Car, pour s’élever jusqu’à cet humour dont je vous parle, le comique… comprenez bien ce raisonnement, je vous prie, le comique venant à passer de la région objective où l’ombre et la lumière se découpent nettement sous les rayons du soleil plastique, dans la région subjective… écoutez bien ceci, je vous conjure ; dans la région subjective où tout vacille et danse aux romantiques clartés de la lune ; le comique, dis-je, doit, pour s’élever jusqu’à l’humour, produire au lieu du sublime ou de la manifestation de l’infini… soyez attentif, s’il vous plaît, une manifestation du fini dans l’infini, c’est-à-dire une infinité de contraste, en un mot une négation de l’infini173.
Les points placés avant le mot Bejard, font voir que ce qui précède était une simple note en marge, et que le manuscrit portait : « Le baron de Modène eut de la nommée Bejard, comédienne de la troupe de Molière, une fille naturelle que celui-ci épousa (Guérin, femme de). » Le texte ainsi rétabli, par une simple transposition facile à comprendre pour, un manuscrit dont l’auteur n’est pas l’éditeur, prouve que la tradition n’a pas varié, qu’elle est universelle, et ne peut être détruite par un acte que toutes les parties ont eu intérêt à falsifier, comme tant d’autres que nous connaissons.
Ce type de la parfaite honnête femme telle que la comprenait Molière, d’une raison si calme et d’un si ferme bon sens, pourrait sembler un peu froid. […] Il ne comprend rien à la douleur de Molière, qui est obligé de lui dire : « Je vois bien que vous n’avez encore rien aimé. » La confession achevée, mal à l’aise, dérangé dans sa quiétude d’esprit, il se dérobe au plus vite : « Je vous avoue à mon tour que vous êtes plus à plaindre que je ne pensois ; mais il faut tout espérer du temps. […] Du reste, une fois veuve, il semble qu’elle comprit tout à coup la perte qu’elle avait faite et s’efforça de réparer son erreur dans la mesure du possible.
A-t-on bien compris même de nos jours ce qu’il t’a fallu de courage et de génie pour concevoir le plan de cet ouvrage, et l’exécuter dans un temps ou le faux zèle était si puissant, et savait si bien prendre les couleurs de la religion qui le désavoue? […] J’ai vu depuis précisément la même scène, et plus forte encore, et j’ai compris que, lorsqu’on peignait des originaux pris dans la nature, et non pas, comme autrefois, des êtres imaginaires, l’on ne pouvait guère charger ni les ridicules ni les passions. […] Aussi, quand il se trouve la dupe de la bêtise de sa femme, il est avec elle dans le même cas que le jaloux Arnolphe avec Agnès : il ne lui reste pas même le droit de faire des reproches, puisqu’on n’est pas à portée de les comprendre. […] Ce langage à comprendre est assez difficile, Madame, et vous parliez tantôt d’un autre style.
Je ne vous rapporterai point une infinité d’exemples, qui vous feroient connoître la puissance de cette passion ; je vous ferai seulement un recit fidelle de mon embarras, pour vous faire comprendre combien on est peu maître de soi, quand elle a une fois pris sur nous l’ascendant que le temperament lui donne d’ordinaire.
Arlequin l’étranger les traite tous de fous, ne comprend rien à ce qu’on veut lui dire, & s’enferme dans le cabaret.
VIII, pag. 51 à 59 comprise. — « Henri IV se plaignait à Sully de Concini et de sa Léonore, qui avaient été jusqu’à jeter dans l’esprit de Marie de Médicis, que le roi voulait se défaire d’elle, et étaient parvenus à lui persuader de ne manger rien de ce qu’il lui envoyait, et de faire cuire souvent sa viande dans leur chambre. » 3.
Je comprendrais nos commentateurs et nos biographes, si, au lieu d’affirmer que Molière en voulait précisément à l’hôtel de Rambouillet, ils s’étaient bornés à dire : « Il en voulait indistinctement à toutes les personnes, à toutes les coteries où l’on faisait profession de mœurs plus réservées, plus chastes que les mœurs générales, où l’on parlait un langage analogue, où l’on s’abstenait de locutions grossières, où l’on en recherchait d’alambiquées. […] Ménage la comprend dans l’applaudissement général donné par l’hôtel de Rambouillet, puisqu’il ne l’excepte pas.
pauvre sot toi-même, qui ne veux pas comprendre que c’est tout simplement que le cœur a plus d’esprit que l’esprit ! […] Cet acteur-là n’est pas Talma, voilà ce qui me console ; car on proposa à Talma de prendre le rôle ; il l’étudia et le rendit, disant que dans cette fameuse scène du cinquième acte, quand même on pourrait tourner le reste au tragique, il y aurait toujours une indication, qui l’empêcherait, lui, de comprendre ainsi Arnolphe ; c’était le vers : Veux-tu que je m’arrache un côté de cheveux ? […] Elle ne sait pas combien il souffre, et quand il essaie de le lui faire comprendre, c’est si extravagamment, c’est en forçant si grossièrement la note, qu’elle a beau l’écouter de la meilleure foi du monde… elle ne le croit pas ; et elle le lui dit : Horace avec deux mots ferait cent fois plus que lui ; parce qu’Horace serait naïf, parce qu’il laisserait comme elle aller son cœur tout nu, parce qu’elle croirait Horace !
Rencontrant un jour dans l’antichambre de Madame mademoiselle de La Vallière, il voulut lui faire comprendre qu’il connaissait celui qui possédait son cœur. […] La fureur jalouse de Louis XIV lui permit d’abord difficilement de comprendre qu’il était prudent d’user quelque temps de dissimulation avec un homme qui s’était fait d’innombrables créatures. […] Mais quiconque se reporte au fanatique aristotélisme du temps, comprend bientôt que les coups de bâton donnés par Sganarelle ne sont pas là seulement pour nous faire rire. […] Du reste, sa belle âme était faite pour comprendre celle de Molière, et tout porte à croire qu’il lui rendit toujours une complète justice. […] Nous ne pensons pas que cette pièce, plus que faible, ait été imprimée au temps où elle fut composée ; mais en 1700 on la comprit dans un volume de Mélanges, l’Anonymiana, dont l’auteur nous apprend qu’elle « réjouit » beaucoup Colbert.