Dans le Dépit Amoureux, c’est encore l’intrigue qui domine, intrigue bizarre, compliquée, peu décente ; mais déjà la main d’un maître sait répandre sur ce fonds ingrat, des caractères d’un comique fort, des situations piquantes, des scènes exquises et dans des genres tout differents.
(Il met la main à son col, faisant connoître qu’ils auroient été pendus.) […] Ce sont d’honnêtes gens comme vous, qui me lient les mains, en me donnant tous les ans quelque chose pour les laisser en repos.
Au sortir de la Comédie prenant Chapelain par la main : Monsieur, lui dis-je, nous approuvions vous & moi toutes les sottises qui viennent d’être critiquées si finement & avec tant de bon sens ; mais croyez-moi, pour me servir de ce que saint Remy dit à Clovis, il nous faudra brûler ce que nous avons adoré, & adorer ce que nous avons brûlé. […] M. de Harlay, Archevêque de Paris, auquel le Roi fit écrire à ce sujet, ordonna que le corps de Moliere seroit conduit seulement par deux Prêtres qui ne chanteroient point : cependant son convoi n’en fut pas moins nombreux, plusieurs de ses amis, & d’autres personnes zélées pour sa gloire, au nombre de plus de cent, y assisterent ayant chacun un flambeau à la main.
Chapelain par la main : Monsieur, lui dis-je, nous approuvions, vous et moi, toutes les sottises qui viennent d’être critiquées si finement et avec tant de bon sens ; mais, pour me servir de ce que saint Remi dit à Clovis, il nous faudra brûler ce que nous avons adoré, et adorer ce que nous avons brûlé. […] C’est ainsi à peu près qu’un beau portrait de Vandick, représentant un, personnage qui depuis longtemps n’est plus et dont le souvenir même n’excite aucun intérêt, est toujours d’un grand prix aux yeux des connaisseurs, qui savent y admirer la correction et la fermeté du dessin, l’éclat et la vérité de la couleur, l’air de nature et de vie, enfin l’art et la main d’un grand maître. […] On aperçoit là tout de suite l’ingénieux stratagème qu’Isabelle met plusieurs fois en usage pour apprendre à Valère qu’elle a remarqué son amour, qu’elle y est sensible, et qu’elle attend de lui qu’il la tirera des mains de son odieux tuteur.
Comment croire que le libraire de Molière ait pris sur lui de mettre en tête de sa comédie un écrit d’une main étrangère, sans lui demander son consentement ? […] Robert reçoit sur les épaules des mains de Sganarelle et de Martine. […] Amasis, que de longs remords avaient déjà dégoûté d’un pouvoir injustement acquis, rend le sceptre à Sésostris, et lui accorde la main de sa fille.
Il donne la derniere main à l’ouvrage, quand Dumont, voyant son maître dans les transports de la composition, sent des démangeaisons d’écrire, se place à l’autre bout du théâtre, & fait des vers pour Philis. […] Il s’introduit chez elle à titre de valet : il n’ose lui parler de son amour ; mais il peint sa passion dans de petits ouvrages qu’il a soin de faire tomber sous sa main. […] On a bien raison de dire qu’un ouvrage n’est pas encore achevé quand il est entre les mains de l’imprimeur.
Comédie à trois voix, suivie de deux divertissements chantés et dansés ; côté modeste et toutefois charmant, devant lequel le lecteur passe trop souvent sans le voir, mais sur lequel s’arrête volontiers le musicien », surtout, ajouterons-nous à notre tour, quand le musicien est un de ces fins lettrés que la fréquentation des bons auteurs et la pratique du meilleur monde ont formés de longue main aux travaux de ce genre.
Il n’y manque point, puisqu’Isidore a pris le voile de Zaïde, & que c’est elle-même que Don Pedre met entre les mains de son rival.
Ainsi malgré l’exemple de Plaute, où nous lisons : cedo tertiam, je soutiens contre Molière, qu’un avare, qui n’est point fou, ne va jamais jusqu’à vouloir regarder dans la troisième main de l’homme qu’il soupçonne de l’avoir volé.
Il résulte de ce qui précède : i° que Saint-Simon s’est trompé sur le motif qui fit renvoyer madame de Navailles, et qu’ainsi son accusation contre madame de Montausier tombe ; 2° que la cause du renvoi de la maréchale fut une intrigue issue de main de courtisan, avec de telles circonstances, que ni le roi, ni les personnes instruites de ses motifs, ne pouvaient douter de la faute grave qui était imputée à la dame d’honneur, et qu’ainsi, madame de Montausier, en achetant sa charge, ne fit que partager le sentiment général qui la condamnait.