On lui doit une vaste correspondance, adressée à ses amis de Paris et surtout à sa fille.
Sa mere s’appelloit Boudet, elle étoit aussi fille d’un Tapissier établi sous les mêmes piliers des Halles. […] Mais comme elle l’observoit de fort près, il ne put consommer son mariage pendant plus de neuf mois ; c’eût été risquer un éclat qu’il vouloit éviter sur toutes choses ; d’autant plus que la Bejart, qui le soupçonnoit de quelque dessein sur sa fille, le menaçoit souvent en femme furieuse & extravagante de le perdre, lui, sa fille & elle-même, si jamais il pensoit à l’épouser. […] L’Historien de sa femme dit que l’on a donné moins de louanges à Moliere que l’on n’a dit de douceurs à sa femme : qu’elle étoit fille de la Bejart Comedienne de Campagne qui faisoit la bonne fortune de quantité de jeunes gens de Languedoc dans le temps de l’heureuse naissance de sa fille. […] On l’a crue fille de Moliere, quoi qu’il ait été depuis son mari ; cependant on n’en sait pas bien la verité. […] Raisin avoit quatre enfans, tous jolis, deux garçons, & deux filles ; il leur avoit appris à joüer de l’épinette.
Fille d’ouvriers, elle joue en amateur à Paris, puis circule en province jusqu’à ses débuts à la Comédie-Française en 1717, où elle fait merveille dans les rôles tragiques touchants.
L’Ame désolée de ne pas voir Jesus, en demande des nouvelles aux filles de Sion, qui lui apprennent les tourments qu’il endure pour elle, qu’il a été conduit chez Pilate, qu’on le flagelle, &c. . . . . […] La mere surprise de voir la rose si-tôt fleurie, défend à sa fille d’y laisser toucher, jusqu’à ce que l’Hymen soit venu la cueillir sur le rosier.
Pirante osa compter sur elle ; Et par un testament d’espece fort nouvelle Il fit l’honneur à ce parent, Non de recommander à ses soins son enfant, Mais de le subroger en sa place de pere : En un mot, comme un don, imposant ce devoir, De sa fille à nourrir, élever & pourvoir, Il fit Eraste légataire. […] Comme sa propre fille Eraste la chérit ; Et c’est à cet égard un homme incomparable.
Il était devenu « de notoriété publique»qu’il s’assemblait, dans cette ville, « une congrégation illicite de plusieurs personnes, privilégiées et non privilégiées, » qu’elle « décidait de la réputation des hommes et des femmes et envoyait dans les maisons des billets injurieux ou quelqu’un de ses membres pour troubler le repos des familles; » même qu’ « elle faisait enlever des femmes et des filles et les enfermait dans le couvent de Sainte-Magdelaine sans information, ni condamnation. » Par arrêt du 12 juillet 1658, le Parlement de Guyenne interdit à la supérieure du couvent de recevoir ces prisonnières, aux Jurats de prêter main-forte à ces arrestations arbitraires, « à toutes personnes, de quelle qualité et condition qu’elles fussent, de porter ni envoyer aucuns billets injurieux à la réputation... sous peine de punition corporelle; » enfin de « s’assembler sans permission du Roi ou de la Cour. » Ce fut à Blois, l’année suivante, que la Compagnie du Saint-Sacrement trembla. […] Alors la justice fut saisie, et le Parlement de Paris informé par le procureur général que, « sous le voile de la piété et de la dévotion, il s’est introduit plusieurs assemblées, congrégations et communautés dans plusieurs endroits de cette ville, notamment sur les paroisses Saint-Eustache, Saint-Sulpice, faubourg Saint-Jacques et Saint-Antoine, » et que, de plus, « en un lieu appelé le Refuge Saint-Paul, se sont trouvées plusieurs femmes et filles détenues sans aucun ordre de justice. » Le 13 décembre 1660, un arrêt de la Cour13 « fit inhibitions et défenses à toutes personnes, de quelque qualité et condition quelles fussent, de faire aucunes assemblées en cette ville et partout ailleurs, sans l’expresse permission du Roi et lettres patentes vérifiées, comme aussi de tenir aucunes prisons pour retenir aucuns sujets du Roi contre leur volonté, sous quelque prétexte que ce fût. »Et bien que cet arrêt ? […] Perdu de dettes et de débauches comme le héros de Molière, libertin accompli et d’esprit et de mœurs comme lui, et, comme lui encore, spirituel en son « libertinage ; » séducteur de femmes et de filles dont les trahisons et les « férocités de cœur » ne se comptaient plus; dévot enfin, lui aussi, au dernier acte, il avait, jusque dans ce dénouement, ce nouveau point de ressemblance avec Don Juan que la sincérité de sa conversion avait, au moins au début, excité bien des doutes; les médisans pouvaient se demander si ce converti par maladie et par peur avait d’abord pris la précaution de « croire en Dieu33. » Mais encore que l’extrême dissemblance physique entre Don Juan et Conti pût être au poète une espèce de garantie contre des réclamations qui auraient encouru le ridicule d’une fatuité trop injustifiée; — encore que Conti fût alors assez mal en cour et Molière au contraire très fort patronné par Louis XIV, — on hésite tout de même à admettre, jusqu’à plus ample informé, que Molière ait osé s’en prendre à une Altesse Sérénissime, au cousin du Roi. […] « Il l’accoste, — raconte Tallemant, — et lui parle de dévotion avec tant d’emportement qu’il charme cette dévote. » Elle le loge chez elle : il s’éprend de sa fille, Mme Patrocle, femme de chambre de la Reine, de qui son mari, aussi, est domestique. […] De ceux-là, il y en eut qui survécurent jusqu’en 1684 et même au-delà : par exemple Mgr Alain de Solminihac, évêque de Cahors, qui, mourant en 1695, dénonça la Compagnie de Jésus « comme un danger de l’Église. » Nicolas Pavillon, — l’un des « quatre évêques » et qui, dès 1664, était considéré comme tout à fait janséniste, — et l’abbé de Ciron, mort en 1678 ou en 1680, fondateur avec Mmede Mondonville de ce célèbre Institut des Filles de l’Enfance, le Port-Royal toulousain, — étaient tous deux probablement de la Compagnie.
