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80. (1900) Molière pp. -283

Rousseau : c’était un grand homme ; mais il y avait en lui des parties de cuistre, faisant des phrases pompeuses sur la vertu, et c’étaient ces parties-là que choquait Molière en lui. […] Je ne trouve pas une jeune personne qui parle ainsi douée de charme ; je lui reconnais autant de vertus solides qu’on voudra ; mais elle n’est pas façonnée, elle n’est pas polie. […] Le bourgeois, chez Molière, n’a qu’une seule vertu, et elle n’est pas héroïque : la prudence ; il n’a aucune espèce de point d’honneur. […] Il n’y a plus de honte maintenant à cela ; l’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. […] C’était lui qui prêtait à tout cet air de bon goût dégagé, d’aisance, de sans-façon aimable, de liberté, qui donnait à la corruption même de l’ancienne société un charme que bientôt, peut-être, on cherchera vainement dans les vertus de la nouvelle.

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