/ 186
3. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Molière a-t-il seulement l’idée de la vertu banale et de la morale élastique à l’usage des gens du monde, ou son âme élevée conçoit-elle cette honnêteté supérieure, cette perfection scrupuleuse qui sait joindre la politesse exquise à la vertu rigide, et qui constituait de son temps l’honnête homme ? […] A-t-on droit à ce titre quand on hait en gros le vice, quand on aime en gros la vertu, et quand on désire en général se défendre soi-même et protéger les siens contre la dégradation morale ? […] Mais il est certain qu’en riant je l’estime, je le plains, je l’admire, et que je ne comprends pas ceux qui ont accusé Molière d’avoir là bafoué la vertu, à moins qu’ils n’eussent eux-mêmes pour vertus que les ridicules d’Alceste. […] L’honnête homme doit être maître de lui cette noble modération est une vertu capitale dont rien ne le peut dispenser. […] C’est puéril et faux : Molière n’a pas plus nié la médecine que la religion ou la vertu : il a distingué la vraie de la fausse.

/ 186