Après la mort de ce grand homme, les Auteurs, dédaignant de marcher sur ses pas, ont souvent épuisé si bien leur verve dans de longs prologues, que leurs pieces s’en sont ressenties. […] Dès que la toile fut levée, Mademoiselle Silvia, qui jouoit un rôle dans la comédie, & qui vouloit disposer favorablement le parterre en faveur de l’Auteur, se présenta sur la scene, & adressa à l’assemblée les vers suivants : Par de longs compliments on vient pour vous séduire, Et pour mendier des succès : Je n’ai que deux mots à vous dire : L’Auteur est femme, & vous êtes François. […] Je vais extraire un prologue dans ce goût : il est trop long pour le répéter en entier. […] Tu ne me répetes que ce que j’ai vu dans tant d’autres prologues : je suis las de cette monotonie ; en un mot, je veux du neuf, & si tu n’as pas l’imagination assez fertile pour trouver & pour mettre en œuvre quelque idée heureuse, ingénieuse, délicate, qui me plaise, ne me dis rien du tout : ce long préambule que tu me veux faire essuyer, va m’indisposer contre toi, peut-être à n’en pas revenir..... . . . . . . . . . […] Notre Auteur a fait à-peu-près de même ; il écrit un long prologue pour nous prouver qu’il ne faut pas en faire.
Je ne sais si l’histoire de l’esprit humain offre un spectacle plus curieux que celui de notre longue et universelle aberration au sujet de la Poétique, comme de tous les autres ouvrages de ce grand homme. […] Ce sont amusements de ma jeunesse, premiers essais de mon imagination émancipée, au sortir de la longue enfance où nous avions tous perdu notre liberté de penser sous la tyrannie d’une lettre morte. […] Mais quoi de plus bas que sa pie margot caquet bon bec, si ce n’est les longs pieds de son héron au long bec emmanché d’un long cou ? […] Mais deux ou trois faits relatifs à la personne de ces philosophes nous en apprennent plus long sur la formation de leurs théories littéraires, et par là sur leur valeur, que toute la critique du Chevalier. […] Un jour sur ses longs pieds allait, je ne sais où, le héron au long bec emmanché d’un long cou.
Pour un vol domestique on ne fait pas long gîte. […] Une longue cornette, ainsi qu’on nous en voit, D’une dentelle fine, & d’environ un doigt, Est une jardiniere : & ces manches galantes, Laissant voir de beaux bras, ont le nom d’engageantes. […] Je supprime le reste de cette scene, assez longue déja.
Trois longues lettres de cet écrivain qui lui sont adressées, comme suite des conversations ou entretiens qui ont eu lieu entre elle et lui, la font mieux connaître que tout ce qui aurait pu être écrit sur son compte. […] Mais dans une monarchie ancienne dont rien ne menaçait l’existence, où les affaires publiques étaient gouvernées par un pouvoir héréditaire, où une grande fortune donnait de longs loisirs, où des études suivies étaient le plus sûr moyen d’éviter les ennuis du désœuvrement, où la culture de l’esprit pouvait seule assurer des jouissances à l’âge mûr et à la vieillesse, les études de la marquise de Rambouillet étaient éminemment raisonnables. […] Mademoiselle de Rambouillet et Voiture eurent plusieurs conversations, et s’écrivirent deux lettres assez longues sur le mot car, dont plusieurs membres de l’Académie demandaient la suppression et la radiation dans le Dictionnaire.
Qui faisait des romans très longs, aussi longs que lady Morgan, et qui les vendait aussi chers que Walter Scott… Elle avait eu le malheur de voir à Argitti-Rooms les miladys savantes.
Il seroit trop long de les rapporter en entier ; n’en donnons donc que l’extrait, de façon cependant à faire connoître tout leur piquant. […] Celle, par exemple, où Marinette & Gros René parodient le dépit & le raccommodement de leurs maîtres ; celle où le pédant, entraîné par la fureur de babiller, parle un quart d’heure tout seul pour déclamer contre le sort qui ne lui permet pas d’ouvrir la bouche, de desserrer les dents ; celle où Valere, cherchant à découvrir si Mascarille a révélé ses secrets à son pere, lui dit qu’il voudroit connoître l’honnête homme qui lui a rendu ce service, pour l’en récompenser ; celle encore où les vieillards, instruits du véritable sexe d’Ascagne, disent à Valere qu’il ne connoît pas la valeur d’un pareil adversaire, & feignent de trembler pour lui dans le combat singulier qu’ils doivent faire ensemble pour vuider leurs différends ; plusieurs autres enfin qu’il seroit trop long de rapporter. […] On a comparé les ouvrages dénués de vraisemblance, quelque brillants qu’ils paroissent d’abord, à ces nuages qui, vus de loin, imitent une longue chaîne de hautes montagnes, & ne sont de près qu’un amas de vapeurs.
Tel récit qui vous semblait long s’anime et prend au feu de la rampe du relief et de la couleur. […] On assure que nous allons la voir se dérouler tout du long avec force nouveaux costumes et mélodies du temps. […] Le public a trouvé les chœurs un peu traînants et les danses trop longues. […] Du monde près de nous a passé tout du long, etc., etc. […] Diafoirus entame un long éloge de son fils.
Diafoirus, parceque les grains de sel égrugé & tels qu’on les met dans un œuf, sont à-peu-près de la même grosseur, & que les scenes sont tantôt longues, tantôt courtes, selon leur sujet, le caprice de l’Auteur ou celui de sa Muse. […] Regle sure : cent vers, & deux ou trois scenes plus ou moins, ne rendront jamais un acte ou plus long ou plus court aux yeux des connoisseurs. […] Cette scene est longue ; elle n’a point d’action ; elle n’est ni chaude, ni piquante, parcequ’une scene de raisonnement ne peut jamais l’être dans la comédie.
Oui, c’étoit dans ce bal, où je crois encore être, Qu’un masque eut avec elle un si long entretien... […] Nous avons remarqué dans le premier volume de cet ouvrage, Chapitre VII, de l’Exposition, que Térence étoit bien long dans le récit de son avant-scene, & qu’il avoit tort de faire une aussi longue confidence à un personnage qui n’avoit aucune part à l’action. […] Cette scene est encore beaucoup plus longue que celle de Térence : Baron fait cinquante-trois vers pour en traduire trente-deux. […] Son ame impatiente Ne sauroit supporter une si longue attente. […] Nous nous contenterons de dire que Baron n’est exempt de blâme, ni comme traducteur, puisqu’il est beaucoup plus long que l’original, & bien moins élégant ; ni comme imitateur, puisque l’ouvrage imité perd en passant sur notre scene quelques beaux traits, y conserve des défauts, & sur-tout son air étranger.
Nos acteurs français représentaient alors les pièces informes d’Antoine de Monchrétien, de Nicolas de Montreux (Olenix de Mont-Sacré) et d’Alexandre Hardy qui était au début de sa longue et féconde carrière. […] Notre apprentissage dramatique a été, sans contredit, très long, plein de haltes, de tâtonnements, de chutes même ; et cette supériorité, que nous avons fini par imposer à toute l’Europe, a été conquise peu à peu et par le plus laborieux progrès.