Il a vécu sans culte, il est mort en dehors de toute forme de religion. […] Passant de l’acteur au spectateur, il examine comment la corruption se forme dans le cœur de ce dernier. […] Nous commencerons cette étude parle Tartuffe, qui résume et domine toute l’œuvre de Molière et qui forme le rayon le plus éclatant de son auréole. […] Il tient seul contre le jugement public ; où personne ne forme le’ moindre doute, il imagine des raisons de soupçonner. […] Au demeurant, les voyants n’y voient pas plus que le gros vulgaire, lequel ne découvre qu’une satire élégante, agréable de forme, médiocre dans le fond.
Mais le moyen de rendre clair l’artifice naïf et compliqué de cette comédie où une fantasmagorie est encadrée, — les personnages de celle-ci, à la fin, jouant une tragédie qui forme une troisième action dans la seconde ?
Elle mit le sonnet suivant au bas d’un portrait en vers, qu’elle adressait à la signora Isabella C…, qui peignait parfaitement et qui avait fait le portrait de la comédienne : Voi col penello il mio ritratto fate, Et io con la mia penna forme il vostro ; Voi stemprate i colori et io l’inchiostro ; Io carta adopro, e voi tela adoprate.
L’art seul de la comédie, le plus beau sans contredit, & le plus difficile, victime du caprice, de la frivolité de chaque particulier, passe rapidement de l’enfance à la vieillesse, retombe dans l’enfance, & prend alternativement, dans un court espace de temps, cent formes différentes.
On voit que George Dandin, en se retirant, ne forme aucun dessein pour l’entr’acte.
VI, Ce que c’est que les mariages du théâtre : « On commence par se livrer aux impressions de l’amour sensuel ; le remède des réflexions ou du mariage vient trop tard ; déjà le faible du cœur est attaqué, s’il n’est vaincu ; et l’union conjugale, trop grave et trop sérieuse pour passionner un spectateur qui ne cherche que le plaisir, n’est que par façon et pour la forme dans la comédie… Toute comédie, selon l’idée de nos jours, veut inspirer le plaisir d’aimer ; on en regarde les personnages, non pas comme gens qui épousent, mais comme amants ; et c’est amant qu’on veut être, sans songer à ce qu’on pourra devenir après (chap.
Il s’agissait surtout « d’adoucir certains passages qui avoient blessé les scrupuleux. » A vrai dire, en effet, le remaniement qu’il entreprit, et qu’il fit porter autant sur le fond que sur la forme, était une sorte de traité de paix, un compromis, un armistice entre Don Juan et la faction dévote.
Par la suppression des assemblées disparaissait la forme essentielle de cette vie collective. Seuls, les « officiers »se réunissaient, et encore « chaque quinzaine »seulement, et « sans forme d’assemblée, »sans « registre; » les noms mêmes de supérieur, de directeur, d’officiers étaient abolis, ainsi que toute préséance, de peur d’une descente imprévue de police.
Aimer Molière, c’est n’être disposé à aimer ni le faux bel esprit, ni la science pédante ; c’est savoir reconnaître à première vue nos Trissotins et nos Vadius jusque sous leurs airs galants et rajeunis ; c’est ne pas se laisser prendre aujourd’hui plus qu’autrefois à l’éternelle Philaminte, cette précieuse de tous les temps, dont la forme seulement change, et dont le plumage se renouvelle sans cesse ; c’est aimer la santé et le droit sens de l’esprit chez les autres comme pour soi. […] Son rez-de-chaussée occidental forme le passage Hulot et conduit à la rue Montpensier, dans laquelle on descend par quelques marches. […] Plus tard, à la mort de Molière, il ajoutera des vers plus violents encore à une édition nouvelle de son Enfer burlesque, et on retrouvera dans ces vers la preuve que ce chantre est l’auteur enragé de ces quatre vers hideux, rimés contre Molière en forme d’épitaphe : Il se servit de la coquille Et de la mère et de la fille, Et ne trouva dedans sa fin Ni Dieu, ni loi, ni médecin. […] ……………………………… ……………………………… Les Gratelards, les Trivelins, Et les farceurs les plus grotesques, N’eurent de formes si burlesques. […] La vie de Molière qui forme la préface est de Marcel.
La grande règle de toutes les règles, selon lui, est de plaire, et une pièce de théâtre qui a attrapé ce but a sans doute suivi un bon chemin. » Ainsi, comme on le voit, Molière n’attachait pas à la forme plus d’importance qu’elle n’en mérite, et bien qu’à cet égard ses ouvrages soient dignes d’être imités, ce n’est pas, à coup sûr, de s’y astreindre que nous donnerions le conseil aux auteurs modernes, mais plutôt de méditer profondément, pour en faire leur profit, l’esprit dans lequel ils ont été conçus. Cet esprit, tout le fait voir, consiste dans la parfaite appréciation et le choix des moyens dont les auteurs peuvent se servir pour atteindre le plus sûrement le but qu’ils se proposent, et Molière pensait que le meilleur de tous, ayant à peindre les vices humains, était de les revêtir d’une forme ridicule, afin que toujours ils provoquassent le rire à leurs dépens. […] Ne serait-il donc pas possible de revenir à ses enseignements, de suivre sa trace, et, nous le répétons, sans s’astreindre à l’imitation de la forme de ses ouvrages, se pénétrer des idées et du grand but qui le dirigeaient en les composant ? […] Non, il la lui dit à chaque instant, et sous toutes les formes; tantôt sérieusement, comme dans ces vers : Non, tout de bon, quittez toutes ces incartades ; Le monde par vos soins ne se changera pas. […] De quelque façon qu’on s’y prenne, en effet, et bien que les mœurs d’une nation puissent s’améliorer par des lois sages, et surtout par la forme de son gouvernement, jamais on ne pourra extirper du cœur humain l’orgueil, la vanité, l’envie, qui sont sans doute, aussi bien que nos vertus, des conditions d’existence de toute société, comme les vents, la grêle et le tonnerre sont, aussi bien que l’air pur et le soleil, des conditions d’existence de la nature.