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160. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Mais toutes les passions déchaînées venaient de se soulever à la fois ; l’envie verse de toute part son fiel ; la calomnie aiguise ses poignards ; et l’amour-propre offensé, le plus implacable des ennemis, fait un appel à tous les ressentiments, et rallie toutes les haines. […] Qu’on rapproche en effet les passages qu’on vient de lire des expressions mêmes du poète comique : « Votre majesté a beau dire, et monsieur le légat et messieurs les prélats ont beau donner leur jugement, ma comédie, sans l’avoir vue, est diabolique en mon cerveau ; je suis un démon vêtu de chair et habillé en homme, un libertin, un impie digne d’un supplice exemplaire. […] Ce petit trait de satire enflammait encore plus le courroux de madame Pernelle ; et Cléante, continuant comme s’il ne s’en fût pas aperçu, opposait à l’éloge d’une bigote que venait de faire la vieille les portraits de plusieurs personnes vraiment pieuses ; il en citait tour à tour six ou sept qu’il montrait comme réunissant tous les caractères d’une vertu solide.

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