Puis vient Philiade, un coquin dont il avait doté la fille, pour le récompenser d’avoir loué sa voix, dans un festin où il venait de chanter ; lui qui répondit par des coups de poing aux prières de son bienfaiteur, il vante maintenant la sagesse de Timon, et le compare à Nestor ! […] La voix de ces messieurs me condamnera-t-elle À trouver bons les vers qui font notre querelle58 ? […] Sans parler d’une parodie en vers publiée au commencement de 1670, et qui mérite à peine une mention111, il nous reste à rappeler d’autres assauts qu’eut encore à subir la pièce immortelle ; car, moins heureux que Pascal qui n’eut que d’indignes adversaires, Molière encourut des réprobations parties de voix et de plumes vénérées. […] Il ne craint pas même d’exagérer le mouvement, d’accentuer un peu trop la voix, pour que tout soit vu et entendu, à longue portée, sans équivoque ; car, si certaines finesses de littérature exquise conviennent au loisir du goût et au sang-froid de la réflexion, le public d’un théâtre doit être conquis à force ouverte. […] Les pleurs près de mes pieds courent comme torrents ; Toujours je pense ouïr la plainte des mourants, Un regret, un sanglot, une voix languissante, Un cri désespéré d’une douleur pressante, Un je brûle d’amour, un hélas !