Mais un misanthrope amoureux d’une coquette fournit à l’auteur des ressources nouvelles pour développer plus parfaitement ce caractère. […] Le Misanthrope soutient bien son caractère pendant cette conversation, et leur parle avec la liberté qui lui est ordinaire. […] Pour ce qui regarde le Misanthrope, on peut dire qu’il soutient son caractère jusqu’au bout. […] Molière a merveilleusement bien peint leur caractère dans la première scène de son Médecin malgré lui. […] Molière ne s’est point arrêté aux petits égards d’un caractère subalterne ; il ne s’est attaché qu’au caractère principal.
Mais c’est surtout dans les caractères qu’il avait sous les yeux qu’il a trouvé ses personnages. […] La seconde esquisse de ce caractère est tracée par Don Juan lui-même. […] Le caractère de Don Juan étant donné, toutes les paroles qu’il prononce dans cette scène sont on ne peut mieux adaptées à ce caractère. […] Nous allons rencontrer ici une démonstration nouvelle de ce caractère de l’amour. […] Bien plus, il a réussi autant dans la peinture des caractères féminins que dans celle des caractères masculins.
L’intrigue d’amour est banale, pesamment conduite, et fait souvent perdre de vue le caractère principal. […] Le répertoire comique serait bien vite épuisé, s’il n’y avait en effet qu’un seul caractère pour chaque passion. […] Le but de l’auteur a été de peindre à fond un caractère ; mais les hommes ne parlent guère de leur caractère, et ils ne le font connaître que par les relations qu’ils entretiennent avec leurs semblables. […] La distraction ne forme pas, à proprement parler, un caractère. […] Marivaux n’a pas dépeint des caractères, et il n’a pas inventé des intrigues.
Il y a plus : le succès de Molière lient encore à ce qu’entre tous nos écrivains, si clairs, si humains qu’ils aient été, il a le don de clarifier et d’« humaniser » les sujets qu’il traite, les caractères qu’il étudie, les leçons qu’il donne. […] Quelle connaissance du cœur humain, quelle expérience des passions ne faut-il pas avoir pour comprendre et goûter vraiment le caractère d’une Bérénice, d’une Hermione, d’une Agrippine ? […] Les traits saillants de leur caractère sont à la fois peu nombreux et mis en valeur avec un relief si puissant qu’on les devine et qu’on les pénètre du premier abord. […] Les caractères tendent à l’universel : les altitudes, les gestes, les paroles, tout ce par quoi ils se manifestent à nous, est personnel, propre à eux seuls, et les individualise. […] Oui ne connaît ces mots si brefs dans lesquels se condense avec force la violence d’une passion et dont le retour, à la fois comique et dramatique, en apprend plus sur un caractère que ne le ferait une longue analyse ?
Les Poètes comiques ont toujours peint, même involontairement, quelques traits du caractère de leur Nation. […] Il vit avec étonnement les traits les plus opposés se confondre dans le caractère de ce Poète. […] Le titre de plusieurs Ouvrages annonçait même des Pièces de caractère. […] leur caractère devenu plus actif développe le nôtre, et voilà le Comique de caractère. […] Le caractère est-il faible, ou veut-il se cacher ?
Outre cela c’est un caractère éternel. […] Un caractère plein de force et d’esprit. […] Manière d’employer des rognures de caractère. […] Pour ces caractères la philosophie de Scapin est bonne. […] Molière aura recours aux excès de caractères.
Sans doute, le sujet de, la pièce est heureux, les caractères sont d’un comique irrésistible, le dialogue est d’une vivacité naturelle, le style d’une pureté hardie : tout cela fait un plaisir extrême. […] C’est là sa gloire ; mais c’est aussi ce qui rend ses œuvres peu instructives, et leur ôte le caractère d’exemples, qu’elles devraient avoir pour enseigner avec fruit la morale. […] Cette affection et cette répulsion ne s’appliquent qu’à des êtres imaginaires ; mais ni leurs mœurs ni leurs caractères ne sont purement imaginaires. […] Après son immense influence, ce qui doit surtout nous frapper dans Molière, c’est le bon sens : le bon sens est le caractère saillant de son génie. […] Ce manque de vérité et même quelquefois de vraisemblance, qui est un caractère des œuvres artistiques, a été reproché à Molière par les critiques qui ne se sont pas placés au point de vue de l’art : « Il a outré souvent les caractères.
Il y a là un intermède bouffon, mais rien assurément qui ressemblé à la peinture d’un caractère. […] Molière, nous l’avons dit, cherchait à tracer des caractères, et se souciait peu de peindre des individus ; il savait qu’un type isolé peut amuser, intéresser même, mais que le caractère seul .s’élève par sa généralité à la hauteur d’un enseignement. […] Nous pourrions étendre ce parallèle à d’autres que le médecin et l’homme de lettres ; mais tout ce que nous avons tenté de démontrer, c’est que la profession d’avocat n’imprime aucun caractère particulier à ceux qui l’exercent, et laisse à chacun son individualité. […] Sont-ce des caractères communs à tout le barreau ? […] La Bruyère, Des Ouvrages de l’esprit. — Puisque nous avons cité la Bruyère, nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer que lui qui traçait aussi des caractères, loin de critiquer la profession d’avocat, n’en a parlé qu’avec éloge (De la ville.
Le Socque est inférieur au Cothurne ; mais certains hommes, dans les moindres conditions, de même que dans les plus hautes, ont par leur naturel un caractère d’arrogance : Iratusque Chremes tumido delitigat ore. […] Rien ne joue mieux, sans outrer aucun caractère. […] Je ne crains pas de dire qu’il a enfoncé plus avant que Térence dans certains caractères. […] Ces caractères méritaient sans doute d’être traités suivant les mœurs des Grecs et des Romains. […] D’ailleurs il a outré souvent les caractères.
Diderot demandait aux dramatistes, pour renouveler le théâtre, de remplacer les caractères par les professions et l’étude des caractères par l’étude des professions. […] On a pu lui faire celle objection qu’il faudra bien que son militaire, son médecin ou son magistrat ait un caractère personnel, et que dès lors de deux choses l’une : ou le caractère professionnel sera d’accord avec le caractère personnel et dans ce cas en peignant le caractère professionnel c’est le caractère personnel que l’on peindra tout comme autrefois ; ou le caractère personnel et le caractère professionnel seront en divergence et par conséquent en lutte, et dans ce cas ce sera deux caractères en un seul homme que l’on aura à peindre, ce qui donnera un résultat confus, ambigu et trouble. […] Il n’y a que le premier cas prévu dans l’objection où l’objection soit juste : si le caractère professionnel et le caractère, personnel sont d’accord, en peignant le caractère professionnel vous ne peignez que le caractère personnel ; oui, mais le second cas prévu dans l’objection laisse matière à une comédie qui peut être excellente, puisque cette lutte même entre le caractère personnel et le caractère professionnel peut être merveilleusement dramatique ; exemple la Robe rouge de M. […] C’est le caractère ecclésiastique. […] Il y a bien là deux caractères.