Il reconnaît que Silvia est d’une naissance honorable, qu’elle est fille d’un riche marchand milanais, et qu’il l’a aimée. […] Silvia, obligée d’écouter les confidences du capitaine Spavente qui l’entretient de ses nouvelles amours, faisait naturellement entendre les mêmes plaintes que la Lélia des Ingannati : « Pauvre et misérable fille, tu viens d’ouïr de tes propres oreilles, et de la bouche même de cet ingrat, l’amour qu’il te porte.
Marie Hervé, « veuve de feu Joseph Béjart, écuyer, sieur de Belleville, » stipulait pour sa fille Armande-Grésinde-Claire-Elisabeth Béjart. […] Marie Hervé promettait de donner à sa fille, « la veille des épousailles, la somme de 10, 000 livres tournois, dont un tiers entrerait dans la communauté et les deux autres tiers demeureraient propres à la future épouse et aux siens de son côté et ligne. » On sait ce qu’il faut penser de cette dot, et pourquoi, si elle a vraiment été payée, elle dut venir de Madeleine Béjart ou de Molière lui-même. […] Quant à l’origine d’Armande, elle est aussi nettement spécifiée que possible : deux fois la jeune femme est dite fille de Joseph Béjart et de Marie Hervé. […] L’âge de Marie Hervé, se donnant, à soixante-sept ans, comme mère d’une fille de vingt, était pour éveiller l’attention, et, certainement, le clergé de Saint-Germain-l’Auxerrois ne se contenta pas d’une simple déclaration verbale. […] On la verrait volontiers dans Élise de l’Avare, d’abord parce qu’elle y aurait eu son partenaire habituel, La Grange, et aussi parce que le caractère de cette fille exaspérée lui conviendrait mieux que le rôle passif de Mariane ; cependant, c’est bien celui-ci que lui attribue une distribution datée de 1685.
Voyant son fils et sa fille se consulter par gestes, avant de lui parler: «Je crois, dit-il à part, qu’ils se font signe l’un à l’autre de me voler ma bourse.» […] On y voit, en effet, un grand seigneur, le comte d’Olban, qui, loin de penser, à l’exemple des Moncade ses prédécesseurs, qu’il déroge et s’avilit en s’alliant à la fille d’un villageois, croit au contraire s’honorer beaucoup et rehausser sa dignité. […] Scribe n’en jugea pas ainsi, et ; pour se conformer au goût du jour, il compliqua son intrigue de l’amour romanesque d’un jeune plébéien pour la fille d’un ministre; amour que celle-ci partage, et dont le ministre est d’autant plus irrité que le mariage de sa fille avec le neveu d’un puissant personnage est à la veille de se conclure. […] Scène plus pathétique encore entre Christine et son père qui, sourd à ses prières, ne veut pas même, connaissant l’innocence d’Éric, se charger pour la reine d’une lettre que sa fille lui vient d’écrire, et qui pourrait le sauver. […] On le voit contraint, par exemple, de donner à souper au seigneur Anselme, son futur gendre, car c’est bien le moins qu’il puisse faire pour l’homme désintéressé qui lui prend sa fille sans dot.
Quelle différence entre la dureté du superstitieux Orgon, attendri malgré lui par les pleurs de sa fille, et la dureté d’Harpagon, insensible aux larmes de la sienne ! […] Mais qu’un Bourgeois, voyant la fille de son voisin attaquée de mélancolie, conseille au père de lui acheter une garniture de diamants pour hâter sa guérison, le mot qu’il s’attire, vous êtes orfèvre, M. […] S’il a mis sur la Scène des intrigues avec de jeunes personnes, c’est qu’alors on s’adressait à elles plutôt qu’à leurs mères, qui avaient rarement la prétention d’être les sœurs aînées de leurs filles.