Don Lope avoue qu’il doit la vie au meurtrier de son frere. […] Le pere paroît, loue la diligence de son fils, lui ordonne de fondre avec lui sur leur ennemi commun : Don Pedre défend au contraire le Comte, favorise sa fuite, lui sauve à son tour la vie : ils projettent de se voir ailleurs. […] Sais-tu déja par où notre honneur est taché, Car un pareil malheur n’est pas long-temps caché : Où ton bras, punissant une vie ennemie, Auroit-il pu déja venger notre infamie ? […] Je lui suis redevable de la vie, & sans le secours de son bras, j’aurois été tué par des voleurs que j’ai trouvés. […] Tous les services que nous rend une main ennemie ne sont d’aucun mérite pour engager notre ame ; & s’il faut mesurer l’obligation à l’injure, votre reconnoissance, mon frere, est ici ridicule ; & comme l’honneur est infiniment préférable à la vie, c’est ne devoir rien proprement, que d’être redevable de la vie à qui nous a ôté l’honneur.