jouant son Malade imaginaire e ou son Médecin de force, reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut peu d’heures après, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit presque le dernier soupir, au tribunal de Celui qui dit : « Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez ! 

162.

Verba volant, la parole ne se fixe pas, elle s’envole sans laisser de trace, et, le plus souvent, il n’y a rien à regretter ; mais quel malheur qu’il ne nous reste rien des annonces de Molière ! […] Trois jours à Civitavecchia, c’était jouer de malheur ! […] Mais comme, par malheur, l’une des rues est aussi dépourvue d’intérêt que l’autre, cette distraction était bien vite épuisée.

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