C’est à cette époque que Racine, qui avait formé le projet de se vouer au théâtre, arriva d’Uzès, où ses parents l’avaient envoyé pour embrasser l’état ecclésiastique. […] Non content de lui donner lui-même les leçons de cet art dans lequel Baron excella depuis, il chercha encore à former son jeune cœur à la vertu, par une sage direction et par de bons exemples. […] Elle n’était pas loin, et ils se préparaient à s’y rendre, quand Molière, qu’on était allé réveiller, arriva en toute hâte, et, voyant combien ils étaient peu disposés à entendre la voix de la raison, leur dit : « Comment, messieurs, que vous ai-je fait pour former un si beau projet sans m’en faire part ? […] Les deux premiers actes de Mélicerte, que Molière n’acheva jamais, et la Pastorale comique, dont il brûla depuis le manuscrit, formèrent le contingent qu’il avait à fournir en cette occasion. […] Elle était d’un caractère altier et dominant, et la crainte de trouver un maître dans un mari l’avait jusque-là détournée de former une union.
Molière, content des comédiens qu’il a formés, se rapproche de la capitale ; il passe le carnaval à Grenoble, l’été à Rouen ; de-là il fait de fréquents voyages à Paris, et, grâce à la protection du Prince de Conti, qui lui valut celle de Monsieur, il obtint la permission de s’y établir ; ce fut le 23 octobre, que sa troupe joua la tragédie de Nicomède devant la Cour, sur un théâtre élevé dans la salle des gardes du Vieux-Louvre10. […] Les scènes n’en sont pas détachées, bien s’en faut, mais les divers moyens que Mascarille imagine forment chacun une petite pièce, qui n’a aucun rapport avec celle qui la précède et celle qui la suit ; mais elles tendent toutes au même but, toutes font ressortir les caractères du Fourbe et de l’Étourdi. […] Une stature colossale interdit à l’esprit, comme au corps, les mouvements prestes ; ils font plutôt souffrir qu’ils ne font rire : la nature avait formé Desessard exprès pour peindre les lourds Midas, et tous les ridicules de l’épaisse finance. […] Tant de bons procédés auraient dû attacher pour toujours l’auteur des Frères ennemis à Molière ; et l’acteur, dont celui-ci va former les mœurs et les talents, n’aurait pu que rendre cette union plus durable, plus utile. […] Thomas Corneille la mit en vers après la mort de l’auteur, et la fit donner sur le théâtre de Guénégaud, par la troupe formée en 1673, des débris de celle du Marais, et de celle du Palais-Royal ; alors la pièce attira un concours prodigieux de spectateurs ; les censeurs les plus austères applaudirent aux mêmes choses qui avaient excité leur indignation : la poésie de Thomas Corneille leur prêta des charmes, me dira-t-on ?
Je frémis moi-même de ma témérité, en songeant que j’ose tenter de remplir un projet formé par les plus grands maîtres.
Stukéli finit l’acte en disant : Que des hommes formés d’une trempe commune, Esclaves de l’honneur, ennemis du repos, Achetent la richesse au prix de leurs travaux : Le fourbe bien plus vîte arrive à la fortune38.
« Il faut être retirée à la maison, donner ordre au souper, avoir soin du ménage, des enfants579 ; » « Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec.économie Doit être son étude et sa philosophie580. » XXVIII.
Dans « l’Explication des décorations du théâtre et les arguments de la pièce32 », imprimés en guise de livret, on remarque les ballets par lesquels chacun des trois actes se termine ; le premier est composé de « quatre ours et quatre singes, lesquels, au son de petits tambours, font une plaisante danse » ; le second est composé d’autruches, « lesquelles, s’abaissant à une fontaine pour boire, forment une danse » ; le troisième n’est pas moins ingénieux : « Cependant, dit le livret, arrive un Indien, lequel ayant fait la révérence au roi Nicomède, raconte que, parmi les marchandises qu’il conduisait dans son navire, il y avait cinq perroquets dont il lui faisait offre, et les fait apporter dans une cage.
