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4. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Il professe aujourd’hui et applique dans la critique littéraire les doctrines de l’école historique. […] Elle s’est ainsi formé un sens esthétique (mais ce mot n’est pas de sa langue), un instinct du bon et du mauvais, du beau et du laid, du vrai et du faux, un véritable tact littéraire. […] Comme elle se moque à présent des théories et des définitions littéraires ! […] Il explique les variations, les défaillances et les erreurs du sentiment littéraire chez Uranie. […] Elle a peur, dans tous ses jugements littéraires, de contredire un dogme.

5. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Je sais que j’attaque ici une centaine de recueils d’anecdotes, et autant d’ouvrages de critique littéraire. […] L’histoire littéraire abonde plus que toute autre histoire peut-être en faits hasardés et invraisemblables. […] Voilà de ces faits honorables que l’histoire littéraire peut adopter sur la foi de la tradition, sans les soumettre à une critique trop sévère. […] Il me semble que, comme singularité littéraire, la vérité vaut bien l’erreur si accréditée qu’on y substitue depuis plus d’un siècle. […] Voir la Notice historique et littéraire sur Le Misanthrope.

6. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Il est permis à des collégiens, à des femmes, de garder sur leurs yeux le bandeau du patriotisme littéraire ; les collégiens sont ignorants, et les femmes sont naturellement passionnées. […] littéraires, dans lesquels le Chevalier paraît faire consister la critique, me semblent puérils et indignes de cette science. […] Mais deux ou trois faits relatifs à la personne de ces philosophes nous en apprennent plus long sur la formation de leurs théories littéraires, et par là sur leur valeur, que toute la critique du Chevalier. […] Ce fut contre une puissance moins redoutable que la noblesse, contre le mauvais goût littéraire du temps, que Molière fit ses premières armes. […] Villemain, Essai littéraire sur Shakespeare.

7. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Si l’on a bien dans la mémoire l’ensemble des œuvres du comique français, on discerne sans peine l’élément important que lui a transmis la double veine, littéraire et populaire, de l’art italien ; élément important, non par le fonds des idées satiriques et morales, mais par l’abondance des moyens d’expression ; élément en quelque sorte matériel, artificiel, mis à la disposition du grand ouvrier. […] Elles apprennent encore à ne point désespérer d’une époque parce qu’elle n’enfante point des œuvres artistiques ou littéraires de premier ordre : elle les ébauche, elle les rend possibles, elle les prépare peut-être. […] L’humanité n’a pas dit son dernier mot ; sur notre sol ou dans d’autres régions, un grand siècle littéraire succédera aux grands siècles littéraires du passé.

8. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Notice historique et littéraire sur Les Précieuses ridicules La comédie des Précieuses ridicules ne fut point jouée d‘abord en province, comme Voltaire l’a répété d’après Grimarest, auteur d’une Vie de Molière. […] Notice historique et littéraire sur Le Cocu imaginaire Sganarelle, ou le Cocu imaginaire fut joué à Paris le 28 mai 1660. […] Il fallait qu’à cette époque la législation et l’usage n’eussent pas encore bien établi les droits de la propriété littéraire, du moins quant à l’impression des ouvrages dramatiques ; car Neufvillenaine, en faisant imprimer, à son profit sans doute, la pièce d’un autre, crut faire la chose du monde la plus simple et la moins sujette à contestation. […] Le même préjugé littéraire, qui condamne injustement les dénouements de Molière, pris collectivement, vante avec aussi peu de raison peut-être le dénouement de L’École des maris. […] Ce n’est point un titre de gloire que j’ai voulu revendiquer pour lui, c’est un point d’histoire littéraire que j’ai cru devoir établir.

9. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Le XIIe siècle, qui est, pour la littérature provençale, avec le XIIIe, l’âge d’or de la poésie lyrique, marque, dans le nord, l’avènement littéraire de la langue parlée. […] Par-là, et surtout grâce à cette sorte de renaissance nationale qui précède la renaissance littéraire, le XIVe et le XVe siècles deviennent comme l’aurore des splendeurs immortelles que projetteront les deux siècles suivants. Vous voyez donc, Messieurs, combien il importe de ne pas séparer des choses qui doivent être unies, et de ne pas considérer le mouvement littéraire en dehors du mouvement général des esprits et du progrès de la nation elle-même. […] Oui, on sent que, avec la nation elle-même, une littérature populaire est née; une sève nouvelle circule et c’est par là surtout que le théâtre du XVe siècle mérite d’obtenir autre chose qu’une froide mention dans nos annales littéraires. […] Le théâtre, plus qu’aucun autre genre littéraire fut envahi par la manie latinisante ou grécisante.

10. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

Je me suis pris parfois, disait-il en terminant, à croire qu’il y avait autre chose qu’une plaisanterie dans ce que soutenait Sainte-Beuve lorsqu’il nous disait qu’il fallait chercher l’indépendance littéraire, non pas à Paris, mais aux frontières de la France.» […] Moins scientifique que Genève, Lausanne est plus littéraire. […] Vinet avait déployé dans les siens une égale puissance de synthèse et d’analyse, un tact exquis, une noblesse d’âme peu commune, une union rare du sens moral et du sens littéraire et une indépendance d’esprit qui n’était tempérée que par son inépuisable indulgence. […] Toutes les révolutions littéraires de la France ont eu pour point de départ une déclaration des droits et des devoirs du poète. […] Aussi le Tartufe a-t-il autre chose qu’un intérêt littéraire; il a une portée historique et morale que l’on ne saurait assez méditer.

11. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

Notice historique et littéraire sur L’Étourdi L’Étourdi fut joué d’abord à Lyon en 1653, ensuite à Béziers, pendant la tenue des états de Languedoc, enfin à Paris, le 3 décembre 1659, sur le théâtre du Petit-Bourbon. […] Notice historique et littéraire sur Le Dépit amoureux On présume que Molière composa Le Dépit amoureux, ainsi que L’Étourdi, pendant les troubles de la Fronde, et l’on assure que cette pièce fut jouée, pour la première fois, en 1654, à Béziers, lorsque le prince de Conti y tenait les états de Languedoc. […] Voyez l’Histoire littéraire d’Italie, par M. 

12. (1838) Du monument de Molière (Revue de Paris) pp. 120-

Plus connu, pendant sa vie, que Corneille, mieux accueilli que Racine, plus riche que Boileau, plus aimé que La Fontaine, il a continué par sa mort une renommée littéraire dont il n’y a pas d’exemple en Europe. […] C’est que la colonne est romaine; elle appartient aux traditions littéraires dont l’influence a été si longue en France. […] Pas plus que les systèmes politiques, les systèmes littéraires ne peuvent être exploités avec despotisme, même avec la raison pour soi.

13. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Enfin, bien qu’il soit difficile de distinguer, dans une œuvre littéraire, ce que l’auteur a éprouvé de ce qu’il a imaginé, on peut dire que tout ce qui dépasse l’accent mélancolique n’appartient pas aux sentiments du poète et n’est que le produit de son imagination. […] Mais qu’est-il besoin de discuter l’art de Molière et de justifier ses procédés par le témoignage d’autorités littéraires ? […] XXVII – « Molière, dit de Barante, savait approfondir l’homme sans le disséquer. » (De Barante, Tableau littéraire du XVIIIe siècle, 8e édition, p.44.)  […] Geruzez, Études littéraires, 7e édit., p. 208. […] Nisard, Hist. de la littérature française, etc. ; Janin, Hist. de L’art dramatique ; Hippolyte Lucas, Histoire philosophique et littéraire du théâtre français; voir aussi Émile Deschanel, La Vie des Comédiens ; Paul Lacroix (Biblio­phile Jacob), La jeunesse de Molière, lettre de Félix Delhasse, p.’13; etc., etc.

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