L’une défend qu’on y effarouche la pudeur, l’autre ne veut pas qu’on y blesse le respect dû aux parents, la troisieme ordonne d’y ménager les égards que les hommes se doivent mutuellement.
Regardez Henriette et Clitandre 435 : n’est-ce pas la nature même qui porte l’une à l’autre ces deux personnes accomplies ?
J’ai vu le triomphe réel de ces idées et de ces sentiments dans l’apparente ruine de leurs droits, quand, tout à l’heure, le chef-d’œuvre de Sophocle et de la tragédie me montrait le duel à mort de deux vérités morales, sacrées en elles-mêmes, mais partielles, exclusives et contradictoires, filles de l’Absolu, mais détachées et précipitées de son sein sur la scène du monde, et, depuis cette chute, fatalement destinées à lutter l’une contre l’autre et à périr toutes deux, afin que la mort venant anéantir le néant de leur existence finie, et les délivrer de la contradiction qui les mettait aux prises, leur permît de reprendre leur vol, libres et réconciliées, vers le royaume de leur Père. […] Je retrouve donc entre la comédie et la tragédie, son contraire, cette belle opposition symétrique qui avait d’abord semblé m’échapper et qui est comme la splendeur de la vérité de l’une et de l’autre théorie.
Il faut bien reconnaître qu’en fait de morale effective, qui ne soit point une théorie éphémère acceptée par quelques esprits distingué, mais une règle des mœurs fixe et universelle il n’y a que deux morales : l’une est celle de la religion, qui impose, au nom d’une révélation divine, des préceptes formels, dont l’observation ou la violation entraîne des peines ou des récompenses positivement promises ; l’autre, qui au fond donne les mêmes préceptes, est la morale naturelle, que nous trouvons dans notre nature même, c’est-à-dire dans la constitution de notre être, dans nos instincts, nos désirs et nos passions, dans notre conscience.
Molière, de retour à Paris, rapportait dans son bagage deux grandes pièces déjà jouées en province : L’Étourdi, ou les Contre-temps et Le Dépit amoureux, et quelques farces par lesquelles on avait coutume de terminer le spectacle, et dont l’une, Le Docteur amoureux, valut principalement à la nouvelle troupe, dans l’importante représentation du 24 octobre, la faveur du roi et de la cour.
Mais le judicieux auteur des Notes historiques sur la vie de Molière ne concluait point de ces erreurs (dont l’une au moins, celle qui concerne le comte de Guiche, est loin d’être certaine), il ne concluait point, dis-je, de ces erreurs à la pureté immaculée de celle dont elles attaquaient l’honneur ; surtout il se gardait bien de noircir le mari afin de mieux blanchir la femme. […] Que peut-on désormais alléguer contre la sincérité de ces pièces, confondues et perdues au milieu de plus de deux cent mille autres provenant des États du Languedoc, et dont l’une forme l’annexe d’un compte régulier qui s’y réfère et a été trouvé en même temps qu’elle ? […] Voici l’une et l’autre : 1° J’ai examiné à Montpellier, en 1877, la quittance en question.
Essayons de répondre à l’une et à l’autre de ces deux questions. […] Heureusement que la dame veuve était une noble et honnête dame, et que sa fille était la digne fille de sa mère, et qu’elles étaient à l’abri, l’une et l’autre, de ces poursuites amoureuses. […] et comme l’une et l’autre elles se sacrifiaient, sans tant marchander, à l’odieux du personnage qu’elles représentent ! […] L’une résiste aux siècles, l’autre est emportée comme elle est venue, par la mode. […] Ils auraient bien été étonnés de l’argent qui se pouvait gagner, dans l’une ou dans l’autre de ces professions.
L’une se disoit la mere & l’autre la sœur du bienheureux Frere Martin.
L’une des héroïnes des Précieuses ridicules.
Après avoir parlé du talent merveilleux de Molière et de la hâte apportée par lui à son travail, l’auteur de la Relation s’exprime ainsi à propos de la Bergerie-Bachique mêlée à Georges Dandin, « Il semble que ce soit deux comédies que l’on joue en mesme temps, dont l’une soit en prose et l’autre en vers; elles sont pourtant si bien unies à un mesme sujet qu’elles ne font qu’une mesme pièce et ne représentent qu’une seule action. » Il y avait donc ici fusion complète des deux œuvres ; l’ouverture était faite par quatre bergers, et quatre autres, jouant de la flûte, faisaient une danse « où ils obligent d’entrer avec eux un riche païsan qu’ils rencontrent, et qui, mal satisfait de son mariage, n’a l’esprit remply que de fâcheuses pensées : aussi l’on voit qu’il se relire bientôt de leur compagnie, où il n’a demeuré que par contrainte. » Evidemment, ici, Georges Dandin était en scène.