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122.

Ce n’est pas, ajoute-t-il, que j’attende un grand honneur d’avoir assez longtemps réjoui le monde. » Entendez-vous, à travers tantôt dix ans qui séparent la préface des Plaideurs et La Critique de l’École des femmes, entendez-vous cette réponse directe à la glorification de la comédie et au juste honneur revendiqué en face de la tragédie pour « l’étrange entreprise de faire rire les honnêtes gens » ? […] Je ne rapproche pas ici les deux procédés pour faire ressortir le plus généreux, ce serait trop facile et moins juste qu’on ne pense. […] Pour ce qui est de Tartuffe, il parle juste avec assez d’onction pour n’être qu’un hypocrite et pour faire croire à de certaines gens qu’il ne l’est pas. […] Rien de charmant comme le dédain avec lequel Molière jette à ses calomniateurs cette réclame qui semble le seul véritable objet de leurs désirs ; rien de juste et de sensé comme la limite qu’il assigne à leurs droits, abandonnant ses œuvres à leur critique, mais ayant soin de réserver sa personne et sa vie privée : « Qu’ils disent tous les maux du monde de mes pièces, j’en suis d’accord. […] Le calcul de Molière était juste.

123. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. De la Vraisemblance. » pp. 434-445

Hector, en lisant Séneque, épele en effet, & met chaque mot en pieces, comme un enfant qui lit pour la premiere fois : surcroît d’invraisemblance qui fait bien rire le parterre des Dimanches, mais qui fait, avec juste raison, secouer la tête aux connoisseurs.

124. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

Et qu’il m’entraîne moi, si tout présentement Tu n’en vas recevoir le juste payement.

125. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Ceux-ci n’ont trouvé l’arrêt que juste, et ceux-là l’ont trouvé trop rigoureux ; d’autres ont blâmé seulement Boileau d’avoir loué Molière avec restriction, lorsqu’il était mort, lui qui l’avait loué sans réserve, quand il était vivant ; d’autres ont distingué, et, abandonnant la scène du sac que personne ne défend, ont défendu des scènes de la même pièce que Boileau n’attaque pas. […] » Je n’entrerai point dans la discussion du passage entier ; je n’examinerai point si Boileau, dans ces mêmes vers où il paie un juste tribut de louange à Molière, n’exprime pas, avec trop de sévérité, avec trop peu de précision surtout, un blâme qu’il avait le droit de prononcer.

126. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

C’est un Censeur à craindre ; il insinue ses sentiments avec adresse, il y a du tour dans son expression ; mais je ne conviens pas qu’il pense toujours juste ; Ainsi il trouvera bon que je le fasse connaître au Public par ma Réponse. […] Est-il à présumer qu’il l’ait jamais dit ; c’est le Public qui a fait son application, donc la chose est vraie ; la conséquence n’est pas juste.

127. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

La plupart de ses pièces moururent en naissant, et celles même qui lui ont fait une juste réputation n’eurent qu’un succès médiocre. […] Son expression n’est pas toujours juste; mais elle est quelquefois singulièrement heureuse, par exemple dans ces vers, où il parle d’un plaideur de profession : Il achetait sous-main de petits procillons Qu’il savait élever, nourrir de procédures ; Il les empâtait bien, et de ces nourritures Il en faisait des bons et gros procès du Mans.

128.

C’est trop juste. […] Selon une expression qui, pour être moderne, n’en est pas moins juste pour cela, le Tartuffe était dans l’air. […] Si mon cœur vous pouvait, aussi bien que ma bouche, Témoigner à quel point votre malheur me touche, Vous ne douteriez point de la juste douleur Que me fait ressentir votre cruel malheur. […] que tu fais languir ma juste impatience ! […] Nous rappelons seulement, d’après la juste observation de M. 

129. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. De l’Intérêt. » pp. 385-398

Justes appréciateurs du mérite, vous qui savez sentir les vraies beautés, élevez tous ensemble la voix pour chanter les louanges de Moliere.

130. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Je remarque ces circonstances pour que le lecteur ait une idée juste de l’état de la maison de Rambouillet depuis plusieurs années, Lorsque Molière mit ses Précieuses au théâtre de la capitale.

131. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Elle est spirituelle ; elle pousse à la raillerie ; elle a souvent l’avantage dans le discours ; n’est-il pas juste qu’elle y ait quelquefois le dessous ? […] Elle tombe toujours juste, et on ne peut lui reprocher que le souci trop constant d’un succès personnel. […] Or, nul observateur n’a vu plus juste que Molière. […] Comme il est fort juste, il est ennemi déclaré de la flatterie… Il ne peut abaisser son âme à dire ce qu’il ne croit pas, aimant beaucoup mieux passer pour sévère aux yeux de ceux qui ne connaissent pas la véritable vertu que de s’exposer à passer pour flatteur. […] Il se peint dans cette profession de foi : Les hommes, la plupart, sont étrangement faits : Dans la juste mesure on ne les voit jamais.

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