Quand on parle des arts, il faut prendre un vol audacieux, planer dans les airs, être animé de ce feu divin qui a embrasé tout entiers ces beaux génies, dont le nom seul inspire l’admiration.
Le Marquis ne s’applique plus uniquement à soutenir la dignité d’un personnage du bel air ; il n’a plus de rubans et de canons à étaler aux yeux du public ; il ne hausse plus les épaules chaque fois que le parterre rit ; il se donne la peine d’écouter. […] Du reste, il trouve la pièce aussi fade qu’une tarie à la crème, et le voilà qui fredonne un air d’opéra-bouffe, en regardant le plafond de la salle.
Le grand air de la campagne et la course l’avait tellement harassé et défiguré, qu’il le laissa passer sans le reconnaître : et il revint chez lui tout triste après avoir bien attendu. […] Un contemporain a dit de lui : « Quoique sa taille ne passe guère la médiocre, c’est une taille bien prise, un air libre et dégagé, et, sans l’ouïr parler, sa personne plaît beaucoup. […] Mademoiselle Molière, disent les frères Parfait, avait la voix extrêmement jolie ; elle chantait avec goût le français et l’italien, et personne n’a mieux su se mettre à l’air de son visage par l’arrangement de sa coiffure, et plus noblement par l’ajustement de son habit. […] Quoi qu’il en soit de cette histoire, mademoiselle de Brie était une fort bonne comédienne, grande, bien faite, et extrêmement jolie ; et la nature lui accorda le don de paraître toujours avec un air de jeunesse ; elle jouait dans le grand tragique et le noble comique. […] Il avait beaucoup de noblesse dans l’air et dans les manières ; il était fort aimé de la cour, et particulièrement du roi.
J’ai vu des fossoyeurs creuser une fosse et jouer avec des têtes de morts en chantant des airs à boire ! […] Quel air de fête dans la nature, et comme ces bonnes gens, emportés par le tourbillon de la danse et tombant au milieu des éclats de rire, expriment bien leur bonheur de vivre ! […] La statue habillée, qui se penche avec un air rêveur au milieu des fleurs de nos expositions, apparaissait à mon imagination comme proposant à la critique une énigme tout aussi obscure, tout aussi curieuse, tout aussi digne d’être déchiffrée, que celles des sphinx et des colosses égyptiens qui bordaient, il y a quatre mille ans, les avenues des temples de Thèbes, écrasant de leur masse la foule imperceptible, à son approche de la demeure du dieu ; et je me disais : La critique doit comprendre cette énigme, cela suffit.
C’est faire voir ce que peut l’amour sur le cœur de tous les hommes, et faire connaître en même temps, par une adresse que l’on ne peut assez admirer, ce que peuvent les femmes sur les amants, en changeant seulement le ton de leur voix, et prenant un air qui paraît ensemble et fier et attirant. […] Cette petite comédie*, Du cru de son rare génie, Et je dis tout disant cela, Était aussi, par-ci, par-là, De beaux pas, de ballet mêlée, Qui plurent fort à l’assemblée, Ainsi que les divins concerts, Et les plus mélodieux airs, Le tout du sieur Lully Baptiste ; Dont maint est le singe et copiste, D’ailleurs de ces airs bien chantés, Dont les sens étaient enchantés, Molière avait fait les paroles, Qui valaient beaucoup de pistoles, Car en un mot, jusqu’en ce jour, Soit pour Bacchus, soit pour l’Amour, On n’en avait point fait de telles, C’est comme dire d’aussi belles. […] Mais vraiment des comédiens, Tant les français qu’italiens, Ont depuis témoigné leur zèle, D’une façon si noble et belle, Et sans aucun égard aux frais, Car on en fait, je vous promets, Dedans une rencontre telle, Tant en violons qu’en chandelle : Ils ont dis-je d’un si bel air, Leur affection fait briller, Donnant gratis la comédie, À quiconque en avait envie, Et c’est-à-dire à tout Paris, Qui la voulut voir à ce prix, Qu’ils méritent bien que l’histoire, En conserve aussi la mémoire.
Sortis à peine du college, ils saisissent en l’air le jargon, les mots favoris de quelques élégants, de quelques petites-maîtresses ; & tout fiers ensuite de leur rare découverte, ils en embellissent leur diction.
Rousseau : « C’est un grand vice assurément d’être avare, et de prêter à usure ; mais n’en est-ce pas un plus grand encore à un fils de voler son père, de lui manquer de respect, de lui faire les plus insultants reproches ; et, quand ce père irrité lui donne sa malédiction, de répondre d’un air goguenard qu’il n’a que faire de scs dons ?
Se peut-il qu’à votre âge Vous n’ayez pas encor les airs d’un homme sage ?
La pauvre chose pour lui, que deux gros volumes qui ne contiendroient que ce qui peut plaire à ceux qui se piquent d’un air grave, & d’un goût exquis, & qui voudroient qu’on leur expliquât par monosyllabes les matieres les plus étendues.
L’ascendant prodigieux de la Cour sur la Ville avait multiplié les airs, les prétentions, la fausse importance dans tous les ordres de l’État, et jusque dans la bourgeoisie.