Ce que Ménage a dit de la pièce, à laquelle il avait assisté, mérite qu’on le rapporte en entier et sans altérer la naïveté du récit original, tel qu’il se trouve dans le Ménagiana. […] Un particulier, nommé Neufvillenaine, ayant été la voir plusieurs fois, s’aperçut qu’elle était restée presque en entier dans sa mémoire ; il y retourna encore une fois pour achever de la savoir, la mit par écrit, et l’envoya en province à un de ses amis. […] Enfin, si la mémoire de Neufvillenaine a pu le tromper pour quelques expressions, il n’est pas du tout probable qu’elle lui eût fait confondre en un seul acte trois actes d’une pièce qu’il avait vue plusieurs fois et avec assez d’attention pour la retenir en entier. […] Il lui confia donc la scène de Caritidès ; mais Chapelle l’exécuta si froidement que Molière n’en put conserver un seul mot et fut obligé de la refaire en entier. […] Je ne crains pas qu’on me blâme de rapporter ici en entier le jugement que La Fontaine porte sur la pièce et sur son auteur.
Elle passe des heures entières avec M. de Louvois et avec madame de Thianges… L’habitude lui a attaché le roi. […] Le roi s’entretient des heures entières avec la reine. […] Je n’ai pas eu le dessein d’écrire la vie entière de madame de Maintenon, et de la suivre dans son existence politique. […] Ce triomphe de madame de Maintenon fut celui de sa société tout entière. […] La Chaise, ni les jésuites, ni le clergé tout entier ne seraient parvenus à la faire épouser si elle n’eût charmé le roi ; et il était fort possible que sans leur secours elle réussît par l’art uni à ses charmes.
Cette brève analyse, qui renferme le théâtre entier de Marivaux, est aussi l’analyse exacte de la comédie de Molière. […] Vers le même temps, un libraire de Hollande publia Le Festin de Pierre, sinon mutilé par la censure, du moins fort défiguré par l’impression : en sorte que là on avait une édition correcte, mais tronquée ; ici, une édition entière, mais fautive. […] Quant aux passages moins nombreux et moins importants qui se trouvent changés par des cartons dans cet exemplaire, ils ont été restitués ici d’après l’édition entière de Jacques Le Jeune, Amsterdam, 1683. […] La composition du Tartuffe avait précédé celle du Festin de Pierre ; les trois premiers actes avaient été représentés aux fêtes de Versailles, en mai 1664 ; et la pièce entière l’avait été au Raincy, chez le prince de Condé, en novembre de la même année. […] Comme il est presque sans exemple qu’un livre supprimé en tout ou en partie disparaisse entièrement, et que toujours quelque exemplaire échappe à la proscription, ne fût-ce que pour passer dans les mains de ceux qui l’ont ordonnée, un ou deux exemplaires peut-être du Festin de Pierre entier survécurent à la mutilation du reste ; mais ils demeurèrent enfouis, ignorés pendant près d’un siècle et demi, et ce n’est que depuis fort peu d’années que leur existence a été révélée.
Le dialogue, dans L’Étourdi, lui appartient tout entier, et ce dialogue, malgré les nombreux vices de diction qui le déparent, est peut-être encore la partie la plus brillante de l’ouvrage. […] Le sujet tout entier de cette pièce roule sur une supposition d’enfant. […] Il appela sa comédie Le Dépit amoureux, comme si ce sujet d’une seule scène de la pièce était celui de la pièce entière.
Et cependant, si je reconnaissais là un côté de moi-même, je ne me reconnaissais pas tout entier, je n’étais pas enveloppé dans l’œuvre de Molière. […] Au dix-neuvième siècle, chaque bruit qui se fait dans un petit coin de nous-même a, dans notre âme entière, des retentissements terribles ; et comme l’amour va toujours plus loin que son objet, le coup qui le frappe nous ébranle jusque dans les fondements. […] Il est tout entier dans ces paroles comiques et déchirantes ; il sent qu’elle ment, celte femme, et il la remercie de mentir et il demande à genoux ce mensonge qu’il constate. […] Pour en revenir au Dépit amoureux, que du reste nous n’avons pas quitté (car les querelles et les réconciliations remplissent Molière : sou œuvre entière pourrait être intitulée le Dépit amoureux), j’y entends un mot qui révèle le caractère de ce poète : « Je veux être fâché, » dit Gros-René.
