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151. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Je ne m’étonne plus si sa foible santé L’oblige à renoncer à la société ; Et si, toujours livrée à sa mélancolie, Dans son appartement elle passe sa vie. […] Vos affaires ne pouvoient être mises en de meilleures mains, & c’est le héros de notre siecle pour les exploits dont il s’agit : un homme qui, vingt fois en sa vie, pour servir ses amis, a généreusement affronté les galeres ; qui, au péril de ses bras & de ses épaules, sait mettre noblement à fin les aventures les plus difficiles ; & qui, tel que vous le voyez, est exilé de son pays, pour je ne sais combien d’actions honorables qu’il a généreusement entreprises. […] Je suis confus des louanges dont vous m’honorez ; & je pourrois vous en donner avec plus de justice sur les merveilles de votre vie, & principalement sur la gloire que vous acquîtes, lorsqu’avec tant d’honnêteté vous pipâtes au jeu, pour douze mille écus, ce jeune Seigneur étranger que l’on mena chez vous ; lorsque vous fîtes galamment ce faux contrat qui ruina toute une famille ; lorsqu’avec tant de grandeur d’ame, vous fûtes nier le dépôt qu’on vous avoit confié ; & que, si généreusement, on vous vît prêter votre témoignage à faire pendre ces deux personnes qui ne l’avoient pas mérité. […] De retour en France, il acheta une terre près de Dourdan, où il mena une vie délicieuse avec ses amis.

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