Il faut, pour que les fêtes renaissent, attendre que Henri IV ait terminé les guerres civiles, qu’il soit affermi sur son trône, et maître de sa capitale.
Le roi lui dit ces paroles qui me paraissent dignes de remarque : « Madame, je vous ai fait attendre longtemps ; mais j’ai été jaloux de vos amis : j’ai voulu avoir seul ce mérite auprès de vous. » Le compliment, dit Auger, était délicat, mais il n’était pas sincère.
Orgon a toujours la pensée de ce qui l’attend outre-tombe. […] C’est une confusion d’Elmire qu’il attend et c’est pour cela qu’il se met si allègrement sous la table. […] C’était certainement, en meilleurs vers, ce que vous attendiez que dit Tartuffe, et ce que vous attendiez que dît Orgon, c’était : « Il est vrai ». […] Elle est un peu plus que française, elle est gauloise dans certains propos qu’elle tient à Trissotin et dans les menaces qu’elle lui fait de certains malheurs qui l’attendent s’il l’épouse. […] Il faudra attendre Gœthe et George Sand pour en retrouver de semblables, à la fois si vraies et si attrayantes.
Deux bonnes fortunes attendaient Pocquelin au collège : il y suivit le cours des classes d’Armand de Bourbon, premier prince de Conti, qui dans la suite devint son protecteur, et il y fut accueilli par le célèbre Gassendi. […] Veut-on, dès le premier acte, juger un acteur dans le rôle d’Arnolphe, on n’a qu’à l’observer au moment où Horace lui dit : Un jeune objet qui loge en ce logis, Dont vous voyez d’ici que les murs sont rougis ; S’il n’est pas tout à coup l’opposé de ce qu’il était, s’il ne devient pas un autre homme, n’attendez rien de lui. […] Avant de faire des observations sur ces trois ouvrages, nous devons, d’après la tâche que nous nous sommes imposée, parler d’abord des chagrins domestiques qu’éprouvait Molière ; l’ingrate compagne de qui il attendait toute sa félicité ne cessait de faire son tourment, et par son indifférence pour lui, et par sa haine pour toutes les personnes qui pouvaient le consoler ; elle voyait avec peine ses bontés pour un enfant de treize ans, pour Baron : elle s’oublia même jusqu’au point de le frapper. […] Et voulant devancer le plaisir de le voir, il calcule les jours, les heures nécessaires pour la route, il va l’attendre à la porte Saint-Victor ; de son côté, Baron monte en voiture, part, court, vole, oublie sa bourse dans une auberge, dédaigne de rebrousser chemin pour la retrouver, passe si vite à la barrière, que Molière n’a pas le temps de le reconnaître, croit s’être trompé de jour, retourne tristement chez lui : Baron l’y attendait ; et voilà le maître et l’écolier dans les bras l’un de l’autre. […] quand la gloire les attendait peut-être au premier rôle propre à leur âge, pour couronner leurs vieux jours d’une palme méritée.
En effet, quelques-uns enivrent d’un encens fade les personnes de qui ils attendent quelque chose : d’autres semblent n’écrire que pour satisfaire de petites haines, ou pour rabaisser des rivaux.
J’attends en frémissant que mon destin s’acheve.
« Je suis un pauvre homme, répond Arlequin, je n’ai pas moyen d’en avoir davantage. » Isabelle vient pour voir le Docteur, et, ne le trouvant pas, elle le veut attendre.
Arsinoé n’y reviendra pas, soyez-en sûrs ; elle a trouvé plus fort qu’elle ; elle attendra sa vengeance des imprudences de Célimène. […] Les jeunes filles, dans Molière, n’attendent pas toujours l’ordre d’un père à se choisir un époux ; elles se révoltent même quelquefois ; mais, dans leur révolte même, le père ou la mère gardent pour elles un caractère sacré ; elles lâchent d’éluder ou de fléchir leur volonté, mais elles ne l’enfreignent pas.
Boileau, cette fois moins partial pour Plaute, qu’il ne l’avait été au sujet d’Amphitryon, préférait beaucoup L’Avare de Molière à celui du comique latin, et il n’avait pas attendu que le public revint de sa prévention, pour se déclarer en faveur de l’ouvrage. […] Si, suivant Horace, ou plutôt suivant la nature, un avare ne doit point compter sur l’amour et le respect de ses enfants, s’il doit, au contraire, s’attendre à leur haine et à leur mépris, quel crime a commis Molière, en donnant à Harpagon un fils qui manque à son égard de tendresse et de respect ?
Cette complète ignorance dans laquelle Arnolphe a pris à tâche de retenir sa pupille, cet excès de simplicité et d’innocence sur lequel il a tant compté, a précisément des résultats tout contraires à ceux qu’il en attendait ; et peu s’en est fallu qu’ainsi qu’elle le lui raconte naïvement, elle ne poussât jusqu’au bout la guérison du cœur d’Horace, que, sans le savoir, elle avait blessé, et à qui sa douce présence pouvait seule rendre la vie comme le lui avait dit la messagère du blessé.