Enfin, pour ruiner cette théorie, qui a eu pourtant des partisans estimables8, ne suffit-il pas de poser cette question : Par où est-ce que la comédie frappe les vices ? […] Si donc sa morale n’a point d’autre sanction, on peut dire que c’est une morale immorale, puisqu’elle est appuyée uniquement sur l’amour-propre, un des vices que les vrais moralistes cherchent d’abord à extirper. […] Dans une mesure fixée par son goût, il outre les vertus ou les vices humains, afin d’attacher les regards par des traits saillants, et de remuer les âmes par des émotions supérieures. […] Comment nier l’influence morale d’un spectacle qui, en animant les vices ou les vertus personnifiées, nous les fait voir avec la même émotion que nous causeraient des personnes vivantes ; qui, en répandant la grâce, sait nous séduire jusqu’à la passion, et, en déversant la moquerie, nous obliger à nous moquer malgré nous ? […] C’est une erreur que d’avoir cherché dans ses pièces des types absolus de vice et de vertu.