Le bloc agressif qu’elles formaient ensemble avait pour effet logique de ne rien laisser subsister du prestige des dévots sur le public, et de l’empire qu’ils prétendaient exercer sur les « honnêtes gens. » 22 . […] Quand, en 1657, il fut question de fonder à Borne une Compagnie du Saint-Sacrement, Du Plessis-Montbard conseilla de prendre les premiers membres de la future Compagnie romaine « dans les Congrégations des Jésuites, » où l’on trouvera, dit-il, des hommes « déjà formés aux exercices de la charité. »Dans ces congrégations de Notre-Dame, se rencontre l’auteur même de l’histoire du Saint-Sacrement, le conseiller d’État de Voyer de Paulmy d’Argenson.
L’un d’eux me disait hier que la Navarre et le Guipuscoa formaient le tiers de l’Espagne. […] Philinte Pour moi, si je n’avois qu’à former des désirs, Sa cousine Éliante auroit tous mes soupirs ; Exposition bien froide. […] Parler beaucoup, ne partir que de ses idées, ne recevoir aucune impression nouvelle, enfin des manières de voir formées avec peu d’esprit, mais soutenues avec opiniâtreté, sera encore le caractère de vieille dans deux mille ans. […] Il convierait Orgon à quelque mauvaise action, les anciens principes d’honneur s’opposant chez un sot, aux suggestions d’un homme de beaucoup d’esprit qui les surmonte avec le langage mielleux de la dévotion et par les maximes de la religion, formait une scène du plus haut comique. […] Silvestre … ; et je vois se former de loin un nuage de coups de bâton qui crèvera sur mes épaules.
Les nombreux vaudevilles dont il se compose forment une galerie, non pas de tableaux, mais d’esquisses de mœurs très ressemblantes que dans la suite, nous n’en doutons pas, les amateurs consulteront avec beaucoup d’intérêt. […] Alceste, par son caractère, est porté à fuir les hommes; il en a formé le dessein; il ne les fuit pas cependant, il continue de vivre au sein de ce monde pervers, objet de ses mépris. […] Assurément les doctrines les plus saines sont impuissantes à former les bons auteurs, s’ils n’ont reçu du ciel, comme le dit Boileau , l’influence secrète, mais peut-être n’est-il pas inutile de les rappeler aux jeunes talents qui, faute souvent d’une bonne direction au début de leur carrière, suivent une route dans laquelle, une fois engagé, il est bien difficile de revenir sur ses pas. […] Sans doute un personnage absolument semblable à celui du Misanthrope, poussant aussi loin qu’il le fait les défauts de son humeur, se rencontrerait difficilement dans le monde ; mais outre que le théâtre ( et personne ne l’ignore) est une sorte d’optique où les tableaux qu’on nous montre ont besoin, pour produire de l’effet, que les touches en soient un peu forcées, Molière, lorsqu’il avait à peindre quelque caractère, ne se contentait pas, comme beaucoup de ses confrères, d’en esquisser une maigre silhouette; il procédait tout différemment : sa manière large lui faisait concentrer sur son personnage, pour en former une figure frappante, les traits les plus saillants qu’il avait observés chez vingt individus affectés du même vice ou du même travers; aussi n’est-ce pas seulement les hommes de son époque, le Misanthrope, l’Avare et le Tartuffe du dix-septième siècle, qu’il nous a montrés dans ses ouvrages, c’est mieux que cela : c’est la misanthropie, l’avarice et l’hypocrisie mêmes dont il a fait à la fois la peinture la plus saisissante et la plus vraie. […] L’indignation de l’un nous donnerait de sa vertu la plus haute idée, la résignation de l’autre nous ferait presque douter de la sienne ; et Rousseau ne manque pas de dire que les maximes de Philinte ressemblent beaucoup à celles des égoïstes et des fripons; il va même, d’après l’idée qu’il s’était formée de ces deux personnages, jusqu’à refaire le plan de Molière : « Il fallait, dit-il, que le Misanthrope fût toujours furieux contre les vices publics, et toujours tranquille sur les méchancetés personnelles dont il était la victime.
Il se forma à Londres sous Charles II et Jacques II toute une école de poètes, dont l’ambition hautement déclarée était de faire, pour ainsi dire, du Molière. […] Coquelin semble avoir été formé à plaisir par la nature pour les rendre à merveille. […] Elles forment le fond de cette critique indirecte que La Bruyère a hasardée du Tartuffe, en peignant son Onuphre. […] C’est une personne d’esprit qui s’est formée et fortifiée dans son naturel par les travers mêmes de ses parents. […] Cela est tout à fait dans l’idée que nous nous sommes formée d’elle.