Cet élysée que l’auteur des études voulait placer dans une île de la Seine, près du pont de Neuilly, le voilà qui se déroule sur la France entière. […] Si le temps me le permettait, je voudrais dire ici quelle influence Molière a exercée sur la moralité et sur les mœurs de la société entière. […] Pour le comprendre tout entier, il ne suffit pas de connaître ses ouvrages, il faut connaître sa vie. […] Et quelle joie de reconnaître dans le pays tout entier cette intelligence du bon goût, cette sympathique admiration qu’elle avait eu l’honneur d’exprimer la première. […] pour l’obtenir, La vie est l’hécatombe offerte à l’avenir ; L’âme va s’épuisant jour par jour tout entière, Puis tout à coup se brise..
La satire et la comédie se rangent du côté de la cour ; la littérature tout entière se consacre à la célébrer. […] Ces personnes auront à répondre à la France entière du dépôt qui leur sera confié ; et le monarque est en quelque sorte chargé de lui répondre de leur convenance.
Séparés du monde entier, les habitants d’une petite ville n’étaient pas même réunis entre eux ; nul commerce, nul mélange entre les différentes classes de la société. […] Mais, comme j’ai déjà eu occasion de le faire observer, on n’en jugeait pas avec la même sévérité dans ce beau siècle où pourtant les plus étroites bienséances semblaient régir la société entière. […] Du reste, Elmire ne peut que faire cause commune avec toute la famille contre l’odieux étranger qui en veut la ruine entière. […] Procurer d’un même coup, et par le plus simple moyen, la manifestation du vice et celle de la vertu, la punition de l’un et le triomphe de l’autre, c’est un trait, de génie où Molière apparaît tout entier. […] On les promet tous deux, quand on fait chère entière, Ainsi que l’on promet et Tartuffe et Molière (*).
J’eus tout lieu de me louer de ma noble audace, lorsque j’appris « que l’Académie avoit lu mon ouvrage en entier ; qu’elle y avoit trouvé du savoir, une connoissance profonde du théâtre ; que je n’aurois pas le prix, parcequ’elle avoit résolu de couronner un Discours & non une Poétique, mais qu’on en parleroit avec éloge ». […] J’observerai cependant de citer Moliere plus souvent que les autres Auteurs, afin de le montrer dans tous les sens & de le faire connoître en entier, s’il m’est possible. […] il en est qui seront éternellement un secret entre cet homme inimitable & les Muses : le chef-d’œuvre, le monument existent ; mais le génie qui y présida & qui l’anime encore, ne se manifeste pas tout entier. […] Voyez l’inimitable Préville sur le théâtre : tandis que les acteurs dont il est entouré sont occupés d’un mot ou d’une pointe qui doit les faire applaudir, d’une phrase ou d’une scene tout au plus, il est tout entier à la piece en général.
« Ce n’est pas, ajoute-t-il, qu’il ne valût beaucoup mieux que tous les autres ; mais il était en prose, et c’était alors une nouveauté sans exemple. » Le critique oublie le théâtre entier de La Rivey, le Pédant joué de Cyrano, les Précieuses, et tant d’autres exemples. […] Enfin, le progrès des idées et le respect dû aux chefs-d’œuvre aidant, elle vient de reparaître sur le théâtre, cette courte et belle scène que n’aurait pas désavouée Shakespeare ; nous l’avons vue enfin et entendue tout entière, telle qu’elle a jailli de l’âme et du cerveau de son auteur, telle que bien peu même des contemporains de Molière ont pu l’entendre et l’admirer ; et, pour comble de bonheur, elle a été interprétée d’une manière sublime par Ligier, qui, avec quatre ou cinq paroles sorties du cœur, sans cris, sans gestes, a ému profondément toute la salle. […] La Serre, qui est en ceci la grande et, je crois, la seule autorité, dit simplement, dans son Mémoire sur la vie et les ouvrages de Molière, « qu’on, fut blessé de quelques traits hasardés, que l’auteur supprima à la représentation. » De plus, la scène dont il s’agit a-t-elle été retranchée tout entière, ou seulement raccourcie ? […] Je crois d’autant plus volontiers que l’auteur du Festin de Pierre sacrifia aux susceptibilités philosophiques de ses amis le trait qui termine ce bel épisode, mais ce trait seul, que nous retrouvons, dix-sept ans plus tard, la scène entière, moins les derniers mots, dans les exemplaires non cartonnés des Œuvres de Molière publiées par La Grange et Vinot, sur les propres manuscrits de l’auteur7, d’où l’on peut inférer que la scène n’a disparu entièrement que sous les ciseaux, ouverts à contre-sens, du lieutenant de police de La Reynie.